Goloubew, Victor
Nom dans la langue d'origine : Виктор Викторович Голубев
Mère : Losseff, Anne (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 332)
Père : Goloubew, Victor Fedorovitch, Nijni Novgorod 1842 – Rome 1903, conseiller d’État et ingénieur
(source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 332 ; « Nos échos. Pour les gens de lettres ». La Presse. n° 3975, samedi 18 avril 1903 ; Bobrov, Nikita. Victor Fedorovich Golubev - philanthrope de Bezhitsa, fondateur de l'usine de Briansk. mémoire universitaire, 2013)
Conjointe : Cross, Nathalie, vers 1882 - Meudon 1941, mariage en septembre 1900 à Kiev (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 333 et 335 ; Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, carton D-1, dossier 60, notice individuelle de Victor Goloubew)
Enfants : Goloubew, Victor, Allemagne 1901 - (?) ; Goloubew, Ivan, Paris 15/12/1905 - (?) (source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, carton D-1, sous-dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew ; Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 333)
(source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, carton C-1, passeport indochinois de Victor Goloubew pour l’année 1929 ; Journal officiel de la République française. 58e année, n° 214, 13 et 14 septembre 1926, p. 10226)
Décédé à la clinique Saint-Paul, enterré dans le cimetière de la rue du Sergent-Larrivé (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 360)
26 avenue du Bois de Boulogne
actuelle avenue Foch (source : Journal Asiatique. 1908 ; Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français. 1912 ; Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967. p. 336)
11 rue Théodore-de-Banville
Lettre de Victor Goloubew à René-Jean, 1er mai 1918 : « […] c’est un commencement d’artéro-sclérose, dû à beaucoup de fatigue et aux émotions de l’an 1917, l’an du déluge pour nous autres russes. Peut-être me fais-je aussi vieux, car j’ai eu quarante ans en février. J’habite maintenant 11 rue Théodore de Banville (source : BINHA, Autographes 191)
« Goloubew (Victor), membre de l'école française d'Extrême-Orient, rue Théodore-de-Banville, 11. » (source : Préfecture de la Seine : recueil des actes administratifs de l’année 1930. Paris : Imprimerie municipale, mai 1930. p. 146)
École française d’Extrême-Orient
26, Boulevard Carreau
Victor Goloubew acquiert des œuvres françaises et étrangères (en particulier asiatiques) qu'il prête pour des expositions en Allemagne, au Danemark, en France et en Russie. (source : Robert Martin, Fredrik, Sarre Friedrich, dir. Die Ausstellung von Meisterwerken muhammedanischer Kunst in München 1910 : Erster Band, Miniaturen und Buchkunst, die Teppiche. Munich : F. Bruckmann, 1912 ; Exposition centennale de l’art français à Saint-Pétersbourg. 1812-1912. Saint-Pétersbourg : Institut français, 1912 ; Marteau, Georges, Vever, Henri. Miniatures persanes exposées au Musée des Arts décoratifs : juin-octobre 1912. Paris : Bibliothèque d'art et d'archéologie, 1913 ; Madsen, Karl. Exposition d’art français du XIXe siècle ouverte du 15 mai au 30 juin 1914. Copenhague : Dansk Kunstmuseum Forening, 1914 ; René-Jean. « Une collection d’art asiatique : la collection Victor Goloubew ». Les Arts : revue mensuelle des musées, collections, expositions. n° 145, janvier 1914, p. 10-31 ; Première exposition d’art nègre et d’art océanien organisée par M. Paul Guillaume. Paris : Devambez, 1919)
« 1906. Secrétaire à l’Institut Général Psychologique à Paris (Section des Arts Plastiques). » (source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, Carton D-1, Dossier n° 60, « Liste A. Titres scientifiques de M. Victor Goloubew »)
(source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, Carton D-1, dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew)
Médaille de la Reconnaissance Nationale
(source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, Carton D-1, dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew)
(source : Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, Carton D-1, dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew ; Annuaire administratif de l’Indochine. 1936, p. 432)
Formation : Faculté des sciences de l’université de Saint-Pétersbourg (1896-1900) ; thèse de doctorat en philologie à l’université d’Heidelberg (1901-1904) portant sur les traductions allemandes de Marivaux (Marivaux’ Lustspiele in deutschen Übersetzungen des 18 Jahrhunderts), sous la direction de Max Freiherr von Waldberg (source : Golubew, Victor. Marivaux' Lustspiele in deutschen Uebersetzungen des achtzehnten Jahrhunderts. Heidelberg, 1904, p. VII : « Die Anregung zu dieser Arbeit verdanke ich Prof. Freiherrn von Waldberg, dessen wissenschaftliche Erfahrung und wohlwollender Rat mir jederzeit fördernd zur Seite gestanden » ; Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 332-333)
Langues maîtrisées : allemand ; anglais ; français ; italien ; russe (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 332 ; Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, Carton D-1, dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew)
Voyages connus : Italie (1908), Turquie et Asie Mineure (vers 1907-1908), Égypte et Soudan (vers 1907-1908), Inde et Sri Lanka (7 octobre 1910-mars 1911) (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 333-336 ; Malleret, Louis. « Un oublié : Victor Goloubew ». Bulletin de la Société des Études Indochinoises. tome XXXIX, n° 4, 4e trimestre 1964, p. 434-436 ; Archives EFEO, Fonds Victor Goloubew, carton D-1, dossier n° 60, notice individuelle de Victor Goloubew)
Collections personnelles : La collection Goloubew comptait principalement des miniatures islamiques, des œuvres chinoises et japonaises ainsi que des dessins et tableaux français des XIXe et XXe siècle (Honoré Daumier, Maurice Denis, Paul Gauguin, Paul Gavarni, Constantin Guys, René Piot, Odilon Redon, Edouard Vuillard…). De nombreuses œuvres se trouvent actuellement dans des collections publiques (Musée Cernuschi (Paris), Musée d’Orsay (Paris), The Metropolitan Museum of Art (New York), The Museum of Fine Arts (Boston), Isabella Stewart Gardner Museum (Boston), The Cleveland Museum of Art (Cleveland), Arthur M. Sackler Gallery (Washington D.C.), Museum Rietberg (Zürich)). Nombre d’œuvres ayant transité par sa collection apparaissent dans les catalogues de vente du XXe siècle. (source : « 1912. 55. Acceptation de l’offre faite par M. de Goloubew de deux pièces de fouille d’origine chinoise (M. d’Andigné, rapporteur) ». Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 18 avril 1912, p. 2061 ; « 1913.2458. Acceptation de dons d’objets d’origine chinoise (M. d’Andigné, rapporteur) ». Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris. 13 février 1914, p. 981 ; « 1914. C.474. Acceptation d’objets d’art chinois pour le musée Cernuschi (M. d’Andigné, rapporteur) ». Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris. 8 août 1914, p. 3343 ; Hémard, René. Collection de Mademoiselle Adrienne Baddly. Objets d’art et d’ameublement du XVIIIe siècle. Tableaux, dessins, anciens & modernes. Deux importants bronzes, par Rodin. Antiquités – céramiques orientales anciennes. Miniatures persanes – Peintures chinoises & japonaises anciennes. Étoffes anciennes – Tapis d’orient & d’Extrême-Orient. Paris : Hôtel Drouot, 1919 ; Ader, Étienne. Catalogue des tableaux modernes, aquarelles, pastels, dessins, par Berton, Besnard […]. Objets d’art d’Extrême-Orient, céramiques de la Chine et du Japon […] provenant de la collection d’un amateur. Paris : Hôtel Drouot, 1935 ; Vaissaire, Lola. Victor Goloubew (1878-1945) : Collectionneur d’arts asiatiques et orientaliste. Mémoire de Master 1 de l’École du Louvre sous la direction de Vincent Lefèvre, Paris : [s. é.], 2020)
Mentions dans la littérature : Berenson, Bernard, Stewart Gardner, Isabella. The letters of Bernard Berenson and Isabella Stewart Gardner 1887-1924 (Part II). Boston : Northeastern University Press, 1987 ; Kessler, Harry. Journal : regards sur l’art et les artistes contemporains, 1889-1937 : Tome I : 1889-1906. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2017 ; Müller, Charles. Cinq mois aux Indes. De Bombay à Colombo. Paris, H. Floury , 1924.
Éducation (1878-1904)
La vie de Victor Victorovitch Goloubew (12 février 1878 – 19 avril 1945) est bien documentée par les nécrologies que Louis Malleret (1901-1970) rédigea à son sujet (Malleret L., 1964, 1967). Second fils du conseiller d’État et ingénieur Victor Fedorovitch Goloubew (1842-1903) et de son épouse Anna Petrovna, née Lossef, il appartient à une riche famille de l’aristocratie russe. L’éducation de Victor Goloubew accorde une large place aux langues étrangères et aux arts. Il apprend le français, l’anglais, l’allemand, l’italien et devient un excellent violoniste.
Victor Goloubew entame ses études supérieures en Russie. Il passe quatre années (1896-1900) à la faculté des sciences de l’université de Saint-Pétersbourg (Malleret L., 1967, p. 332), avant de quitter son pays natal avec sa femme Nathalie Cross (v. 1882-1941), épousée à Kiev en 1900, afin de suivre des cours à l’université de Heidelberg. Il y rédige entre 1901 et 1904 une thèse de philologie sur les œuvres de Marivaux – Marivaux' Lustspiele in deutschen Übersetzungen des 18. Jahrhunderts – qui s’accompagne d’une spécialisation en histoire de l’art et archéologie. Son fils aîné, Victor (1901- n.c.), naît en Allemagne pendant la première année de résidence du couple.
Séjour à Paris (1905-1920)
Sa formation achevée, Victor Goloubew s’installe en 1905 à Paris (Malleret L., 1967, p. 333). Son second enfant, Ivan (1905-n.c.), voit le jour en France la même année. La fortune qu’il tire de ses terres en Ukraine et de ses actions en bourse – Victor Goloubew était notamment membre du conseil d’administration de la Lena Goldfields Limited, une société anglaise exploitant des mines d’or en Russie (Annuaire Desfossés, 1910, p. 415) – lui permet de vivre en rentier jusqu’à l’avènement de la Première Guerre mondiale. À son arrivée dans la capitale française, il s’installe dans un appartement luxueux de l’actuelle avenue Foch (Malleret L., 1964, p. 437) et dédie la décennie suivante à l’enrichissement de sa collection ainsi qu’à diverses activités liées à l’histoire de l’art, telles que l’enseignement. Il réalise notamment des recherches qui mènent à la publication d’une étude en deux volumes portant sur les carnets de croquis de Jacopo Bellini (1400-1470) [Goloubew V., 1908 et 1912].
Victor Goloubew commence à manifester vers 1907 un intérêt croissant pour l’Orient. Il effectue en 1907-1908 plusieurs voyages (EFEO, fonds Victor Goloubew, D-1, 60, notice individuelle), d’abord en Turquie, puis en Égypte et au Soudan où il remonte le Nil Blanc accompagné de son ami l’écrivain Charles Müller (1877-1914). À la même époque, il signe son premier article ayant trait à l’Asie : « Les races mongoles dans la peinture du Trecento », qui paraît en 1907 dans le Bulletin de la Société des antiquaires. Il adhère l’année suivante à la Société Asiatique. L’an 1908 marque également la séparation du couple Goloubew, Nathalie étant devenue la maîtresse du poète Gabriele d’Annunzio (1863-1938) [Malleret L., 1967, p. 334-336]. Toutefois, Victor Goloubew, après avoir versé un million de francs à sa femme à l’occasion du départ de celle-ci (Berenson, Stewart Gardner et Van N. Hadley, 1987, p. 475), continue à lui payer une mensualité jusqu’à sa mort en 1941. En 1910, il retrouve Charles Müller pour un circuit de six mois à travers l’Inde et le Sri Lanka (Malleret L., 1967, p. 336-337). À son retour, il donne à l’École des langues orientales vivantes un cours portant sur l’art indien. Il est chargé de conférences et examinateur au sein de l’établissement de 1912 à 1914 et de 1919 à 1920 (EFEO, fonds Victor Goloubew, D-1, 60, titres scientifiques).
Très sociable et mondain, Victor Goloubew développe un important réseau de relations dans les sphères artistiques et politiques en Allemagne puis en France. L’éditeur Gérard Van Oest (1875-1935), rencontré en 1905 et avec lequel il avait déjà collaboré pour publier ses travaux concernant Jacopo Bellini, lui permet de concrétiser un projet conçu lors de son voyage en Inde : la création d’une collection intitulée « Ars Asiatica », dirigée par lui, dont le premier tome titré La Peinture chinoise au musée Cernuschi. Avril-juin 1912 paraît en 1914. Auguste Rodin (1840-1917) compte également au nombre des connaissances du couple Goloubew : il réalise en 1906 un buste de Nathalie, dont une version en marbre se trouve au Pola Museum of Art de Hakone (Japon) et un bronze au musée Rodin à Paris (S.01037) [Kessler H., 2017, entrée du 29 mai 1905, note no 1). Rodin, qui partage l’intérêt de Victor Goloubew pour l’art indien, accepte de collaborer au troisième tome d’Ars Asiatica. Il paraît en 1921 sous le titre Sculptures çivaïtesc. Goloubew entretient également des liens amicaux avec René-Jean (1879-1951), le bibliothécaire du couturier et collectionneur Jacques Doucet (1853-1929). Il participe à la constitution de la bibliothèque d’art et d’archéologie de ce dernier par des dons d’ouvrages.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Victor Goloubew – qui n’est naturalisé français qu’en 1926 (Journal officiel, 1926, p. 10226) – est exempté de toute obligation militaire dans son pays de résidence. Il choisit cependant de participer au conflit et dirige jusqu’en 1916 le Service des ambulances mises à disposition du gouvernement français par la Russie (Malleret L., 1967, p. 338-340). Il fait le reste de la guerre comme soldat dans la brigade d’infanterie russe envoyée par le tsar. En 1917, la révolution russe met fin à son existence prospère. Ruiné, Victor Goloubew se trouve dans l’obligation de se séparer de ses biens de valeur. Il doit quitter son luxueux appartement pour emménager rue Théodore-de-Banville, vend son stradivarius et se défait de ses œuvres d’art. Grâce à ces ventes, il « vécut encore pendant quelque temps avec les débris de sa fortune » (Malleret L., 1967, p. 341) avant de trouver un emploi d’orientaliste grâce à des « amis qui lui firent rencontrer Louis Finot [1864-1935] » (Malleret L., 1967, p. 341), le directeur de l’École française d’Extrême-Orient.
Membre de l’École française d’Extrême-Orient (1920-1945)
Victor Goloubew obtient par arrêté du 4 août 1920 le titre de membre temporaire de l’École française d’Extrême-Orient (Malleret L., 1964, p. 437), dont le siège se trouve alors à Hanoï, au Tonkin. Il part pour l’Indochine française à la fin de l’année. Débarqué à Saïgon, il séjourne quelques mois au Cambodge, puis rejoint Hanoï en juin 1921 (Malleret L., 1967, p. 342). Il conserve sa résidence principale dans cette ville jusqu’à sa mort.
Les vingt-cinq années que Victor Goloubew passe au service de l’École sont riches de publications et de missions scientifiques en Asie et en Europe. Il donne tout au long de sa carrière de nombreuses conférences sur des sujets variés ayant trait à l’art de l’Asie du Sud-Est. Son entregent et sa maîtrise de plusieurs langues le désignent naturellement pour représenter son institution à l’étranger. Il se rend à plusieurs reprises à des congrès scientifiques internationaux et fait des communications dans des instituts européens afin de faire connaître les travaux de l’École (BEFEO, 1929, p. 466 ; BEFEO, 1934, p. 772-792 ; BEFEO, 1938, p. 453 ; BEFEO, 1939, p. 350 ; Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, C-1, dossiers 27, 35 et 39). En France, il contribue à l’organisation des expositions coloniales de Marseille (1922) et Paris (1931), lors desquelles l’École française d’Extrême-Orient présente ses activités aux habitants de la métropole (BEFEO, 1923, p. 503-569 ; Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, C-1, dossiers 22 et 45).
En Indochine, il participe à des fouilles au Vietnam (BEFEO, 1923, p. 505) et au Cambodge et joue un rôle pionnier dans l’utilisation de la reconnaissance aérienne pour repérer des vestiges archéologiques. Victor Goloubew prend part aux fouilles d’Angkor, où il effectue des campagnes à plusieurs reprises (BEFEO, 1933, p. 1046-1047 ; BEFEO, 1936, p. 619-623 ; BEFEO, 1937, p. 651-656). Ses observations le conduisent à formuler une hypothèse concernant la délimitation de la plus ancienne ville du site. Selon lui, elle adoptait la forme d’un quadrilatère centré sur la colline du Phnom Bakheng. Un article de 2000 (Pottier C., 2000) analyse en détail l’hypothèse émise par Victor Goloubew. Son auteur démontre qu’elle « a très sensiblement participé à propager l'image de la cité angkorienne, rigoureusement conçue, entourée d'une enceinte carrée, renforçant ainsi l'idée d'un modèle géométrique délimité et axé […] » (Pottier C., 2000, p. 79) et prouve grâce à de nouvelles analyses qu’elle doit être abandonnée. Bien que la théorie de Goloubew relative aux limites de la ville se soit finalement avérée erronée, son écho à l’époque lui vaut de recevoir le prix Giles en 1935 (BEFEO, 1935, p. 497).
Dégagé de ses obligations militaires en raison de son âge, Victor Goloubew passe la Seconde Guerre mondiale à Hanoï, où il occupe les fonctions de délégué général adjoint de la Croix-Rouge française pour l’Indochine (Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, carton C-1, dossier 1). En 1941, il effectue au Japon sa dernière mission pour l’École. Le 19 avril 1945, il meurt des suites d’une maladie cardiaque à la clinique Saint-Paul d’Hanoï.
Article rédigé par Lola Vaissaire
Education (1878-1904)
The life of Victor Victorovitch Goloubew (February 12, 1878 – April 19, 1945) is well-documented in obituaries written by Louis Malleret (1901-1970) (Malleret L., 1964, 1967). He was the second son of the state councillor and engineer Victor Fedorovitch Goloubew (1842-1903) and his wife Anna Petrovna, née Lossef, and he belonged to a wealthy family of the Russian aristocracy. Victor Goloubew's education placed a great emphasis on foreign languages and the arts. He learned French, English, German, Italian and became an excellent violinist.
Victor Goloubew began his higher education in Russia. He spent four years (1896-1900) at the Faculty of Sciences of the University of Saint Petersburg (Malleret L., 1967, p. 332), before leaving his native country with his wife Nathalie Cross (c. 1882- 1941), whom married in Kiev in 1900, to study at the University of Heidelberg. Between 1901 and 1904, he wrote a philological thesis on the works of Marivaux – Marivaux' Lustspiele in deutschen Übersetzungen des 18. Jahrhunderts – which was accompanied by a specialisation in art history and archeology. His eldest son, Victor (1901- n.d.), was born in Germany during the couple's first year of residence.
Stay in Paris (1905-1920)
Once he completed his education, Victor Goloubew moved to Paris in 1905 (Malleret L., 1967, p. 333). His second child, Ivan (1905-n.d.), was born in France the same year. His wealth from his land in Ukraine and his stock market shares – Victor Goloubew was notably a member of the board of directors of Lena Goldfields Limited, an English gold mining company in Russia (Annuaire Desfossés, 1910, p. 415) – allowed him to live from dividends until the advent of the First World War. Upon his arrival in the French capital, he moved into a luxurious apartment on what is now Avenue Foch (Malleret L., 1964, p. 437) and devoted the following decade to enriching his collection as well as to various activities related to the history of art, including teaching. In particular, he conducted research that led to the publication of a two-volume study of the sketchbooks of Jacopo Bellini (1400-1470) [Goloubew V., 1908 and 1912].
Around 1907, Victor Goloubew began to show a growing interest in the Orient. In 1907-1908 he made several trips (EFEO, fonds Victor Goloubew, D-1, 60, notice individuelle), first to Turkey, then to Egypt and Sudan where he journeyed along the Nile accompanied by his friend, the writer Charles Muller (1877-1914). At the same time, he wrote his first article relating to Asia: "Les races mongoles dans la peinture du Trecento", which appeared in 1907 in the Bulletin de la Société des antiquaires. He joined the Société Asiatique the following year. The year 1908 also marked the separation of the Goloubew couple, as Nathalie had become the mistress of the poet Gabriele d'Annunzio (1863-1938) [Malleret L., 1967, p. 334-336]. However, Victor Goloubew, having already given his wife a million francs at her departure (Berenson, Stewart Gardner and Van N. Hadley, 1987, p. 475), continued to pay monthly alimony until his death in 1941. In 1910, he reunited with Charles Müller for a six-month tour through India and Sri Lanka (Malleret L., 1967, p. 336-337). Upon his return, he gave a course on Indian art at the École des langues orientales vivantes. He was responsible for lectures and examinations within the establishment from 1912 to 1914 and from 1919 to 1920 (EFEO, fonds Victor Goloubew, D-1, 60, titres scientifiques).
Very sociable and worldly, Victor Goloubew developed an important network of relationships in the artistic and political spheres in Germany and then France. The publisher Gérard Van Oest (1875-1935), whom he met in 1905 and with whom he had already collaborated to publish his work on Jacopo Bellini, enabled him to realise a project conceived during his trip to India: the creation of a collection entitled Ars Asiatica, under his direction, whose first volume, La Peinture chinoise au musée Cernuschi. April-June 1912, appeared in 1914. Auguste Rodin (1840-1917) was also among the Goloubew couple's acquaintances: he produced a bust of Nathalie in 1906, a marble version of which is in the Pola Museum of Art in Hakone (Japan) and a bronze in the Musée Rodin in Paris (S.01037) [Kessler H., 2017, entrée du 29 mai 1905, note no 1). Rodin, who shared Victor Goloubew's interest in Indian art, agreed to collaborate on the third volume of Ars Asiatica. It appeared in 1921 under the title Sculptures çivaïtes. Goloubew also had friendly ties with René-Jean (1879-1951), the librarian of fashion designer and collector Jacques Doucet (1853-1929). He contributed to his library of art and archeology by donating books.
At the outbreak of the First World War, Victor Goloubew – who was not naturalised in France until 1926 (Journal officiel, 1926, p. 10226) – was exempt from military obligation in his country of residence. However, he chose to participate in the conflict and until 1916 directed the ambulance service made available to the French government by Russia (Malleret L., 1967, p. 338-340). He served the rest of the war as a soldier in the Russian infantry brigade sent by the Tsar. In 1917, the Russian Revolution put an end to his prosperous existence. Ruined, Victor Goloubew was forced to part with his valuables. He had to leave his luxurious apartment to move into rue Théodore-de-Banville, sell his Stradivarius and get rid of his works of art. Thanks to these sales, he “still lived for some time with the remains of his fortune” (Malleret L., 1967, p. 341) before finding a job as an orientalist thanks to “friends who introduced him to Louis Finot [1864-1935]” (Malleret L., 1967, p. 341), the director of the École française d’Extrême-Orient.
Member of the École française d’Extrême-Orient (1920-1945)
By decree of August 4, 1920 Victor Goloubew obtained the title of temporary member of the École française d’Extrême-Orient (Malleret L., 1964, p. 437), whose headquarters were then in Hanoi, Tonkin. He left for French Indochina at the end of the year. After landing in Saigon, he spent a few months in Cambodia, then returned to Hanoi in June 1921 (Malleret L., 1967, p. 342). He would maintain his main residence in this city until his death.
The twenty-five years that Victor Goloubew spent in the service of the school were rich in publications and scientific missions in Asia and Europe. Throughout his career, he gave numerous lectures on subjects related to the art of Southeast Asia. His interpersonal skills and mastery of several languages made him a natural choice for representing his institution abroad. He attended international scientific congresses on several occasions and made presentations in European institutes to publicise the school’s work (BEFEO, 1929, p. 466; BEFEO, 1934, pp. 772-792; BEFEO, 1938, p. 453; BEFEO, 1939, p. 350; EFEO Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, C-1, dossiers 27, 35 & 39). In France, he contributed to the organisation of the colonial exhibitions of Marseille (1922) and Paris (1931), during which the École française d’Extrême-Orient presented its activities to the cities’ inhabitants (BEFEO, 1923, p. 503-569 ; Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, C-1, dossiers 22 & 45).
In Indochina, he participated in excavations in Vietnam (BEFEO, 1923, p. 505) and Cambodia and played a pioneering role in the use of aerial reconnaissance to identify archaeological remains. Victor Goloubew also took part in the excavations of Angkor, where he carried out campaigns on several occasions (BEFEO, 1933, p. 1046-1047; BEFEO, 1936, p. 619 -623; BEFEO, 1937, pp. 651-656). His observations led him to formulate a hypothesis concerning the footprint of the oldest town on the site. According to him, it took the form of a quadrilateral centred on the hill of Phnom Bakheng. An article from 2000 (Pottier C., 2000) analyses in detail the hypothesis put forward by Victor Goloubew. Its author demonstrates that it "very significantly participated in propagating the image of the Angkorian city, rigorously designed, surrounded by a square enclosure, thus reinforcing the idea of a delimited and centred geometric model [...]" (Pottier C., 2000, p. 79) and uses new analyses to prove that it must have been abandoned. Although Goloubew's theory of city limits ultimately proved wrong, its resonance at the time earned him the Giles Prize in 1935 (BEFEO, 1935, p. 497).
Released from his military obligations because of his age, Victor Goloubew spent the Second World War in Hanoi, where he held the position of deputy general delegate of the French Red Cross for Indochina (Archives EFEO, fonds Victor Goloubew, carton C-1, dossier 1). In 1941, he carried out his last mission for the School in Japan. On April 19, 1945, he died of heart disease at the Saint-Paul clinic in Hanoi.
Article by Lola Vaissaire (Translated by Jennifer Donnelly)
Le voyage dura deux mois et suivit le cours du Nil Blanc jusqu’à Fachoda.
Sujet d'étude précis : [objets collectionnés]
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Sujet d'étude précis : [objets collectionnés]. Dynastie Timouride.