Finot, Louis
Licencié en droit et en lettres, Louis Finot est admis à l'École des chartes en 1886. Il en sort deux ans plus tard avec le titre d'archiviste-paléographe. Il travaille dans un premier temps comme stagiaire (1890), puis comme sous-bibliothécaire à la Bibliothèque nationale (1892), et entreprend des études de sanskrit à l'École des hautes études auprès de Sylvain Lévi (1863-1935). Il obtient le diplôme en 1894. Il est ensuite nommé directeur adjoint des conférences de sanskrit à l'École des hautes études, puis, en 1898, directeur de la Mission archéologique en Indochine, l'institution scientifique fondée par Paul Doumer (1857-1932), qui deviendra en 1900 l’École française d'Extrême-Orient. Sa carrière est tracée : elle se confond désormais avec celle de l'institution naissante. Confronté au terrain indochinois, sa première tâche est de parcourir tous les pays de l'Union en compagnie d'Antoine Cabaton (1863-1942) et du capitaine Lunet de Lajonquière (1861-1933), avant de revenir à Saïgon pour y procéder à la mise au point de son programme et veiller à l'installation d'une bibliothèque et d’un musée. Pour cela, il prend modèle sur la Société des arts et des sciences de Batavia, la plus ancienne de toutes les sociétés scientifiques d'Extrême-Orient, dont il va étudier l'organisation et le fonctionnement sur place en août-septembre 1899. Dès 1901, il signe dans le premier BEFEO un article intitulé « La religion des Chams » suivi d'un « Inventaire des monuments », une traduction, dix-huit comptes rendus et deux rapports d'activité. Il réunit à Hanoï, l'année suivante, le premier Congrès international des études d’Extrême-Orient. Arrivé au terme de son mandat, le 31 décembre 1904, il est remplacé par Alfred Foucher à la direction de l’École, mais au lieu de regagner directement Paris, il parcourt le Siam, la Birmanie et l’Inde, avant de renouer avec l'enseignement. En 1907, il prend la charge de la chaire d'histoire et de philologie indochinoise à l'École des hautes études et au Collège de France, mais interrompt ses cours en 1914 pour assurer à nouveau la direction de l'École, pendant la mobilisation de Claude-Eugène Maitre. Il retourne aussitôt en Indochine, reprend son travail sur divers textes et inscriptions, rentre en France en 1918, mais, contre toute attente, se voit demander par l’Académie d'assurer une nouvelle fois, deux ans plus tard (décembre 1920), la direction de l'École, qu'il assumera jusqu'en 1926. Il repart donc pour Angkor en compagnie de Victor Goloubew (1878-1945), afin de revoir le Bayon et Neak Pean, puis se rend à Bantey Chmar et visite plusieurs « gîtes d'étape ». Ce voyage lui permet d'acquérir la certitude que tous ces édifices ont été construits par un souverain bouddhiste. À partir de cette découverte, il rédige plusieurs articles qui permettront à Philippe Stern (1927) et George Coedès (1928) de dater leur construction au règne de Jayavarman VII (ជ័យវរ្ម័នទី៧) [1181-1218]. En parallèle à ses activités archéologiques, Louis Finot entretient des relations étroites avec l'École de pâli de Phnom Penh et contribue, par l'intermédiaire de Suzanne Karpelès (1890-1968), à la création de la Bibliothèque royale (août 1925). Il obtient la création du parc archéologique d’Angkor, qui bénéficie d'une surveillance plus active et d'une législation spéciale. Il crée, par ailleurs, une nouvelle collection de l’École : les « Mémoires archéologiques ». Lorsque Léonard Aurousseau (1888-1929), le nouveau directeur de l’École, est contraint, pour raison de santé, de rentrer en France, où il meurt, Louis Finot accepte une nouvelle fois d'assurer par intérim la direction de l’École et rejoint Saïgon en 1928. Il est finalement remplacé en 1929 par George Coedès (1886-1969). Il quitte Saïgon en janvier 1930 pour s’installer à Toulon. Élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1933, il meurt deux ans plus tard.
Article rédigé par Lucie Labbé
Having earned a degree in law and letters, Louis Finot was admitted to the École des chartes in 1886. He graduated two years later with the title of Archivist-Paleographer. He first worked as a trainee (1890), then as assistant librarian at the Bibliothèque nationale (1892), and began studying Sanskrit at the École des Hautes Etudes with Sylvain Lévi (1863-1935), from which he graduated in 1894. He was then appointed deputy director of Sanskrit conferences at the École des Hautes Etudes, then in 1898 director of the Mission archéologique in Indochina, the scientific institution founded by Paul Doumer (1857-1932), which in 1900 became the École française d'Extrême-Orient (EFEO), or French School of Asian Studies. His career was now clearly mapped: it would be one with these nascent institutions. Upon reaching Indochina, his first task was to travel through all the countries of the union, in the company of Antoine Cabaton (1863-1942) and Captain Lunet de Lajonquière (1861-1933), before returning to Saigon to carry out the development of its program and to oversee the installation of a library and a museum. For this, he took the model of the Société des arts et des sciences de Batavie, the oldest of all the scientific societies of the Far East, whose organisation and functioning he studied on site in August-September 1899. In 1901, he authored in the first BEFEO an article entitled "La religion des Chams” followed by an "Inventaire des monuments", a translation, eighteen minutes and two activity reports. He held the first International Congress of Far Eastern Studies in Hanoi the following year. At the end of his mandate, on December 31, 1904, he was replaced by Alfred Foucher as director of the School, but instead of returning directly to Paris, he traveled through Siam, Burma, and India, before returning to teaching. In 1907, he took charge of the chair of Indochinese history and philology at the École des Hautes Etudes and the Collège de France, but interrupted his courses in 1914 to once again assume the direction of the school, upon the mobilisation of the erstwhile director Claude-Eugene Maitre. He soon returned to Indochina and resumed his work on various texts and inscriptions, before returning to France in 1918, where two years later (December 1920) he was against all odds again asked by the Academy to undertake the direction of the school, which he would oversee until 1926. He then left for Angkor in the company of Victor Goloubew (1878-1945), in order to see the Bayon and Neak Pean again, then went to Bantey Chmar and visited several "stopover lodgings". This trip allowed him to acquire the certainty that all these buildings were built by a Buddhist sovereign. Based on this discovery, he wrote several articles that allowed Philippe Stern (1927) and George Coedès (1928) to date their construction to the reign of Jayavarman VII (ជ័យវរ្ម័នទី៧) [1181-1218]. Alongside his archaeological activities, Louis Finot maintained close relations with the Pali School of Phnom Penh and contributed, through Suzanne Karpelès (1890-1968), to the creation of the Royal Library (August 1925). He obtained the creation of the Angkor Archaeological Park, which benefited from more active surveillance and special legislation. He also created a new collection for the school: the "Mémoires archéologiques". When Léonard Aurousseau (1888-1929), the new director of the school, was forced, for health reasons, to return to France, where he died, Louis Finot once again agreed to act as interim director and traveled to Saigon in 1928. He was finally replaced in 1929 by George Coedès (1886-1969). He left Saigon in January 1930 to settle in Toulon. Elected member of the Académie des Inscriptions et Belles-Lettres in 1933, he died two years later.
Article by Lucie Labbé (Translated by Jennifer Donnelly)
En 1899, Louis Finot se rend à Jakarta (Batavia) pour étudier l'organisation de la Société des arts et des sciences de Batavia.
Avant 1900.
[Objets collectionnés]
1898-1930.
[Objets collectionnés] plaques de verre (stéréoscopie).
La collection Louis Finot est constituée de 2 779 clichés stéréoscopiques, réalisés entre 1898 et 1930 au Cambodge, au Laos, en Thaïlande, au Vietnam et en Chine, ainsi que de 122 petits bronzes sino-tibétains, de quelques bois laqués et de céramiques émaillées collectés en Chine par Paul Pelliot (1878-1945) à la demande de Louis Finot en 1900.
Article rédigé par Lucie Labbé
Suite à sa nomination en tant que directeur de la Mission archéologique en Indochine en 1898, et afin de se familiariser avec le terrain, Louis Finot parcourt tous les pays de l'Union Indochinoise en compagnie d'Antoine Cabaton et du Capitaine Lunet de Lajonquière. (Source : Notice Agorha "Louis Finot" rédigée par Lucie Labbé)
En 1920, Louis Finot repart vers Angkor, où il va assurer de nouveau la direction de l'École française d'Extrême-Orient, en compagnie de Victor Goloubew. (Source : Notice Agorha "Louis Finot" rédigée par Lucie Labbé)
Henri Cordier et Louis Finot entretiennent une correspondance entre 1897 et 1922. (Source : fonds Cordier à la Bibliothèque de l'Institut de France, Correspondance)
Notice catalogue BNF : http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb12015553t.public
Dictionnaire prosopographique de l’EPHE