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Pelliot, Paul

Statut
Publiée
Contributeur
Leguy, Evelyne
Dernière modification
03/05/2024 10:14 (il y a 7 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Pelliot
Prénom : 
Paul
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Pelliot
Prénom : 
Paul Eugène
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
28 mai 1878
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
26 octobre 1945
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Après 1878
Adresse : 

26 rue du Roi-de-Sicile

Code postal : 
75004
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Après 1878
Adresse : 

Hôtel particulier d’Augustine Renault (rue Renault)

Code postal : 
94160
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Vers 1896
Adresse : 

Société Henri Deiss, 28 place des Vosges

Code postal : 
75003
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1897 - 1945
Biographie
Commentaire biographique : 

Paul Pelliot, une carrière de collecteur au service de la France

Jeunesse et formation

Né le 28 mai 1878 à Paris, Paul Eugène Pelliot est le quatrième enfant de Marie Renault (1848-1923) et Charles Théodore Pelliot (1847-1930), industriel chimiste. Il grandit avec ses six frères et sœurs à Saint-Mandé (Val-de-Marne) puis fait une partie de sa scolarité au Collège Stanislas à Paris. Bachelier ès lettres envisageant une carrière dans la diplomatie, il étudie dans la capitale à la Faculté des lettres, à l’École des Sciences politiques ainsi qu’au Collège de France. Il commence à développer ses compétences linguistiques à l’École pratique des Hautes Études (sanscrit et chinois classique en auditeur libre) et à l’École nationale des langues orientales vivantes (chinois). Il est licencié ès lettres et diplômé en sciences politiques en 1897 puis obtient son diplôme de chinois en 1898. Doté très jeune d’une capacité d’apprentissage hors norme, le jeune Pelliot attire l’attention de ses professeurs, dont la plupart sont des personnalités reconnues, comme les professeurs en langues orientales Arnold Vissière (1858-1930) et Maurice Courant (1865-1935) ; le sinologue Édouard Chavannes (1865-1918) ; les indianistes Sylvain Lévi (1863-1935) et Émile Sénart (1847-1928). Tous reconnaissent le talent de leur étudiant et l’encouragent à s’orienter vers la recherche. L’opportunité de mettre en pratique ses connaissances linguistiques et culturelles rapidement accumulées se présente en 1899 lorsqu’il est nommé pensionnaire de la Mission archéologique d’Indochine qui devient l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) l’année suivante. À seulement 21 ans, Paul Pelliot s’engage dans la première grande mission de sa carrière durant laquelle il élabore une méthode d’action érudite qui lui permet de prouver sa valeur, de mettre à l’épreuve ses capacités et de procéder à ses premières collectes.  

Débuts à l’EFEO

Membre de l’EFEO de 1899 à 1911, Paul Pelliot n’a directement travaillé pour l’École qu’environ cinq ans (Goudineau Y., 2013, p. 21). Il a cependant mis à profit ses séjours en Indochine et a durablement marqué l’étude des sources chinoises pour la géographie historique de l’Asie du Sud-Est (Bourdonneau E. et Manguin P.-Y., 2013, p. 29), avec des articles de référence publiés dans le Bulletin de lÉcole française d’Extrême-Orient comme « Mémoires sur les coutumes du Cambodge, par Tchéou Ta Kouan » (1902), « Le Fou-nan » (1903), « Deux itinéraires de Chine en Inde à la fin du VIIIe siècle » (1904). Il publie également en 1904 une « Première étude sur les sources annamites de l’histoire d’Annam ». Ces productions démontrent son investissement au service de l’École mais aussi les bénéfices d’une approche sinologique des sources historiques locales. Pelliot répond ainsi parfaitement aux attentes placées dans son recrutement, dans la continuité de ses succès précédents en Chine. En effet, entre 1900 et 1902, Il y effectue trois missions de plus de six mois chacune durant lesquelles il réalise des collectes majeures d’ouvrages et de collections pour le compte de l’EFEO. Grâce à Pelliot, environ 10000 fascicules viennent enrichir la bibliothèque de la jeune institution qui détient dès lors un des fonds les plus importants d’Europe (Goudineau Y., 2013, p. 22-23). Véritable tour de force, le résultat de la collecte est décisif pour la sinologie française qui souffrait jusqu’alors d’un déficit en ressources documentaires. Ce succès est lié à la capacité d’action et aux choix judicieux du chercheur, en relation avec ses professeurs qui l’orientent et le conseillent comme le prouve une lettre de Sylvain Lévi du 5 mai 1900 (archives Pelliot, musée Guimet, Pel C1a). Pelliot rapporte également de sa première mission à Pékin 150 peintures chinoises (aujourd’hui conservées au musée Guimet) ainsi qu’une collection de statuettes bouddhiques tibétaines (aujourd’hui conservées à l’EFEO, Paris). À cette collecte prodigieuse s’ajoutent les faits d’armes : plus jeune volontaire ayant participé à la défense des légations lors de la révolte des Boxers (Darcy E., 1901, p. 830), Paul Pelliot est fait chevalier de la Légion d’honneur pour sa bravoure.


La mission en Asie centrale

Le 2 août 1905, Pelliot se voit confier la direction d’une importante mission scientifique en Asie centrale dont les objectifs sont multiples, scientifiques et géopolitiques, en raison du Grand Jeu qui prend place dans cette région hautement stratégique et encore peu explorée au début du XXe siècle. Au grand dam de Pelliot qui a l’impression que les meilleures places sont déjà prises (Trombert É., 2013, p. 49), la France rejoint tardivement les forces déjà en présence. En effet, des découvertes majeures réalisées à partir de la fin des années 1880 ont révélé le potentiel considérable des recherches à mener sur ce territoire où le bouddhisme s’est épanoui durant tout le 1er millénaire de notre ère. Une attention particulière est accordée aux textes anciens inédits qui y circulent et peuvent apparaître lors de fouilles archéologiques. Bien que tardive, la mission française se voit attribuer des moyens conséquents, preuve de l’ambition du projet, grâce au soutien de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et, dans une moindre mesure, de la Société de géographie commerciale de Paris et de particuliers, coordonnés par le Comité de l’Asie française. Durant ce périple de 27 mois (départ de Paris le 15 juin 1906 ; arrivée à Pékin le 4 octobre 1908), Paul Pelliot est accompagné par Louis Vaillant et Charles Nouette. Le premier est médecin-major de l’armée coloniale et prend en charge les travaux de cartographie, d’astronomie et d’histoire naturelle, tandis que le second est photographe professionnel. Pelliot a consigné le déroulement de l’expédition dans ses carnets de route conservés aujourd’hui au musée Guimet (Ghesquière J. et Macouin F., 2008, 488 p.). 

Si la mission est couronnée de succès, c’est surtout en raison de la collecte réalisée à Dunhuang en 1908. Sans celle-ci, l’expédition n’aurait sans doute pas été considérée comme aussi extraordinaire. Il convient de préciser qu’elle s’est faite dans des conditions difficiles en raison de la concurrence et de l’absence de coordination avec les autres équipes sur place, menées par Aurel Stein pour l’empire britannique, par Albert von Le Coq et Albert Grünwedel pour l’Allemagne, par Mihail et Nikolaj Berezovskij pour la Russie. Souhaitant éviter de passer après eux pour augmenter les chances de découvertes inédites, Paul Pelliot est confronté à de nombreuses hésitations dans l’orientation de sa mission. Une autre difficulté, qui sera cependant écartée grâce au talent du jeune français, est son inexpérience dans le domaine archéologique : plusieurs prospections et ses premières fouilles à Ördeklik du 21 au 25 octobre 1906 s’avèrent peu concluantes. Il découvre dans la foulée, le 29 octobre 1906, un important site bouddhique aux abords de Toumchouq, et fera plusieurs fouilles fructueuses par la suite, dont le matériel est en partie exposé aujourd’hui au musée Guimet. Il est à noter que Pelliot fait preuve d’une maturité intellectuelle rare en privilégiant des fouilles visant la compréhension de l’intégralité d’un site plutôt que l’excavation superficielle focalisée sur les « objets de musée ». Très en avance sur son temps, cette démarche explique un « rendement » archéologique moins important que d’autres.   

Paradoxalement, Paul Pelliot n’est pas le premier arrivé sur le site de sa découverte la plus déterminante. Aurel Stein a la primeur de l’exploration de la cache de Mogao lors de son séjour à Dunhuang du 21 mai au 13 juin 1907, soit 10 mois avant le français qui y arrive le 25 février 1908. La collecte de l’anglais est conséquente puisqu’il quitte le site avec 29 caisses remplies de manuscrits et de peintures. S’il est sans doute un meilleur archéologue, Stein n’a cependant pas les compétences littéraires et linguistiques d’un Pelliot dont les études et les expériences précédentes semblent l’avoir prédestiné à l’exploitation optimale de la découverte. Du 3 au 25 mars 1908, le français examine les nombreux documents datant du Ve au début du XIe siècle encore conservés dans la grotte. Il en sélectionne plusieurs milliers - des manuscrits (dont la majeure partie est en chinois et en tibétain) et des peintures - qu’il achète 500 taels au moine taoïste Wang Yuanlu, gardien officieux du site et inventeur de la grotte vers 1900. L'ensemble est aujourd’hui réparti dans les collections du musée Guimet et de la Bibliothèque nationale de France. Une erreur méthodologique dans l’étude du contenu de la grotte est cependant malheureuse : Pelliot n’a pas réalisé d’observations sur les critères de rangement des documents in situ qui auraient pu renseigner la nature de la cache (Trombert É., 2013, p. 66). Il quitte Dunhuang le 8 juin 1908 et continue son voyage vers Pékin où il arrive le 4 octobre. Notons un séjour à Xi’an du 23 août au 19 septembre 1908 durant lequel il procède à l’acquisition de nombreuses antiquités, actuellement au musée Guimet, et fait lever plusieurs milliers de feuilles d’estampages, conservées à la BnF. 

La mission est un succès total qui établit définitivement la réputation de Paul Pelliot tant en Occident qu’en Extrême-Orient. Même si sa collecte est a posteriori marquée du sceau de l’infamie en Chine et que l’on peut considérer regrettable qu’un tel patrimoine ait quitté son pays d’origine, il est important de rappeler que l’explorateur français a entretenu de bonnes relations avec les autorités et les intellectuels chinois durant sa mission (laisser-passer, guides, échanges épistolaires, conseils et prêts de documents). Sa maîtrise de la langue et son érudition lui ont valu une plus grande bienveillance des fonctionnaires locaux que n’en ont bénéficié d’autres explorateurs occidentaux (Rong X. et Wang N., 2013, p. 86). Il reçoit même en cadeau des manuscrits de Dunhuang avant d’accéder au site (Rong X. et Wang N., 2013, p. 98-101). C’est dans cette même logique de coopération qu’à l’automne 1909 Pelliot présente à des savants chinois quatre documents collectés, déclenchant chez eux une prise de conscience de l’importance de cet ensemble de manuscrits. Au même titre que la première mention en 1903 de l’intérêt de la cache de Mogao par Ye Changchi (1849-1917), cette présentation est à n’en pas douter un des événements fondateurs de la « Dunhuangologie ».      


L’après-collecte

Paul Pelliot est de retour à Paris le 24 octobre 1909. Son retour est triomphal même si sa découverte à Dunhuang subit de 1910 à 1914 une campagne de diffamation d’envergure remettant en question l’authenticité des documents. La consécration arrive néanmoins rapidement car il devient professeur au Collège de France en 1911, à seulement 33 ans, et occupe la chaire de langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale. La suite de son parcours est marquée par deux conflits mondiaux et ses nombreuses occupations dans l’enseignement, la publication scientifique (BEFEO, T’oung Pao, Revue des arts asiatiques), les instances de la recherche (Académie des inscriptions et belles-lettres, Société asiatique, Institut des hautes études chinoises). S’il a produit un nombre considérable de publications, il n’a pas publié d’ouvrage de synthèse. De la même manière, s’il s’est toujours intéressé aux fonds qu’il a collectés en Chine, il ne les a pas exploités de manière approfondie. 

Paul Pelliot a mené pendant dix ans une véritable quête heuristique dont l’objectif était de placer la France au premier rang des nations dans le domaine des études asiatiques. Collecter pour la science lui a permis d’accéder à des sources primaires alimentant ses propres réflexions et de progresser rapidement au sein des réseaux intellectuels. Sa sensibilité pour les textes et ses capacités linguistiques hors normes ont été décisives dans son travail et lui ont permis de réaliser des collectes bibliographiques majeures. Ses missions l’ont également amené à faire l’acquisition de pièces archéologiques et d’œuvres d’art. La nature double et complémentaire de ses collectes fait de lui une personnalité importante à la fois dans le monde des bibliothèques et dans celui des musées.


Article rédigé par Adrien Bossard

Commentaire biographique : 

Paul Pelliot, a career as a collector in the service of France

Youth and training

Paul Eugène Pelliot was born on 28 May 1878 in Paris as the fourth child of Marie Renault (1848-1923) and Charles Théodore Pelliot (1847-1930) who was an industrial chemist. He grew up with six siblings in Saint-Mandé (Val-de-Marne) and completed part of his education at the Collège Stanislas in Paris. As he considered pursuing a career in diplomacy, he studied in the capital at the Faculté des lettres, the École des Sciences politiques and the Collège de France. He began to develop his linguistic abilities at the École pratique des Hautes Études (Sanskrit and classical Chinese as an auditor) and at the École nationale des langues orientales vivantes (Chinese). He obtained a degree in the literature and a diploma in political science in 1897 and then received a diploma in Chinese in 1898. With his talent for learning at an early age, the young Pelliot caught the attention of many of his professors, most of who are well known, such as the professors of Oriental languages Arnold Vissière (1858-1930) and Maurice Courant (1865-1935); the sinologist Édouard Chavannes (1865-1918); the indianists India Sylvain Lévi (1863-1935) and Émile Sénart (1847-1928). They all recognised the talent of their student and encouraged him to orient himself toward research. In 1899, an opportunity to apply the linguistic and cultural knowledge that he had acquired so quickly presented itself when he was appointed boarder at the Mission archéologique d'Indochine, which became the École française d'Extrême-Orient (EFEO) the following year. At only 21 years of age, Paul Pelliot became involved in the first major mission of his career. During this mission, he developed a method of scholarly action that allowed him to prove his value, to test his abilities and to collect books and pieces of art.

Early days at the EFEO

As a member of the EFEO from 1899 to 1911, Paul Pelliot only worked directly for the school for about five years (Goudineau Y., 2013, p. 21). Despite this, he took advantage of his stays in Indochina and significantly contributed to the study of Chinese sources for the geographical history of Southeast Asia (Bourdonneau E. et Manguin P.-Y., 2013, p. 29) with reference articles published in the Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, such as "Mémoires sur les coutumes du Cambodge, par Tchéou Ta Kouan" (1902), "Le Fou-nan" (1903), "Deux itinéraires de Chine en Inde à la fin du VIIIe siècle" (1904). In 1904, he also published a "Première étude sur les sources annamites de l'histoire d'Annam". These productions demonstrated his investment in the service of the École as well as the benefits of a sinological approach to local historical sources. Building on his previous successes in China, Pelliot thus perfectly responded to the expectations that had been enumerated during his recruitment. Between 1900 and 1902, he carried out three missions, each lasting over six months, during which he collected printed documents on behalf of the EFEO. Thanks to Pelliot, around 10000 booklets came to enrich the young institution’s library that became thus one of the largest collections in Europe (Goudineau Y., 2013, p. 22-23). The result of this collection was decisive for French sinology, which, until then, had suffered from a lack of documentary resources. This success is tied to the researcher’s ability to take action and to the judicious choices that he made with the guidance and advice of his professors, as evidenced by a letter from Sylvain Lévi dated 5 May 1900 (archives Pelliot, musée Guimet, Pel C1a). Pelliot also brought back 150 Chinese paintings from his first mission to Beijing (today conserved at the musée Guimet) as well as a collection of Tibetan Buddhist statues (today conserved at the EFEO in Paris). In addition to this prodigious collection, Paul Pelliot's achievements include being the youngest volunteer to participate in the defence of the legations during the Boxer Rebellion (Darcy E., 1901, p. 830) and being made a knight of the Legion of Honour for his bravery.

The mission to Central Asia

On 2 August 1905, Pelliot was entrusted with the direction of an important scientific mission to Central Asia, which had multiple objectives, both scientific and geopolitical due to the Great Game that took place in this highly strategic and still little explored region at the beginning of the 20th century. To the great dismay of Pelliot who was under the impression that the best places had already been taken (Trombert É., 2013, p. 49), France belatedly joined the forces that were already present. The major discoveries that were achieved beginning at the end of the 1880s revealed the significant potential for research to be conducted in this territory where Bhuddism flourished throughout the first millenium AD. Particular attention was paid to the unknowned ancient texts that circulated there and that could appear during archaeological excavations. Despite their delay, the French mission was given substantial resources, proof of the project's ambition, thanks to the support of the Académie des inscriptions et belles-lettres and, to a lesser extent, the Société de géographie commerciale de Paris and individuals who were coordinated by the Comité de l'Asie française. Louis Vaillant and Charles Nouette accompanied Paul Pelliot throughout this 27-month-long journey (departure from Paris on 15 June 1906; arrival in Beijing on 4 October 1908). The first was a medical offcier in the colonial army and took charge of the work of cartography, astronomy and natural history. The second in a professional photographer. Pelliot recorded the course of the expedition in his travel diaries kept today at the Musée Guimet (Ghesquière J. et Macouin F., 2008, 488 p.).

The mission’s success can be attributed to the collection that was made in Dunhuang in 1908. Without this collection, the expedition would not have been considered so extraordinary. It should be noted that this mission took place under difficult conditions due to competition and the lack of coordination with other teams on site that were led by Aurel Stein for the British Empire, by Albert von Le Coq and Albert Grünwedel for Germany, by Mihail and Nikolaj Berezovskij for Russia. Paul Pelliot confronted many hesitations in the direction of his mission because he wanted to avoid arriving after the other teams in order to increase the chance of new discoveries. Another challenge was his inexperience in the field of archaeology: several surveys and his first excavations at Ördeklik from 21 to 25 October 1906 proved inconclusive. Luckily, the talent of young Frenchmen eventually resolved this issue. On 29 October 1906, he discovered an important Buddhist site on the outskirts of Toumchouq and completed several other successful excavations thereafter. Today, part of the discovered material is exhibited at the Musée Guimet. It should be noted that Pelliot demonstrated a rare intellectual maturity by favouring excavations aimed at understanding the entirety of a site rather than superficial excavations focused on "museum objects”. This approach, which was ahead of its time, explains the lower archaeological “yield”.

Paradoxically, Paul Pelliot was not the first to arrive on the site of his most important discovery. Aurel Stein was the first to explore the Mogao cache during his stay in Dunhuang from 21 May to 13 June 1907, which took place 10 months before the French arrived on 25 February 1908. The English explorer's collection was substantial as it left the site with 29 cases full of manuscripts and paintings. Although he was most definitely a better archaeologist, Stein did not have the same literary and linguistic abilities as Pelliot, whose studies and previous experiences had seemed to predestine him to make the most of the discovery. From 3 - 25 March 1908, the French examined the numerous documents that dated from the fifth to the beginning of the eleventh century and were still preserved in the cave. He selected several thousand of them – manuscripts (the majority of which were in Chinese and Tibetan) and paintings - which he bought for 500 taels from the Taoist monk, Wang Yuanlu, who was the unofficial guardian of the site and invented the cave around 1900. The set is now distributed in the collection of the musée Guimet and the Bibliothèque nationale de France. An unfortunate error, however, was made: Pelliot did not make any observations on the criteria for storing documents in situ that could have informed the nature of the cache (Trombert É., 2013, p. 66). He left Dunhuang on 8 June 1908 and continued his journey to Beijing where he arrived on 4 October. He stayes in Xi’an from 23 August to 19 September 1908, during where he acquired numerous antiques, which are currently kept at the musée Guimet. He also had thousands of stampings made. They can be found at the BnF.

The mission was a complete success that definitively established Pelliot’s reputation both in the West and in the Far East. The collection has a posteriori been branded with a seal of infamy in China, and it is truly regrettable that such heritage has left its country of origin; however, it is important to remember that the French explorer had maintained good relations with Chinese authorities and intellectuals during his mission (passes, guides, letter exchanges, advices and document loans). His mastery of the language as well as his scholarship earned him a deep benevolence from local officials, a benefit that other Western explorers did not experience (Rong X. et Wang N., 2013, p. 86). He even received a gift of manuscripts from Dunhuang before accessing the site (Rong X. et Wang N., 2013, p. 98-101). In the same spirit of cooperation, Pelliot presented four of the collected documents to Chinese scholars in autumn of 1909. This event triggered an awareness of the importance of this collection of manuscripts. Like the first mention of the interest in the Mogao cache in 1903 that was written by Ye Changchi (1849-1917), this presentation is undoubtedly one of the founding events of "Dunhuangology".

After the Collection

Paul Pelliot returned to Paris on 24 October 1909. Even though his discovery in Dunhuang underwent a significant defamation campaign that questioned the authenticity of the documents, his return to France was a triumph. His consecration, however, came quickly since he was appointed professor at the Collège de France in 1911. He was only 33 years old and occupied the department chair of languages, history and archaeology of Central Asia. The rest of his career was marked by two world conflicts and his many occupations in teaching, scientific publication (BEFEO, T’oung Pao, Revue des arts asiatiques), and research communities (Académie des inscriptions et belles-lettres, Société asiatique, Institut des hautes études chinoises). While he produced a considerable number of publications, he never published any synthesis work. Similarly, he was always interested in the materials that he collected in China, but he never explored them in depth.

Paul Pelliot had been conducting a genuine heuristic quest for 10 years whose objective was to elevate France to the top nation in the field of Asian studies. His role as a collector for Science enabled him to access primary sources that fed his thinking and helped him to progress rapidly within intellectual networks. His sensibility for texts and his superior linguistic capacities were decisive in his work and allowed him to assemble major bibliographic collections. His missions also led him to acquire archaeological pieces and works of art. The dual and complementary nature of his collections made him an important figure both in the library and museum worlds.


Article by Adrien Bossard (translated by Adelaide Madary)

Evénements
Type d'événement : 
Commentaire Type d'événement : 

membre de l'École française d'Extrême-Orient

Date de l'événement : 
1899 - 1909
Lieu de l'événement : 
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Commentaire Type d'événement : 

trois missions de collecte pour l’EFEO

Date de l'événement : 
1900 - 1902
Lieu de l'événement : 
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Commentaire Type d'événement : 

mission Pelliot en Asie centrale

Date de l'événement : 
1906 - 1909
Lieu de l'événement : 
Thèmes d'étude
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] manuscrit, imprimé

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Henri Saladin et Paul Pelliot ont un lien professionnel. Dans une lettre à René-Jean datée du 10 décembre 1912, Henri Saladin indique qu'il « avait demandé à M. [Paul] Pelliot de [lui] communiquer un certain nombre de ses photographies [...] ; il [lui] répond qu'il a fait don de ses clichés à la Bibliothèque d'art et d'archéologie et qu'une collection d'épreuves sera tirée et mise à la disposition du travailleur. » (source : BINHA, Autographes, 145, 2, 1119).

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Commentaire Type de lien horizontal : 

Charles Maybon et Paul Pelliot sont amis et travaillent ensemble.

« Nous qui l’avons bien connu garderons un excellent souvenir de cet honnête travailleur, qui était aussi un brave homme » (source : Pelliot, Paul. « Charles Maybon ». T’oung pao. vol. 24, 1927, p. 300)

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Henri d’Ardenne de Tizac, Édouard Chavannes, Alfred Foucher, Victor Goloubew, Joseph Hackin, Paul Pelliot et Raphaël Petrucci travaillent ensemble à l’exposition de 1913 sur l’art bouddhique. (Source : Ardenne de Tizac, Henri d’, Goloubew, Victor. Art bouddhique : 4e exposition des arts de l’Asie : Catalogue sommaire. Paris : Jacquemin, 1913)

Rôle de la personne dans la collectivité
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Commentaire Rôle personne liée à la collectivité : 

Paul Pelliot entre à la Société asiatique en 1905. (source : Notice Agorha "Paul Pelliot" rédigée par Adrien Bossard)

Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
1905 - 1945
Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
notice du Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France
Date de consultation : 
27/01/2020
Référence de notice : 
11919009
Date de consultation : 
09/05/2017
Commentaire Sources en ligne : 

http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11919009b/PUBLIC

Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne

Champs du "Répertoire des historiens d’art", déplacés suite à mise en ligne de février 2011 :

Commentaire biographique : Sinologue et historien.

Diplomé de l'Ecole des sciences politiques et de l'Ecole des langues orientales ; 1899 : nommé à l'Institut d'Extrême-Orient de Saïgon ; 1900 : voyage en Chine ; 1901 : nommé professeur de chinois à l'Ecole française d'Extrême-Orient à Saïgon (transférée à Hanoï en 1902) ; 1906-1909 : chargé d'une mission scientifique en Asie centrale ; 1910 : inauguration de la salle Pelliot au Musée du Louvre ; 1910 : nommé professeur de chinois à l'Ecole des langues orientales ; 1911 : professeur de langues, histoire et archéologie de l'Asie centrale au Collège de France, chaire créée pour lui ; 1918 : il prend la direction du T'oung Pao ; 1921 : membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres ; 1921 : professeur de chinois à l'Institut des hautes études chinoises nouvellement créé ; à partir de 1925 : plusieurs missions à Moscou et Léningrad, nombreuse conférences en Angleterre et Etats-Unis. Président de la Société asiatique ; président du comité-conseil du Musée Guimet ; directeur des Hautes Etudes chinoises et de l'Institut de civilisation chinoise

1908 : il entreprend le dépouillement intensif des 15 à 20.000 manuscrits datant du VIe au Xe siècle, découverts en 1900 dans une grotte de Touen-Houang, afin d'acheter les plus intéressants. Ceux qui ont été ramenés en France sont conservés depuis 1912 à la Bibliothèque nationale.

Philologue et linguiste remarquable : une dizaine de langues lui étaient familières.

THEMES D'ETUDE : Aire géographique étudiée : Extrême Orient

DOCUMENTATION PERSONNE : Bibliothèque de l'Institut de France : Seconde série Rés. 5939 ; 4 n° 13 Nxx : portrait, photographie, par Otto pirou, 1940 ; Société asiatique P5.

Bibliothèque nationale de France : N2 ; Coll. Nadar, Na 238 n° 18970 bis ; Coll. Nadar, Na 238 n° 19955 ; Coll. Nadar, Na 238 n° 19956 ; Na 237 (Gd. Ft. T6) n° 2013 : portrait, assis, de 3/4, photographie.


Publié dans le volume 2 du Dictionnaire des historiens d'art

Bibliographie de : La Mission Pelliot en Asie centrale : Les populations du Turkestan chinois, Une bibliothèque médiévale retrouvée au Kan-Sou, Hanoï : Impr. d'Extrême-Orient, 1909 ; Mission Pelliot en Asie centrale... I. Les Grottes de Touen-Houang. Peintures et sculptures bouddhiques des époques des Wei, des T'ang et des Song, par Paul Pelliot. - 1914-1924. 6 vol. gr. in-4 °, pl. et plan ; II. Le Sûtra des causes et des effets. Tome II. - 1926-1928. 2 fasc. gr. in-4 ° ; ?Série petit in-8 °?. I. Robert Gauthiot. Essai de grammaire sogdienne... 1re partie. Phonétique. - 1914-1923. In-8 °, pl. et cartes ; II. Formulaire sanscrit tibétain du Xe siècle, édité et traduit par Joseph Hackin,... - 1924. 2 parties en 1 vol. in-8 ° ; III. E. Benveniste. Essai de grammaire sogdienne. 2e partie. Morphologie, syntaxe et glossaire. - 1929. In-8 ° ; IV. N. P. Chakravarti. L'Udanavarga sanskrit... Tome premier. - 1930., Paris : Geuthner ; Oeuvres posthumes. 5, Histoire ancienne du Tibet. Édité par Louis Hambis., Paris : Librairie d'Amérique et d'Orient, 1961 ; Oeuvres posthumes. 6, Notes critiques d'histoire kalmouke... , Paris : Librairie d'Amérique et d'Orient, 1960 ; Oeuvres posthumes Texte impriméde Paul Pelliot,... 2. Notes sur l'histoire de la Horde d'or, suivies de Quelques noms turcs d'hommes et de peuples finissant en ar Avertissement de Louis Hambis, Paris, Adrien-Maisonneuve ; Oeuvres posthumes de Paul Pelliot Texte imprimé, publiées sous les auspices de l'Académie des inscriptions et belles lettres... 4. Les Débuts de l'imprimerie en Chine, Avertissement par Robert Des Rotours. Appendice, notes additionnelles sur les éditions imprimées du Canon bouddhique, par Paul Demiéville., Paris, A. Maisonneuve, 1953 ; Bazin, p. 471 ; Documentation Chantal Georgel, musée d'Orsay ;

Bibliographie difficile à établir : beaucoup de textes de conférences, d'articles, peu d'ouvrages.

Rédacteur
Evelyne Leguy ; Myriam Chevallier