Petrucci, Raphaël
Mère : Bonier de La Chapelle, Amélie
Père : Petrucci, Raffaele
Conjointe : Verwée, Claire
Enfant : Petrucci, Clairette (1899-1994) (source : Arenberg Auctions Bruxelles, 29 mars 2019, n° 373 Archives famille Wolfers/Petrucci/Verwée)
Décédé 4 Boulevard Macdonald 75019 Paris (source : AP, 6D 190, acte n° 981)
55 rue des Champs-Élysées
« Été : Sint Anna ter Muiden bij Sluis-Zélande (Hollande) » (source : Bulletin de la Société franco-japonaise de Paris. n° 29, avril 1913, p. 20)
115 rue Notre Dame des Champs
« Lorsque la guerre éclata, Raphaël Petrucci fut attaché à une ambulance belge de France jusqu’au jour où les forces lui manquèrent ; il dut quitter la zone de combat et vint à Paris où il reprit de toute son énergie ses travaux scientifiques. Il fit à la Société asiatique des communications très remarquées, dont l’une, sur l’épigraphie des bronzes rituels de la Chine ancienne, a paru dans le Journal Asiatique.
Les amis nombreux qu’il comptait dans l’orientalisme français étaient désireux de voir Petrucci donner, dans le séjour prolongé que les circonstances l’amenaient à faire à Paris, un enseignement qui ne pouvait être que nouveau et utile. La section des Sciences religieuses de l’École pratique des Hautes Études, à la Sorbonne, était toute désignée pour lui en fournir l’occasion : “Entre l’enseignement des religions de l’Inde et celui des religions de l’Extrême-Orient, il y avait tout un domaine, récemment enrichi par des découvertes de premier ordre, qui renouvelaient notre connaissance de l’Iconographie du bouddhisme du Nord.
Ce fut le titre même du cours proposé par R. Petrucci et que nous accueillîmes avec empressement » (discours du Président de la section sur la tombe de R. Petrucci). L’ouverture de ce cours dut être différée, une grave indisposition arrêta brutalement les travaux de M. Petrucci. » (source : [s. n.]. « [M. Raphaël Petrucci était né à Naples…] ». Revue de l’histoire des religions. tome LXXIX, 1919, p. 362-363)
auteur des illustrations d'un Candide à la fin du XIXe siècle. (source : Voltaire. Candide. Paris : Édition de la Vie moderne pour la bibliothèque de la Plume, [s. d.] ; Corpus des notes marginales de Voltaire. 3, D-F. Berlin : Akademie-Verlag ; Oxford : Voltaire Fondation, 2003, p. 146-147)
professeur à l'Université nouvelle de Bruxelles : 1896-1897 : « Esthétique positive » ; 1897-1898 : « Esthétique positive », « Histoire générale des sciences » (source : L’Humanité nouvelle. tome I, 1897, p. 555)
Sous-directeur de l’Institut d’hygiène en 1901 (source : Sergi, Giuseppe. Les Émotions. Ouvrage traduit, sur l’édition italienne corrigée et augmentée, par Raphaël Petrucci, sous-directeur de l’Institut d’hygiène de Bruxelles. Paris : O. Doin, 1901)
« Raphaël Petrucci réunit les qualités du professeur moderne en un remarquable ensemble : d’abord ce qu’on pourrait nommer “la maturité de la jeunesse”, c’est-à-dire l’énergie et l’élan des belles années de la vie combinées avec la mesure et la pondération que donnent une science approfondie et un constant besoin de réduire les faits en lois justifiées par la raison. Ensuite un grand besoin d’obéir aux poussées contemporaines, de se laisser attirer par les nouveautés que contient l’avenir, de se dégager des liens d’un atavisme retardataire embarrassé de préjugés, de routines et de produits résiduaires de tout genre. Enfin une compréhension très nette de la solidarité des sciences dans l’espace et dans le temps : car c’est lui qui a été l’apporteur, l’organisateur en Belgique, le metteur en scène ingénieux et opiniâtre, de l’Institut d’histoire naturelle générale des sciences, des arts et des métiers, – dont Théodore Wechniakoff fut l’inspirateur originaire, – destiné à rechercher les conditions de la production intellectuelle dans l’Humanité sous les trois principales faces, de l’activité purement scientifique, de l’activité esthétique, de l’activité industrielle si souvent liée aux deux autres ; à préciser dans quelle mesure chacun des innombrables facteurs cosmiques, biologiques ou sociologiques agit pour déterminer les caractères spéciaux à la production intellectuelle, suivant les races, les milieux, l’espace, le temps, afin d’élaborer une synthèse philosophique que l’accumulation des matériaux rend désormais nécessaire et dont les conséquences peuvent être incalculables.
Au terme de ses leçons, Raphaël Petrucci a inauguré une excellente pratique qui avait déjà été recommandée dans les programmes de la Maison d’Art, récemment fondée à Bruxelles, et à laquelle on a donné le nom caractéristique de “Clinique esthétique” : il a mené ses élèves dans les musées, étudier sur les œuvres mêmes les principes qu’il avait développés. » (source : Picard, Edmond. L’Institut des Hautes Études à l’Université nouvelle de Bruxelles. Paris : Librairie de l’art social, 1897)
« professeur à la Sorbonne » (source : AP, 6D 190, acte n° 981)
Formation :
« il fit à Genève ses études supérieures, études de sciences médicales et naturelles, et ce n’est que plus tard qu’il vint à l’orientalisme. Depuis 1896 il vivait à Bruxelles où il avait été bientôt attaché à l’un des Instituts Solvay. Il s’occupait en outre des séries orientales du Musée du Cinquantenaire. » (source : [s. n.]. « [M. Raphaël Petrucci était né à Naples…] ». Revue de l’histoire des religions. tome LXXIX, 1919, p. 362)
Langues maîtrisées : anglais ; chinois ; tibétain
Opinions et actes politiques : positiviste
Prix et distinctions :
Académie des Inscriptions : en 1912, prix Stanislas Julien (500 francs) « institué “en faveur du meilleur ouvrage relatif à la Chine” […] pour sa Philosophie de la nature dans l’art d’Extrême-Orient. » (source : La chronique des arts et de la curiosité. n° 14, 6 avril 1912, p. 108)
Académie des Inscriptions : en 1915, prix de Joest (2000 francs) à « M. Raphaël Petrucci, professeur à l’Université de Bruxelles, pour l’ensemble de ses travaux sur l’art chinois » (source : La chronique des arts et de la curiosité. n° 29, 15 août 1916, p. 234)
Académie des Inscriptions : en 1921, prix Stanislas Julien (1500 francs) pour l’Encyclopédie de la peinture chinoise (source : La chronique des arts et de la curiosité. n° 3, 15 février 1921, p. 20-21)
« D’éminentes compagnies, notre Académie des Inscriptions, l’Académie royale de Belgique, l’Institut royal des sciences et des arts de Milan, lui avaient décerné quelques-unes de leurs plus hautes récompenses. » (source : Vernes, Maurice. « [Par arrêté du 2 décembre 1916, M. le Ministre de l’Instruction publique avait…] ». École pratique des hautes études : section des sciences religieuses : annuaire 1917-1918. 1918, p. 58)
Voyages connus : Suisse ; Angleterre
Collections personnelles :
« Ses goûts personnels l’avaient porté vers les arts plastiques de la Chine et du Japon ; il en avait senti la beauté et, avec un sûr instinct, il avait rassemblé une précieuse collection des monuments de la peinture et de la sculpture ; puis il avait analysé ses impressions et, dans un beau volume qui fut couronné par l’Institut de France, il fit, avec une rare élévation de pensée, la psychologie de l’âme chinoise et montra comment l’idée philosophique qu’elle s’est faite de la nature se traduit dans ses paysages. Plus tard, lorsqu’une exposition de la peinture chinoise réunit en 1912 au Musée Cernuschi une série d’œuvres remarquables, il révéla au public les plus caractéristiques de ses spécimens. » (Chavannes, Édouard. « Nécrologie : Raphaël Petrucci ». T’oung Pao. vol. XVII, 1917, p. 392) ; A Comprehensive Collection of Japanese Prints. Formed by the late Raphael Petrucci. Sale catalogue A-P (Lots 1-178). Amsterdam : Christies, 1981 ; Steel, Emmy et Steel, Raf. Collection Wolfers & Petrucci: Hidden Treasures. Gand : Galerie St-John, 2017.
Eugène Baie et Raphaël Petrucci créent et dirigent en 1904 La Belgique Contemporaine.
Laurence Binyon et Raphaël Petrucci sont amis et échangent sur l'art chinois. Binyon écrit une note biographique à propos de Petrucci, publiée dans la version anglaise de son ouvrage sur les peintres chinois (Petrucci, Raphaël. Chinese painters: a critical study : translated by Frances Seaver; with a biographical note by Lawrence Binyon and with twenty-five illustrations in duo-tone. New York : Brentano's, [1920]). « The selection of these has entailed considerable research; and in tracing what was often by no means easy to find, I wish to acknowledge the kind assistance, especially, of M. Raphael Petrucci, M. Louis Dimier, and Mr. Tancred Borenius » (source : Binyon, Laurence. The Mind of the Artist: Thoughts and Sayings of Painters and Sculptors on their art. Londres : Chatto & Windus, 1909, p. ix. Voir aussi : Hatcher, John. Laurence Binyon: Poet, Scholar of East and West. Oxford : Clarendon Press, 1995 ; Pearce, Nick. « A Casualty of War: Laurence Binyon, Raphael Petrucci and Chinese Painting ». Sandrock, Kirsten et Wright, Owain (éd.). Locating Italy: East and West in British-Italian transactions. Amsterdam ; New York : Rodopi, 2013, p. 111-129.
Édouard Chavannes et Raphaël Petrucci travaillent ensemble et sont amis. Ils publient un catalogue d'exposition sur la peinture chinoise (La peinture chinoise au musée Cernuschi : avril-juin 1912. Bruxelles : G. Van Oest, 1914). « La mort de son ami Petrucci, le 17 février 1916, fut un nouveau coup ; il dépensa ses forces à classer les papiers du regretté savant avec une ardeur et un dévouement qui achevèrent de l'épuiser. » (source : [H. C.]. « Nécrologie : Édouard Chavannes ». T'oung Pao. vol. XVIII, 1917, p. 130). « En rendant hommage à l'activité scientifique de Petrucci, à la souplesse de son talent, à la prodigieuse variété de ses connaissances, nous ne pouvons pas ne pas proclamer aussi [...] l'estime que nous avions pour son caractère ; il était de deux sur lesquels on peut compter parce qu'on les sait fermes dans leurs principes, loyaux dans leurs convictions, fidèles et dévoués dans leurs affections ; en lui disparaît, hélas trop tôt, un des hommes les plus complets qu'il nous ait été donné de connaître. » (source : Chavannes, Édouard. « Nécrologie : Raphaël Petrucci ». T'oung Pao. vol. XVII, 1917, p. 391-393). « Il forma des élèves distingués, notamment Petrucci, qu'il eut le chagrin de voir mourir tout jeune. » (source : Reinach, Salomon. « Emmanuel-Édouard Chavannes ». Revue archéologique. 5ème série, tome VII, janvier-avril 1918, p. 179).
Édouard Chavannes, Victor Goloubew et Raphaël Petrucci sont amis et se côtoient notamment dans le cadre d'Ars Asiatica. « C'est avec une douloureuse émotion que nous inscrivons à la première page de notre recueil les noms d'Édouard Chavannes et de Raphaël Petrucci. Ils furent nos amis, nos conseillers et collaborateurs de la première heure. » (source : Coomaraswamy, Ananda, Havell, Ernest Binfield, Goloubew, Victor et Rodin, Auguste. Sculptures çivaïtes. Bruxelles : G. Van Oest, 1921).
"Ce nous est donc une satisfaction très particulière d’annoncer que non content d’avoir récemment donné son adhésion à la Société, M. Petrucci a bien voulu promettre désormais sa collaboration régulière au Bulletin, sous forme d’une Chronique consacrée aux principaux travaux d’archéologie extrême-orientale publiés, tant dans les périodiques européens, que dans ceux du Japon et de la Chine"(source : Bulletin de la Société franco-japonaise de Paris. n° 23-24, septembre-décembre 1911, p. 49)