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Vever, Henri

Statut
Publiée
Contributeur
Leguy, Evelyne
Dernière modification
04/04/2024 15:05 (il y a 14 jours)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Vever
Prénom : 
Henri
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Maud Ernstyl
Qualificatif : 
Nom : 
Vever
Prénom : 
Jean Baptiste Eugène Henri
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
16 octobre 1854
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
1942
Lieu de mort : 
Adresses
Date de l'adresse : 
Avant 1929
Adresse : 

50, rue de la Boétie

Code postal : 
75008
Ville : 
Commentaire Ville : 

Dates exactes inconnues : au moins entre le 31 décembre 1928 et mai 1949

(source : Bulletin de la Société des amis de la Bibliothèque d'Art et d'Archéologie de l'Université de Paris. 1er semestre 1929, n° 1)

(source : Bulletin de la Société des amis de la Bibliothèque d'Art et d'Archéologie de l'Université de Paris. 1949, n° 8)

Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1871
Adresse : 

19 rue de la Paix

Code postal : 
75002
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1900
Adresse : 

59 rue de La Boétie

Code postal : 
75008
Ville : 
Professions / activités
Commentaire Professions / activités : 

Directeur associé d'une maison de bijouterie et joaillerie et historien de l'art.

Commentaire Professions / activités : 

Collectionneur, bibliophile, vice-président de la Chambre Syndicale de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie de Paris, membre du Conseil de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, membre du conseil d'administration de la Société franco-japonaise de Paris, membre de la Société des bibliophiles contemporains, membre du Conseil des Musées Nationaux, maire de Noyers (Eure).

Biographie
Commentaire biographique : 

1881 : prend la direction de la joaillerie familiale

Fils et petit-fils de joailliers réputés

Collections : objets d'art japonais et de miniatures persanes

Commentaire biographique : 

Originaire de Metz, Henri Vever, né le 16 octobre 1854, est issu d’une famille qui compte déjà deux générations de bijoutiers-joailliers. Celle-ci s’installe dans la capitale en 1871 où Ernest achète le fonds du bijoutier Baugrand, situé au 19, rue de la Paix. En 1871, Henri Vever entre comme apprenti chez les bijoutiers-joailliers Loguet, puis chez Hallet, et suit les cours de l’École des arts décoratifs. Deux ans plus tard, il est admis à l’École nationale supérieure des beaux-arts et intègre l’atelier de Jean-Léon Jérôme (1824-1904).

Ernest Vever cède, en 1881, la direction de la maison familiale à ses deux fils, Paul et Henri Vever, ses collaborateurs depuis 1874. Paul, l’aîné, sorti de l’École polytechnique, prend en charge la gestion administrative tandis qu’Henri décide des orientations artistiques de la firme qu’il dirige jusqu’en 1921. La maison Vever participe aux Expositions universelles dès 1878 et obtient en 1889 un des deux grands prix attribués à la joaillerie. En 1891, celle-ci prendra part à l’Exposition française à Moscou et elle sera régulièrement récompensée lors de ses nombreuses participations aux expositions nationales et internationales (Inha).

Passionné par la peinture française, Henri Vever acquiert dès 1885 auprès de Paul Durand-Ruel (1831-1922) des toiles des peintres de l’école de 1830 avec Jean-Charles Cazin (1841-1901), Jean-François Raffaëlli (1850-1924) et Corot (1796-1875) dont Eurydice blessée (cat. no 20) ou Route ensoleillée (cat. no 26) ; les maîtres impressionnistes dont neuf Monet (1840-1926) avec Sainte-Adresse (cat. no 79) ou La Berge, à Lavaucourt (cat. no 83) ou encore Alfred Sisley (1839-1899) et Camille Pissarro (1830-1903) ainsi que Ludus pro Patria (cat. no 92) de Puvis de Chavannes (1824-1898). Sa collection composée de 188 tableaux et sculptures sera vendue en février 1897 chez le marchand d’art Georges Petit (1856-1920), accompagnée d’un luxueux catalogue richement illustré.

En 1892, Henri Vever commence à participer régulièrement aux dîners quasi mensuels des Amis de l’art japonais instaurés par le marchand d’art Siegfried Bing (1838-1905) dans le cadre de sa campagne de promotion en faveur de l’art japonais (Koechlin R., p. 21). Il y rencontre de fervents « bibeloteurs » japonais selon l’expression d’Edmond de Goncourt (1822-1896) tels que Charles Gillot (1853-1903), Hayashi Tadamasa (1853-1906) et Hagiwara (?-1901), Michel Manzi (1849-1915), Gaston Migeon (1861-1930), Raymond Koechlin (1860-1931), Raphaël Collin (1850-1916), Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953 ou Camille Groult (1832-1908) qui se réunissent au Café Riche, au Café Cardinal ou au Véfour. Les cartons d’invitation à ces dîners sont illustrés – au moins jusqu’en 1914 – par Jules Chadel (1870-1941), Prosper Alphonse Isaac (1858-1924) ou George Auriol (1863-1938), etc., qui gravent à la manière des xylographies japonaises, sur bois, en couleurs tirées à la main sur papier Japon (BnF, dpt Estampes et Photographie) ; ces réunions perdurent jusqu’en 1942 grâce à Henri Vever qui succède à Bing mort en 1905. En 1892, celui-ci était également devenu membre correspondant de la Japan Society de Londres par l’intermédiaire de Siegfried Bing.

En décembre 1897, Henri Vever est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Et l’année suivante, il préside la sous-commission chargée de l’organisation de l’Exposition centennale rétrospective en vue de l’Exposition universelle de 1900 à Paris. La maison Vever reçoit par ailleurs un Grand Prix à l’Exposition universelle de Paris en 1900 (AN 19800035/260/34601) où une vingtaine de bijoux Art nouveau – créés en collaboration avec Eugène Grasset (1845-1917) – y sont remarqués.

Il est membre du Conseil de la société franco-japonaise dès sa création en 1900.

En 1904, Henri Vever est nommé vice-président du comité d’admission, groupe 31 (bijouterie et joaillerie lors de l’Exposition universelle de Saint-Louis (USA).

Il est élu l’année suivante membre du conseil d’administration de l’Union centrale des arts décoratifs, fonction qu’il occupe jusqu’en 1919.

Entre 1906 et 1908, il s’attelle à la publication des trois volumes de la Bijouterie française au xixe siècle.

Il introduit pour la première fois en Occident l’art japonais comme une force artistique dans les créations de la maison Vever avec Eugène Grasset (1845-191) et René Lalique (1860-1945), ses principaux collaborateurs. Le Japon représente pour Henri Vever – comme pour d’autres japonisants tels Henri Bouilhet (1830-1910) ou Charles Christofle (1805-1863) – un renouvellement des formes et des motifs grâce à une nouvelle source d’inspiration. Il remarque que « ce n’est pas comme modèles que ces œuvres [japonaises] nous ont été le plus utiles ; elles ont eu surtout pour nous le très précieux avantage de nous inciter à reprendre le contact direct avec la Nature que depuis le Moyen Âge nous avons trop négligé de consulter » (Vever H., 1908, p. 759), il note encore « loin d’imiter plus ou moins servilement les Japonais [les artistes] se sont inspirés seulement de leurs procédés généraux de composition et de mise en page » en conservant « une part prépondérante d’invention et de mérite personnels » (Vever H., 1911, p. 111).

En1924, il fait don au musée des Arts décoratifs de sa collection de 350 bijoux dont une soixantaine provient de la maison Vever.

Il est nommé grand donateur du musée du Louvre l’année suivante, puis membre du Conseil artistique des musées nationaux en 1930.

Il est promu officier de la Légion d’honneur en octobre 1938 (AN. 19800035/260/34601). Il s’éteint dans son château de Noyers (Eure) le 1er janvier 1942.

Commentaire rédigé par Geneviève Aitken.

Commentaire biographique : 

Henri Vever was born in Metz on 16 October 1854 into a family that had worked as gemstone artisans and jewellers (bijoutiers-joailliers) for two generations. The family moved to the capital in 1871, where Ernest bought the collection owned by the bijoutier Baugrand, located at 19, Rue de la Paix. In 1871, Henri Vever began an apprenticeship with the bijoutiers-joailliers Loguet, then Hallet, and attended courses at the École des Arts Décoratifs. Two years later, he was admitted to the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts and joined the studio of Jean-Léon Jérôme (1824–1904).

In 1881, Ernest Vever transferred the management of the family business to his two sons, Paul and Henri Vever, with whom he had been collaborating since 1874. The eldest of the two, Paul, having graduated from the École Polytechnique, took over the administrative management, while Henri was in charge of the company’s artistic orientation, which he managed until 1921. The Maison Vever began to participate in the Expositions Universelles in 1878, and in 1889 was awarded one of two major prizes attributed for jewellery. In 1891, it participated in the French exhibition in Moscow and was regularly awarded prizes for its many participations in national and international exhibitions (INHA).

In 1885, to satisfy his passion for French painting, Henri Vever purchased works from Paul Durand-Ruel (1831–1922). They included canvases by painters from the School of 1830: Jean-Charles Cazin (1841–1901), Jean-François Raffaëlli (1850–1924), and Corot (1796–1875), including Wounded Eurydice (cat. no. 20) and Route ensoleillée (cat. no. 26); and the Impressionist masters, comprising nine works by Monet (1840–1926), including Sainte-Adresse (cat. no. 79) and La Berge, à Lavaucourt (cat. no. 83), Alfred Sisley (1839–1899), and Camille Pissarro (1830–1903), as well as Ludus pro Patria (cat. no. 92) by Puvis de Chavannes (1824–1898). His collection, comprising 188 pictures and sculptures, was sold in February 1897 by the art dealer Georges Petit (1856–1920), complemented by a richly illustrated and luxurious catalogue.

In 1892, Henri Vever began to regularly attend the almost monthly dinners held by the Amis de l’Art Japonais, established by the art dealer Siegfried Bing (1838–1905) as part of his campaign to promote Japanese art (Koechlin, R., p. 21). Here, he met fervent Japanese ‘bibeloteurs’ (collectors of knick-knacks)—to borrow the expression of Edmond de Goncourt (1822–1896)—, such as Charles Gillot (1853–1903), Hayashi Tadamasa (1853–1906), Hagiwara (?–1901), Michel Manzi (1849–1915), Gaston Migeon (1861–1930), Raymond Koechlin (1860–1931), Raphaël Collin (1850–1916), Lucien Lévy-Dhurmer (1865–1953), and Camille Groult (1832–1908), who would meet at the Café Riche, the Café Cardinal, or at Véfour’s. The invitation cards for these diners were illustrated—at least until 1914—by the likes of Jules Chadel (1870–1941), Prosper Alphonse Isaac (1858–1924), and George Auriol (1863–1938), who created engravings resembling Japanese woodblock prints, with hand-printed colours on Japan paper (Département d’Estampes et Photographie, BnF,); these gatherings lasted until 1942, thanks to Henri Vever, who took over Bing’s role upon his death in 1905. In 1892, he had also become a correspondent member of the Japan Society in London through the intermediary of Siegfried Bing.

In December 1897, Henri Vever was made a Chevalier de la Légion d’Honneur. And the following year, he presided over the sub-committee responsible for organising the Exposition Centennale Rétrospective, in anticipation of the 1900 Exposition Universelle in Paris. The Maison Vever was also awarded a Grand Prix at the Exposition Universelle in Paris in 1900 (AN (French national archives) 19800035/260/34601), where twenty pieces of Art Nouveau jewellery—created in collaboration with Eugène Grasset (1845–1917)—attracted much interest. He was a member of the Conseil de la Société Franco-Japonaise when it was established in 1900.

In 1904, Henri Vever was appointed Vice President of the admission committee, Group 31 (gemstones and jewellery at the Saint-Louis World’s Fair, USA).

The following year, he was elected a member of the Board of Directors of the Union Centrale des Arts Décoratifs, a post he held until 1919.

Between 1906 and 1908, he focused on the publication of the three volumes of LaBijouterie Française au xixe siècle.

He introduced for the first time in the West Japanese art as an artistic force in the creations of the Maison Vever, working mainly with Eugène Grasset (1845–191) and René Lalique (1860–1945). For Henri Vever, Japan represented—as it did for other connoisseurs of Japanese art such as Henri Bouilhet (1830–1910) and Charles Christofle (1805–1863)—a renewal of forms and motifs thanks to a new source of inspiration. He noted that ‘it is not as models that these [Japanese] works have been the most useful; they have, above all, the very precious advantage of encouraging us to make direct contact with Nature, which we have neglected, since the Middle Ages’ (Vever, H., 1908, p. 759); he also noted that ‘far from imitating more or less slavishly, the Japanese [artists] are solely inspired by their general composition and layout’ and maintain ‘a preponderant element of personal invention and merit’ (Vever, H., 1911, p. 111).

In 1924, he donated his collection of 350 items of jewellery—sixty of which came from the Maison Vever—to the Musée des Arts Décoratifs.

The following year, he was made a ‘grand donateur’ of the Musée du Louvre, then a member of the Conseil Artistique des Musées Nationaux in 1930.

He was promoted to the rank of Officier de la Légion d’Honneur in October 1938 (AN (French national archives) 19800035/260/34601). He passed away in his Château de Noyers (in the Eure département) on 1 January 1942.

Article by Geneviève Aitken (translated by Jonathan & David Michaelson).


Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1891
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

En 1891, Henri Vever se rend en Russie pour participer à l'Exposition française de Moscou.

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]



Période étudiée : 
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Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Liens entre personnes
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Commentaire Type de lien horizontal : 

Paul-André Lemoisne négocie le don d'oeuvres de la collection de Henri Vever à la Bibliothèque nationale. (source : Adhémar, Jean. « Nécrologie ». Bulletin des bibliothèques de France. n° 12, décembre 1964, p. 495).

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Henri Vever (1854-1954) se porte acquéreur de deux gardes en sentoku, attribuées l’une à Somin et l’autre à Kazutomo, pour 315 francs (lot no 574) et 300 francs (lot no 755), ainsi que d’un plat en émail cloisonné de l’époque Ming pour 720 francs (lot no 1019) lors de la vente après décès du Dr Édouard Mène.(Source : notice Agorha "Édouard Mène" rédigée par Lucie Baumel)

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Commentaire Type de lien horizontal : 

Prosper-Alphonse Isaac continue de fréquenter la Société des amis de l'art japonais sous la présidence d'Henri Vever, suite au décès de Bing. (Source : notice Agorha « Prosper-Alphonse Isaac » rédigée par Angélique Saadoun)

Rôle de la personne dans la collectivité
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
du Dictionnaire des historiens d'art en ligne (INHA)
Date de consultation : 
27/01/2020
Date de consultation : 
19/01/2022
Date de consultation : 
19/01/2022
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Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Articles & actualités
Commentaire interne

Publié dans le volume 2 du Dictionnaire des historiens d'art

Bibliographie de : La bijouterie française au XIXème siècle. Paris : Floury, 1906-1908. 3 vol.

Champs Répertoire des historiens d’art déplacés suite à mise en ligne de février 2011

Sujet d'études précis : histoire du bijou et de l'orfèvrerie

Technique étudiée : objet d'art

Documentation personne : Coll. particulière : portrait, à mi-corps, de 3/4, photographie (?), 1931.

Bibliothèque nationale de France : AA3 Polat T.

Rédacteur
Geneviève Aitken