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Marteau, Georges

Statut
Publiée
Contributeur
egorand
Dernière modification
15/01/2025 23:10 (il y a 5 jours)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Marteau
Prénom : 
Georges
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Marteau
Prénom : 
Georges Edgar
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
21 décembre 1851
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
21 septembre 1916
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1880 - 1884
Adresse : 

97, rue Notre-Dame des Champs

Code postal : 
75006
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1885
Adresse : 

123, boulevard Montparnasse

Code postal : 
75006
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1899 - 1906
Adresse : 

4, square La Bruyère

Code postal : 
75009
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1884 - 1886
Commentaire Professions / activités : 

Inspecteur divisionnaire du travail des enfants et des filles mineures employés dans l'industrie.

Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1899 - 1909
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1894 - 1913
Biographie
Commentaire biographique : 

Georges Edgard Marteau naît le 21 décembre 1851 à Chizé, petit village des Deux-Sèvres (Peli, 2000-2001, p. 4-5). Les premières années du jeune homme sont marquées par la mort précoce de son père en 1858, et par son départ pour Paris en 1868 (Peli, 2000-2001, p. 4-5). Il entre au lycée Saint-Louis et, après l’obtention de son baccalauréat en sciences et en lettres en 1871, il est admis en 1872 à l’École centrale des arts et manufactures (Peli, 2000-2001, p. 5-6). Il y suit le cursus de métallurgiste puis, en 1876, celui de mécanicien, pour en sortir diplômé ingénieur civil la même année (Peli, 2000-2001, p. 5-6).

Dans les premiers temps de son arrivée à Paris, il réside chez son oncle Baptiste Paul Grimaud, fabricant de cartes à jouer depuis 1851. C’est sous son aile protectrice que l’avenir professionnel de Georges Marteau se dessine : à tel point, d’ailleurs, que l’on croirait sans peine son orientation judicieusement choisie par cet oncle, habile et visionnaire, qui, ne laissant passer aucune des opportunités propres à ce temps de mécanisation effrénée, a sans doute œuvré à travers son neveu autant pour le bénéfice de ce dernier que pour celui de son industrie. Jeune ingénieur civil, Marteau entre en 1877 au service de la firme Aubert, spécialisée dans la fabrication de machines à vapeur et de locomotives. Le 16 septembre 1878, en association avec l’ingénieur-mécanicien Émile Gontard, il rachète la manufacture Steinmetz et fonde la firme « Gontard, Marteau et Cie ». Le nouvel établissement a pour double objet la fabrication de fermoirs pour articles de voyage et la construction de machines-outils à l’usage des relieurs, papetiers et fabricants de papier de tenture. Le travail du métal, l’art du papier : deux ingrédients révélateurs, voire fondateurs, de l’attrait précoce qu’exerceront sur le collectionneur Georges Marteau ces deux matières, supports du génie industriel et artistique. L’affaire périclite en mai 1884 et, en juillet de la même année, Marteau devient inspecteur divisionnaire du Travail des enfants et des filles mineures employés dans l’industrie, d’abord à Limoges puis à Nancy. Il quitte ces fonctions en juillet 1886. Le 5 décembre 1887, il épouse à Suresnes Marguerite Seiler (1863-1899) fille du directeur des Cristalleries de Saint-Louis, en Moselle (AD 92, E_NUM_SUR_M1887/53). Le contrat de mariage rédigé à cette occasion ne mentionne aucune collection, ni de cartes à jouer, ni d’art japonais, ni d’art persan, mais relève néanmoins l’existence d’une bibliothèque où se côtoient « divers ouvrages de science, d’art et de littérature ».

Quelques mois plus tard, le 2 juillet 1888, Marteau entre comme associé dans la société « Grimaud et Chartier ». Désormais, et pour les 21 années suivantes de sa vie professionnelle, il se consacre à la fabrication et au commerce des cartes à jouer. Le terreau familial, l’opportunité professionnelle et l’intérêt technique de Marteau pour la fabrication des cartes et leur matière première, le papier, constituent de probables motivations à la naissance de sa collection de cartes à jouer. Elles transparaissent en 1894 dans sa traduction de deux essais allemands, Analyse et essais des papiers et Étude sur les papiers destinés à l’usage administratif en Prusse (Normal-Papier), et dans sa participation en 1906 à l’ouvrage de Henry-René d’Allemagne, Les Cartes à jouer du XIVe au XXe siècle. Pour les besoins de cette étude, Marteau ouvre largement sa bibliothèque et sa collection à D’Allemagne et lui permet d’en reproduire de nombreuses pièces. Il y rédige même une note sur la fabrication des cartes à jouer au XIXe siècle. Support privilégié de l’écrit et de l’image, le papier n’a pu être étranger à la constitution de la collection de cartes de Marteau, et il y a tout lieu de penser que l’attirance du collectionneur pour les dessins, les gravures de Dürer, les estampes japonaises comme les miniatures persanes, y trouvera d’autres échos. Très rapidement, car elles intéressent peu alors les collectionneurs et s’achètent à bon compte, Georges Marteau réunit une extraordinaire collection de cartes à jouer, complétée d’enveloppes, de moules à impression et d’autres documents témoignant de leur histoire. À sa mort, elle compte « 856 feuillets appartenant à 382 jeux anciens ou modernes ; 132 types de papiers de tarots ; 30 reproductions de cartes anciennes ; 95 estampes relatives au jeu de cartes ; 69 arrêts, ordonnances, édits… ; 115 ouvrages relatifs aux jeux de cartes ». Dès 1902, les membres de l’association « Le Vieux Papier », qui, sur son invitation, viennent l’admirer, y voient l’exemple rare d’une véritable « collection, tant la qualité s’y allie à la quantité » (Flobert, 1902).

En juillet 1907, Georges Marteau en présente une sélection à l’Exposition internationale du livre, des industries du papier, des journaux et de la publicité, au Grand Palais. Classée chronologiquement, importante et structurée, la collection s’accompagne d’une bibliothèque d’ouvrages, d’arrêts, de matériel publicitaire et de documents officiels, témoins d’un souci documentaire évident que l’on perçoit également au travers des nombreuses annotations dont Marteau couvre les cartons sur lesquels il présente ses jeux. Pour rassembler cet ensemble considérable, il s’approvisionne auprès d’un large réseau de libraires et d’antiquaires français, de correspondants et de marchands étrangers, également en puisant au fur et à mesure des tirages dans les productions Grimaud. S’il a continué, jusqu’à sa mort, à la remanier et à l’enrichir, Georges Marteau s’est sans doute consacré plus intensément, dans les premières années du XXe siècle, à la constitution d’une collection d’art japonais riche de près de 2 000 pièces, puis d’une importante collection d’art persan.

Article rédigé par Jude Talbot

Commentaire biographique : 

Georges Edgard Marteau was born on 21 December 1851 in Chizé, a small village in the Deux-Sèvres département (Peli, 2000–2001, pp. 4–5). The early life of the young man was marked by his father’s premature death in 1858, and by his departure for Paris in 1868 (Peli, 2000–2001, pp. 4–5). He attended the Lycée Saint-Louis and, after obtaining his baccalaureate in sciences and literature in 1871, he enrolled in 1872 at the École Centrale des Arts and Manufactures (Peli, 2000–2001, pp. 5–6). Here, he attended the course on metallurgy, followed in 1876 by a mechanic’s course, and graduated as a civil engineer that year (Peli, 2000–2001, pp. 5–6).

When he first arrived in Paris, he stayed with his uncle Baptiste Paul Grimaud, who had been a playing cards manufacturer since 1851. It was under his protective wing that Georges Marteau’s professional future was mapped out, to such an extent that it is easy to believe that his career path was carefully chosen by his shrewd and visionary uncle, who, letting no opportunity pass him by in this era of unbridled mechanisation, no doubt made the most of his nephew’s situation to benefit the latter and his industry. In 1877, as a young civil engineer, Marteau joined the firm Aubert, which specialised in manufacturing steam machines and locomotives. On 16 September 1878, in association with the engineer and mechanic Émile Gontard, he bought the Steinmetz factory and founded the firm ‘Gontard, Marteau et Cie’. The aim of the new establishment was to manufacture clasps for travel cases and construct machine tools used by binders, paper manufacturers, and wallpaper makers. Metalworking and the art of paper manufacture formed the basis for Georges Marteau’s early interest in the two materials as the supports of industrial and artistic genius. The business slackened in May 1884 and, in July of that year, Marteau became a divisional labour inspector of underage children and girls working in industry, initially based in Limoges, then in Nancy. He left this post in July 1886. On 5 December 1887, in Suresnes, he married Marguerite Seiler (1863–1899) the daughter of the director of the Cristalleries de Saint-Louis, in Moselle (AD 92, E_NUM_SUR_M1887/53). The marriage contract drawn up on this occasion mentioned no collection, and no playing cards, Japanese art, or Persian art, but did mention the existence of a library that contained ‘various scientific, artistic, and literary works’.

Several months later, on 2 July 1888, Marteau joined the company ‘Grimaud et Chartier’ as an associate. Henceforth, and for the next twenty-one years of his professional life, he devoted himself to the manufacture and sale of playing cards. The family business, professional opportunities, and Marteau’s technical interest in the manufacture of the cards and their raw materials—paper—probably motivated the birth of his collection of playing cards. This motivation emerged in 1894 in his translation of two German essays, Analyse et essais des papiers and Étude sur les papiers destinés à l’usage administrative en Prusse (Normal-Papier), and in his participation in 1906 in Henry-René d’Allemagne’s book Les Cartes à jouer du xive au xxe siècle. For the purposes of this study, Marteau allowed d’Allemagne to have complete access to his library and collection, and to reproduce many of the items. He even drafted a short article about the manufacture of playing cards in the nineteenth century. As the primary support for writing and images, paper was a vital component in constituting Marteau’s collection of cards, and it is very likely that the collector’s passion for drawings, Dürer’s engravings, Japanese prints, and Persian miniatures, reflected his interest in paper. Very soon, because they were of little interest to collectors and could be bought cheaply, Georges Marteau compiled an extraordinary collection of playing cards, complemented by envelopes, print moulds, and other documents attesting to their history. Upon his death, it included ‘856 sheets that came from 382 old and modern packs; 132 types of tarot paper; thirty reproductions of old cards; ninety-five prints relating to playing cards; sixty-nine judgements, orders, and edicts, …; 115 books about playing cards’. In 1902, the members of the association ‘Le Vieux Papier’, who, upon his invitation, came to admire the collection, were able to see a rare example of a real ‘collection, as the quality was matched by the quantity’ (Flobert, 1902).

In July 1907, Georges Marteau presented a selection of items from his collection at the Exposition Internationale du Livre, des Industries du Papier, des Journaux et de la Publicité, at the Grand Palais. The large and structured collection was arranged chronologically, and complemented by a whole library of books, judgements, advertising material, and official documents, attesting to a documentary interest, which was also evident in the many annotations Marteau placed on the boxes on which he presented his packs of cards. To compile this considerable ensemble, he obtained his supplies via an extensive network of French libraires and antique dealers, Corresponding Members, and foreign dealers, also by gradually using prints from Grimaud’s productions. While he continued, until his death, to rearrange and enrich the collection, Georges Marteau certainly devoted himself more intensely, in the first years of the twentieth century, to compiling a collection of Japanese art that comprised almost 2,000 objects, along with a significant collection of Persian art.

Article by Jude Talbot (translated by Jonathan & David Michaelson)

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] cartes à jouer.

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés]

Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Georges Marteau acquiert un kodansu, ou cabinet, de forme rectangulaire, en laque mura nashiji, décoré à la laque d’or et orné d’applications de nacre, de corail et de métaux divers, se distinguant par sa taille minuscule et la virtuosité de son exécution à la vente Paul Brenot de 1903, kodansu provenant précédemment de la collection Goncourt. (Sources : Notice Agorha "Georges Marteau" rédigée par Jude Talbot)

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

À la vente de la collection Montefiore, en mai 1894, Georges Marteau fait l’acquisition d’un somptueux casque en fer forgé, orné de trois larges feuilles de mauve, à visière et couvre-nuque en fer damasquiné d’argent et décoré de feuillages de mauve, pièce dont Louis Gonse vante déjà la beauté en 1883. (Source : notice Agorha "Georges Marteau" rédigé par Jude Talbot)

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Georges Marteau achète dès lors massivement auprès des marchands Siegfried Bing et Charles Vignier, et participe à la plupart des ventes d’art japonais : Hayashi, Gillot, Suminokura. En 1902, il entre en possession à la vente Hayashi de plusieurs estampes, dont une magnifique pièce par Hokusai figurant un faucon près d’un prunier en fleur – estampe qui lui a coûté le plus cher. En 1904, les deux ventes de la collection Charles Gillot le voient emporter aux enchères cent quatre-vingts pièces, et réunir d’un seul coup la moitié de sa collection d’estampes et de livres japonais. (Source : notice Agorha "Georges Marteau" rédigé par Jude Talbot)

Rôle de la personne dans la collectivité
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Bibliographies / archives
Type de référence : 
Sources en ligne
Date de consultation : 
16/09/2020
Référence de notice : 
0000 0001 1889 2324
Date de consultation : 
16/09/2020
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Institut national d'histoire de l'art (France)
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Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Jude Talbot