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Rivière, Henri

Statut
Publiée
Contributeur
INHA 2001
Dernière modification
04/04/2024 15:14 (il y a 9 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Rivière
Prénom : 
Henri
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Rivière
Prénom : 
Henri Benjamin Pierre
Naissance et mort
Date de naissance : 
11 mars 1864
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
24 août 1951
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1864 - 1870
Adresse : 

2, rue Brongniart

Code postal : 
75002
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1870 - 1882
Adresse : 

rue de Dunkerque

Code postal : 
75010
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1882 - 1888
Adresse : 

rue Condorcet

Code postal : 
75009
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1882 - 1944
Type de profession / activité : 
Commentaire Type de profession / activité : 

éditeur d'art

Date d'activité : 
1913 - 1925
Type de profession / activité : 
Biographie
Commentaire biographique : 

Henri Rivière est né le 11 mars 1864 à Paris (2, rue Brongniart) (AP, actes d’état civil). Il est le fils de Prosper Rivière (1830-1873), négociant en dentelle installé 135, rue de Montmartre et d’Henriette Leroux (1840-1912), sans profession. Son frère, Jules (1865-1912), naît quinze mois plus tard. Après un séjour à Ax-les-Thermes dans la famille paternelle afin de fuir les événements de 1870-71, le jeune Henri, dont le père meurt en 1873, suit sa scolarité dans un internat à Asnières puis au collège Rollin (actuel collège Jacques-Decour), période durant laquelle il découvre le dessin par la copie des illustrations de Gustave Doré (1832-1883) et de Daniel Vierge (1851-1904) et grâce aux visites des expositions de la revue La Vie moderne, boulevard des Italiens. Renonçant à la carrière commerciale à laquelle sa mère le destinait, il se forme brièvement dans l’atelier du peintre académique Émile Bin (1825-1897). En 1881, la création par Rodolphe Salis (1851-1897) du cabaret du Chat noir, qu’il fréquente assidûment dès l’âge de 18 ans, l’introduit dans le milieu de la bohème montmartroise et lui ouvre la voie d’une carrière artistique. Il prend part à la fabrication du journal éponyme, assurant par intermittence aux côtés du rédacteur en chef, Émile Goudeau (1849-1906), le rôle de secrétaire de rédaction et signant occasionnellement articles ou dessins. Au même moment, il explore les possibilités de l’eau-forte qu’il aborde en peintre-graveur oscillant, à la manière d’un Félix Buhot (1847-1898), entre paysages impressionnistes et scènes fantastiques.

Mais c’est surtout à la création du Théâtre d’ombres du Chat noir que son nom reste attaché comme le fondateur d’une esthétique théâtrale nouvelle. En 1886, Salis lui en confie la direction artistique et technique. Il crée notamment La Tentation de Saint-Antoine, féerie à grand spectacle (1887), La Marche à l’étoile, mystère en dix tableaux (1890), L’Enfant prodigue (1894) ou encore Clairs de lune, féerie en six tableaux (1896) dont la représentation précède de peu la fermeture définitive du Chat noir en 1897. Un ultime spectacle, Le Juif errant, est présenté en 1898 au Théâtre Antoine. Le succès populaire des créations de Rivière est conforté par l’édition de livres qui retranscrivent textes et partitions et reproduisent, dans des lithographies en couleurs, les tableaux successifs de ses spectacles.

En 1888, Henri Rivière fait la connaissance d’Estelle Eugénie Ley (1864-1943) qu’il épouse le 14 novembre 1895 (AP, actes d’état civil). Ils emménagent au 29 boulevard de Clichy et passent la belle saison en Bretagne (à Saint-Briac, puis dans la région de Paimpol et à Tréboul). En 1895, ils acquièrent un terrain à Loguivy, sur la falaise qui domine l’embouchure du Trieux, et y font construire une maison, baptisée « Landiris », dans laquelle ils séjournent tous les étés jusqu’à sa vente en 1913.

Sous l’influence conjuguée de l’estampe japonaise et des paysages de Bretagne, Henri Rivière se lance, au début des années 1890, dans la gravure sur bois. Il parvient à retrouver la technique de gravure japonaise et procède lui-même à toutes les étapes, depuis le broyage des couleurs délayées à l’eau jusqu’à l’impression à la main. La majorité de son œuvre de graveur sur bois est réunie dans deux séries, tirées à vingt exemplaires chacune, La Mer, études de vagues (1890-1892) et Paysages bretons (1890-1894) qu’il présente aux expositions des Peintres-graveurs entre 1890 et 1893.

Témoin de la construction de la tour Eiffel qu’il photographie lors d’une visite du chantier, Henri Rivière lithographie les Trente-six vues de la Tour Eiffel en hommage aux Trente-six vues du mont Fuji d’Hokusai. Sa première idée, dont témoignent deux planches, était un album de gravures sur bois. À ce procédé aussi contraignant qu’impropre à la diffusion, il préfère la lithographie. Les trente-six planches seront réunies, en 1902, dans un ouvrage édité à 500 exemplaires.

Quittant le format du livre, le lithographe franchit un pas décisif lorsqu’il entreprend, avec la complicité de l’imprimeur Eugène Verneau, la réalisation d’« estampes décoratives en couleurs » destinées à orner les intérieurs privés, mais aussi publics, notamment les salles d’école. Le caractère confidentiel des tirages des gravures sur bois cède le pas à la diffusion plus large que permet la technique lithographique. Les recherches chromatiques sont toujours au cœur des préoccupations de Rivière qui s’attache à transposer dans la lithographie les effets de dégradés de ses gravures sur bois. Les Aspects de la nature (1897-1899), une suite de seize lithographies de grand format, tirée à 1 000 exemplaires, répond aux critères d’éducation au beau par l’image. En 1900, la suite de huit lithographies de grand format intitulée Paysages parisiens apporte un pendant monumental aux Trente-six vues de la Tour Eiffel. Avec La Féerie des heures (1901-1902), seize lithographies tirées à 2 000 exemplaires, Rivière aborde un de ses sujets de prédilection : les changements atmosphériques et météorologiques au fil des heures du jour et des saisons. Les planches de la série du Beau pays de Bretagne sont éditées de 1898 à 1917, tandis que sa dernière série, Au vent de Noroît, demeure inachevée.

Découverte en 1882 et abandonnée en 1888, l’eau-forte réapparaît dans l’œuvre de Rivière en 1906 pour être utilisée jusqu’en 1916. En majorité gravées sur zinc, les eaux-fortes de cette deuxième période (des paysages bretons d’après des dessins exécutés sur le motif) sont d’une facture différente de la première qui combine des tailles larges franchement mordues à l’eau-forte aux traits plus légers d’un vernis mou.

Durant l’automne 1913, Henri Rivière se rend en Italie à l’invitation de ses amis peintres, Berthe (1886-1971) et André Noufflard (1885-1968), qui possèdent une villa près de Florence. En 1916, il met fin à son activité de graveur et de lithographe pour ne plus s’adonner qu’à l’aquarelle, technique qu’il n’a cessé de pratiquer depuis 1890, d’abord pour réaliser les modèles de ses estampes puis pour des œuvres autonomes. Très largement inspiré par la Bretagne jusqu’en 1916, année où il y séjourne pour la dernière fois, ces aquarelles le sont aussi par d’autres régions de France, au gré de ses séjours : la Provence où il se rend régulièrement de 1923 à 1944, les Pyrénées, la Savoie, l’Auvergne, la Normandie où ses amis Noufflard l’accueillent dans leur maison de Fresnay-le-long, le Périgord et l’Île-de-France. Peu après le décès de son épouse survenu le 24 mai 1943, il peint sa dernière aquarelle, à Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, où il s’est réfugié en 1939. En novembre 1944, une atteinte oculaire brutale, qui le rend presque aveugle, l’oblige à renoncer à son art. Après avoir dicté ses souvenirs, réunis sous le titre Les Détours du chemin, il meurt, à 87 ans, le 24 mars 1951, à Sucy-en-Brie (AD 94, actes d’état civil), dans la maison d’Henriette Noufflard (1915-2003), la fille d’André et de Berthe, ses amis de toujours. Il est enterré à Frenay-le-Long (Seine-Maritime) à côté de la propriété de ses amis.

Article rédigé par Valérie Sueur-Hermel

Commentaire biographique : 

Henri Rivière was born on 11 March 1864 in Paris (2, Rue Brongniart) (AP (Paris archives), civil registry deeds). He was the son of Prosper Rivière (1830–1873), a lace dealer operating from 135, Rue de Montmartre, and Henriette Leroux (1840–1912), without a profession. His brother, Jules (1865–1912), was born fifteen months later. After a sojourn at Ax-les-Thermes with the paternal family in order to flee the events of 1870–71, the young Henri, whose father died in 1873, continued his education in a boarding school in Asnières, then in the Collège Rollin (present)-day Jacques-Decour), a period during which he discovered drawing through copying the illustrations of Gustave Doré (1832–1883) and Daniel Vierge (1851–1904), and thanks to articles about exhibitions in the journal La Vie Moderne, on the Boulevard des Italiens. Turning away from the commercial career his mother had planned for him, he was trained for a while in the studio of the academic painter Émile Bin (1825–1897). In 1881, the creation of the Cabaret du Chat Noir by Rodolphe Salis (1851–1897), which he frequented assiduously from the age of eighteen onwards, introduced him to the milieu of the bohemian world of Montmartre and opened the way for an artistic career. He participated in the establishment of the eponymous journal, intermittently holding—alongside the Editor-in-Chief, Émile Goudeau (1849–1906)—the post of editorial secretary and occasionally penning articles or making drawings. At the same time, he explored the possibilities of etching, which he practised as a painter and engraver, like Félix Buhot (1847–1898), oscillating between Impressionist landscapes and fantastical scenes.

But, his name is primarily associated with the creation of the Chat Noir’s shadow theatre and a novel theatrical aesthetic. In 1886, Salis entrusted him with its artistic and technical management. He created, in particular, La Tentation de Saint-Antoine, an enchanting show (1887), La Marche à l’étoile, a mystery in ten pictures (1890), L’Enfant prodigue (1894), and Clairs de lune, a show in six pictures (1896), whose performance took place just before the permanent closure of the Chat Noir in 1897. A final show, Le Juif errant, was performed in 1898 in the Théâtre Antoine. The popular success of Rivière’s works was complemented by the publication of books that transcribed texts and scores and reproduced the successive pictures of his shows in colour lithographs. 

In 1888, Henri Rivière met Estelle Eugénie Ley (1864–1943), whom he married on 14 November 1895 (AP (Paris archives), civil registry deeds). They moved to 29 Boulevard de Clichy and spent the summer in Brittany (in Saint-Briac, then in the region of Paimpol and Tréboul). In 1895, they acquired land at Loguivy, on the cliff that overlooked the mouth of the Trieux, and had a house built there, called ‘Landiris’, in which they stayed every summer until it was sold in 1913.

Inspired by the dual influence of Japanese prints and Brittany landscapes, Henri Rivière began practising wood engraving at the beginning of the 1890s. He managed to learn the technique of Japanese engraving and carried out all the stages himself, from grinding the pigments in water to the manual printing stage. Most of the wood engraving work was contained in two series, each of which was printed in twenty copies; La Mer, études de vagues (1890–1892) and Paysages bretons (1890–1894), which he presented in the exhibitions held by thePeintres-Graveurs (Painters and engravers) between 1890 and 1893.

Having witnessed the construction of the Eiffel Tower, which he photographed when he visited the site, Henri Rivière created lithographs of the Trente-six vues de la Tour Eiffel as a tribute to Hokusai’s Trente-Six Vues du Mont Fuji. His initial idea, as attested by two plates, was an album of wood engravings. He substituted this difficult technique, which was difficult to reproduce, with lithography. The thirty-six plates were presented together, in 1902, in a book published in 500 copies.

Shifting from the book format, the lithographer took a decisive step when he undertook—in conjunction with the printer Eugène Verneau—the creation of ’decorative colour prints’ intended to adorn private and public interiors, in particular school classrooms. The limited nature of the wood engraving prints was replaced by the wider diffusion enabled by the lithographic techniques. Chromatic experiments were always very important to Rivière, who sought to reproduce the graduations of his wood engravings through lithography. The Aspects de la nature (1897–1899), a suite of sixteen large-format lithographs, printed in 1,000 copies, echoed the criteria of education through beautiful images. In 1900, the series of eight large-format lithographs entitled Landscapes parisiens provided a monumental pendant to the Trente-six vues de la Tour Eiffel. With La Féerie des heures (1901–1902), sixteen lithographs printed in 2,000 copies, Rivière tackled one of his favourite subjects: the atmospheric and meteorological changes at various times of the day and in different seasons. The plates from the series of the Beau pays de Bretagne were published between 1898 and 1917, while his last series, Au vent de Noroît, was never completed.

Discovered in 1882 and abandoned in 1888, etchings reappeared in Rivière’s oeuvre in 1906 and were used until 1916. Mostly engraved on zinc, the etchings from this second period (Breton landscapes based on drawings executed outdoors) were of a different facture than the first, which combined clearly etched large-format works with the lighter lines of a soft varnish.

In the autumn of 1913, Henri Rivière went to Italy on the invitation of his painter friends, Berthe (1886–1971) and André Noufflard (1885–1968), who owned a villa near Florence. In 1916, he ended his engraving and lithographic career to devote himself solely to watercolour painting, a technique he had been practising since 1890, at first to create models for his prints and then as works in their own right. Greatly inspired by Brittany until 1916, the year he stayed there for last time, these watercolours were also executed in other regions of France, during various sojourns: Provence, where he went regularly between 1923 and 1944, the Pyrenees, Savoie, the Auvergne, Normandy, where his friends, the Noufflards, accommodated him in their houses at Fresnay-le-Long, in the Périgord, and in the Île-de-France. Shortly after the death of his wife on 24 May 1943, he painted his last watercolour at Buis-les-Baronnies, in the Drôme, where he had sought refuge in 1939. In November 1944, the onset of a sudden eye infection, which made him virtually blind, forced him to give up his art. After dictating his memoires, entitled Les Détours du chemin, he died, at the age of eighty-seven, on 24 March 1951, at Sucy-en-Brie (AD 94, civil registry deeds), in the home of Henriette Noufflard (1915-2003), the daughter of André and Berthe, his longstanding friends. He was buried in Fresnay-le-Long (Seine-Maritime) next to his friends’ property.

Article by Valérie Sueur-Hermel (Translated by Jonathan & David Michaelson)

Thèmes d'étude
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livres illustrés, paravents, laques, inrō, écritoires et céramique

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tête de hallebardes

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Epoque des Royaumes Combattants

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agrafe

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Liens entre personnes
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George Auriol et Henri Rivière ont tous deux travaillé au journal Le Chat Noir. Rivière transmet à Auriol son goût pour la gravure sur bois en couleurs et les estampes japonaises. Lorsque Rivière conçoit et imprime ses premières éditions d’estampes, il se tourne vers Auriol pour lui concevoir un cachet personnalisé.

En 1893, ils exposent ensemble avec la Société des peintres-graveurs français à la galerie Durand-Ruel.

Auriol et Rivière collaborent ensemble sur plusieurs ouvrages : L'enfant prodigue (1895), un recueil de poèmes et musique de Fragerolle, les calendriers du Beau Pays de Bretagne (1898-1917), ou encore Les Trente-six Vues de la tour Eiffel de Rivière, dont Auriol conçoit la maquette.

(Source : notice Agorha "George Auriol" rédigée par Angélique Saadoun)

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En avril 1893, Rivière et Buhot exposent ensemble lors de la cinquième exposition de la Société des peintres-graveurs français à la galerie Durand-Ruel. (Source : notice Agorha "George Auriol" rédigée par Angélique Saadoun)

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Commentaire Type de lien horizontal : 

En avril 1893, Rivière et Chéret exposent ensemble lors de la cinquième exposition de la Société des peintres-graveurs français à la galerie Durand-Ruel. (Source : notice Agorha "George Auriol" rédigée par Angélique Saadoun)

Rôle de la personne dans la collectivité
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Rôle personne liée à la collectivité : 
Bibliographies / archives
Sources en ligne
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500011467
Date de consultation : 
12/01/2011
Référence de notice : 
12149420
Date de consultation : 
12/01/2011
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne

Notice validée le : 28/03/2006. Notice validée par : Manceau

Doc. Reuterswärd

voir catalogue Chat Noir

Champs Répertoire des historiens d’art déplacés suite à mise en ligne de février 2011

Sujet d'études précis : impressionnisme

Rédacteur
Myriam Chevallier; Valérie Sueur-Hermel