Mène, Édouard
6, rue Oudinot
Il y réside en 1871, date à laquelle il est promu chevalier de la Légion d’honneur.
20, rue Oudinot
Il y réside en 1888 au moment de son mariage.
4, rue Valentin-Haüy
Il y réside en 1910 selon le Bulletin de la SFJ no 18, janvier 1910.
Docteur en Médecine
Reçu docteur en médecine à la faculté de Paris le 15 janvier 1859
Médecin du théâtre de l’Odéon
Théâtre de l’Odéon
Le Dr Mène
Edmé Édouard Mène, dit Édouard Mène ou encore le Dr Mène, est né à Vaugirard (commune aujourd’hui partie intégrante de Paris), passage Saint-Charles, le 22 septembre 1833. Il est le fils de Maurice Mène (1794- n.c.) – docteur en médecine de la faculté de Paris spécialisé en neurologie – et Augustine Flore Mène, née Petit (1803-n.c.), dont le mariage a lieu en 1826 (AN, base Léonore, notice no L1823050). Il effectue ses études secondaires au lycée Louis-Le-Grand (Collin V., 1913, p. 1). Puis, tout comme son père avant lui, il rentre à la faculté de médecine de Paris où il est élève des professeurs Natalis Guillot (n.c-n.c.), Édouard Monneret (1810-1868), Adolphe Lenoir (1802-1860), Pierre-Paul Broca (1824-1880), Aristide Verneuil (1823-1895) ou encore Jean Civiale (1792-1867) (Collin V., 1913, p. 1 ; Curinier C.-E., 1899-1919, p. 119). Il est reçu docteur en médecine le 15 janvier 1859 (AN, base Léonore, notice no L1823050) avec une thèse ayant pour intitulé De la névralgie fémoro-poplitée et de son traitement par la cautérisation transcurrente (Mène E., 1859). Au cours de cette même année, il soumet un mémoire sur la migraine à l’Académie des sciences de Paris (Collin V., 1913, p. 1) qui est publié en 1860 au sein de l’ouvrage des Nouvelles Recherches sur les causes de la surdité, les bourdonnements, les étourdissements et la migraine, leurs traitements (Mène M. et E., 1860, 8e édition) qu’il rédige avec son père le Dr Maurice Mène.
Durant sa carrière de docteur en médecine, il occupe de nombreux postes, tels que médecin du théâtre de l’Odéon entre 1859 et 1888, médecin titulaire du bureau de bienfaisance et inspecteur de la maternité du 7e arrondissement de Paris entre 1862 et 1880 ou encore médecin de la Société des secours mutuels du quartier Saint-Thomas-d’Aquin de 1862 à 1879. La fonction qu’il occupe la majeure partie de sa vie, de 1873 jusqu’à sa mort en 1912, est celle de médecin en chef de la maison de santé des Frères-de-Saint-Jean-de-Dieu (AN, base Léonore, notice no L18-23-050 ; Curinier C.-E., 1899-1919, p. 119). Pendant le siège de Paris, il est médecin chargé des visites médicales lors des enrôlements volontaires à la mairie du 7e arrondissement de Paris ainsi que médecin civil requis par l’administration de la guerre pour l’ambulance militaire de l’Institution des jeunes aveugles. Cela lui vaut de recevoir la médaille de 1870 et d’être fait chevalier de la Légion d’honneur en 1871 sur proposition du ministre de la Guerre, avant d’être promu officier de la Légion d’honneur en 1892 (AN, base Léonore, notice no L18-23-050). Ce sont loin d’être ses seules décorations, puisqu’il reçoit la médaille d’argent du ministère de l’Agriculture à la suite de son implication dans la lutte contre l’épidémie de choléra de 1865-1866, ainsi que les titres d’officier de l’Instruction publique, d’officier du Mérite agricole, ou encore de commandeur des ordres de Saint-Grégoire-le-Grand et du Saint-Sépulcre (AN, base Léonore, notice no L18-23-050 ; Collin V., 1913, p. 1).
Devenu veuf de « Fanny » Agathe Mène, née Agathe Denise Peuchot (1833-n.c) qu’il a épousée le 6 mai 1888 et avec qui il n’eut pas d’enfants, il meurt le 15 octobre 1912 et est inhumé au cimetière de Montparnasse (AN, base Léonore, notice no L1823050 ; Marcignac, « Nécrologie », Excelsior, 19 octobre 1912).
L’érudit passionné d’Asie : de la Chine au japon
En parallèle de ses activités professionnelles en médecine, Édouard Mène est un érudit qui se passionne pour les civilisations asiatiques, et plus précisément extrême-orientales. Ainsi, le journaliste Émile Berr (1855-1923) le présente-t-il dans les colonnes du Figaro du 4 novembre 1911 par ces mots : « Il était une fois un médecin très savant, très occupé par ses malades, et que hantaient deux passions secrètes : celles des fleurs, et celle du bibelot chinois. Il leur consacrait les loisirs que la médecine lui laissait, c’est-à-dire toutes ses soirées, et, chaque matin, les deux ou trois heures qui précèdent le début d’une journée de travail bien remplie » (Berr E., « Un japonisant », Le Figaro, 4 novembre 1911). C’est, en effet, à la fois par ses travaux sur la botanique et sa curiosité pour les artefacts chinois que le Dr Mène semble tout d’abord s’intéresser à l’Asie. En témoigne, en 1869, la conférence qu’il prononce lors de la treizième séance annuelle de la Société d’acclimatation avec pour thèmes principaux la culture du thé, du coton, du tabac et du bambou en Chine ainsi que les divers objets et usages qui en découlent (Jacob F., L’Étendard, 22 février 1869). Cet exemple montre que l’intérêt culturel qu’il porte à l’Asie est mêlé à l’intérêt du scientifique pour l’agriculture et la botanique. Il publie plusieurs travaux sur ces thématiques dans le Bulletin de la Société d’acclimatation, notamment « Des usages du bambou en Chine » (1869) et « Des produits végétaux de la Chine et en particulier du bambou » (1869). À la suite de l’Exposition végétale du Japon de 1878, il publie, de 1880 à 1885, toujours dans ce même Bulletin de la Société d’acclimatation, une série intitulée « Des productions végétales du Japon » qui lui valent deux médailles d’or de cette même Société et qui marquent le début de son engouement – devenu bientôt quasi exclusif – pour le Japon (Curinier C.-E., 1899-1919, p.119 ; Berr E., « Un japonisant », Le Figaro, 4 novembre 1911). Il complète ses travaux par la publication dans les Mémoires de la Société des études japonaises d’études sur « Le bambou en Chine et au Japon » (1881) et sur « Le Chrysanthème dans l’art japonais » (1885) qui est une preuve supplémentaire de la nature plurielle, à la fois culturelle et scientifique, de l’intérêt qu’Édouard Mène porte aux civilisations de l’Extrême-Orient et plus particulièrement à la civilisation japonaise, dont il connaît la langue et pour laquelle il se passionne dans son ensemble. Cet intérêt global pour la culture et l’art japonais est visible à travers la variété des sujets traités dans les articles qu’il publie dans The weekly critical review, tels que « Les laques du Japon » (Mène E., 1903), « L’art de la sculpture au Japon » (Mène E., 1903-1904), ou « La céramique au Japon » (Mène E., 1904). Ainsi, selon la formulation du journaliste Émile Berr, « après avoir aimé en naturaliste et en jardinier ce prodigieux pays [le Japon, ndlr], il l’aimait en artiste, en amateur d’histoire. Et bientôt furent délaissées les chinoiseries. De la fleur japonaise, tout doucement les curiosités et les tendresses du savant s’étaient portées au bibelot japonais » (Berr E., « Un japonisant », Le Figaro, 4 novembre 1911).
Article rédigé par Lucie Baumel
Dr Mène
Edmé Édouard Mène, known as Édouard Mène, or Dr Mène, was born in Vaugirard (a commune that is now part of Paris), in the Passage Saint-Charles, on 22 September 1833. He was the son of Maurice Mène (1794–unknown)—a medical doctor who graduated from the Faculty of Paris with a specialisation in neurology—and Augustine Flore Mène, née Petit (1803–unknown) who married in 1826 (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L1823050). He completed his secondary education at the Lycée Louis-Le-Grand (Collin, V., 1913, p. 1). Then, like his father before him, he joined the Faculty of Medicine de Paris, where he studied with the professors Natalis Guillot (birth and death dates unknown), Édouard Monneret (1810–1868), Adolphe Lenoir (1802–1860), Pierre-Paul Broca (1824–1880), Aristide Verneuil (1823–1895), and Jean Civiale (1792–1867) (Collin, V., 1913, p. 1; Curinier, C.-E., 1899–1919, p. 119). He graduated as a medical doctor on 15 January 1859 (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L1823050) with a thesis entitled ’De la névralgie fémoro-poplitée et de son traitement par la cautérisation transcurrente’ (Mène, E., 1859). Over the course of the same year, he submitted a thesis about migraines to the Académie des Sciences de Paris (Collin, V., 1913, p. 1), which was published in 1860 in his work on Nouvelles Recherches sur les causes de la surdité, les bourdonnements, les étourdissements et la migraine, leur traitements (Mène, M., and E., 1860, 8th edition), which he wrote with his father Dr Maurice Mène.
During his career as a medical doctor, he held many posts, such as theatre doctor at the Odéon between 1859 and 1888, a licensed doctor at the Bureau de Bienfaisance and Maternity Inspector of the 7th arrondissement of Paris between 1862 and 1880, and a doctor of the Société des Secours Mutuels in the district of Saint-Thomas-d’Aquin from 1862 to 1879. The post he held for most of his life, from 1873 until his death in 1912, was that of Head Doctor in the hospital of Frères-de-Saint-Jean-de-Dieu (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L18-23-050; Curinier, C.-E., 1899–1919, p. 119). During the Siege of Paris, he was the doctor in charge of medical visits during the voluntary enlistment at the Mairie of the 7th arrondissement of Paris, as well as a civil doctor requisitioned by the war administration for the military ambulance of the Institution des Jeunes Aveugles. For these services he was awarded the 1870 medal and made a Chevalier de la Légion d’Honneur in 1871 at the proposition of the Minister of War, and was promoted to the rank of Officier de la Légion d’Honneur in 1892 (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L18-23-050). These were far from being his only decorations, as he was awarded a silver medal by the French Ministry of Agriculture following his participation in the fight against the cholera epidemic in 1865–1866, as well as the titles of Officier de l’Instruction Publique, Officier du Mérite Agricole, and Commandeur des Ordres de Saint-Grégoire-le-Grand et du Saint-Sépulcre (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L18-23-050; Collin, V., 1913, p. 1).
Having become a widower after the death of ‘Fanny’, Agathe Mène, née Agathe Denise Peuchot (1833–date unknown), whom he married on 6 May 1888 and who bore him no children, he died on 15 October 1912 and was buried in the Cemetery of Montparnasse (AN (French National Archives), Léonore database, article no. L1823050; Marcignac, ‘Nécrologie’, Excelsior, 19 October 1912).
A scholar with a passion for Asia: from China to Japan
Alongside his professional medical activities, Édouard Mène was a scholar who had a passion for Asian civilisations, and more specifically Far-Eastern ones. Hence, the journalist Émile Berr (1855–1923) described him in the columns of Le Figaro on 4 November 1911 with the following words: ‘once upon a time there was a very learned doctor, who was very involved with his patients and who had two secret passions: one for flowers, and another for Chinese objects. He focused on these passions in his leisure time away from his medical career, that is every evening and morning for two or three hours before commencing a very busy day’s work’ (Berr, E., ‘Un japonisant’, Le Figaro, 4 November 1911). Indeed, it was both through his work on botany and his curiosity for Chinese artefacts that Dr Mène primarily seemed to be interested in Asia. This was evident at the conference he gave in 1869 during the thirteenth annual session of the Société d’Acclimatation, with the principal themes of the cultivation of tea, cotton, tobacco, and bamboo in China, as well as the various associated objects and uses (Jacob, F., L’Étendard, 22 February 1869). This example shows that the cultural interest he had in Asia was combined with a scientific interest in agriculture and botany. He published several works on these themes in the Bulletin de la Société d’Acclimatation, in particular ‘Des Usages du Bambou en Chine’ (1869) and ‘Des Produits Végétaux de Chine et en Particulier du Bambou’ (1869). Following the 1878 exhibition of vegetable products in Japan, he published, from 1880 to 1885, as ever in the same Bulletin de la Société d’Acclimatation, a series entitled ‘Des productions végétales du Japon’ (‘The vegetable products of Japan’), which earned him two gold medals from the very same Société and marked the beginning of his passion—which soon became virtually exclusive—for Japan (Curinier, C.-E., 1899–1919, p.119; Berr, E., ‘Un japonisant’, Le Figaro, 4 November 1911). He complemented his work with the publication in the Mémoires de la Société des Études Japonaises of studies about ‘Le bamboo au Chine et au Japon’ (‘Bamboo in China and Japan’, 1881) and ‘le Chrysanthème dans l’art japonais’ (‘The chrysanthemum in Japanese art’, 1885), which further attests to the plural nature—both cultural and scientific—of Édouard Mène’s passion for Far-Eastern civilisations and, in particular, the Japanese civilisation, whose language he was familiar with and about which he was truly passionate. This global interest in Japanese culture and art is evident in the variety of themes that featured in the articles he published in The Weekly Critical Review, such as ‘Les laques du Japon’ (‘Japanese lacquers’, Mène, E., 1903), ‘L'art de la sculpture au Japon’ (‘The art of sculpture in Japan’, Mène, E., 1903–1904), and ‘La céramique au Japon’ (‘Ceramics in Japan’, Mène, E., 1904). Hence, according to the statement by the journalist Émile Berr, ‘after loving this prodigious country as a naturalist and gardener [editor’s note: Japan], he loved it as an artist and a lover of history. And soon the chinoiseries were abandoned. The scholar’s curiosity and tenderness gradually turned away from Japanese flowers to focus on Japanese objects’ (Berr, E., ‘Un japonisant’, Le Figaro, 4 November 1911).
Article by Lucie Baumel ( Translated by Jonathan & David Michaelson )
Collectionneur de sabres japonais. Ancien vice-président de la Société franco-japonaise. Vente d'Avril 1913, Hôtel Drouot. Expert André Portier.
Vente de mai 1913, Hôtel Drouot; expert: André Portier.
Cf. LAS de Victor Collin à René Jean 27/03/1913
Armures, pièces d’armures, casques de guerre, masques d’armures, sabres (katana, tachi, wakizashi, tanto), poignards, armes diverses, gardes de sabre (tsuba), kozuka, fuchi-kashira, kojiri, kogai, kurigata, menuki, tsuka, objets en fer, objets en cloisonné, inro et écritoires, netsuke, okimono, fukusa, objets en porcelaine, en laque, en corne, en bois, en nacre, en pierres dures, en jade, en bronze, mobilier, bijoux, étoffes
[Objets collectionnés]
Casques de guerre
[Objets collectionnés]
Un casque de guerre (attribué ive siècle par E. Mène, xe par G. Migeon selon le catalogue de la première vente – lot no 66)
[Objets collectionnés]
Victor Collin de Plancy est le confrère d'Édouard Mène au sein de l’Association amicale franco-chinoise. (Source : Notice Agorha "Édouard Mène" rédigée par Lucie Baumel)
Édouard Mène fréquente également le milieu des collectionneurs et des passionnés, et il aime échanger sur le sujet, comme en témoigne son ami le marquis Georges de Tressan (1877-1914) qui le décrit comme un « premier guide d’une extrême bienveillance » en matière d’art d’Extrême-Orient. De Tressan, connu également pour sa collection de gardes de sabres, achète une garde en fer aux émaux translucides à 300 francs (lot no 698), lors de la vente après décès du Dr Mène. (Source : notice Agorha "Édouard Mène" rédigée par Lucie Baumel)
Henri d’Ardenne de Tizac (1877-1932) est l'ami d'Édouard Mène. En tant que conservateur du musée Cernuschi, il va également aidé à organiser l’exposition la plus importante dans la vie de collectionneur du Dr Mène, celle qui lui est exclusivement consacrée de novembre 1911 à mars 1912 au musée Cernuschi à Paris et qui constitue la première partie de la deuxième exposition rétrospective des arts de l’Asie, avec pour thème « les armes japonaises de la Collection du Dr Mène ». (Source : notice Agorha "Édouard Mène" rédigée par Lucie Baumel)
Cet engagement pour la connaissance de l’art japonais est visible par les fonctions qu’il occupe au sein de la Société franco-japonaise et de la Société des études japonaises, chinoises et indochinoises, dont il sera respectivement vice-président et président et à travers lesquelles il côtoie le milieu japonisant parisien. (source : notice AGORHA « Édouard Mène » rédigée par Lucie Baumel)