Capassini, Giovanni
Dernière apparition dans les documents : à Tournon-sur-Rhône en 1579.
Né à Florence au début du XVIe siècle, Giovanni Capassini, dit Nannoccio da Costa San Giorgio, est surtout connu pour avoir exercé son métier de peintre en France, notamment au service du cardinal François de Tournon. Vasari constitue notre seule source d’information relative à sa jeunesse et à sa formation en Italie (Thiébaut 1992, p. 176-185). D’abord proche de Francesco Salviati, il entre ensuite dans l’atelier de Baccio Bandinelli, puis de Raffaello da Brescia, et enfin celui d’Andrea del Sarto avant 1530. Sa première mention en France date de 1546, alors qu’il apparaît dans les comptes de Marguerite de Navarre pour plusieurs peintures (Ferrière-Pery 1862, p. 168). Il se trouve à Lyon en 1548, où il participe aux travaux de l’entrée royale. En 1553, nous savons qu’il se marie à Tournon avec Marguerite du Myet, veuve d’un bourgeois de la ville. Il est de nouveau sollicité pour une entrée royale (celle de Charles IX et Catherine de Médicis) en 1564, cette fois à Aix-en-Provence (Boyer 1972, p. 93). De 1565 à 1568, il est recensé dans des archives lyonnaises, avant de retourner à Tournon l’année suivante, où il semble particulièrement prolifique jusqu’en 1579, dernière date de son apparition dans les documents (Peyron-Montagnon 1978, p. 91-92). Malgré des mentions de l’artiste dans la seconde moitié du XVIIe siècle (Entrevaux 1905 ; Capassini est mentionné dans un manuscrit de Paul Sevin de 1669), ainsi que la transcription d’archives par Léon Charvet et Natalis Rondot attestant sa présence à Lyon (Charvet 1874-1875, p. 152-153 ; Rondot 1888, p. 123), rares sont les publications ayant connaissance de sa peinture avant les années 1970 (les ouvrages de Michel François mentionnent quelques-unes de ses peintures : voir M. François, Correspondance du cardinal François de Tournon. 1521-1562, Paris, 1946 et Le cardinal François de Tournon. Homme d’état, diplomate, mécène et humaniste (1489-1562), Paris, 1951). Seul le portrait signé de 1977, conservé au Musée Calvet d’Avignon depuis 1834 semble être alors connu des historiens (Louis Dimier (1924-1926, 2, p. 293) admet ne connaître que celui-ci). Ce sont pourtant ses oeuvres religieuses qui sont redécouvertes à partir de 1978, lorsque Louis Malbos signale les deux panneaux d’un triptyque conservés à Tournon (Aix-en-Provence 1978, n°5). Lors de l’exposition La peinture en Provence au XVIe siècle, Marie-Paule Vial reconnaît le second volet conservé au Louvre depuis 1980 et ajoute à son corpus la Résurrection de l’église Saint-Julien de Tournon datée de 1576. Dans son article de 1992, Dominique Thiébaut donne à Capassini un portrait du cardinal François de Tournon, conservé dans une collection privée avignonnaise, et une Sainte Famille avec sainte Catherine et saint Jean-Baptiste du musée des Beaux-Arts de Nîmes, dont la signature venait d’être dévoilée par une restauration. Dans la foulée, Luciano Bellosi attribue à l’artiste une Vierge à l’Enfant au saint Jean-Baptiste endormi de la Gemäldegalerie de Berlin, dont deux autres versions ont plus récemment surgi sur le marché de l’art. En 2019, Rafaël Villa a proposé de lui donner, de façon plus hypothétique mais tout à fait convaincante, une Crucifixion de 1576 comportant les portraits de Juste II de Tournon et son épouse Claude de la Tour-Turenne. En parallèle, il a pu rapprocher plusieurs portraits d’hommes et de femmes de sa production, dont le portrait du cardinal et du musée Calvet annonçaient déjà un certain talent de portraitiste recherché par sa clientèle. Il a ainsi pu lui attribuer un portrait d’homme daté de 1561, en collection particulière à Bruxelles, le portrait de Méraud de Bonlieu, bailli de Tournon, un portrait de femme sur fond vert, tous deux également en mains privées, un portrait d’homme au Mead Art Museum à Amherst, ainsi qu’un portrait d’homme daté de 1563, en localisation inconnue. Simultanément, Cécile Scailliérez, grâce à la signature au dos du panneau, a rendu à son corpus le portrait de Dominique de Pontizel (en vente à la Galerie De Jonckheere) ainsi que le portrait d’un homme conservé aujourd’hui à Tokyo (Fuji Museum of Art). Rafaël Villa et Camille Larraz (2021 et 2024) ont également retrouvé plusieurs portraits de sa main.
Étienne de Martellange se marie à Lyon en 1565, où le peintre Giovanni Capassini est son témoin. Ce dernier a probablement été son maître à partir de la fin des années 1550.