Portrait du cardinal de Tournon
Dans son article fondateur de 1992, Dominique Thiébaut a attribué de manière très convaincante ce portrait du cardinal François de Tournon à Giovanni Capassini, en se basant sur sa ressemblance morphologique et stylistique avec sa représentation dans le triptyque de Tournon, où il paraît avoir à peu près le même âge. Il conviendrait peut-être de revoir la datation autour de 1555 plutôt que celle de 1560 proposée par Dominique Thiébaut, le portrait étant proche du rondel 1554 par son style et le cardinal semblant avoir le même âge que sur son effigie de 1555 du triptyque de Tournon. Il est difficile de résumer la fructueuse carrière ecclésiastique du cardinal, qui fut d’abord archevêque d’Embrun puis de Lyon, et doyen du Sacré-Collège. Alors qu’il est un proche du roi François Ier, il est ensuite éloigné du pouvoir après le sacre de Henri II. Grand ami des arts et des lettres, il crée autour de lui une cour florissante, notamment composée d’Italiens. Comme le souligne Dominique Thiébaut, en-dehors de son propre mécénat, il fit importer des peintures, des statues et des bustes antiques depuis Rome (Thiébaut 1992, p. 177-178). Le panneau fait partie des portraits indépendants les plus grands au sein du corpus de Capassini. Probablement destiné à orner la résidence de François de Tournon, il montre l’homme en buste dans son habit rouge de cardinal sur un fond neutre de couleur brunâtre. La définition lisse et détaillée de la matière picturale, bien visible dans les détails épidermiques et capillaires, confère à l'œuvre un aspect gommeux. Nous reconnaissons aisément les yeux particuliers du peintre, mates et à la pupille foncée.
Avignon, collection particulière.
Le cardinal est représenté en prière et de profil dans la volet du retable de Tournon.
p. 182
p. 22
p. 230