Ce portrait, à l’instar d’autres œuvres françaises sur fond vert, a été rendu à l’entourage de Corneille de Lyon. Peu de choses sont connues de ce panneau, si ce n’est une provenance récente autrichienne. L’identité de l’homme demeure un mystère, malgré une proposition de Ludwig Meyer (Archiv für Kunstgeschichte) de l’identifier avec Thomas Erastus, qu’il trouve ressemblant au portrait du Kunstmuseum de Bâle. Cette identification nous semble abusive, dans la mesure où le seul point commun aux deux hommes est leur costume, typique des années 1570. Comme la majorité des portraits français de la seconde moitié du XVIe siècle, la composition est plutôt austère, en présentant le personnage sur un fond neutre et sans accessoire, si ce n’est le charmant détail de la médaille (antique ?) qu’il arbore autour du cou. La matière picturale du panneau paraît fortement endommagée, avec plusieurs restaurations visibles au niveau du visage. Bien que notre analyse stylistique s’en trouve compliquée, la composition, avec la figure présentée en buste et de trois-quarts sur un fond-vert, nous oriente vers la production française. Plus précisément, la matière lisse et les traits imposants rapprochent l'œuvre du corpus de Capassini, dont nous reconnaissons certaines habitudes, comme le nez proéminent ou les yeux au regard vide. Si le pas de l’attribution au maître ne peut être franchi, nous pouvons sans trop de doute donner ce portrait à un de ses suiveurs proches, pour le moment encore anonymes.
près de Giovanni Capassini
Autriche, collection particulière ; Vienne, Dorotheum, 3 octobre 2001, lot 245, sous « entourage de Corneille de Lyon » ; localisation inconnue.