Malinet, Nicolas Joseph
25, quai Voltaire
43, rue de la Chaussée-d’Antin
101 Porte Berger
Anciennement 403 rue de la Grande Friperie 75004 ancien 4e arr.
Marchand de curiosité
Lieu : 25, Quai Voltaire
Le nom apparaît lors des ventes Pourtalès et Janzé en 1865 et 1866, parfois difficile à lire : Molinet, Molinas, Malinot, Malinet. Les dernières mentions des lots 559 et 561 du PV de la vente Janzé sont les plus lisibles. Le nom Molinet apparaît distinctement sur le PV de la vente Cottreau de 1870.
Nicolas Joseph Malinet est une figure incontournable de la vente d’objets d’Extrême-Orient à Paris. Quoiqu’étant entré que tardivement dans le monde de la curiosité, il est l’un des premiers à se spécialiser dans le commerce de l’art asiatique et gardera, sa longue carrière durant, une place centrale dans l’expertise et la diffusion de ces objets.
Du tailleur au marchand de tableaux
Nicolas Joseph Malinet est né à Paris, le 31 mars 1805. Fils de Nicolas François Malinet, artisan, et de Marie Reine Crèvecœur, il commence sa carrière comme tailleur. Si l’on en croit le commissaire-priseur Charles Pillet, auteur d’un des rares témoignages dont on dispose à son sujet, Malinet nourrissait déjà une passion pour l’art, acceptant volontiers un tableau comme rémunération de ses travaux d’aiguille (Pillet C., 1887, p. II). Il fait peu à peu la connaissance d’experts, de marchands et de collectionneurs, et enrichit au fil de ses conversations avec ces cercles éclairés, sa connaissance des arts et de la curiosité. Parmi ces premiers contacts avec le monde de l’art se trouve l’expert Alexis Joseph Febvre (1810-1881), le marchand de tableaux et expert François, l’expert en tableaux anciens François Adolphe Warneck (père du fameux collectionneur Édouard Warneck [1834-1924]), le marchand Jean-Jacques Meffre, lequel l’introduit auprès du comte de Morny dont il était l’un des intermédiaires (Emlein R., 2008, p. 80-81). Comme le montre ce réseau, les premières amours artistiques de Malinet étaient plutôt dans le domaine de la peinture.
Le répertoire des ventes de Fritz Lugt mentionne plusieurs ventes entre 1841 et 1842 au cours desquelles Nicolas Joseph Malinet fait ses débuts comme expert de tableau en compagnie des commissaires-priseurs Bierfuhrer, Benou et Devilliers (16068, 16391, 16421, 16613), toutes étant principalement composées de tableaux.
Il délaisse progressivement le métier de tailleur pour le commerce des tableaux et, en quelques années, il parvient à ouvrir une boutique de curiosités au 25, quai Voltaire à l’âge de trente-sept ans. La boutique Malinet sera inscrite à la rubrique des « curiosités » du Bottin de 1854 à 1890 (Prost L. et Valluy C., 1975, p. 233). Le choix de l’adresse n’a rien d’anodin, il s’installe au beau milieu du quartier des antiquaires sur « ce quai qu’on pourrait appeler le quai de la curiosité et du bibelot » (Pillet C., 1887, p. I). Au fur et à mesure que son œil s’aiguise, il acquiert la confiance de grands collectionneurs pour lesquels il joue le rôle d’intermédiaire. Il participe pour grande part à l’enrichissement de la collection de tableaux du lieutenant-général Hyacinthe François Joseph, comte Despinoy (1764-1848), vendue après la mort de ce dernier en 1850 (Lugt 19609). Le 25, quai Voltaire devient vite fréquenté par les amateurs de marque parmi les plus férus d’art et de curiosité, Charles Pillet mentionne le juge Jacquinot-Godard (voir les multiples ventes après décès de 1858 à 1859 : Lugt 24537, 24598, 24622, 24666, 24727, 24776), l’homme d’État et futur président de la Troisième République Adophe Thiers (1797-1877), le duc Hubert de Cambacérès (1798-1881), pair de France et grand maître des cérémonies de la maison de Napoléon III, le baron Thibon (mort en 1875 ?, vente après décès Lugt 35344), Eugène Tondu (mort en 1865, vente après décès Lugt 28424, 28445, 28476, 28513) et l’abbé Dufouleur (mort en 1856, vente après décès : Lugt 22786 et 25853). Parmi ces collections d’envergure, les arts décoratifs occupent désormais une place de premier plan : celle d’Adolphe Thiers, léguée au Louvre, en est une des illustrations les plus fameuses (Blanc C., 1884). Pour répondre à la demande de ses clients, celui-ci s’oriente de plus en plus vers l’acquisition d’objets d’art de toute nature. Il aurait ainsi fourni une grande partie des émaux de la collection du baron de Theïs (mort en 1874 ?), laquelle comprenait au moment de la mort du baron pas moins de 181 émaux de Limoges, byzantins et vénitiens (Lugt 34861) ; des faïences italiennes du marquis d’Azeglio (quelque 122 lots vendus en 1868, Lugt 30333) ; des ivoires de la collection Dufouleur (plus de 300 pièces en ivoire sculpté datant des xve au xviiie siècle sont vendues à la mort de l’abbé en 1856, Lugt 22786) ; des miniatures de Jacquinot-Godard (une centaine de lots, Lugt 24622) ainsi que des sifflets du professeur au conservatoire de musique et membre de l’Institut Louis Clapisson (1808-1866 ; le catalogue de sa vente après décès en recense plus de 150 exemplaires, Lugt 29126). Cette énumération donne un aperçu de la diversité des objets recherchés par Malinet autant qu’elle illustre sa capacité à répondre à la demande de ses clients d’un goût sûr.
Les arts d’Extrême-Orient
En 1857, les ventes après décès de Louise Antoinette Scholastique Guéheneux, maréchale de Lannes, duchesse de Montebello (1782-1856 ; Lugt 23338, 23368, 23407, 23417, 23441, 23493, 23507) marquent un tournant dans la carrière de Nicolas Joseph Malinet. Il s’agit d’une des plus importantes ventes du xixe siècle pour les arts de l’Extrême-Orient : étalées sur plusieurs jours entre les mois de février et avril 1857, ces ventes comprennent en tout près de 120 lots de porcelaines japonaises, 372 de porcelaines de Chine (certains de ces lots dépassant la centaine d’objets) dont 86 monté en bronze doré, plusieurs dizaines de meubles en laque du Japon, quelque 219 lots d’objet en laques de la Chine et du Japon, 44 bronzes de la Chine et du Japon, des jades, soieries, etc. Chargé de nombreuses acquisitions pour ses clients, il en fait également pour lui-même. Edmond de Goncourt se remémore dans son Journal « un petit cabinet en laque de la vente Montebello, acheté par Mallinet [sic] » pour le compte d’Adolphe Thiers 2 700 francs (Goncourt E., 17 octobre 1884, p. 1108). Le procès-verbal de cette vente, malheureusement absent des archives de Paris, ne permet pas de saisir l’ampleur des acquisitions de Malinet, mais pour Charles Pillet le mal était fait et « dès lors, les objets de Chine devinrent la principale source de son commerce et en même temps de sa fortune » (Pillet C., 1887, p. V). Malinet acquiert alors une place incontestable dans le commerce de la curiosité : « Il sut donner à ce commerce des objets de l’Extrême-Orient une vive impulsion, il forma des clients et devint le fournisseur attitré de tous ceux qui recherchaient les assiettes coquille d’œuf, les bleus turquoise et les jaspés, il était l’âme de toutes les ventes qui se faisaient en ce genre » (id.). La place de Nicolas Joseph Malinet dans les ventes d’art asiatiques à partir des années 1860 est considérable. D’après Léa Saint-Raymond dans sa remarquable étude sur les ventes d’art asiatique au xixe siècle, ce dernier « se porta acquéreur de 10 % des lots de ce segment, en volume, pour un total de 336 114 francs, soit 20 % du produit global du marché » (Saint-Raymond L., 2021, p. 247).
Malinet vend une fois des objets de son stock – ou bien de sa collection, il est difficile de le déterminer – en vente publique le 28 novembre 1863 sous le marteau de Charles Pillet (Lugt 27560). Celle-ci rassemble des porcelaines, des laques, des jades et autres objets de la Chine et du Japon. La vente ne rencontre un succès tout relatif : la somme d’adjudication totale de 10 660 francs seulement donne un prix de revient moyen d’environ 83 francs par lot, peu d’entre eux dépassent plusieurs centaines de francs, et nombreux sont ceux récupérés par Malinet lui-même lors de la vente, lequel jugeait sans doute le prix d’adjudication trop bas (AP, D48E3 54). Il est donc difficile d’interpréter cette vente dans le parcours du marchand, est-ce un moyen d’écouler des objets de qualité modeste pour se débarrasser d’une partie de son stock ? Toujours est-il qu’il s’agit de la seule vente publique d’art d’Extrême-Orient qu’on lui connaît, l’expérience peu concluante l’a peut-être redirigé définitivement vers sa boutique et le contact direct avec les collectionneurs.
Certaines archives permettent de mettre en évidence son rôle d’intermédiaire. Ainsi, le carnet de vente de Salomon de Rothschild tenu entre 1862 et 1864 mentionne maintes fois le nom de Malinet, à qui Salomon versa la somme 58 108,45 francs en seulement deux ans pour ses nombreuses acquisitions (Abrigeon d’ P., 2019, n. 11). Charles Pillet signale aussi que « le duc de Morny [Charles Auguste Louis Joseph Demorny, dit duc de Morny 1811-1865] lui donna toute sa confiance, et ne manqua pas de lui envoyer toute une clientèle princière » (Pillet C., 1887, p. V).
C’est d’ailleurs très probablement le duc de Morny qui le recommanda à l’impératrice Eugénie en personne afin d’effectuer l’expertise de son musée chinois installé à Fontainebleau en 1863. C’est effectivement Malinet qui est mandaté pour donner la valeur aux différentes « collections » qui compose ce musée, à savoir, les objets donnés par l’ambassade du Siam de juin 1861, le butin de guerre – près de 500 pièces – rapporté après le pillage du palais d’Été (Yuanmingyuan [圓明園]) par les troupes franco-britanniques en Chine en 1860 (ACF, 1C160/1 et 2). À cela s’ajoutent des œuvres, que l’impératrice Eugénie avait elle-même acquises auprès de Malinet pour compléter son musée chinois (Droguet V., 2018, p. 144-145), telles que des lais de soie brodée (kesi) ou des panneaux de bois sculpté, lesquels viennent se fondre dans le décor, ou un ensemble de vases en bronze (Granger, 2005, p. 143). Le musée comprend enfin des objets acquis au moment des ventes après décès du duc de Morny en 1865, ventes pour lesquelles Malinet fut également mandaté comme expert (Lugt, 28746). La valeur totale atteint la somme imposante de 1 808 129,50 francs, avec, parmi les lots les plus onéreux, les émaux cloisonnés monumentaux (Thomas G. M., 2018, p. 154).
Le musée chinois de Fontainebleau n’est pas le seul lien de Malinet avec les ventes du palais d’Été. Ainsi que l’a montré Léa Saint-Raymond, il est aussi le principal acquéreur des ventes du Yuanmingyuan qui se sont déroulées à Paris dans les années 1860-1870 (Saint-Raymond L., 2021, p. 232-233 ; Howald C. et Saint Raymond L., 2018, p. 15).
Nicolas Joseph Malinet et ses clients
Parmi ses clients les plus fidèles, Charles Pillet cite encore le banquier et ancien consul général de Perse à Paris Hermann Oppenheim (vers 1821-1876) et « M. Dutuit ». La très riche collection Oppenheim fait l’objet d’une vente de succession sur plusieurs jours entre le 23 et le 28 avril 1877. D’après Charles Pillet, Malinet aurait acheté pour lui le Portrait du sergent d’Ernest Meissonnier, lot phare de cette vente attribué à Lurville pour la somme colossale de 100 000 francs (AP, D48E3 67). Edmond de Goncourt réalisa lui aussi quelques acquisitions de « bronzes et de laques […] chez Mallinet [sic] » (Emery E., 2020, p. 36, n. 88, voir également p. 58). Les carnets du collectionneur de porcelaines chinoises Ernest Grandidier (1833-1912) abondent de mention d’achat au nom de Malinet quoiqu’il ne fût pas son principal fournisseur (AN, 20144787/13 ; Chopard, 2020, p. 7, n. 30),
Les archives des frères Dutuit sont à ce jour les plus à même de faire état de son rôle de marchand et d’intermédiaire. Son principal interlocuteur semble être Eugène Dutuit (1807-1886) qui rassemble une immense collection d’art – plus de 18 000 pièces, dont une partie d’art asiatique – avec son frère Auguste (1812-1902) et sa sœur Héloïse (1810-1874) [De Los Llanos J., notice Dutuit]. La première trace de leur collaboration remonte à 1861, comme l’indique une quittance de 1 400 francs datée du 2 juillet, la dernière de 1888, soit deux ans après la mort de Nicolas Joseph, est une quittance de 1 000 francs signée par le neveux et successeur de ce dernier, Henry Grimberghs (AD 76, 220 JP 2119). La correspondance des Dutuit, conservée aux archives départementales de Seine-Maritime, offre un rare témoignage des rapports entre un marchand et son client au xixe siècle. Non seulement Malinet effectuait des achats sur commandes dans des ventes aux enchères, se rendant parfois jusqu’à Londres dans ce seul but, mais il entreposait aussi certains objets des Dutuit et en assurait la surveillance et l’emballage en vue d’une exposition (AD 76, 220 JP 2068). Il n’était pas rare que les frères Dutuit – en particulier Auguste qui suit les acquisitions depuis Rome – exprimassent entre eux leurs déconvenues face aux choix d’achat de Malinet lors d’une vente aux enchères à laquelle ils avaient passé commission : Auguste Dutuit écrivant à son frère Eugène « regrette [ainsi] que M. Mallinet [sic] ait cru devoir prendre un perse à la vente Larderel, en place d’un hispano-arabe. Il me semble qu’il y en avait quelques-uns de fort beaux », plus tard, le même se plaint que « Mr Mallinet [sic] m’a acheté une robe qu’il a payée les yeux de la tête et qui ne vaut rien attendu qu’elle est de facture moderne » (AD 76, 220 JP 2068, transcription par José de Los Lanos). Leurs échanges montrent que les commissions données à Malinet ne concernaient pas un type d’objets spécifique, mais pouvaient se porter sur toutes sortes d’œuvres des hauts reliefs de Luca della Robbia aux candélabres de style Louis XIV (AD 76, 220 JP 2068).
La liste des très nombreux clients de Malinet serait encore longue à énumérer. Une notice nécrologique parue dans Le Gaulois du 1er avril 1836 parle encore du comte de Mniszeck, du duc de Perigny, de Khalil-Bey LL (Bloche, A., 1886, n.p.). Léa Ponchel a par ailleurs démontré que Philippe Burty avait fait l’acquisition de miniatures chez Malinet (Ponchel L., 2016, vol. II, p.) .[Pd1]
Vie personnelle
Nicolas Joseph Malinet se marie le 20 juillet 1830 à Marie Antoinette Schlotterer (1811-1881) (AP, 5Mil 2060 2945-2947). Le couple eut une fille du nom de Marie Élisa Camille, laquelle meurt prématurément à l’âge de neuf ans en 1851 (AN, MC/ET/XXVI/1427). Le portrait de Camille, jeune fille au visage encore poupon, deux nattes rabattues derrière les oreilles, est représenté dans un médaillon sur la sépulture familiale au cimetière Montmartre (33e division). Il s’agit du seul portrait familial connu à ce jour. Lors de la Commune, Malinet et sa femme se réfugient à Bruxelles, laissant la boutique sous la surveillance d’Henry Grimberghs (Vogt G., 2018, p. 105). Celle-ci ne subira aucun dommage (AD 76, 220 JP 2068). Peu après la mort de sa femme en 1881, Nicolas Joseph Malinet adopte Louise Molas-Page (née le 26 octobre 1851 à Gaillard, AN, MC/ET/XXVI/1386), laquelle a épousé son neveu et collaborateur Henry Grimberghs (AP, V4E 1954). Le couple habite à la même adresse que Malinet, au 43, rue de la Chaussée-d’Antin. Louise est la fille naturelle de Marie Molas dite Page, une femme célibataire demeurant rue de Verneuil no 40 et de père inconnu. Sa mère ne l’avait reconnu que tardivement le 15 février 1860. Comme Nicolas Joseph Malinet l’indique dans son testament, lui et sa femme considéraient Louise comme leur propre fille, car ils l’élevaient chez eux depuis ses cinq ans (AN, MC/ET/XXVI/1427). Nicolas Joseph en fait sa légataire universelle et lègue à son neveu Henry la moitié de sa succession. Il semblerait que la cohabitation avec son neveu n’ait pas toujours été facile, dans une lettre adressée à son notaire datée du 6 septembre 1882, il s’exprime en ces termes : « Mon neveu me rend la vie si pénible depuis si longtemps que je prends toutes les précautions possibles pour assurer à ceux que j’aime les legs que je leur laisse » (AN, MC/ET/XXVI/1427).
Le nom de Malinet reste très présent dans les ventes aux enchères parisiennes jusque dans les années 1880. On le trouve dans toutes les grandes ventes de porcelaines chinoises de cette période telles que les ventes d’Octave Frémin du Sartel (1882, cf. Abrigeon d’ P., notice du Sartel), de Marie Nanine Labrousse, veuve d’Étienne Anne Escudier (1883, AP, D48E3 71), François Philibert Marquis (1883, cf. Abrigeon d’ P., notice Marquis), etc. Alors âgé de plus soixante-dix ans, il ne s’agit vraisemblablement pas de Nicolas Joseph Malinet lui-même, mais de son neveu Henry Grimberghs qui prend la relève sous le nom de son oncle (Bloche A., 1886, n.p.). Nicolas Joseph Malinet s’éteint à la veille de ses quatre-vingt-un ans le 27 mars 1886 au sommet de sa fortune, après avoir fréquenté tous les grands de son temps, enrichi leurs collections, enchéri pour les lots les plus recherchés et ouvert la voie à un marché spécialisé d’art extrême-oriental. Son neveu, Henry Grimberghs, assure un temps la continuité de son commerce, mais déménage l’adresse professionnelle au 34, rue Taitbout (AD 76, 220 JP 2119).
Article rédigé par Pauline d'Abrigeon
Nicolas Joseph Malinet was one of the most prominent figures in the sale of Far-Eastern objects in Paris. Although his career in the world of curiosities began late, he was one of the first to specialise in trading in Asian art, and throughout his long career he played an essential role in the expertise and diffusion of these objects.
From a tailor to a dealer in paintings
Nicolas Joseph Malinet was born in Paris, on 31 March 1805. The son of Nicolas François Malinet, an artisan, and Marie Reine Crèvecœur, he started out working as a tailor. According to the auctioneer Charles Pillet, who wrote one of the rare accounts about him, Malinet already had a passion for art, and readily accepted a painting as remuneration for his work as a tailor (Pillet, C., 1887, p. II). He gradually came to know experts, dealers, and collectors, and as a result of the conversations he had in these enlightened circles, he gradually enriched his knowledge of the world of the arts and curiosity. One of these initial contacts with the art world was the expert Alexis Joseph Febvre (1810–1881), the dealer in pictures and expert François, the expert in ancient pictures François Adolphe Warneck (the father of the famous collector Édouard Warneck (1834–1924), and the dealer Jean-Jacques Meffre, who introduced him to the Comte de Morny, for whom he acted as an intermediary (Emlein, R., 2008, pp. 80–81). As attested by this network, Malinet’s initial passion was for paintings.
The repertoire of Fritz Lugt’s sales mentioned several sales between 1841 and 1842, during which Nicolas Joseph Malinet started his career as an expert in pictures in the company of the auctioneers Bierfuhrer, Benou, and Devilliers (16068, 16391, 16421, and 16613); and all the sales mainly comprised pictures.
He gradually abandoned his metier as a tailor, opting instead to focus on selling pictures; and, after several years, he managed to open a curiosity shop at 25, Quai Voltaire at the age of thirty-seven. Malinet’s shop was listed under the Bottin heading ‘curiosities’ from 1854 to 1890 (Prost, L., and Valluy, C., 1975, p. 233). This choice of address was quite deliberate as he moved right into the antique dealers’ district, on ‘the quay that one might describe as the quay of curiosities and ornaments’ (Pillet, C., 1887, p. I). As his expertise increased, he won the trust of the major collectors, for whom he acted as an intermediary. He was largely responsible for enriching the collection of pictures of Lieutenant-General Hyacinthe François Joseph, Comte Despinoy (1764–1848), which was sold after the death of the latter in 1850 (Lugt 19609). 25, Quai Voltaire was soon frequented by some of the most important collectors of art and curiosities; Charles Pillet mentioned the judge Jacquinot-Godard (see the many post-death sales between 1858 and 1859: Lugt nos. 24537, 24598, 24622, 24666, 24727, and 24776), the statesman and future President of the Third Republic Adophe Thiers (1797–1877), the Duc Hubert de Cambacérès (1798–1881), a peer of France and Grand Master of Ceremonies under Napoleon III, the Baron Thibon (died in 1875?, post-death sale: Lugt 35344), Eugène Tondu (died in 1865, post-death sale: Lugt 28424, 28445, 28476, 28513) and the abbot Dufouleur (died in 1856, post-death sale: Lugt 22786 and 25853). The decorative arts had pride of place in these extensive collections: that of Adolphe Thiers, bequeathed to the Louvre, is one of the most famous examples of this (Blanc, C., 1884). To satisfy the demands of his clients, the latter increasingly focused on acquiring every kind of objet d’art. Hence, he is believed to have supplied most of the enamel objects in the collection of the Baron de Theïs (died in 1874?), which at the time of the baron’s death comprised no less than 181 Limoges, Byzantine, and Venetian enamels (Lugt 34861); Italian faience objects of the Marquis d’Azeglio (some 122 lots sold in 1868, Lugt 30333); ivory objects from the Dufouleur Collection (more than 300 carved ivory objects dating from the fifteenth to eighteenth century were sold upon the abbot’s death in 1856, Lugt 22786); miniatures by Jacquinot-Godard (around one hundred lots, Lugt 24622), as well as the whistles that belonged to Louis Clapisson, a professor at the Conservatoire de Musique and member of the Institut Louis Clapisson (1808–1866; the catalogue of his post-death sale listed more than 150 objects, Lugt 29126). This enumeration gives an idea of the diversity of the objects sought by Malinet, as it beautifully illustrates his ability to satisfy the requests of his clients with their refined taste.
The Far-Eastern arts
In 1857, the post-death sales of the collections of Louise Antoinette Scholastique Guéheneux, Maréchale de Lannes, and Duchesse de Montebello (1782–1856; Lugt 23338, 23368, 23407, 23417, 23441, 23493, and 23507) marked a turning point in Nicolas Joseph Malinet’s career. This was one of the most important sales of the nineteenth century for the Far-Eastern arts: held over several days between February and April 1857, these sales comprised a total of almost 120 lots of Japanese porcelains, 372 Chinese porcelains (some of these lots exceeded one hundred objects), including eighty-six with gilt bronze mounts, several dozen items of furniture in Japanese lacquer, 219 lots of lacquered objects from China and Japan, forty-four Chinese and Japanese bronzes, jades, silk textiles, and so on. Entrusted with many acquisitions on behalf of his clients, he also acquired objects for himself. Edmond de Goncourt descried in his Journal ‘a small lacquered cabinet from the Montebello Sale, bought by Mallinet [sic]’ on behalf of Adolphe Thiers 2,700 francs (Goncourt, E., 17 October 1884, p. 1108). The record of this sale, unfortunately absent from the Paris Archives, does not give one an idea of the extent of Malinet’s acquisitions, but for Charles Pillet it was a fait accompli and ‘henceforth, Chinese objects became the main source of his business and, at the same time, his fortune’ (Pillet, C., 1887, p. V). Malinet now had an incontestable role to play in the sale of curiosities: ‘He succeeded in invigorating the trade in Far-Eastern objects, he educated his customers, and became the official supplier of all those who sought eggshell, turquoise blue, and marbled dishes; he was the heart and soul of all the sales of these kinds of objects’ (id.). The role played by Nicolas Joseph Malinet in the sales of Asian art as of 1860 was considerable. According to Léa Saint-Raymond, in his remarkable study of sales of Asian art in the nineteenth century, Malinet ‘acquired 10% of the lots in this segment, in large quantities, for a total of 336,114 francs, or 20% of the global product on the market’ (Saint-Raymond, L., 2021, p. 247).
At one point, Malinet sold the objects from his stock—or perhaps his collection, it is difficult to be sure—in a public sale held on 28 November 1863 by the auctioneer Charles Pillet (Lugt 27560). The sale comprised porcelains, lacquered objects, jades, and other objects from China and Japan. The sale was only moderately successful: the total sale price of only 10,660 francs was the equivalent of around 83 francs per lot, and few objects sold for more than several hundred francs; and many were bought by Malinet himself at the sale, who no doubt considered that the sale prices were too low (AP (Paris archives), D48E3 54). Therefore, it is difficult to interpret the role of this sale in the dealer’s career—was it a way of selling off some of the less interesting objects in his stock? In any case, it is the only public auction of Far-Eastern art attributed to him, and the rather inconclusive experience led him to focus on his shop and direct contact with the collectors.
Certain archives highlight his role as an intermediary. Hence, in Salomon de Rothschild’s book of sales held between 1862 and 1864, there were numerous mentions of the name Malinet, to whom Salomon paid the sum of 58,108.45 francs in just two years for his many acquisitions (Abrigeon, d’ P., 2019, n. 11). Charles Pillet also pointed out that ‘the Duc de Morny [Charles Auguste Louis Joseph Demorny, called Duc de Morny 1811–1865] placed his entire trust in him, and sent a princely clientele his way’ (Pillet, C., 1887, p. V).
Incidentally, it was very probably the Duc de Morny who recommended him to the Empress Eugénie in person in order to carry out an expertise of her Musée Chinois in Fontainebleau in 1863. It was indeed Malinet who was mandated to assess the value of the various ‘collections’ in the museum, that is to say the objects donated by the Embassy of Siam in June 1861, the spoils of war—almost 500 articles—brought back after the pillage of the Summer Palace (Yuanmingyuan [圓明園]) by the Franco-British troops in China in 1860 (ACF, 1C160/1 and 2). These were complemented by works the Empress Eugénie had acquired from Malinet to enrich her Musée Chinois (Droguet, V., 2018, p. 144–145), such as silk embroidered tapestries (kesi), carved wooden panels, which blended into the decor, and an ensemble of bronze vases (Granger, 2005, p. 143). And the Musée also housed objects acquired at the post-death sales of the Duc de Morny in 1865, sales for which Malinet was also assigned as an expert (Lugt, 28746). The total value attained the imposing sum of 1,808,129.50 francs, with monumental cloisonné enamels being some of the most expensive items (Thomas, G. M., 2018, p. 154).
The Musée Chinois in Fontainebleau was not the only link Malinet had with the sales of the objects from the Summer Palace. As demonstrated by Léa Saint-Raymond, he was also the main purchaser at the Yuanmingyuan sales that were held in Paris in 1860–1870 (Saint-Raymond, L., 2021, pp. 232–233; Howald, C. and Saint Raymond, L., 2018, p. 15).
Nicolas Joseph Malinet and his clients
Amongst his most loyal clients, Charles Pillet mentioned the banker and former Consul General of Persia in Paris, Hermann Oppenheim (circa 1821–1876), and ‘Mr Dutuit’. The very rich Oppenheim Collection featured in the sale of a heritage held over several days between 23 and 28 April 1877. According to Charles Pillet, Malinet acquired for him Ernest Meissonnier’s Portrait du Sergent, the prime lot in this sale attributed to Lurville, for the colossal sum of 100,000 francs (AP, (Paris archives) D48E3 67). Edmond de Goncourt also bought several ‘bronze and lacquered objects (…) from Mallinet [sic]’ (Emery, E., 2020, p. 36, n. 88, see also p. 58). The notebooks of the collector of Chinese porcelain, Ernest Grandidier (1833–1912), are filled with mentions of acquisitions from Malinet, even though he was not his main supplier (AN (French national archives), 20144787/13; Chopard, 2020, p. 7, n. 30),
The archives of the Dutuit brothers provide the best evidence of his role as a dealer and agent.His main contact seems to have been Eugène Dutuit (1807–1886), who compiled a huge collection of art—comprising more than 18,000 objects, including a section devoted to Asian art—with his brother Auguste (1812–1902) and his sister Héloïse (1810–1874) (see the article about Dutuit, De Los Llanos, J.). Their collaboration began in 1861, as attested by a receipt for 1,400 francs dated 2 July, and the last from 1888, that is to say two years after Nicolas Joseph’s death, is a receipt for 1,000 francs signed by the nephews and heir of the latter, Henry Grimberghs (ADSM, 220 JP 2119). The correspondence of the Dutuits, held in the Seine-Maritime’s departmental archives, provides a rare insight into the relations between a dealer and his clients in the nineteenth century. Not only was Malinet commissioned to make purchases at auctions, sometimes even going to London to do so, but he also stored and looked after some of the Dutuits’ objects and packaged them for exhibitions (ADSM, 220 JP 2068). It was not unusual for the Dutuit brothers—in particular Auguste, who kept abreast of the acquisitions from Rome—to express to one another their dissatisfaction over Malinet’s purchases on their behalf at auctions: in a letter to his brother Eugène, Auguste Dutuit wrote: ‘it is a pity [therefore] that Mr Mallinet [sic] thought it better to buy a Persian object at the Larderel Sale, rather than a Hispano-Arabian one. I do believe that there were some very fine ones indeed’; later on, Auguste complained that ‘Mr Mallinet [sic] bought a robe that cost the earth and which is worth nothing, as it is a contemporary piece’ (ADSM, 220 JP 2068, transcription by José de Los Lanos). Their communications show that the commissions given to Malinet were not related to a specific type of object, but rather all kinds of works, from the high-relief works of Luca della Robbia to Louis XIV-style candelabras (ADSM, 220 JP 2068).
The list of Malinet’s numerous clients would be too long to enumerate. An obituary published in Le Gaulois on 1 April 1836 mentioned the Comte de Mniszeck, the Duc de Perigny, and Khalil-Bey LL (Bloche, A., 1886, not specified). Léa Ponchel has in fact shown that Philippe Burty had acquired miniatures from Malinet (Ponchel L., 2016, Vol. II, p.) .
Private life
On 20 July 1830, Nicolas Joseph Malinet married Marie Antoinette Schlotterer (1811–1881) (AP (Paris archives), 5Mil 2060 2945-2947). The couple had a daughter called Marie Élisa Camille, who died prematurely at the age of nine in 1851 (AN (French national archives), MC/AND/XXVI/1427). The portrait of Camille, a girl with a doll-like face, with two pigtails pinned behind her ears, is represented in a medallion on the family sepulchre in the cemetery of Montmartre (33rd division). This is the only known family portrait. During the Commune, Malinet and his wife sought refuge in Brussels, leaving the shop under the surveillance of Henry Grimberghs (Vogt, G., 2018, p. 105). The shop managed to survive undamaged (ADSM, 220 JP 2068). Shortly after his wife’s death in 1881, Nicolas Joseph Malinet adopted Louise Molas-Page (born on 26 October 1851 in Gaillard, AN (French national archives), MC/AND/XXVI/1386), who married his nephew and collaborator Henry Grimberghs (AP (Paris archives), V4E 1954). The couple lived at the same address as Malinet, at 43, Rue de la Chaussée-d’Antin. Louise was the natural daughter of Marie Molas, called Page, a single woman who lived at 40 Rue de Verneuil, and an unknown father. Her mother only acknowledged her later, on 15 February 1860. As indicated by Nicolas Joseph Malinet in his will, he and his wife saw Louise as their own daughter because they had brought her up since the age of five (AN (French national archives), MC/AND/XXVI/1427). Nicolas Joseph made her his universal legatee and bequeathed half of his inheritance to his nephew Henry. It appears that the cohabitation with his nephew was not always easy; in a letter sent to his notary dated 6 September 1882, he wrote about him as follows ‘My nephew has made life difficult for so long that I take every possible precaution to ensure those I love receive the inheritance I am leaving them’ (AN (French national archives), MC/AND/XXVI/1427).
The name Malinet was often present in Parisian auctions until the 1880s. It featured in all the major sales of Chinese porcelains from this period, such as the sales of Octave Frémin du Sartel (1882, see article about Sartel, by Abrigeon, d’ P.), Marie Nanine Labrousse, the widow of Étienne Anne Escudier (1883, AP (Paris archives), D48E3 71), François Philibert Marquis (1883, see the article about Marquis, by Abrigeon, d’ P.), and so on. As he was over the age of seventy at the time, it was probably not Nicolas Joseph Malinet himself, but rather his nephew Henry Grimberghs who continued the business using his uncle’s name (Bloche, A., 1886, not specified). Nicolas Joseph Malinet passed away at the age of eighty-one on 27 mars 1886 at the height of his fortune, after having frequented the most famous people of his era, enriched their collections, bid for the most sought-afterlots, and opened the way to a market that specialised in Far-Eastern art. His nephew, Henry Grimberghs, continued the business for a while, but moved the professional premises to 34, Rue Taitbout (ADSM, 220 JP 2119).
Article by Pauline d'Abrigeon (Translated by Jonathan & David Michaelson)
Acheteur
Une lettre de la correspondance des frère Dutuit révèle que Malinet pouvait se rendre à Londres pour y effectuer des achats lors de vente publiques importante. (Source : Notice Agorha "Joseph Malinet" rédigée par Pauline d’Abrigeon)
médaille
[Objets collectionnés] Pour les [Objets commercialisés ] Voir Notice Agorha Boutique Malinet
Monnaie
[Objets collectionnés] Pour les [Objets commercialisés ] Voir Notice Agorha Boutique Malinet
plaquette de bronze
[Objets collectionnés] Pour les [Objets commercialisés ] Voir Notice Agorha Boutique Malinet
Nicolas Joseph Malinet se marie le 20 juillet 1830 à Marie Antoinette Schlotterer (1811-1881) ( Source : Notice Agorha "Joseph Malinet" rédigée par Pauline d'Abrigeon)
Le commissaire-priseur Charles Pillet est auteur d'un des rares témoignages dont on dispose au sujet de Joseph et Marie Antoinette Malinet. Le 28 novembre 1863, Malinet réalise la seule vente publique de son stock sous le marteau de Charles Pillet. (Source : Notice Agorha "Joseph Malinet" rédigée par Pauline d'Abrigeon)
L’expert Alexis Joseph Febvre (1810-1881) fait partie des premiers contacts de Joseph Malinet avec le monde de l’art. (Source : Notice Agorha "Joseph Malinet" rédigée par Pauline d'Abrigeon)