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Thiers, Adolphe

Statut
Publiée
Contributeur
INHA 2001
Dernière modification
21/03/2024 10:05 (il y a 9 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Thiers
Prénom : 
Adolphe
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Thiers
Prénom : 
Marie-Louis-Joseph-Adolphe
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
15 avril 1797
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
3 septembre 1877
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1833 / 1851
Adresse : 

5 rue Neuve Saint-Georges (actuellement 27 place Saint-Georges)

Code postal : 
75009
Ville : 
Commentaire Adresses : 

5 rue Neuve Saint-Georges

Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1851 / 1853
Commentaire Adresses : 

Exil hors de France

Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1853 / 1871
Adresse : 

5 rue Neuve Saint-Georges (actuellement 27 place Saint Georges)

Code postal : 
75009
Ville : 
Commentaire Adresses : 

5 rue Neuve Saint-Georges

Professions / activités
Type de profession / activité : 
Institution : 

journal Le Constitutionnel

Date d'activité : 
1821 / 1830
Type de profession / activité : 
Institution : 

journal Le National

Date d'activité : 
1830
Biographie
Commentaire biographique : 

Marie-Joseph-Louis-Adolphe Thiers est né à Marseille le 15 avril 1797. Il est issu d’un milieu bourgeois, mais d’un père, Pierre-Marie-Louis Thiers à la vie particulièrement dissolue, habitué aux affaires louches et à la banqueroute. Doté de qualités évidentes, remarquées par ses professeurs au lycée, Adolphe ira étudier le droit à Aix-en-Provence. Il y réussit brillamment et devient avocat en 1818. En 1821 il vient s’installer à Paris dépourvu de tout revenu et sans patrimoine. Doué pour l’écriture, il est invité à écrire dans le journal Le Constitutionnel et d’autres journaux. Il fonde en 1830 Le National. Il se fait une réputation en écrivant sur de multiples sujets, principalement politiques. Il s’intéresse aussi à l’art, écrit sur les Salons et est l’un des premiers en 1822 à soutenir le jeune Eugène Delacroix (1797-1863). Il se lie d’amitié avec la famille Dosne en 1827, qui deviendra sa famille d’adoption. Le maître de famille Alexis Dosne (1781-1849) est agent de change. Il va vendre à Thiers un immeuble à crédit. Cela lui offre un revenu permettant d’être éligible dans le système électoral censitaire de l’époque. En remerciement, Thiers le fait nommer receveur général à Brest puis Lille. Alexis Dosne réside donc peu à Paris et Thiers se trouve seul avec Mme Dosne mère (1794-1869) et ses deux filles Élise (1818-1880) et Félicie (1823-1906). Il épousera Élise en 1833.

À partir de 1833, il résidera dans l’hôtel familial place Saint-Georges. La presse satirique lui prêtera une aventure avec sa belle-mère et sa belle-sœur (Valance G., 2007, p. 151-155). Cette même presse ne ménagera jamais Thiers et le moquera durant sa très longue carrière politique notamment par la caricature (p. ex. « Un parricide », planche no 106 de la série Actualités, Honoré Daumier, 16 avril 1850, BNF, département des Estampes et Photographie, inv. Rés. Dc-180b (40)-Fol.). Il est moqué pour sa petite taille, son physique ingrat et ses mauvaises manières.

Sur le fond il est surtout brocardé pour son arrivisme, sa propension à changer de camp. On lui prête diverses pratiques de corruption. Il est détesté par la gauche pour sa défense de l’ordre bourgeois et ses décisions politiques perçues comme hostiles au peuple (soutien au suffrage censitaire), et particulièrement la répression de la révolte des canuts à Lyon en 1834 ou de la Commune lors de la guerre de 1870 (Valance G., 2007).

Thiers va en effet entamer très vite une carrière politique après s’être fait un nom en tant qu’historien avec la publication des premiers volumes de son Histoire de la Révolution française en 1823-1824. C’est un immense succès d’édition, dix tomes paraîtront, le dernier en 1827. Cela lui vaudra d’être élu à l’Académie française en 1833. Il rédigera ensuite de 1845 à 1862 vingt tomes d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, qui connaîtra elle aussi un très grand succès en librairie et des rééditions nombreuses. Il est élu député des Bouches-du-Rhône en 1830, réélu jusqu’en 1848 (Guiral P., 1986, p. 585-592). Pour cette période, sa sensibilité politique peut être qualifiée de bourgeoise orléaniste. Il sera successivement Sous-secrétaire d’État aux Finances du 2 novembre 1830 au 13 mars 1831, ministre de l’Intérieur (11 octobre 1832) et ministre de l’Agriculture et du Commerce (décembre 1832-avril 1834), ministre de l’Intérieur en avril 1834, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères en 1836 (22 février-6 septembre) et en 1840 (1er mars) (Guiral P., 1986, p. 585-592). Il quitte le gouvernement en 1840 et entre ensuite dans l’opposition. Il sera nommé président du conseil par Louis Philippe pour à peine une journée le 24 février 1848 alors que la révolution éclate. Face à son incapacité à faire revenir l’ordre il sera démis par le roi qui abdiquera peu après.

Suite au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1851, Thiers sera contraint à l’exil d’abord en Allemagne puis en Belgique, en Angleterre, en Allemagne à nouveau, en Suisse et en Italie pendant au total huit mois (Valance G., 2007 p. 249-263). Opposé au Second Empire, il vivra retiré de la politique jusqu’en 1862 et la publication du dernier tome de son Histoire du Consulat et de l’Empire (Valance G., p. 269-270). Il se fera élire député de Paris en 1863.

La guerre de 1870 est l’occasion pour Thiers de revenir aux affaires, après la défaite de Sedan et la chute de l’Empire, catastrophes qu’il avait annoncées et tenté de prévenir. Il est nommé « chef du pouvoir exécutif de la République française » après une victoire électorale (Valance G., 2007, p. 316). La population, las de la guerre voit en lui l’homme capable de faire la paix. Celle-ci est obtenue au prix de l’écrasement de la Commune qui restera la tache la plus sombre dans sa carrière politique. Pendant cette période l’hôtel particulier de la place Saint-Georges sera détruit par les communards (Valance G., 2007, p. 340). L’hôtel actuel sera reconstruit grâce à une subvention de l’État (Valance G., 2007, p. 358). Thiers devenu Président de la République s’emploiera ensuite à réunir l’indemnité de guerre de 5,5 milliards de francs négociée avec les Allemands en échange de leur retrait des régions qu’ils occupent. Il y parviendra en moins de deux ans par des emprunts d’État ce qui lui vaudra le qualificatif de « libérateur du territoire ». Écarté du pouvoir en 1873, il décède en 1877. Ses funérailles réunissent de millions de personnes (Valance G., 2007, fig. 38).

Article rédigé par Jean-Baptiste Clais

Commentaire biographique : 

Marie-Joseph-Louis-Adolphe Thiers was born in Marseilles on April 15, 1797. He came from a bourgeois background, but his father, Pierre-Marie-Louis Thiers, had a particularly dissolute life, accustomed to shady business deals and to bankruptcy. Identified as gifted by his high school teachers, Adolphe went on to study law in Aix-en-Provence. He succeeded brilliantly in his studies and became a lawyer in 1818. In 1821 he moved to Paris with no income and no assets, yet as a gifted writer he found work at Le Constitutionnel and other newspapers. In 1830, he founded Le National and made a name for himself by writing on multiple subjects, mainly political ones. He was also interested in art, wrote about the Salons and was one of the first in 1822 to support the young Eugène Delacroix (1797-1863). He became friends with the Dosne family in 1827, who would become his adoptive family. The head of the family, Alexis Dosne (1781-1849), was a stockbroker. He was going to sell a building on credit to Thiers. This provided him with an income allowing him to be eligible in the property-based electoral system of the time. In gratitude, Thiers had him appointed receveur général in Brest then in Lille. Alexis Dosne therefore did not reside much in Paris and Thiers found himself alone with Mme Dosne mother (1794-1869) and her two daughters Élise (1818-1880) and Félicie (1823-1906). He would marry Élise in 1833.

From 1833, he resided in the family mansion on Place Saint-Georges. The satirical press suggested that he had a liaison with his mother-in-law and his sister-in-law (Valance G., 2007, p. 151-155). This same press never spared Thiers and mocked him during his very long political career, notably through caricatures (e.g. “Un parricide”, plate no. 106 of the Actualités series, Honoré Daumier, April 16, 1850, BNF, département des Estampes et Photographie, inv. Res. Dc-180b (40)-Fol.). He is mocked for his small size, his unattractive physique and his bad manners.

In essence, he wass mainly ridiculed for his ambition and his propensity to change sides. He was credited with various corrupt practices. He was hated by the left wing for his defense of the bourgeois order and his political decisions were perceived as hostile to the people (support for the suffrage censitaire), and particularly the repression of the revolt of the Canuts in Lyon in 1834 or of the Commune during the War of 1870 (Valance G., 2007).

Thiers would quickly begin a political career after having made a name for himself as a historian with the publication of the first volumes of his Histoire de la Révolution française in 1823-1824. It was a huge success, ten volumes would be launched with the last in 1827. This would earn him his election to the Académie Française in 1833. He would then write from 1845 to 1862 twenty volumes of a Histoire du Consulat et de l’Empire, which also enjoyed great success in bookstores and numerous reissues. He was elected deputy of Bouches-du-Rhône in 1830, re-elected until 1848 (Guiral P., 1986, p. 585-592). For this period, his political sensitivity can be described as Orléanist bourgeois. He was successively Sous-secrétaire d’État aux Finances from November 2, 1830 to March 13, 1831, Ministre de l’Intérieur (October 11, 1832) and Ministre de l’Agriculture et du Commerce (December 1832-April 1834), Ministre de l’Intérieur in April 1834, Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères in 1836 (February 22-September 6) and in 1840 (March 1) (Guiral P., 1986, p. 585-592). He left the government in 1840 and then joined the opposition. He was appointed Président du Conseil by Louis Philippe for barely a day on February 24, 1848 when the revolution broke out. Faced with his inability to restore order, he was dismissed by the King, who abdicated shortly after.

Following Louis-Napoleon Bonaparte's coup in December 1851, Thiers was forced into exile first in Germany then in Belgium, England, Germany again, Switzerland and Italy for a total of eight months ( Valance G., 2007 pp. 249-263). Opposed to the Second Empire, he lived in retirement from politics until 1862 and the publication of the last volume of his Histoire du Consulat et de l’Empire (Valance G., p. 269-270). He would be elected deputy of Paris in 1863.

The war of 1870 was an opportunity for Thiers to return to business, after the defeat of Sedan and the fall of the Empire, catastrophes which he had identified and tried to prevent. He was appointed “chef du pouvoir exécutif de la République française” after an electoral victory (Valance G., 2007, p. 316). The population, weary of war, saw in him the man capable of making peace. This was obtained at the cost of the crushing of the Commune which will remain the darkest stain in his political career. During this period, the mansion on Place Saint-Georges was destroyed by the Communards (Valance G., 2007, p. 340). The current mansion was rebuilt thanks to a state subsidy (Valance G., 2007, p. 358). Thiers, who had become Président de la République, then worked to collect the war indemnity of 5.5 billion francs negotiated with the Germans in exchange for their withdrawal from the regions they occupied. He would achieve this in less than two years by state loans which earned him the title of "liberator of the territory". Removed from power in 1873, he died in 1877. His funeral brought together millions of people (Valance G., 2007, fig. 38).

Article by Jean-Baptiste Clais (translated by Benjamin West)

Thèmes d'étude
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[Objets collectionnés] Porcelaines, jades & pierres dures, stéatite, cloisonnés, ivoires, bois sculpté, bois incrusté, rouleaux peints, albums peints, album imprimé, bronzes.

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Un cloisonné

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Un cloisonné, plusieurs petites sculptures en pierres dures

Liens entre personnes
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Adolphe Thiers fréquente le magasin de E. Desoye. (Source: Notice Agorha "Émile et Louise Desoye" rédigée par Elizabeth Emery et Mathilde Huet).

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Adolphe Thiers fréquente la boutique de Joseph Malinet. Edmond de Goncourt se remémore dans son Journal : « un petit cabinet en laque de la vente Montebello, acheté par Mallinet [sic] » pour le compte d’Adolphe Thiers 2700 francs. ( Source : Notice Agorha "Joseph Malinet" rédigée par Pauline d'Abrigeon )

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Dès 1822, Adolphe Thiers est l'un des premiers à soutenir Eugène Delacroix, à qui il attribuera par la suite plusieurs commandes une fois devenu ministre. (Source : notice « Adolphe Thiers » rédigée par Jean-Baptiste Clais)

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
12125381
Date de consultation : 
11/01/2011
Commentaire Sources en ligne : 

Notice catalogue BNF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12125381w/PUBLIC

Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne

Taylor, pp. 170


Champs Répertoire des historiens d’art déplacés suite à mise en ligne de février 2011


Sujet d'études précis : Salon ; Delacroix ; peinture romantique

Rédacteur
Jean-Baptiste Clais