Dutuit, Auguste
79 quai du Havre
Ancien 21A quai du Havre.
60 Via del Babuino
Fils de Pierre-Etienne Dutuit, filateur, négociant et importateur de coton à la tête d’une fortune colossale. Après la mort de la mère, la famille s’installe à Rouen en 1817. Les deux frères, du vivant de leur père ont déjà à disposition une fortune leur permettant de s’adonner à leur passion pour le collectionnisme. A sa mort, ils héritent de plus de 3 millions de francs en actions à la banque de France, de terres, de fermes normandes et de plusieurs maisons à Rouen, Marseille et Paris.
Leur collection, léguée à la ville de Paris en 1902 constitue la majorité des pièces exposées actuellement au musée du Petit Palais. Des deux frères, c’est Auguste qui manifeste le plus grand intérêt pour les antiques, étrusques et italiques. Il se rend pour la première fois en Italie en 1836. Ce voyage est pour lui une véritable révélation et la naissance d’une vocation pour ce pays. Après une expatriation à Rome, il voyage en Angleterre, aux Etats Unis et à Paris où il se consacre à la peinture. L’année 1851 marque son retour définitif en Italie. Il séjourne à Florence avant de s’installer à Rome via del Babuino où il réside jusqu’à sa mort survenue en 1902. Son établissement dans la péninsule marque le départ du collectionnisme d’antiques. Presque chaque année, il voyage depuis Rome vers Naples, Florence, Venise et Gênes où il prospecte et se rend à la fois aux ventes aux enchères mais également dans les cabinets d’antiquaires. A Rome, il côtoie Francesco Marinetti, à Naples Alessandro Castellani, Raffaele Barone et Jules Sambon. Il reçoit également les conseils d’experts français tels que François Lenormant, Wilhelm Froehner et Adrien Longpérier. Auguste se rend quelques fois directement sur les chantiers de fouilles mais y appréhende les faux.
Après la mort de son frère Eugène, il continue ses déplacements entre la France et l’Italie et poursuit l’enrichissement de la collection. Cette dernière, constituée entre 1830 et 1900, est destinée surtout aux savants, artistes et amateurs. Les deux frères tiennent une importante correspondance qui permet de suivre et comprendre leur démarche d’acquisition. Les antiques proviennent à la fois de fouilles italiennes, d’achats auprès de marchands italiens ou français et d’achats aux ventes aux enchères.
Ils assistent notamment aux ventes Pourtalès (1865), Castellani (1866, 1884), Janzé (1866), Napoléon (1868), Gréau (1885), Piot (1890), Tyszkiewicz (1898) et Hoffmann (1899). Ils sont en contact permanent avec des experts, des marchands et des connaisseurs français et étrangers. Répartis entre la France (Eugène) et l’Italie (Auguste), ils jouissent d’une mobilité géographique leur permettant d’acquérir facilement les objets.
A la mort d'Eugène, Auguste lègue à la ville de Paris toutes ses collections artistiques, deux immeubles situés rue Cadet et boulevard des Filles-du-Calvaires ainsi que cinq cent quarante-deux actions de la Banque de France. Il s’agit de plus de 20 000 œuvres réunissant mobilier, peintures, gravures, dessins, livres, manuscrits, médailles et environ 800 antiques. Parmi les antiques se trouvent environ 150 céramiques, 170 bronzes et de nombreuses monnaies.
Cependant dans le testament, il stipule dans une clause que « le legs comportera toutes les collections, antiques, tableaux, médailles, estampes, manuscrits et livres ainsi que diverses dotations pour leur entretient et devra être installé dans un local, central pour pouvoir être fréquenté par le travailleur, qui sera apte à loger toute cette collection qui prendra nom Dutuit et dont l’accès pour le public sera toujours gratuit ».
Eugène et Héloïse Dutuit sont frère et soeur.
Auguste et Héloïse Dutuit sont frère et soeur.
Malinet effectuait pour les Dutuit, des achats sur commandes dans des ventes aux enchères, se rendant parfois jusqu’à Londres dans ce seul but, mais il entreposait aussi certains objets des Dutuit et en assurait la surveillance et l’emballage en vue d’une exposition. Son principal interlocuteur semble être Eugène Dutuit (1807-1886) qui rassemble une immense collection d’art – plus de dix-huit-mille pièces dont une partie d’art asiatique – avec son frère Auguste (1812-1902) et sa sœur Héloïse (1810-1874). (Source : Notice Agorha « Joseph Malinet » rédigée par Pauline d'Abrigeon).
Notice catalogue BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb122554573