Chastellain, Jean

Peintre verrier installé rue de la Verrerie, Jean Chastellain est documenté pour la première fois en 1528, d’une part dans les comptes royaux, aux côtés de Jean de La Hamée (Laborde, 1877, p.131) et d’autre part par une quittance relative à des travaux effectués pour Anne de Montmorency au château de Chantilly (Macon, 1899, cité par Leproux, 1993 a, p. 90). Guy-Michel-Leproux a pu démontrer que son œuvre de jeunesse correspond aux verrières un temps regroupées sous le nom de convention de Maitre de Montmorency et dont les cartons lui étaient fournis par Gauthier de Campes (Leproux, 1993 b et 1995 b. ), notamment la Vie de la Vierge dans la chapelle d’axe de Saint Gervais (1517), les vitraux consacrés à la Passion, à Saint Pierre et à Saint Christophe de l’église de Ferrières- en-Gâtinais (vers 1518-1520), et six verrières de la collégiale de Montmorency (vers 1524-1525). Il travailla ensuite pour le roi à Villers-Cotterêts et à Fontainebleau (œuvres perdues), et exécuta d’importantes verrières à Paris sur des modèles désormais fournis par Noël Bellemare : cette part de son œuvre a été reconstruite sur la base du marché qu’il passa en 1532, comme peintre-verrier, avec Antoine Le Viste pour la rose sud de Saint -Germain l’Auxerrois, qui précise le nom du peintre qui lui fournit les dessins et cartons, Noël Bellemare (Arch. Nat. MC/ET/ CCXXII/ 18, 18. IX. 1532 (Bapst, Bnf, Département des Manuscrits, naf. 23 301, f° 8), puis de l’Incrédulité de Saint Thomas de cette même église, dont le marché passé en 1533 par Antoine Bohier fournit encore son nom, mais cette fois sans préciser celui du cartonnier (Jean Lafont, 1970). Ces verrières conservées et documentées ont permis de lui rendre celles d’une chapelle de l’ancien prieuré du Temple (Leproux, 1995), de plusieurs chapelles du chœur de Saint- Gervais (Leproux, 1993) et même le Christ et la Cananéenne de Bayonne (1531 ; Lafont, 1970), et enfin, plus tardifs, plusieurs vitraux de Saint- Merry (1538-1540) et de Saint-Etienne- du- Mont (1540-1542 ; Arch. Nat., MC/ET/XLIX/66 et MC/ET/XI/2 (Grodecki, 1985, I, n°209 et 213). Après avoir travaillé sur les cartons de Gauthier de Campes, Chastellain travailla essentiellement sur ceux de Noël Bellemare et de Jean Cousin (château de Fleurigny (Yonne, 1532), parfois même vraisemblablement associés (Melun, Saint-Aspais). Jean Chastellain mourut entre septembre 1541(Archives Nationales, MC/ET/XI/3, 4 septembre 1541, Grodecki, histoire de l’art du XVIe siècle, 1985, n°217) et janvier 1542 (Archives Nationales, minutes de Catherin Fardeau, MC/ET/XXXIII/26, fol. 64. En marge, deux reçus d'Anne Hémon, veuve de Jean Chastellain, à la confrérie Sainte-Claude de Saint-Etienne du mont, en date du 20 janvier et du 18 mars 1542. Voir Coyecque, 1905, N°2254). Il avait épousé Anne Hémon (Arch. Nat., minutes de Catherin Fardeau, MC/ET/XXXIII/26, fol.394), dont il eut un fils, Jacques (1536- 1571/1579 ; Arch. Nat., MC/ET/III/154. Testament de Laurent marchant, 13 février 1579 (Grodecki, 1985, I, n°317), lui-même peintre verrier. Sa veuve dut achever une des verrières de Saint-Etienne-du-Mont et se remaria avec Laurent Marchant , maitre verrier qui reprit probablement son atelier (Arch. Nat., minutes d’Etienne Bruslé, MC/ET/VI/26, 14 juillet 1558. Il y est aussi question d’une Perette Chastellain mariée à Jacques Marchant, maitre vitrier. Voir aussi Roy, 1911, p.286, n°XV).

p. 427-428: Biographie par Hortense de Reviers ( reprise ci-dessus)
p. 40 et notices n°46, 51, 58, 59 ( C. Scailliérez)

p.204-214.

biographie complète p. 172-173
actif sur les cartons de Gauthier de Campes, p. 39-85
actif sur les cartons de Bellemare, p. 111-139
actif sur les cartons de Cousin, p. 143-148