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Sichel, Philippe

Statut
Publiée
Contributeur
egorand
Dernière modification
09/04/2024 09:58 (il y a 11 jours)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Sichel
Prénom : 
Philippe
Nationalité : 
Nom : 
Sichel
Prénom : 
David Philippe
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
12 janvier 1841
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
21 mars 1899
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1886 - 1896
Adresse : 

11, rue Pigalle

Code postal : 
75009
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1897 - 1898
Adresse : 

23, rue Blanche

Code postal : 
75009
Ville : 
Type d'adresse : 
Adresse : 

77, rue Berthier

Code postal : 
75017
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1877 - 1899
Biographie
Commentaire biographique : 

Sylvestre Auguste Sichel (29 mars 1838-13 mai 1886), David Philippe Sichel (1841-1899) et Paul Otto Sichel (28 janvier 1846-1891) sont trois marchands d’art parisiens actifs durant la seconde moitié du XIXe siècle. Fils d’Emmanuel Sichel et de Louise Faedel, ils sont tous les trois nés à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne.

Auguste Sichel, l’aîné, arrive à Paris en 1859 (AN, B/11/1223/B). Il est le premier à voir son nom apparaître dans l’Annuaire-Almanach du Commerce Didot Bottin en 1877. Il est établi 11 rue de Pigalle et vend des « objets de Chine » (p. 1893). L’annuaire de l’année suivante renseigne son commerce de manière plus détaillée : il y est inscrit dans la section « curiosités » où il est précisé qu’il est spécialisé dans l’« importation d’objets artistiques de la Chine et du Japon », les « antiquités » et les « curiosités » (1878, p. 929). Auguste continue d’y être mentionné les années suivantes. Il déménage 37 rue de Clichy en 1884 (Annuaire-Almanach, 1884, p. 1031). Ses frères apparaissent dans l’annuaire en 1886 : Philippe (arrivé en France en 1856, AN, B/11/1561/A) et Otto sont associés et proposent des « objets de Chine » 11 rue Pigalle. Cette adresse, lieu de commerce des trois frères, a aussi été celle de leur résidence et celle de leurs parents. Seul le nom de Philippe Sichel y apparaît à partir de 1894 (Annuaire-Almanach, 1894, p. 2763). Il est ensuite installé 23 rue Blanche de 1897 (Annuaire-Almanach, 1897, p. 2542) à 1899. Une partie de l’activité des trois frères aurait également pris place à Londres (Put M., 2000, p. 33). Affichant un commerce résolument tourné vers les arts asiatiques, les Sichel ont aussi proposé à la vente des objets occidentaux, notamment des XVIIe et XVIIIe siècles français.

La nature des liens professionnels entre les trois frères est mal connue : ils ont pu travailler tous les trois sous l’enseigne d’Auguste Sichel, au moins pendant un temps, ou de manière plus indépendante. Paul Eudel (1837-1911) raconte que c’est bien Auguste qui a, le premier, entrepris de vendre des objets d’art à partir de 1865, après avoir un temps travaillé chez un orfèvre puis avoir voyagé en Espagne, en Égypte et en Turquie (P. Eudel, 1887, p. 184). L’aîné aurait ensuite « appelé auprès de lui » ses deux frères et son père pour travailler ensemble rue de Pigalle, avant de s’en détacher pour s’installer rue de Clichy (P. Eudel, 1887, p. 184).

Philippe Sichel exerce déjà depuis plusieurs années lorsqu’il entreprend un voyage au Japon en 1874 sur les conseils d’Henri Cernuschi (1821-1896) (Sichel P., 1883, p. 1). Peut-être accompagné de son associé dont on ne connait que le nom, Réal (Put M., 2000, p. 35), il rejoint sur place un de ses frères, jamais nommé dans son récit de voyage publié en 1883, mais qui ne peut vraisemblablement pas être Auguste (Put M., 2000 p. 35 ; Moscatiello M., 2011, p. 149). Max Put relevait à quel point ce livre est singulier : dépassant le simple récit de voyage d’un pays encore mal connu dont la civilisation nourrit l’imagination, Philippe Sichel livre une chronique d’achats effrénés, offrant un des rares témoignages directs de l’activité d’un marchand d’art asiatique de l’époque (Put M., 2000, p. 19). Revenant avec plus d’un millier d’objets achetés au Japon, la facilité avec laquelle il écoule son stock témoigne de l’engouement que connaissent les objets pendant la période, mais aussi de son assise commerciale dans le milieu parisien de la curiosité. Outre le Japon, les Sichel auraient aussi pu s’approvisionner directement à Pékin, comme le laisse entendre le témoignage d’un journaliste évoquant un des derniers arrivages de l’enseigne en 1875 (« Notes and News », 1875, p. 22-23).

Très actifs en salle de vente (L. Saint-Raymond, 2021, p. 445-446), les Sichel commercent aussi auprès de nombreux clients, parmi lesquels des collectionneurs de renom comme Charles Ephrussi (1849-1905), Ernest Grandidier (1833-1912), George Salting (1835-1909) (Eudel P., 1885, p. 93-94) et Edmond de Goncourt (1822-1896). Philippe et Auguste apparaissent souvent dans le Journal de ce dernier. L’aîné semble avoir été le plus proche de Goncourt, qui continue de correspondre avec sa famille après la mort précoce du marchand en 1886. L’un des Sichel, peut-être Philippe ou Auguste, reçoit régulièrement le collectionneur de porcelaines chinoises Octave du Sartel (1823-1894) qui vient examiner dans sa boutique les derniers arrivages (Du Sartel O., 1881, p. 145). Ce dernier précise d’ailleurs que l’un des fournisseurs des Sichel est « Ma-Tiem-Pao » (Du Sartel O., 1881, p. 147-148), un antiquaire de Shanghai que l’on peut rapprocher du marchand « Tien-Paô » mentionné à plusieurs reprises par Edmond de Goncourt dans son Journal. Attachés à la première génération des japonisants, le commerce des Sichel semble prendre fin avec la mort de Philippe en 1899.

Article rédigé par Lucie Chopard

Commentaire biographique : 

Sylvestre Auguste Sichel (March 29, 1838-May 13, 1886), David Philippe Sichel (1841-1899), and Paul Otto Sichel (January 28, 1846-1891) were three Parisian art dealers active during the second half of the 19th century. Sons of Emmanuel Sichel and Louise Faedel, they were all born in Frankfurt am Main, Germany.

Auguste Sichel, the eldest, arrived in Paris in 1859 (AN, B/11/1223/B). He was the first to see his name appear in the Annuaire-Almanach du Commerce Didot Bottin in 1877. He was established at 11 rue de Pigalle and sold "objects from China" (p. 1893). The following year's directory gives more detailed information about his trade: he is listed in the "curiosities" section where it is stated that he specialises in the "import of artistic objects from China and Japan", “Antiquities", and "Curiosities" (1878, p. 929). Auguste continues to be mentioned there in the following years. He moved to 37 rue de Clichy in 1884 (Annuaire-Almanach, 1884, p. 1031). His brothers appear in the directory in 1886: Philippe (arrived in France in 1856, AN, B/11/1561/A) and Otto were partners and offered "objects from China" at 11 rue Pigalle. This address, the place of business of the three brothers, was also that of their residence and that of their parents. Only the name of Philippe Sichel appears there from 1894 (Annuaire-Almanach, 1894, p. 2763). He then settled at 23 rue Blanche from 1897 (Annuaire-Almanach, 1897, p. 2542) until 1899. Some of the three brothers’ activity also took place in London (Put M., 2000, p. 33). Displaying a trade resolutely oriented towards Asian arts, the Sichels also offered Western objects for sale, in particular from the French 17th and 18th centuries.

The nature of the professional ties between the three brothers is not well understood: all three may have worked under the banner of Auguste Sichel, at least for a while, or more independently. Paul Eudel (1837-1911) states that it was Auguste who was the first to start selling works of art from 1865, after having worked for a time with a goldsmith and then traveled to Spain, Egypt, and Turkey (P. Eudel, 1887, p. 184). The two younger brothers and the father were then "called to him" by the eldest son to work together in rue de Pigalle, before breaking away from them to settle in rue de Clichy (P. Eudel, 1887, p. 184).

Philippe Sichel had already been practicing for several years when he undertook a trip to Japan in 1874 on the advice of Henri Cernuschi (1821-1896) (Sichel P., 1883, p. 1). Perhaps accompanied by his partner, about whom we only know the name, Réal (Put M., 2000, p. 35), he met up with one of his brothers - his travelogue published in 1883 does not specify which one, but it was probably not Auguste (Put M., 2000 p. 35; Moscatiello M., 2011, p. 149). Max Put noted how singular this book was: going beyond the simple travelogue of a still little-known country whose civilisation feeds the imagination, Philippe Sichel delivers a chronicle of frantic purchases, offering one of the rare direct testimonies of the activity of an Asian art dealer of the time (Put M., 2000, p. 19). Returning with more than 1,000 objects purchased in Japan, the ease with which this stock was sold testifies to the enthusiasm for such objects during the period, as well as to the solidity of the Sichels’ commercial base in the Parisian milieu of curiosities. In addition to Japan, supplies might also have been sourced by the Sichels directly from Beijing, as suggested by the testimony of a journalist referring to one of the brand's last arrivals in 1875 ("Notes and News", 1875, p. 22- 23).

Highly active in the auction room (L. Saint-Raymond, 2021, p. 445-446), the Sichels also traded with many clients, including renowned collectors such as Charles Ephrussi (1849-1905), Ernest Grandidier (1833-1912), George Salting (1835-1909) (Eudel P., 1885, p. 93-94), and Edmond de Goncourt (1822-1896). Philippe and Auguste often appear in the latter’s Journal. The eldest seems to have been closest to Goncourt, who continued to correspond with his family after the merchant's early death in 1886. One of the Sichels, perhaps Philippe or Auguste, regularly received the Chinese porcelain collector Octave du Sartel (1823-1894) who came to examine the latest arrivals in his shop (Du Sartel O., 1881, p. 145). The latter also specifies that one of the Sichel's suppliers was "Ma-Tiem-Pao" (Du Sartel O., 1881, p. 147-148), an antique dealer from Shanghai who can be compared to the merchant "Tien-Paô" mentioned several times by Edmond de Goncourt in his Journal. Part of the first generation of Japonisme, the Sichels seem to have ended their trade following the death of Philippe in 1899.

Article by Lucie Chopard (Translated by Jennifer Donnelly)

Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
mars 1874 - 16 septembre 1874
Lieu de l'événement : 
Lien événement institutionnel : 

1874 : Philippe Sichel voyage au Japon sur conseil d'Henri Cernuschi. Il y rejoint un de ses frères, probablement Otto, et revient de ce voyage avec près d'un millier d'objets.

Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1870 - 1871
Lieu de l'événement : 
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1870 - 1871
Lieu de l'événement : 
Thèmes d'étude
Aire géographique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets commercialisés] métal, laque, bronze, ivoire, textile, porcelaine, grès, terre cuite, bois sculpté, bois sculpté avec incrustations, orfèvrerie, armes, armure, albums, verre, dessin, éventail peint, peigne et épingle à cheveux

Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets commercialisés] étoffe, dessin sur papier, dessin sur soie, laque de Coromandel

Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets commercialisés]

Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Philippe Sichel voyage au Japon sur conseil de Henri Cernuschi. (Source: Notice Agorha "Sichel" rédigée par Lucie Chopard).

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Philippe et Auguste Sichel apparaissent souvent dans le Journal d’Edmond de Goncourt. L’aîné, Auguste Sichel, semble avoir été le plus proche d'Edmond de Goncourt. Edmond de Goncourt et la famille Sichel continuent de correspondre après la mort d'Auguste Sichel en 1886. (Source : notice Agorha « Philippe Sichel » rédigée par Lucie Chopard)

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Auguste, Philippe et Otto Sichel sont frères et collaborent sous l'enseigne d’Auguste Sichel, au moins pendant un temps, ou exercent leurs activités de marchands de manière plus indépendante. (Source: Notice Agorha "Sichel" rédigée par Lucie Chopard).

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
FRBNF14536817
Date de consultation : 
01/04/2021
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Lucie Chopard