Louis XV (roi de France)

[Objets collectionnés]

Uniquement dans ses appartements privés, le roi possède des pièces importées d’Asie présentées dans le décor de ses cabinets intérieurs.

Le goût pour les porcelaines orientales

Pour son usage personnel à Versailles, Louis XV commande, par l’intermédiaire de la Compagnie française des Indes orientales, un vaste service de table en porcelaine aux armes de France sans doute destiné à la nouvelle salle à manger d’hiver aménagée en 1735 au second étage des cabinets du roi au château de Versailles. Ce service composé de pièces aux formes variées est largement utilisé à la table du souverain jusqu’à la livraison du service à fond bleu céleste en porcelaine de Vincennes livré en décembre 1753 (AMS, Vy 1, fol. 45 et 45 verso).

Pour les porcelaines orientales, c’est lors d’une livraison faite pour sa garde-robe au château de Choisy, que Louis XV réceptionne par l’intermédiaire du marchand Julliot, le 16 décembre 1741, « deux pots-pourris de porcelaine du Japon fond blanc, à fleurs de couleurs, garnis de bronze doré d’or moulu ; un lion d’ancienne porcelaine bleu céleste garni en bougeoir de bronze doré d’or moulu avec fleurs de porcelaine ; un autre bougeoir de porcelaine blanche avec quelques ornemens dorez d’or moulu ; deux petits fruits en pot à thé de porcelaine ancienne verte ; deux petits pots-pourris sur terrasse, avec pagode de porcelaine » (AN, O1 3313, fol. 72 et 72 verso). Ces porcelaines montées ont par la suite créé une harmonie parfaite avec les meubles en laque destinés au souverain pour ses appartements de Choisy.

Au château de Versailles, la première livraison officielle a lieu le 18 mai 1743, par l’intermédiaire du marchand mercier Thomas Joachim Hébert (1687-1773) à l’occasion de la fourniture pour la garde-robe de la nouvelle chambre du roi, d’une « fontaine de porcelaine ancienne truitée gris […] montée sur deux gros chiens de porcelaine ancienne fond blanc et couleur, ornée de bronze doré d’or moulu, avec une écrevisse dud. bronze sur le couvercle, le robinet représentant un signe [cygne], le vase de la fontaine cerclé dans la porcelaine même d’une dentelle brune avec deux anneaux mobiles de pareille porcelaine [ ; u]ne jatte sous la fontaine, de même porcelaine truitée gris ancienne, ornée de bronze doré d’or moulu, qui forme le pied et les anses de lad. Jatte » (AN, O1 3313, fol. 113 verso et fol. 114). Cette fontaine en céladon craquelé d’époque Qianlong passe ensuite dans les collections du duc d’Aumont (1709-1782) jusqu’à sa vente après décès. Elle est à nouveau présentée à Versailles depuis la donation Patiño en 1985 (V 5251), mais sans les deux chiens, ni la jatte en porcelaine de Chine, aujourd’hui disparus. Le duc d’Aumont bénéficie également à la mort de Louis XV, des « deux fumeurs », c’est-à-dire des magots en porcelaine de Chine de Dehua, montés en bronze doré, qui proviennent d’une livraison du marchand Hébert datée du 5 juillet 1743 : « deux fumeurs chinois de porcelaine blanche […] sous un berceau de feuillages de bronze doré d’or moulu, ornés de fleurs de porcelaine, posé sur un pied aussi de bronze doré, à droite de l’un est une cassolette d’argent ornée de 3 petites tulipes de vermeil pour exalter les odeurs sous la cassolette est une petite lampe d’argent avec sa pincette, à droite de l’autre fumeurs, est un pot-pourri de même porcelaine, orné comme la cassolette » (AN, O1 3313, fol. 121).

Pour Compiègne, le 28 juin 1749, le marchand faïencier Germain Bazin livra, pour l’usage du roi, une fontaine en porcelaine de « la Chine couleur, à costes plates derrières, garnie de son robinet d’argent » à 48 livres, plus 24 livres, pour « une grande jatte même porcelaine oval à costes pour mettre dessous » (AN, O1 2986/2).

Chez le marchand mercier Lazare Duvaux (vers 1703-1758), probablement la boutique la plus renommée de la capitale sous le règne de Louis XV, le roi achète entre 1750 et 1757, de nombreuses porcelaines orientales montées destinées aux châteaux de Choisy, Compiègne, la Muette, Trianon et Versailles. En voici quelques exemples significatifs : « deux pots pourris de terre des Indes à reliefs, garnis en bronze doré d’or moulu, 288 L ; Deux pots pourris, porcelaine de perse, garnis en bronze doré d’or moulu, 192 L » (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 1856) ; « Un gros vase bleu de porcelaine ancienne, monté en bronze doré d’or moulu, 912 L. – Deux bouteilles de porcelaine vert-céladon, cannelées, montées en bronze doré d’or moul » vendues 600 livres (Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 2137) ; « deux paires de petites girandoles à deux branches, dorées d’or moulu, sur des magots bleu-céleste, avec des fleurs de Vincennes même couleur » pour 528 livres (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 2192) ; « Deux vases en bas-relief de porcelaine céladon, montés avec des enfans & ornemens dorés d’or moulu, 1200 L. – Deux bouteilles cannelées, montées en bronze doré d’or moulu, 840 L » (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 2700) ; « Deux vases de porcelaine grise, truittée en bleu, ornés de bronze doré d’or moulu » à 1 500 livres (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 3240). Ces pièces n’ont pas pu être identifiées.

Les décors chinois de la manufacture royale de Sèvres

Comme Madame de Pompadour, Louis XV se procure auprès de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres quelques pièces de goût chinois. Entre 1760 et 1763, le peintre de figures Charles-Nicolas Dodin (1734-1803) décore vingt-sept pièces à personnages chinois et à bouquets de fleurs d’Asie (Rochebrune M.-A de., Splendeur de la peinture sur porcelaine Charles-Nicolas Dodin et la manufacture de Vincennes-Sèvres au XVIII^e siècle, 2012, p. 78-99). Toutes celles achetées par Louis XV reçoivent à Sèvres une décoration inspirée des œuvres sinisantes gravées d’après l’œuvre de François Boucher (1703-1770). Ainsi, Louis XV achète, en décembre 1762, une garniture composée de « 3 pots-pourris triangles et Choisy » pour 1 440 livres et de « 2 Id. [pots-pourris] à bobèches » pour 720 livres (AMS, Vy 3, fol. 114). Seulement deux des trois pots-pourris sont identifiés dans la collection Dodge à Detroit (71.246 et 71.247). Il s’agit d’une paire de « pots-pourris triangles » à fond petit vert en troisième grandeur datés de 1762. Les faces principales de ces vases donnent à voir Soldat et montreuse de curiosités et Homme et femme chinois, tirés des douze planches des Scènes de la vie chinoise de Gabriel Huquier le Père (1695-1772) d’après Boucher. Des bouquets orientaux, également dus à Dodin, couvrent les autres faces. Cette garniture de cinq pièces comprend en son centre un vase de plus grande taille dit Choisy, inconnu à ce jour. En revanche, les vases des extrémités correspondent à la paire de pots-pourris girandoles ou à bobèches du musée du Louvre (inv. OA 11340 et OA 11305). Ces pièces se distinguent par les compositions de Dodin inspirées par Le Thé et Un Couple lisant une lettre, qui appartiennent à la même suite que les gravures précédentes.

Ces sujets inédits ont probablement été imposés à Dodin par les dirigeants de la manufacture royale, ou par la marquise de Pompadour, qui collectionnait quantité de porcelaines chinoises montées qu’elle a pu faire copier par les peintres de Sèvres.

Le mobilier et les objets en laque

La collection royale de laques d’Extrême-Orient s’enrichit, au début du règne de Louis XV, avec l’achat à La Rochelle par l’intendant du Garde-Meuble, Moïse Augustin de Fontanieu (1662-1725), d’un paravent de douze feuilles et trente coffres en laque de Chine sur fond noir (AN, O1 3309, fol. 275 verso et fol. 276 ; O1 3336, fol. 352 verso et fol. 353). Ces éléments sont bientôt mis à la disposition des marchands merciers parisiens pour la fabrication de meubles d’ébénisterie plaqués de panneaux en laque orientale. Ainsi, un paravent de six feuilles en laque noir du Japon est fourni au marchand Thomas Joachim Hébert, le 27 janvier 1744, pour réaliser une commode, deux encoignures et un bureau. Ces meubles sont destinés à la chambre et au cabinet de Louis XV au château de Choisy (AN, O1 3313, fol. 143 verso). L’imposante commode à deux tiroirs et portes sur les côtés de la chambre de Louis XV est aujourd’hui conservée au château de Versailles (n° inv. V.2014.1). Résidence royale depuis son achat en 1739, Choisy a abrité durant un temps la relation amoureuse du roi avec Louise Julie de Mailly-Nesle (1710-1751). Pour la chambre bleue de madame de Mailly aménagée, en 1742, est commandé au marchand Hébert un mobilier peint en vernis français à la manière des laques d’Extrême-Orient (AN, O1 3313, fol. 99 verso et 106). La commode (inv. OA 11292) et l’encoignure (inv. OA 9533) sont conservées au musée du Louvre.

La plupart des soixante-quatre meubles en laque délivrés pour le service de Louis XV dans les résidences royales sont fournis entre 1744 et 1755, période faste du goût rocaille. Majoritairement avec un décor laqué or sur fond noir, quelques pièces en laque rouge ont les faveurs du roi, dont deux commodes destinées à la chambre et au cabinet de Louis XV au tout nouveau château du Petit Trianon (AN, O1 3316, fol. 51). Pour l’ameublement du cabinet d’angle du roi au château de Versailles, l’ébéniste Gilles Joubert livra, le 29 décembre 1759, un somptueux bureau plat en laque rouge et or à décor de pagodes dans des paysages sinisants « garni d’ornements de bronze ciselé et doré d’or moulu, ayant trois tiroirs » (AN, O1 3317, fol. 44). Cet exceptionnel bureau (New York, Metropolitan Museum of Art, collection Wrightsman, n° inv. 1973.315.1) atteste du goût chinois dans l’un des espaces les plus stratégiques de l’appartement intérieur de Louis XV.

Le roi complète son ameublement par des achats sur sa cassette personnelle chez le marchand Lazare Duvaux entre 1748 et 1757. Son acquisition la plus importante est « un cabinet d’ancien lacq, fond aventurine & ouvrage en or, avec une très belle pagode de lacq » pour 2 200 livres (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 1614). Louis XV offre à son entourage proche de précieux présents en laque dont certains provenant de l’enseigne du marchand Duvaux. Par exemple, ses filles les princesses Adélaïde et Victoire reçoivent chacune en mai 1751 : « Une boëte à parfiler en lacq aventurine & or, garnie d’entrées & charnières d’or » (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 805 et n° 811).

Parmi les bijoux personnels du souverain, quelques précieuses tabatières et tablettes en laque montées en or par des orfèvres parisiens sont signalées dans l’inventaire dressé après le décès du monarque en 1774 (AN, K 153, liasse II).

Même si le roi semble apprécier les laques, aucun objet important laqué n’a figuré dans les appartements de Louis XV à Versailles, au contraire des résidences royales secondaires. Sous le règne du Bien-Aimé, le Garde-Meuble de la Couronne céda lors de ventes aux enchères à Paris en 1741, 1751 et 1752, pratiquement tout son stock de cabinets, coffres, cassettes en laque orientale jugés démodés (AN, O1 3314, fol. 50, p. 112) Il ne conserve presque exclusivement que les paravents japonais. Ces ventes comblent alors les marchands merciers et les collectionneurs, car ces pièces sont rares sur le marché.

L’action politique du ministre Bertin vers l’Empire du Milieu est largement soutenue par Louis XV. Henri-Léonard Bertin (1720-1792), probablement le plus grand sinophile français de son époque entretenant une correspondance régulière avec les jésuites français de Chine. Le ministre, grâce au rôle déterminant des jésuites, réussit à obtenir pour la France l’exceptionnelle commande des gravures des Conquêtes de l’empereur de la Chine. Le roi, par l’intermédiaire de Bertin, fait envoyer quantité de présent à la cour de l’Empereur Qianlong (règne de 1736 à 1795) : instruments scientifiques, porcelaines de Sèvres et une tenture complète de la Seconde Tenture chinoise, tissée à la manufacture de Beauvais d’après les esquisses de François Boucher.

Chez Louis XV, le goût pour les pièces asiatiques ou celles d’imitation se développe, comme chez son trisaïeul Louis XIV, dans ses appartements privés des châteaux de Choisy, la Muette et Versailles. Le roi préfère promouvoir dans les espaces officiels la production des grandes manufactures, de l’artisanat et des artistes français.

Commentaire rédigé par Vincent Bastien.

Pieces imported from Asia were presented solely in the private quarters of the king, in the decor of his interior rooms.

A taste for oriental porcelain

For his personal use at Versailles, Louis XV ordered a large porcelain table service emblazoned with the French coat of Arms through the French East India Company (Compagnie française des Indes orientales), no doubt intended for the new winter dining room set up in 1735 on the second floor of the king's rooms at the Palace of Versailles. This service, made up of pieces of various shapes, was widely used at the sovereign's table until the delivery of the service with a celestial blue background in Vincennes porcelain delivered in December 1753 (AMS, Vy 1, fol. 45 and 45 verso).

Regarding oriental porcelain, through a delivery for his wardrobe at the Château de Choisy Louis XV received on December 16, 1741 from the merchant Julliot "two potpourris of Japanese porcelain with white background, with coloured flowers, trimmed with ormolu gilt bronze; a celestial blue antique porcelain lion garnished with an ormolu gilt bronze candlestick with porcelain flowers; another candlestick of white porcelain with ormolu gilt bronze ornaments; two small fruits on antique green porcelain tea pot; two small potpourris on a terrace, with porcelain pagoda" (AN, O1 3313, fol. 72 and 72 verso). These mounted porcelains subsequently created a perfect harmony with the lacquer furniture in the sovereign’s apartments at Choisy.

At the Palace of Versailles, the first official delivery took place on May 18, 1743, through the marchand-mercier Thomas Joachim Hébert (1687-1773) during the provisioning for the wardrobe of the king's new bedroom, of an "antique grey trout porcelain fountain [...] mounted on two large dogs in antique porcelain with white and coloured background, adorned with ormolu gilt bronze, with a bronze prawn on the lid, the faucet representing a swan, the vase of the fountain circled in the porcelain itself with brown latticework with two movable rings of such porcelain; a bowl under the fountain, of the same antique grey speckled porcelain, decorated with ormolu gilt bronze, which forms the foot and the handles” (AN, O1 3313, fol. 113 verso and fol. 114). This cracked celadon fountain from the Qianlong period then passed into the collections of the Duke of Aumont (1709-1782) until his posthumous sale. Since the Patiño donation in 1985 (V 5251) it has been presented again at Versailles, but without the two dogs, nor the Chinese porcelain bowl, which have now disappeared. On the death of Louis XV, the Duke of Aumont also benefited from the "two smokers", that is to say, Chinese porcelain magots figurines from Dehua, mounted in gilded bronze, which came from a delivery from the merchant Hébert dated July 5, 1743: "two Chinese smokers of white porcelain […] under a cradle of ormolu gilt bronze foliage, adorned with porcelain flowers, placed on a foot also of gilt bronze, to the right of one is a silver pan (cassolette) decorated with 3 small vermeil tulips to exalt the smells under the pan is a small silver lamp with tweezers, to the right of the other smoker, is a potpourri of the same porcelain, decorated like the pan” (AN, O1 3313, fol. 121).

For Compiègne, on June 28, 1749, the porcelain merchant Germain Bazin delivered for the use of the king a porcelain fountain of "coloured China, flat on the back, furnished with a silver tap" at 48 pounds, plus 24 pounds for "a large oval bowl of the same porcelain with sides, to put underneath" (AN, O1 2986/2).

At the marchand-mercier Lazare Duvaux (circa 1703-1758), probably the most famous shop in the capital during the reign of Louis XV, between 1750 and 1757, the king bought many mounted oriental porcelains intended for the castles of Choisy, Compiègne, La Muette, Trianon, and Versailles. A few significant examples: “two potpourri of earthenware from India with reliefs, trimmed in ormolu gilt bronze, 288 L; Two potpourris, Persian porcelain, trimmed in ormolu gilt bronze 192 L” (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 1856); "A large blue vase of old porcelain, mounted in ormolu gilt bronze, 912 L. - Two bottles of celadon-green porcelain, fluted, mounted in ormolu gilt bronze" sold for 600 pounds (Duvaux Journal Book , 1873, no. 2137); "two pairs of small candelabra with two branches, ormolu gilt bronze, on celestial-blue magots, with Vincennes flowers of the same colour" for 528 pounds (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 2192 ); "Two vases in bas-relief of celadon porcelain, mounted with ormolu gilt bronze children & decorations, 1200 L. - Two fluted bottles, mounted in ormolu gilt bronze, 840 L" (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, no. 2700); "Two vases of gray porcelain, speckled in blue, adorned with gilded bronze of moulded gold" at 1,500 pounds (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, n° 3240). These pieces have not been identified.

The chinese decorations of the royal manufacture of Sèvres

Like Madame de Pompadour, Louis XV obtained some pieces in the Chinese style from the Manufacture royale de porcelaine de Sèvres. Between 1760 and 1763, the figure painter Charles-Nicolas Dodin (1734-1803) decorated twenty-seven pieces with Chinese figures and bouquets of flowers from Asia (Rochebrune M.-A de., Splendeur de la peinture sur porcelaine Charles-Nicolas Dodin et la manufacture de Vincennes-Sèvres au XVIII^e siècle, 2012, p. 78-99). Everything purchased by Louis XV was given further decoration at Sèvres inspired by Chinese-style work based on engravings after François Boucher (1703-1770). In December 1762 Louis XV bought a set of decorations composed of "3 Choisy potpourris triangles” for 1,440 pounds and "2 Id. [potpourris] with bobeches" for 720 pounds (AMS, Vy 3, fol. 114). Two of the three potpourris are identified in the Dodge collection in Detroit (71.246 and 71.247). This is a pair of "potpourri triangles" with a light green background of minor size dated 1762. The main faces of these vases show a Soldat et montreuse de curiosités and an Homme et femme chinois, taken from the twelve plates entitled Scènes de la vie chinoise by Gabriel Huquier le Père (1695-1772) after Boucher. Oriental bouquets, also made by Dodin, cover the other faces. At the centre of this set of five pieces is a larger vase called Choisy, to date not located. On the other hand, the vases at the ends correspond to the pair of girandoles or bobeches potpourris from the Louvre (inv. OA 11340 & OA 11305). These pieces are distinguished by Dodin's compositions inspired by Le Thé et Un Couple lisant une lettre, which belong to the same set as the previous engravings.

These original subjects were probably imposed on Dodin by the directors of the royal manufactory, or by the Marquise de Pompadour, who collected a quantity of mounted Chinese porcelain that she had copied by the painters of Sèvres.

Furniture and lacquered objects

The royal collection of lacquerware from the Far East was enriched at the beginning of the reign of Louis XV with the purchase by Moïse Augustin de Fontanieu (1662-1725), the intendant du Garde-Meuble, of a screen of twelve leaves and thirty boxes in Chinese lacquer on a black background in La Rochelle (AN, O1 3309, fol. 275 verso et fol. 276 ; O1 3336, fol. 352 verso et fol. 353). These elements were soon made available to Parisian marchands-merciers for the manufacture of cabinetwork furniture veneered with oriental lacquer panels. Thus, a screen of six sheets in black lacquer from Japan was supplied to the marchand-mercier Thomas Joachim Hébert on January 27, 1744, to make a chest of drawers, two corner elements, and a desk. These pieces of furniture were intended for the bedroom and cabinet of Louis XV at the Château de Choisy (AN, O1 3313, fol. 143 verso). The imposing chest of drawers with two drawers and doors on the sides of Louis XV's bedroom is now conserved at the Palace of Versailles (inv. no. V.2014.1). A royal residence since its purchase in 1739, Choisy was for a time the site of the king’s romantic relationship with Louise Julie de Mailly-Nesle (1710-1751). Furniture painted in French varnish in the manner of Far Eastern lacquers (AN, O1 3313, fol. 99 verso and 106) was ordered from the merchant Hébert for Madame de Mailly’s blue bedroom, which was outfitted in 1742. The chest of drawers (inv. OA 11292) and the corner cupboard (inv. no. OA 9533) are kept at the Louvre.

Most of the sixty-four pieces of lacquer furniture delivered for the service of Louis XV in the royal residences were supplied between 1744 and 1755, a period of splendour in rococo taste. Mostly with a gold lacquer decoration on a black background, a few pieces in red lacquer were favoured by the king, including two chests of drawers intended for the bedroom and study of Louis XV in the brand new Château du Petit Trianon (AN, O1 3316, fol. 51). For the furnishing of the King's corner room at the Palais de Versailles, the cabinetmaker Gilles Joubert delivered, on December 29, 1759, a sumptuous desk in red and gold lacquered oak decorated with pagodas in Chinese-style landscapes "garnished with ornaments of chiseled ormolu gilt bronze, having three drawers” ​​(AN, O1 3317, fol. 44). This exceptional writing table (New York, Metropolitan Museum of Art, Wrightsman Collection, inv. 1973.315.1) attests to Chinese taste in one of the most strategic spaces of Louis XV's interior apartment.

The king completed his furnishings with purchases on his personal account from the merchant Lazare Duvaux between 1748 and 1757. His most important acquisition was “a cabinet of old lacq., aventurine background & gold work, with a very beautiful pagoda of lacq. for 2,200 pounds” (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, no. 1614). Louis XV offered his close entourage precious lacquer presents, some of which came from the merchant Duvaux. For example, his daughters the Princesses Adélaïde and Victoire each received in May 1751: "A thread box (boëte à parfiler) in aventurine & gold lacq., garnished with gold openings & hinges” (Courajod L., Livre-journal de Duvaux, 1873, 805 and 811).

Among the sovereign's personal gems, a few precious snuffboxes and lacquer tablets mounted in gold by Parisian goldsmiths are mentioned in the inventory drawn up after the monarch's death in 1774 (AN, K 153, liasse II).

Even if the king seemed to have appreciated lacquerware, no major lacquered object figured in the apartments of Louis XV at Versailles, unlike in the secondary royal residences. Under the reign of ‘The Beloved,’ nearly the entire stock of cabinets, chests, and boxes in oriental lacquer were offered up at auction in Paris in 1741, 1751 and 1752, being considered outdated, by the Garde-Meuble de la Couronne (AN, O1 3314 , fol. 50, p. 112) It preserved almost only the Japanese screens. These sales pleased the marchands-merciers and collectors, as these pieces were rare on the market.

Minister Bertin's political action towards the Middle Empire was widely supported by Louis XV. Henri-Léonard Bertin (1720-1792), who was probably the greatest French Sinophile of his time, maintaining a regular correspondence with the French Jesuits in China. The Minister, thanks to the decisive role of the Jesuits, succeeded in obtaining for France the exceptional commission of the engravings of the Conquêtes de l’empereur de la Chine. The king, through Bertin, had a large number of gifts sent to the court of Emperor Qianlong (reign from 1736 to 1795): scientific instruments, Sèvres porcelain and a complete tapestry of the Second Chinese Tapestry (Seconde Tenture chinoise), woven by hand at the manufacture de Beauvais from the sketches of François Boucher.

With Louis XV, the taste for Asian or imitation pieces developed, as with his great-grandfather Louis XIV, in his private apartments at the châteaux of Choisy, La Muette, and Versailles. In official spaces the king preferred to promote the production of French manufactories, artisans, and artists.

Article by Vincent Bastien (translated by Jennifer Donnelly).