Aumont, Louis Marie Augustin

Contrairement aux autres amateurs de son temps, le duc d’Aumont n’est pas attiré par la peinture et la sculpture, arts considérés comme nobles par excellence. En revanche, il nourrit une grande passion pour les pierres rares et les porcelaines orientales, qu’il commence à collectionner autour de 1750. Le décès de son épouse en 1753 a peut-être donné un élan nouveau à cette activité. Les pièces réunies en vingt-cinq ans éblouissent les visiteurs par leur quantité, leur qualité et leur beauté. Le 10 octobre 1775, Horace Walpole (1717-1797) décrit l’ensemble magnifique réuni à l’hôtel d’Aumont, à l’emplacement de l’actuel hôtel Crillon, place de la Concorde : « 2 millions en tables, colonnes, lustres et porcelaines d’Orient. Deux belles tables de porphyre aux pieds de même avec des ornements dorés d’or moulu par Gouthière, qui ne travaille que pour lui » (Le Quai Voltaire, 1990, p. 160, n. 51).

Le duc d’Aumont a en partie constitué sa collection par des achats chez les merciers parisiens spécialisés dans le commerce des objets d’art de luxe, tels Thomas Joachim Hébert (mort en 1774) ou Lazare Duvaux (mort en 1758). Les ventes publiques effectuées après le décès des amateurs constituent une autre source d’enrichissement de ses collections. Le duc d’Aumont y assiste rarement en personne et achète souvent par l’intermédiaire de grands marchands merciers. Ainsi, Lazare Duvaux achète pour lui dix-sept pièces (une théière, deux cornets gris truité et quatorze bleu et blanc) à la vente du duc de Tallard en 1756. Le duc d’Aumont acquiert régulièrement lors des grandes ventes de la fastueuse décennie 1767-1777. Pendant une trentaine d’années, le duc constitue patiemment sa collection de porcelaines orientales, en véritable amateur. Il choisit avec pertinence les pièces qui l’intéressent et n’achète pas des lots entiers pour réunir rapidement un ensemble de qualité uniquement destiné à impressionner. Louis Marie Augustin retient ce qu’il y a de plus intéressant dans chacune des collections. Le duc d’Aumont réunit ainsi la plus importante collection de porcelaines orientales de son temps, avec 414 pièces. À titre de comparaison, en 1767, Jean de Jullienne en possède 370, dix ans plus tard, Randon de Boisset en a réuni 276 et, en 1781, la duchesse de Mazarin en laisse 219. La collection du duc d'Aumont comprend 192 vases d’ornement, 146 pièces utilitaires (assiettes, bols, tasses, jattes…), 31 animaux, 17 figures humaines et 10 pièces diverses. Les pièces polychromes dominent avec 178 porcelaines, et particulièrement 169 kakiemon japonais. Les 64 pièces chinoises se remarquent par leur qualité exceptionnelle. Le record de prix est d’ailleurs atteint par une paire de barils en céladon montée par le bronzier Pierre Gouthière (1732-1813) à la demande du duc et acquise par Louis XVI pour l’importante somme de 7 501 livres à la vente du duc d’Aumont (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 51-52, lot n° 110 ; Davillier C., 1870). Le duc d’Aumont conserve également des pièces aux montures rocaille, alors démodées. Ainsi, la fontaine en céladon livrée le 18 mai 1743 par le mercier Thomas-Joachim Hébert pour la garde-robe de la nouvelle chambre de Louis XV à Versailles, le duc la reçoit par droit de sa charge de premier gentilhomme en exercice à la mort du souverain. De même, les deux vases lisbet de céladon décoré d’ornements bleus possèdent une garniture rocaille qui les transforme en buires. Malgré leur aspect démodé, leur qualité incite Louis XVI à les acheter à la vente du duc d’Aumont (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 73, lot n° 165 ; Davillier C., 1870). La même originalité s’exprime dans l’important ensemble de soixante-trois porcelaines à décor bleu et blanc. Cette production a connu un immense succès au XVII^e siècle, puis une défaveur constante tout au long du siècle suivant, malgré les tentatives des marchands de soutenir ce marché. Le duc d’Aumont a réuni un ensemble exceptionnel et privilégia deux types de décors appréciés pour leur finesse : d’une part, les « modèles », qui désignent des vases, figures et fleurs qui forment un léger relief, et, d’autre part, les « broderies », décor d’arabesques peint en blanc sur fond bleu ou en bleu sur fond blanc, selon un rythme répétitif qui évoque les broderies sur étoffe. Avec seulement vingt et une pièces en bleu céleste, le duc d’Aumont se démarque de ses contemporains si amateurs de cette couverte (Castelluccio S., 2013, p. 142-146). De même, le petit nombre de pièces violettes s’explique tant par leur rareté sur le marché occidental que par un désintérêt de sa part. En revanche, il choisit des formes originales avec un singe, un vase simulant un tronçon de bambou, deux bouteilles, deux buires et un tabouret chinois monté en vase grâce à sa garniture de bronze doré à têtes de lion. Son décor floral violet, bleu céleste et rose ainsi que sa rareté en font une pièce de prix, acquise par Louis XVI à la vente du duc (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 70-71, lot n° 160 ; Davillier C., 1870), avec les deux buires, ensuite offertes à la reine. Contrairement aux décors peints sur les vases, le duc d’Aumont apprécie les représentations en ronde-bosse des figures humaines. Les collectionneurs aiment le pittoresque, le naturalisme et l’expression de ces statuettes, à l’opposé des canons classiques européens (Castelluccio S., 2013, p. 168-169). Le duc d’Aumont possède neuf pagodes (figures féminines, généralement debout) et huit magots (figures masculines, généralement assises). Deux sont de blanc du Japon, quatre de porcelaine polychrome, cinq en bleu céleste et six de céladon. Le duc nourrit un penchant particulier pour les figurines animales, comme en témoignent ses trente et une statuettes, dont vingt et un volatiles, créations les plus séduisantes en raison de la polychromie de leur plumage. Outre leur qualité, les porcelaines du duc d’Aumont sont également remarquables par leurs montures. Près de la moitié sont montées, dont une en or, six en vermeil, dix en argent et 172 en bronze doré. Le duc a conservé une partie des montures anciennes, même démodées, telles celles rocaille et bien entendu celles de style néoclassique des collections de Jullienne (1686-1766), de Gaignat (1697-1768), de Blondel de Gagny (1695-1776) et de Randon de Boisset (1708-1776). Il en commande de nouvelles pour certaines pièces en s’adressant directement au bronzier Pierre Gouthière (1732-1813), alors un des plus célèbres sur la place de Paris, dont le nom est synonyme de qualité et du dernier goût. Gouthière travaille pour le duc d’Aumont à partir de 1770, sur des dessins de l’architecte François Joseph Bélanger (1744-1818), le beau-frère de ce dernier, Jean Démosthène Dugourc (1749-1825), dirigeant et surveillant la réalisation. Paillet et Julliot n’ont pas manqué de souligner l’intervention du célèbre bronzier dans le catalogue de vente, avec un « G » dans les descriptions des montures réalisées par le maître (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782 ; Davillier C., 1870).

Comme nombre d’amateurs de porcelaines orientales, le duc d’Aumont a conservé toute sa vie une réserve certaine vis-à-vis des créations européennes, qu’il considère peut-être comme inférieures aux productions de la Chine et surtout du Japon. Les pièces européennes, très minoritaires, servent essentiellement au service de la table, leurs formes étant plus adaptées aux usages occidentaux. Les vases décoratifs demeurent plus que discrets. En 1782, Louis Marie Augustin a deux pièces de Chantilly, 136 autres de diverses manufactures de France, 41 pièces et un cabaret de Saxe, toutes destinées au service de la table. De Meissen proviennent également trois vases d’ornement et quatre statuettes de chiens. Excepté le service de table de 223 éléments, les porcelaines de Sèvres sont minoritaires avec seulement sept vases d’ornement, dont deux coquilles bleu céleste montées en pots-pourris. Le duc d’Aumont possède une garniture de trois pièces, dont les premiers modèles sont sortis de la manufacture en 1764, avec leur décor caractéristique néoclassique et leur harmonie bleu de Sèvres, blanche et or. Le duc d’Aumont fait preuve d’autant d’exigence pour ses collections de vases et de meubles de pierre que pour les porcelaines de Chine et du Japon. Le goût pour les pièces taillées dans le porphyre, essentiellement des plateaux de table et des vases, remonte au XVII^e siècle. Leur rareté et leur coût élevé les réservent alors aux souverains et aux grands princes, tels Richelieu (1585-1642) et Mazarin (1602-1661). En raison de la fermeture des carrières égyptiennes depuis le IV^e siècle de notre ère, le porphyre provient des colonnes récupérées sur les sites antiques et découpées soit en blocs pour faire des vases ou des bustes, soit en tranches pour réaliser des plateaux de table. Cette matière, très prestigieuse par sa couleur évoquant la pourpre impériale et par son origine antique, crée un lien symbolique direct avec l’Empire romain si admiré des contemporains. Les difficultés techniques du travail de cette pierre très dure ajoutent à son prestige. Ce goût pour le porphyre perdure au XVIII^e siècle, puis connaît un regain d’intérêt à partir des années 1750 avec la nouvelle sensibilité néoclassique, après les découvertes et les fouilles des sites de Pompéi et d’Herculanum. Cette nouvelle approche archéologique entraîne dans son sillage un intérêt nouveau pour les autres pierres employées dans l’Antiquité romaine, particulièrement les porphyres verts, les serpentines et les marbres de couleur, comme le jaune de Sienne, le vert antique… Ces derniers sont moins rares, moins coûteux et plus faciles à travailler.

La collection du duc d’Aumont comprend des colonnes et des vases, mais aucun buste. Aumont privilégie la qualité et le prestige des matières, avec principalement des pièces de porphyre, de marbre antique et de granit et très peu de marbres modernes. Sa collection est surtout remarquable par la qualité des pièces réunies plus que par la quantité, avec quatorze colonnes et vingt-quatre vases. En 1756, le duc de Tallard avait laissé trente-trois vases, les collections les plus impressionnantes restant celles de Blondel de Gagny en 1776 avec 62 vases et de Randon de Boisset en 1777 avec 97 vases. Des quatorze colonnes de marbre moderne, granit et marbre antique, douze présentent une base ou leur chapiteau de bronze doré. La plus impressionnante, de porphyre, est acquise 7 000 livres par Louis XVI pour orner le futur musée du Louvre. Cette pièce exceptionnelle par sa taille a reçu une base et un chapiteau de bronze doré faits par Gouthière. Parmi les vingt-quatre vases, six sont de jaspe dont trois montés en bronze doré. La cassolette exceptionnelle montée en bronze par Gouthière est achetée pour Marie-Antoinette pour 4 600 livres, soit autant qu’un vase en porphyre. Les neuf vases de porphyre témoignent de la vogue de cette matière chez les amateurs. Le duc d’Aumont commande, entre autres choses, une paire d’urnes dont le profil reprend celui d’un vase antique. L’élégance des proportions du vase et la beauté du porphyre simplement poli, difficile à obtenir, alliées à la prouesse technique que représente la taille dans la masse des anses aussi fines dans une matière aussi dure, en font des chefs-d’œuvre. Ils ne portent pas de monture, sinon un socle, afin de ne pas cacher la pierre. En revanche, sur les vases de porphyre vert, moulures et frises de bronze doré contrastent avec l’aspect sombre de la pierre, tandis que des figures féminines ou des têtes de bélier donnent un axe à ces vases et apportent grâce ou pittoresque. Les neuf vases de marbre antique présentent le profil et le vocabulaire décoratif des créations antiques, tandis que leur grande taille poursuit la tradition des réalisations du XVII^e siècle.

La grande originalité de la collection d’objets de marbre du duc d’Aumont est constituée par les vingt et une tables. Les sept plateaux de marbres modernes (sérancolin, Antin, brèche violette ou blanc), celui de marqueterie de marbres, les deux d’albâtre fleuri, les quatre de granit rose, les trois marbres vert antique et piombine relèvent d’une tradition apparue à la Renaissance. En revanche, les deux paires de tables, entièrement de jaspe pour l’une et de porphyre pour l’autre, depuis le plateau jusqu’aux pieds, le tout souligné de bronzes dorés, puisent leur inspiration du mobilier antique découvert dans les fouilles de Pompéi et d’Herculanum. Leur décor de bronzes dorés dû à Gouthière présente un vocabulaire à la dernière mode, égyptisant et très néoclassique avec trophées, palmettes… Les plus prestigieuses et coûteuses, celles toutes de porphyre, remarquées par Walpole en 1775, ont fait l’objet de deux gravures dans le catalogue. Adjugées 12 000 livres la pièce, elles détiennent le record de prix de la vente. Louis XVI les fait acheter pour les offrir à Marie-Antoinette. Ces deux tables ainsi que celles de jaspe semblent perdues.

En véritable collectionneur, le duc d’Aumont acquiert porcelaines et objets de marbre et de porphyre jusqu’à la veille de sa mort, soit pendant une trentaine d’années. Disposés dans les différentes pièces de son hôtel et non réunies dans un cabinet, ils jouent donc avant tout un rôle décoratif. Ceci explique en partie le mépris de Bachaumont (1690-1771), qui mentionne les objets de marbre et de porphyre, mais ignore totalement les porcelaines. Peu attiré par la peinture et la sculpture, le duc d’Aumont n’en réunit aucune, n’en déplaise aux critiques de son temps. Comme ses contemporains amateurs de porcelaines orientales, Louis Marie Augustin est fasciné par leur matière, par l’originalité de leurs formes et de leurs décors, au point de prêter peu d’attention aux productions européennes.

En homme de son temps, il réunit une majorité de kakiemon polychromes japonais, les pièces les plus estimées des collectionneurs depuis le début du XVIII^e siècle. Il se distingue cependant par son goût personnel affirmé pour les céladons et les blancs, productions également appréciées par ses contemporains, mais rarement à une telle échelle. Le plus surprenant pour un homme de sa génération reste son intérêt pour les bleu et blanc du XVII^e siècle, alors très démodés, et, dans une moindre mesure, pour le pittoresque des représentations humaines et animales en ronde-bosse (Castelluccio S., 2013). Le duc constitue ainsi la plus importante collection de porcelaines orientales à la fin du XVIII^e siècle, tant par la quantité que par la qualité des pièces elles-mêmes et de leur garniture de bronze doré, complément indispensable des plus belles pièces, dont elles augmentent la beauté et la valeur. Le comte d’Angiviller (1730-1809), directeur des Bâtiments du roi, le sait et fait acheter plusieurs lots par le marchand Paillet, au nom de Louis XVI. Les porcelaines sont majoritaires, avec trente-trois pièces, dont sept montées par Gouthière, vingt et un vases et deux tables de marbre et de pierre. Ainsi, les plus belles porcelaines du duc d’Aumont ont été estimées dignes d’intégrer les collections royales. Celui-ci est le dernier représentant de l’Ancien Régime de générations d’amateurs de porcelaines de Chine et du Japon, fascinés par cette matière longtemps mystérieuse, par l’originalité de leurs formes et par l’éclat de leurs couleurs. L’ensemble de colonnes, tables et vases réuni par le duc d’Aumont est également remarquable à différents titres, par la qualité des matières et par leurs origines prestigieuses « des anciens monuments de Rome » (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, première page de l’avertissement ; Davillier C., 1870), c’est-à-dire des sites romains antiques, Rome étant capitale de l’Empire, symbole de richesse et de qualité. Les auteurs du catalogue insistent sur les recherches du duc pour se procurer les marbres les plus rares en Italie et dans les fouilles et n’omettent jamais de préciser que la colonne ou le bloc a été exhumé en 1766 près du temple de Vesta, dans l’ancien port de Trajan en 1767 ou dans la villa Négroni la même année… La taille des pièces, la prouesse technique que représente la sculpture des têtes de bélier et des anses dans la masse et surtout leurs formes dans la tradition prestigieuse, soit du XVII^e siècle, témoignent d’une grande culture et de cette référence au grand goût du XVII^e siècle, et particulièrement du règne de Louis XIV, autre source d’inspiration du néoclassicisme.

Le duc d’Aumont n’est pas simplement un collectionneur averti et exigeant. Il découvre et encourage les talents en devenir par ses commandes à de jeunes et talentueux artistes pétris des dernières découvertes archéologiques et de l’intérêt nouveau pour l’Antiquité, promoteurs du dernier goût à la mode. Ainsi, certains vases sont sculptés sur des dessins de l’architecte Bélanger, lequel travaille ensuite pour le comte d’Artois (1757-1836) à Bagatelle. La sculpture est souvent l’œuvre d’Augustin Bocciardi (1719-1797), qui opère dans les ateliers des Menus Plaisirs, tandis que les bronzes restent l’apanage de Gouthière. Des pièces de la collection du duc d’Aumont sont actuellement conservées aux musées du Louvre, du château de Versailles, à la Wallace Collection à Londres, au John Paul Getty Museum à Los Angeles et à la Frick Collection à New York.

Commentaire rédigé par Stéphane Castelluccio.

Unlike the other collectors of his epoch, the Duc d’Aumont was not drawn to painting and sculpture, arts considered noble par excellence. But he did have a great passion for rare stones and Oriental porcelain wares, which he began to collect in around 1750. The death of his wife in 1753 may have boosted his passion for this activity. The articles collected over a twenty-five year period amazed visitors by their quantity, quality, and beauty. On 10 October 1775, Horace Walpole (1717–1797) described the magnificent ensemble in the Hôtel d’Aumont, on the site of the present-day Hôtel Crillon, on Place de la Concorde: ‘2 million’s worth of tables, columns, chandeliers, and Oriental porcelain articles. Two fine porphyry tables with legs made from the same material and moulded gilt decorations executed by Gouthière (1732-1813), who worked solely for him’ (Le Quai Voltaire, 1990, p. 160, no. 51).

The Duc d’Aumont assembled his collection in part by acquisitions from Parisian dealers who specialised in the trade in luxury objets d’art, such as Thomas Joachim Hébert (died in 1774) and Lazare Duvaux (died in 1758). The post-death public auctions of collectors constituted another means of enrichment for his collections. The Duc d’Aumont rarely attended these auctions and often acquired objets d’art through the intermediary of the major marchands-merciers (dealers). Hence, Lazare Duvaux purchased on his behalf seventeen articles (a teapot, two mottled grey cornet vases, and fourteen in blue and white ) at the Duc de Tallard sale in 1756. The Duc d’Aumont acquired objects regularly at the major auctions of the luxurious decade 1767–1777. A true collector, the Duc patiently built up his collection of oriental porcelain wares over around thirty years. He carefully selected only the articles he was interested in and avoided buying entire lots merely to quickly assemble a quality collection solely designed to impress. Louis-Marie-Augustin only kept the most interesting items in each of the collections. Hence, the Duc d’Aumont managed to assemble the largest collection of oriental porcelain wares of his times, comprising 414 articles. By comparison, in 1767, Jean de Jullienne owned 370 porcelain wares, and ten years later, Randon de Boisset (1708-1776) owned 276 and, in 1781, the Duchesse de Mazarin left 219. The Duc’s ensemble comprised 192 ornamental vases, 146 practical articles (dishes, bowls, cups, mixing bowls, etc.), thirty-one animals, seventeen human figures, and ten other articles. Polychrome articles predominated, with 178 porcelain pieces, and in particular 169 Japanese Kakiemon objects. The sixty-four Chinese objects are noteworthy due to their exceptional quality. The highest price was paid for a pair of celadon barrels mounted by the fine bronze worker Pierre Gouthière (1732–1813) on the request of the Duc and acquired by Louis XVI for the significant sum of 7,501 livres at the Duc d’Aumont sale (Julliot, P.-F. and Paillet, A.-J., 1782, pp. 51-52, lot num. 110; and Davillier, C., 1870). The Duc d’Aumont also kept articles with rocaille mounts, which were unfashionable at the time. Hence, as he held the post of Premier Gentilhomme at the time of the King’s death, the Duc was given the celadon fountain, which had been delivered on 18 May 1743 by the dealer Thomas-Joachim Hébert for the wardrobe of Louis XV’s new room in Versailles. Likewise, the two celadon ‘lisbet’ vases with their blue decorations have rocaille decorative elements that transforms them into large jugs. Despite their old-fashioned appearance, Louis XVI was impressed enough by their quality to buy them at the Duc d’Aumont sale (Julliot, P.-F. and Paillet, A.-J., 1782, p. 73, lot num. 165 ; and Davillier, C., 1870). The same originality is evident in the significant ensemble of sixty-three porcelain articles with blue and white decorations. These articles were highly popular in the seventeenth century, then gradually decreased in popularity throughout the following century, despite dealers’ attempts to boost the market. The Duc d’Aumont assembled an exceptional collection and selected two types of decorations that were appreciated for their finesse: on the one hand, ‘models’, which designated vases, figures, and flowers that were slightly in relief, and on the other, ‘embroideries’, arabesque decorations painted in white on a blue ground or blue on a white ground, using a repetitive pattern that was reminiscent of embroidery work on fabrics. With only twenty-one celestial blue articles in his collection, the Duc d’Aumont distinguished himself from his contemporaries who were so fond of this glaze (Castelluccio, S., 2013, pp. 142–146). Likewise, the small quantity of violet articles can be explained by their rarity on the Western market and by his disinterest in them. However, he did select original shapes, with a monkey, a vase that resembled a length of bamboo, two bottles, two large jugs and a Chinese tabouret mounted as a vase thanks to its gilt bronze lion-heads decorations. Its violet, celestial blue, and pink floral decorations, as well as its rarity, made it an expensive item, which was acquired by Louis XVI at the Duc’s sale (Julliot, P.-F., and Paillet, A.-J., 1782, pp. 70-71, lot num. 160; Davillier, C., 1870), with the two large jugs, which were subsequently given to the Queen. In contrast with the painted decorations on the vases, the Duc d’Aumont liked representations of human figures en ronde-bosse. Collectors liked the picturesque qualities, naturalism, and expression of these statuettes, in contrast to the European classical canons (Castelluccio, S., 2013, pp. 168–169). The Duc d’Aumont owned nine pagodas (female figures, generally in the standing position) and eight magots (male figures, generally seated). Two were white from Japan, four in polychrome porcelain, five in celestial blue, and six were celadon. The Duc had a particular passion for animal figurines, as attested by the thirty-one statuettes, including twenty-one birds, the most attractive of the works due to their multicoloured plumage. Aside from their quality, the Duc d’Aumont’s porcelain wares also had remarkable mounts. Almost half of them were mounted, one of which was in gold, six in vermeil, ten in silver, and 172 in gilt bronze. The Duc retained some of the mounts, even though they had gone out of fashion, such as the rocaille ones and, of course, those in the neo-classical style from the collections of Jullienne (1686–1766), Gaignat (1697–1768), Blondel de Gagny (1695–1776), and Randon de Boisset. He commissioned new ones for certain articles directly from the fine bronze worker Pierre Gouthière, who was at the time one of the most famous on the Place de Paris, which was associated with quality and the latest fashions. Gouthière began working for the Duc d’Aumont in 1770, using drawings by the architect François Joseph Bélanger (1744–1818), with the latter’s brother-in-law, Jean Démosthène Dugourc (1749–1825), directing and monitoring the execution of the work. Paillet and Julliot highlighted the contribution made by the famous bronze worker in the sale catalogue, marking a ‘G’ in the descriptions of the mounts created by the master (Julliot, P.-F., and Paillet, A.-J., 1782; Davillier, C., 1870).

Like many other collectors of Oriental porcelain wares, the Duc d’Aumont was less impressed by European articles, which he may have considered as inferior to Chinese wares and above all those from Japan. The European objects, which are very much in the minority, were mainly associated with tableware, as their forms and number were more suited to Western uses. Decorative vases were few indeed. In 1782, Louis Marie Augustin owned two articles from Chantilly, 136 other pieces from various manufactories in France, and forty-one articles and a cabaret vase from Saxony, all used as tableware. Three ornamental vases and four statuettes of dogs also came from Meissen. Apart from the table set consisting of 223 elements, the Sèvres porcelain wares were in the minority, with only seven ornamental vases, including two ‘celestial blue’ shells mounted in potpourri vases. The Duc d’Aumont owned a set of three articles, of which the first models were produced by the manufactory in 1764, with their characteristic neoclassical decorations and their harmonious white and gold Sèvres-blue decorations. The Duc d’Aumont was just as demanding about his collections of vases and stone furniture as he was about his Chinese and Japanese porcelain wares. The popularity of articles carved from porphyry, mainly tabletops and vases, goes back to the seventeenth century. Their rarity and their high value meant that they were reserved for kings and great princes, such as Richelieu (1585–1642) and Mazarin (1602–1661). As the Egyptian quarries had been closed in the fourth century CE, porphyry came from the columns discovered on ancient sites and cut up into blocks to make vases or busts, or in tranches to make table tops. This material, which is very prestigious due to its colour that evoked the imperial purple and its antique origins, created a direct symbolic link with the Roman Empire so admired by his contemporaries. The technical difficulties associated with working this extremely hard stone added to its prestige. The popularity of porphyry lasted during the eighteenth century; then there was renewed interest as of the 1750s with the new neoclassical sensibilities, after the discoveries and excavations of the sites of Pompeii and Herculaneum. This new archaeological approach generated a fresh interest in other stones used in ancient Rome, in particular green porphyry, the serpentines, and coloured marbles, such as Sienna yellow and antique green; the latter were not quite as rare, and were less costly and easier to work.

The Duc d’Aumont’s collection included columns and vases, but no busts. Aumont focused on the quality and prestige of the materials, with mainly porphyry articles, ancient marble and granite and very few contemporary marble articles. What made his collection remarkable was the quality rather than the quantity of the articles it contained, with fourteen columns and twenty-four vases. In 1756, the Duc de Tallard left thirty-three vases, and the most impressive collections were those of Blondel de Gagny in 1776, comprising sixty-two vases, and Randon de Boisset in 1777, with ninety-seven vases. Of the fourteen columns made from contemporary marble, granite, and ancient marble, twelve have a base or capital with gilt bronze decorations. The most impressive of these, made from porphyry, was bought for 7,000 livres by Louis XVI to adorn the future Musée du Louvre. This exceptionally large object was fitted with a base and capital comprising gilt bronze executed by Gouthière. Amongst the twenty-four vases, six were made from jasper, including three with gilt-bronze mounts. The exceptional cassolette mounted in bronze by Gouthière was bought for Marie-Antoinette for 4,600 livres, for as much as a porphyry vase. The nine porphyry vases attest to the fashion for this material amongst the collectors. The Duc d’Aumont commissioned, amongst other items, a pair of urns, whose profiles resembled those of an antique vase. The elegance of the vase’s proportions and the beauty of the polished porphyry, a finish which is difficult to obtain, combined with the technical prowess of sculpting the very delicate handles directly in such a hard material, make them into masterpieces. They have no mount, or they have a base, to avoid hiding the stone. However, on the green porphyry vases, mouldings, and gilt bronze friezes contrast with the dark appearance of the stone, while female figures or rams’ heads give these vases symmetry and a graceful, picturesque quality. The nine vases made from ancient marble have the profile and decorative vocabulary of the antique works, whilst their large size is in the tradition of seventeenth-century pieces.

The great originality of the Duc d’Aumont’s collection of marble objects is due to the twenty-one tables. The seven tabletops made from modern marbles (sérancolin, Antin, and purple or white breccia marble), another with marble marquetry, the two in flowered alabaster, the four in pink granite, and the three in antique green and Piombino marble attest to a tradition that emerged during the Renaissance. However, the two pairs of tables, one of which is entirely made from jasper and the other from porphyry, from the plateau to the feet, entirely adorned with gilt bronze decorations, drew their inspiration from the antique furniture unearthed in the excavations at Pompeii and Herculaneum. Their gilt bronze ornamentation created by Gouthière demonstrates a vocabulary in the latest fashion, inspired by ancient Egypt and highly neoclassical style, with trophies, and palmettes; the most prestigious and costly, those entirely made from porphyry, remarked on by Walpole in 1775, featured in two engravings in the catalogue. Sold for a price of 12,000 livres per item, they were the most expensive items in the sale. Louis XVI acquired them to offer them to Marie-Antoinette. These two tables, as well as those made from jasper, are untraceable. 

A veritable collector, the Duc d’Aumont acquired over a period of around thirty years porcelain articles and marble and porphyry objects until his death. Placed on the various articles in his mansion and not assembled in a cabinet, their role was primarily decorative. This partly accounts for their lack of mention by Bachaumont (1690–1771), who remarked on the marble and porphyry objects, but completely ignored the porcelain wares. Not particularly interested in painting and sculpture, the Duc d’Aumont collected none, much to the displeasure of the critiques of his era. Like contemporary collectors of oriental porcelain wares, Louis Marie Augustin was fascinated by their materials and the originality of their forms and decorations, to such an extent that he paid scant attention to European works.

As a man of his times, he collected mostly Japanese polychrome <i>Kakiemon</i> objects, the most sought-after articles by collectors since the beginning of the eighteenth century. What distinguished him, however, was his particular interest in celadon and white articles, works also appreciated by his contemporaries, but rarely on such a large scale. Most surprisingly for a man of his generation was his interest in seventeenth-century blue and white wares, which were very unfashionable at the time, and, to a lesser extent, the picturesque aspects of human representations and animals en ronde-bosse (Castelluccio, S., 2013). Hence, the Duc assembled the most extensive collection of oriental porcelain wares at the end of the eighteenth century, both in terms of the quantity and quality of the articles themselves and their gilt bronze ornamentation, an indispensable complement to the finest articles, whose beauty and value was thereby enhanced. The Comte d’Angiviller (1730–1809), Directeur des Bâtiments du Roi, was aware of this and had several lots acquired by the dealer Paillet, on behalf of Louis XVI. The porcelain wares are in the majority, comprising thirty-three articles, including seven mounted by Gouthière, twenty-one vases, and two marble and stone tables. Hence, the Duc d’Aumont’s finest porcelain wares were deemed worthy of being integrated into the royal collections. The latter was the last representative from the Ancien Régime of generations of collectors of Chinese and Japanese porcelain wares, who were fascinated by a material that had remained mysterious for so long, by the originality of their forms, and the brightness of their colours. The ensemble of columns, tables, and vases collected by the Duc d’Aumont is also remarkable on a variety of levels: by the quality of their materials and their prestigious origins ‘from the ancient monuments of Rome’ (Julliot, P.-F. and Paillet, A.-J., 1782, first page of the notice; Davillier, C., 1870), that is to say ancient Roman sites, as Rome was the capital of the Empire, the symbol of wealth and quality. The authors of the catalogue drew attention to the duke’s quest to acquire the rarest marble pieces in Italy and in the excavations, and always specified that a particular column or block was unearthed in 1766 near the Temple of Vesta at Tivoli, in the ancient port of Trajan in 1767, or in the Villa Negroni the same year. The size of the objects, the technical prowess involved in sculpting the rams’ heads and handles in the solid material and above all the prestigious tradition of their forms—that of the seventeenth century—attests to great cultural sophistication and the inspiration of ‘le grand goût’ (official taste) of the seventeenth century, and in particular the reign of Louis XIV, the other source of inspiration for neoclassicism.

The Duc d’Aumont was not simply an experienced and exacting collector. He discovered and encouraged talented individuals by commissioning works from young, gifted artists inspired by the latest archaeological discoveries and the renewed interest in antiquity, the proponents of the very latest fashions. Hence, certain vases were sculpted according to drawings by the architect Bélanger, who subsequently worked for the Comte d’Artois (1757–1836) at Bagatelle. The sculptures were often executed by Augustin Bocciardi (1719–1797), who worked in the workshops at the Hôtel des Menus Plaisirs, while the bronzes were exclusively the work of Gouthière. Articles from the Duc d’Aumont’s collection are now held in the museums of the Louvre, the Château de Versailles, the Wallace Collection in London, the John Paul Getty Museum in Los Angeles, and the Frick Collection in New York.

Article by Stéphane Castelluccio (translated by Jonathan & David Michaelson)