Madame de Saint-Sauveur
Château de Versailles, Hôtel de Petite Ecurie du Roy
Château de Versailles, Place d’Armes
Dames Religieuses de Bellechasse, au coin de la Rue de Bellechasse et de la Rue Saint Dominique
Sous-gouvernante des Enfants de France
Si l’on en croit les registres de baptême de l’église Saint-Eustache, à Paris, Madeleine-Suzanne Goullet de Rugy est née le 22 juillet 1720 (AN, MC/ET/LXXXIV/548). Comme c’est généralement le cas lorsqu’on cherche à savoir qui fut une femme ayant vécu au xviiie siècle, les documents détaillant sa vie manquent entre sa naissance et son mariage, le 1er mars 1743, à Jean-Anne de Grégoire, plus tard marquis de Saint-Sauveur, résident depuis 1721 à la Petite Écurie de Versailles (AN, MC/ET/XCII/622), qui entretient des relations étroites avec la Cour. Le contrat de mariage, rédigé les 17 et 18 février 1743, est un témoignage de la condition du couple et des familles des nouveaux mariés : il fixe le douaire à 200 000 livres, et porte mention de la « présence et de l’agrément » de Louis XV, de la reine Marie Leszczyńska, du Dauphin Louis et de Mesdames Henriette Anne et Marie Adélaïde (AN, MC/ET/I/411). Parmi les témoins, on compte Henri Camille, marquis de Beringhen, mécène enthousiaste des artistes contemporains, dont Nicolas Lancret, François Boucher et Jean-Baptiste Oudry, ami de Jean-Anne de Grégoire. Le marquis de Saint-Sauveur semble néanmoins n’avoir montré que peu d’intérêt pour l’acquisition d’œuvres d’art : les inventaires après décès effectués en novembre et en décembre 1751, après sa mort soudaine d’une crise d’apoplexie, ne mentionnent que quelques peintures décoratives et quelques estampes (LUYNES 1860-5, vol. 11, p. 274; AN, MC/ET/XXIX/489). Madame de Saint-Sauveur et son mari eurent trois enfants : Louise Jeanne Marguerite Grégoire de Saint-Sauveur (1745-v. 1816), Jean Baptiste Amédée (1746- ?) et Hyacinthe Philémon Louis (1749-1778).
Nommée « sous-gouvernante des enfants de France » par Louis XV le 24 mars 1751 (AN, O/1/95, fol. 75) ; LUYNES 1860-5, vol. 11, p. 89), Madeleine-Suzanne jouit à Versailles d’une certaine position. Elle est dispensée de ses devoirs par autorisation du roi le 13 février 1768, en raison d’une médiocre santé (AN, O/1/113, fol. 69). Entre cette date et 1771, elle établit sa résidence au couvent parisien des Dames Religieuses de Bellechasse, à l’angle de la rue de Bellechasse et de la rue Saint-Dominique (AN, MC/ET/LXXXIV/526). Il n’était pas inhabituel qu’une femme de la noblesse célibataire ou veuve vînt vivre dans des logements séculiers d’un couvent parisien – mademoiselle Julie de Lespinasse vécut aussi à Bellechasse, et la salonnière madame du Deffand vécut ainsi aux Filles de Saint-Joseph de la Providence, également rue Saint-Dominique (E. Asse, 1877, p. 23, p. 53). Ce déménagement place madame de Saint-Sauveur au cœur de la société parisienne et près des salons qu’elle fréquente. Elle est citée plus d’une fois en 1775 dans les carnets que tenait Horace Walpole où il évoque notamment les dîners conviés par madame du Deffand (H. Walpole, éd. 1937-1983, vol. 7, p. 344, p. 347, 23 août et 6 septembre 1775). Madeleine-Suzanne meurt le 4 mai 1777 à Paris ; son décès est annoncé dans la Gazette de France et dans le Mercure de France, et elle est enterrée à Saint-Sulpice (AN, MC/ET/LXXXIV/548 ; Gazette de France, lundi 19 mai 1777, p. 186 ; Mercure de France, juin 1777, p. 212-213).
Article rédigé par Natasha Shoory (traduit par François Boisivon)
According to baptism records from Saint-Eustache in Paris, Madeleine-Suzanne Goullet de Rugy was born on 22nd July 1720 (AN, MC/ET/LXXXIV/548). As is fairly typical when researching eighteenth-century women, no documentation has been found detailing her life from when she was born until she was married on 1st March 1743 to Jean-Anne de Grégoire, later the Marquis de Saint-Sauveur, who had been resident at the Petite Écurie at Versailles since 1721 (AN, MC/ET/XCII/622). He, along with his family, had strong connections at the court of Versailles. The marriage contract drawn up on the 17th and 18th February 1743 is testament to the status of the couple and their respective families, with a dower (douaire) of 200 000 livres, and mention of the « presence et de l’agrément » of Louis XV, Queen Marie Leszczyńska, the Dauphin Louis and the Mesdames Henriette Anne and Marie Adelaide (AN, MC/ET/I/411). Amongst the witnesses at the wedding was Henri Camille, Marquis de Beringhen, an enthusiastic patron of contemporary artists, including Nicolas Lancret, François Boucher and Jean-Baptiste Oudry, listed as a friend of Jean-Anne de Grégoire. However, despite this connection, the Marquis de Saint-Sauveur appears to have shown no interest in acquiring art himself: the posthumous inventories taken in November and December 1751 following his sudden death from apoplexy mention only a few decorative paintings and prints(Luynes 1860-5, vol. 11, p. 274; AN, MC/ET/XXIX/489). Madame de Saint-Sauveur and her husband had three children: Louise Jeanne Marguerite Grégoire de Saint-Sauveur (1745-c. 1816), Jean Baptiste Amédée (1746-?) and Hyacinthe Philémon Louis (1749-1778).
Madeleine-Suzanne held a prominent position at Versailles as the third sous-gouvernante des enfants de France, to which she was appointed by Louis XV on 24 March 1751 (AN, O/1/95, fol. 75) ; LUYNES 1860-5, vol. 11, p. 89). Her retirement from this position was authorised by the King on 13 February 1768, citing poor health as preventing her from continuing her duties (AN, O/1/113, fol. 69). At some point between then and 1771, she took up residency in Paris at the convent, Dames Religieuses de Bellechasse, on the corner of Rue Bellechasse and Rue Saint Dominique (AN, MC/ET/LXXXIV/526). It was not unusual for unmarried or widowed noblewomen to live in the secular quarters of Parisian convents – Mademoiselle Julie de Lespinasse also lived at Bellechasse, and the salonnière Madame du Deffand lived at the Filles de Saint-Joseph de la Providence, also on Rue Saint-Dominique (Asse E., 1877, p. 23, p. 53). This relocation was a significant move, as it placed her in the heart of Parisian society and nearby salons which she would frequent: ‘Madame de Saint-Sauveur’ is recorded on more than one occasion in the diaries of Horace Walpole from 1775 in relation to dinners hosted by Madame du Deffand (Walpole H., ed. 1937-83, vol. 7, p. 344, p. 347, 23 August and 6 September 1775). Madeleine-Suzanne died 4th May 1777 in Paris, with her death announced in the Gazette de France and the Mercure de France, and she was buried at Saint-Sulpice in Paris (AN, MC/ET/LXXXIV/548 ; Gazette de France, Monday 19 May 1777, p. 186 ; Mercure de France, June 1777, pp. 212-3).
Article by Natasha Shoory
[Objets collectionnés] Tableaux de Tintoretto, Veronese, Girolamo Muziano, Mattia Preti
[Objets collectionnés] Tableaux de Pieter Brueghel, Adam Frans van der Meulen, Thomas van Apshoven, Francisque Millet, David Teniers le Jeune, Peter van de Velde, Adriaen Brouwer, Peeter Bout, Adriaen Frans Boudewijns, Jan Brueghel l’Ancien, Manciola, Joseph Francis Nollekens, Balthasar Beschey
[Objets collectionnés] Tableaux de Philips Wouwerman, Jan van Goyen, Jan van der Heyden, Adriaen van de Velde, Gabriël Metsu, Willem Kalf, Jan Wijnants, Jacob van Ruisdael, Cornelius van Poelenburgh, Adriaen van Ostade, Isaac van Ostade, Nicolaes Pieterszoon Berchem, Reinier Nooms, Jan Asselijn, Jan Hackaert, Adriaen van der Cabel, Anthonie Jansz van der Croos, Anthonie Palamedes
Le contrat de mariage de Madeleine-Suzanne Goullet de Rugy et Jean-Anne de Grégoire, futur Marquis de Saint-Sauveur, mentionne la « présence et l’agrément » de Louis XV et de la Reine Marie Leszczyńska. (Source : notice Agorha "Madame de Saint-Sauveur" rédigée par Natasha Shoory)
Le contrat de mariage de Madeleine-Suzanne Goullet de Rugy et Jean-Anne de Grégoire, futur Marquis de Saint-Sauveur, mentionne la « présence et l’agrément » de Louis XV et de la Reine Marie Leszczyńska. (Source : notice Agorha "Madame de Saint-Sauveur" rédigée par Natasha Shoory)