Marigny, Abel-François Poisson de
Hôtel de Ménars, Place des Victoires
Château de Ménars
Hôtel de Marigny, rue Saint-Thomas du Louvre
Abel-François Poisson de Vandières (1727-1781), marquis de Marigny (1754) et marquis de Menars (1778), est le frère de Jeanne-Antoinette Poisson (1721-1764), marquise de Pompadour. Ils sont les enfants de François Poisson de Lucy (1684-1754) et de Louise-Madeleine de La Motte (1699-1745). Il naît à Paris le 18 février 1727. François Poisson est employé des frères Pâris, munitionnaires, notamment, des armées françaises. Durant la régence exercée de 1715 à 1723 au nom du jeune Louis XV, les frères Pâris sont très proches de Louis-Henri, alors duc de Bourbon (1692-1740). Louise-Madeleine de La Motte est la fille de Jean de La Motte, qui possède la concession de boucherie pour l’Hôtel Royal des Invalides à Paris. François Poisson pâtit de la disgrâce des frères Pâris qui suit l’exil du duc de Bourbon, en 1725. À partir de mai 1727, François Poisson vit sept ans hors de France, dans un exil qu’il s’est imposé.
Durant l’exil de Poisson, Louise-Madeleine est la protégée de Charles-François Lenormant de Tournehem (1684-1751), qui pourvoit à l’éducation d’Abel-François au lycée Louis-le-Grand. Sa sœur, Jeanne-Antoinette épouse le neveu de Lenormant de Tournehem, Charles Lenormant d’Étiolles, en 1741. En 1745, Jeanne-Antoinette Poisson abandonne son mariage et son nom de Madame d’Étiolles pour devenir la maîtresse reconnue du roi Louis XV. Elle est anoblie marquise de Pompadour et réside à la Cour. Le 19 décembre 1745, Lenormant de Tournehem est nommé par Louis XV directeur et ordonnateur général des Bâtiments du Roi. Le 10 janvier 1746, est confiée à Poisson de Vandières la succession de la charge de directeur et ordonnateur général des Bâtiments, Jardins, Arts, Académies et Manufactures du Roi. Commence alors un apprentissage informel, qui culmine avec le plus long séjour en Italie qu’ait réalisé un administrateur français au xviiie siècle. De décembre 1749 à septembre 1751, Monsieur de Vandières voyage, accompagné de l’architecte Jacques-Germain Soufflot, de l’imprimeur Charles-Nicolas Cochin fils et de l’abbé Jean-Bernard Le Blanc, homme de lettres. Lenormant de Tournehem meurt en novembre 1751, et Poisson de Vaƒndières commence sa carrière professionnelle. Il est anobli marquis de Marigny en 1754 après la mort de son père, François Poisson, dont il hérite le château de Marigny-en-Orxois.
À la charge de directeur et ordonnateur général des Bâtiments du Roi s’attache une responsabilité étendue dans la Maison du Roi. Le ministre veille aux nouvelles constructions et aux réparations des châteaux et propriétés royales et administre les commandes royales de travaux de peinture, de sculpture et de gravure. En outre, le directeur des Bâtiments tient sous sa supervision les Académies royales d’architecture et de peinture ainsi que l’Académie de France à Rome. Les Bâtiments ont aussi le contrôle des manufactures royales de tapisseries et de tapis. Après 1755, Marigny se fait rejoindre au sein de son administration par Cochin fils et Soufflot qui y tiendront un rôle important. Soufflot est contrôleur du département de Paris, qui comprend la manufacture des Gobelins et les deux ateliers de la Savonnerie, tandis que Cochin est « chargé du détail des arts », sorte d’intermédiaire principal entre l’administration et les académies.
Le marquis de Marigny possédait l’une des collections particulières d’œuvres d’art les plus remarquables et les mieux documentées du xviiie siècle. Il en avait hérité, pour partie, de sa sœur, la marquise de Pompadour, grande collectionneuse de céramiques chinoises, impériales et modernes. Marigny achète lui-même des laques et d’autres objets japonais, mais la seule manière de distinguer ses achats de ceux de Madame de Pompadour est de comparer attentivement les inventaires après décès de l’une et de l’autre.
Conquêtes de l’Empereur de La Chine
Si le marquis de Marigny possède une vaste collection de porcelaines et d’œuvres d’art chinoises et japonaises, sa contribution majeure aux relations entre l’Europe et la dynastie chinoise des Qing concerne la plus importante commande directe de gravures occidentales par un acheteur chinois au xviiie siècle. Il en résulte une suite de 16 gravures sur plaques de cuivre de dimensions exceptionnelles intitulées Conquêtes de l’Empereur de la Chine, qui sont réalisées à Paris entre 1767 et 1773 par des graveurs et eaufortistes français membres de l’Académie royale des peintres et sculpteurs. La commande est passée au nom de l’empereur Qianlong 乾隆 (1711-1799) par des marchands Han qui servent d’intermédiaires et par le vice-roi de Canton (Guangzhou 廣州). Le commanditaire impérial chinois paye la très large somme de 112 000 livres pour ce projet complexe et d’un grand raffinement. Les tirages conservés sont rares. S’il existe des milliers d’exemples d’Européens et autres Occidentaux ayant fait l’acquisition aux xviie et xviiie siècles de travaux de peinture, de gravures sur bois, de céramiques, de jades, de textiles, de laques, de meubles et d’objets de métal chinois, on identifie aujourd’hui relativement peu d’objets occidentaux qui furent directement commandés par l’empereur de Chine. Ce prestigieux mécène chinois, de son nom personnel Aisin Gioro Hongli 愛新覺羅弘曆 (1711-1799), régna sous le nom de Qianlong, de 1735 à 1796. Il est le sixième empereur de la dynastie Qing 清朝.
Avant de parvenir à la connaissance de Marigny, en 1767, la commande suivit un circuit long et compliqué. Qianlong imagine ce projet en s’inspirant d’une suite de peintures qu’il avait commandées en 1762 à ses artistes missionnaires catholiques résidant à Pékin pour commémorer ses campagnes militaires de 1754-1759 dans le Turkestan oriental afin de reconquérir et de pacifier le Xinjiang et la vallée de l’Ili. Ces peintures étaient exposées dans le Tzu-kuang-ko (aussi composé Zi Guang Ge 紫光阁), une salle de réception pour les ambassadeurs étrangers dans la Cité interdite, à Pékin. En 1765, Qianlong demande aux artistes missionnaires Giuseppe Castiglione (1688-1766), Ignatius Sichelbarth (1708-1780), Denis Attiret (1702-1768) et Jean-Damascene Sallusti (?-1781) de réaliser de grandes copies à l’encre des peintures originales pour servir de modèle à une commande de gravures sur cuivre européennes. Qianlong avait vu, en effet, dans la bibliothèque de la mission jésuite à sa Cour, de telles vues panoramiques européennes de batailles.
Qianlong ordonne à son vice-roi de Canton d’attribuer la commande à une nation européenne disposant d’une compagnie commerciale mais sans spécifier à laquelle échoirait cet honneur. La Compagnie française des Indes obtient la commande et un contrat est passé à Canton à la fin de l’année 1765. Les copies furent divisées en quatre envois comportant chacun quatre dessins. Le premier parvient en France, à L’Orient (Lorient), en août 1766. En décembre, l’existence de la commande est communiquée par les syndics de la Compagnie des Indes au ministre Henri Bertin qui leur conseille de s’adresser à Marigny. Le 17 décembre 1766, les syndics écrivent à Marigny, lui transmettant le contrat passé avec eux par la maison de commerce Han de Canton, connue sous le nom de Landeikou (P’an K’i-kouan) (Torres, 2009, p. 36-37). Bertin écrit au marquis de Marigny pour lui demander que le directorat royal des arts se charge de la commande de l’empereur de Chine. En janvier 1767, Marigny confie l’entière direction du projet à Charles-Nicolas Cochin le fils, qui était précisément « chargé du détail des arts », et lui-même premier graveur de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
Le document essentiel qui identifie le rôle tenu par Marigny dans cette commande est conservé dans les minutes d’une réunion de travail personnelle du roi Louis XV avec Marigny, le 1er mai 1767 (AN, O1 1055, 1er Mai 1767). Sous le titre « Gravures des desseins représentant les conquêtes de l’Empereur de La Chine », on y trouve consigné que « ledite jour [fut] envoyé au dit S[eigneur marquis de Marigny] un Bon du Roy par lequel Sa Majesté ordonne à Monsieur le Directeur général de faire graver par les 4 plus celebres artistes sous la Direction de M. Cochin quatre desseins des conquêtes que l’Empereur de La Chine a chargé ses mandarins d’envoyer en Europe et qui ont été adressés par le père Castiglion [sic] de l’ordre de l’Empereur à la compagnie des Indes pour les faire passer à Paris à cet effet et pour le payement desquelles gravures, il a été remis de la part de l’Empereur de La Chine aux préposés de la Compagnie des Indes établis à Canton la somme de 112 000 [livres] audite Bon est jointe une copie du décret de l’Empereur de La Chine en françois, une copie en latin et une copie en italien, la copie d’une lettre du Père Castiglion, un mémoire ; plus une lettre de M. Bertin du 26 décembre 1766 écrite à Monsieur le Directeur général, une lettre de M[essieu]rs les Sindics et Directeur de la Compagnie des Indes de Paris à Monsieur le marquis de Marigny du 17 décembre 1766 et un pli adressé à Monsieur le Directeur général contenant les traductions latines et Italienne du décret de l’Empereur de la Chine. Ledite Bon et lesdites pièces enregistrées le 1er Mai 1767. »
Cochin recrute, pour exécuter les plaques de cuivre, huit artistes : à Jacques-Philippe Le Bas (1707-1783) sont confiées cinq plaques (numéros 2, 3, 4, 7 et 16) ; à Benoît-Louis Prévost (1735-1804) les numéros 1 et 10 ; à Jacques Aliamet (1726-1788) les numéros 5 et 11 ; à Augustin de Saint-Aubin (1736-1807) les numéros 8 et 9 ; à Pierre-Philippe Choffard (1730-1809) les numéros 6 et 13 ; à Nicolas De Launay (1739-1792) le numéro 12 ; à Louis-Joseph Masquelier (1741-1811) le numéro 14 ; et à François-Denis Née (1732-1817) le numéro 15.
Les dessins originaux effectués par les artistes missionnaires à Pékin étaient extrêmement difficiles à transposer car ils recouraient inégalement à la perspective occidentale ou mêlaient des dispositifs picturaux asiatiques aux conventions artistiques européennes. Cochin doit en redessiner un grand nombre pour fournir des modèles à ses graveurs. Les dessins étaient aussi d’une taille exceptionnelle, et Marigny tenait à ce qu’ils fussent gravés dans leurs dimensions originales, ce qui nécessita qu’on acquît d’immenses plaques de cuivre en Angleterre et qu’on commandât un papier spécial de grand format, nommé Grand Louvois, à un papetier étranger.
Très peu de tirages des suites achevées demeurèrent en Europe. La bibliothèque du roi reçut un jeu d’épreuves, Marigny en promit un autre à Henri Bertin et en garda deux pour lui-même. Cochin en eut probablement un lui aussi. Toutes les plaques de cuivre et toutes les autres impressions sont envoyées à Qianlong en 1773, avec une presse complète et l’ensemble des outils. C’est ainsi qu’est introduite en Chine la gravure sur plaques de cuivre.
Article rédigé par Alden R. Gordon (Traduit par François Boisivon )
Abel-François Poisson de Vandières (1727-1781), marquis de Marigny (1754) and marquis de Menars (1778), was the brother of Jeanne-Antoinette Poisson (1721-1764), marquise de Pompadour. They were the children of François Poisson de Lucy (1684-1754) and Louise-Madeleine de La Motte (1699-1745). He was born in Paris on 18 February 1727. François Poisson was employed by the Pâris brothers in their role as military contractors for the armies of France. The Pâris were closely associated with the Louis-Henri, duc de Bourbon (1692-1740) during the regency for the young Louis XV from 1715-1723.Louise-Madeleine de La Motte was the daughter of Jean de La Motte, owner of the butcher’s concession to supply the Hôtel Royal des Invalides in Paris. François Poisson became embroiled in the disgrace of the Pâris brothers following the exile of the duc de Bourbon in 1725. From about May 1727, François Poisson lived for seven years in self-imposed exile outside France.
During Poisson’s exile, Louise-Madeleine was protected by Charles-François Lenormant de Tournehem (1684-1751) who provided for Abel-François’ education at the Lycée Louis-le-Grand. His sister Jeanne-Antoinette married Lenormant de Tournehem’s nephew, Charles Lenormand d’Étiolles, in 1741. In 1745, Jeanne-Antoinette Poisson abandoned her marriage as Madame d’Étiolles to become the recognized mistress of King Louis XV. She was ennobled as marquise de Pompadour and took up residence at the court. On 19 December 1745, Lenormant de Tournehem was appointed by Louis XV as his Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments du Roi. On 10 January 1746, Poisson de Vandières was given the succession to the post of Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments, Jardins, Arts, Académies et Manufactures du Roi. He immediately entered into an informal apprenticeship which culminated in the most important Italian journey of any French administrator of the eighteenth century. Monsieur de Vandières traveled with the architect Jacques-Germain Soufflot, the printmaker Charles-Nicolas Cochin fils and the literary commentator abbé Jean-Bernard Le Blanc from December 1749 until September 1751. In November, 1751, Lenormant de Tournehem died and Poisson de Vandières began his professional career. He was ennobled as marquis de Marigny in 1754 after the death of his father, François Poisson, from whom he inherited the château de Marigny-en-Orxois.
The post of Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments du Roi had extensive responsibility within the Maison du Roi. This ministry had oversight of new construction and repairs to all royal châteaux and properties and administered all royal commissions for works of painting, sculpture and engravings. Additionally, the Directeur des Bâtiments had under his supervision the royal academies of Architecture and of Painting and the Académie de France à Rome. The Bâtiments also supervised the royal manufactures of tapestry and carpets. After 1755, Marigny brought his travel companions Cochin fils and Soufflot into his administration where they played important roles. Soufflot was Controller of the Department of Paris, which included the Gobelins and Savonneries factories, while Cochin was chargé du détail des arts, a sort of principal intermediary between the administration and the academies.
The marquis de Marigny owned one of the most remarkable and best documented private collections of art assembled in the eighteenth century. Part of his collection was inherited from his sister, the marquise de Pompadour who was herself a major collector of imperial and modern Chinese ceramics. Marigny bought lacquer and other Japanese objects in his own right but the only way to distinguish his own purchases from those of Madame de Pompadour is by close comparison of their respective inventaires après décès.
Conquests of the Emperor of China
While the marquis de Marigny owned a significant collection of Chinese and Japanese porcelain and works of art his most significant contribution to European interaction with the Qing dynasty of China concerned the most important direct commission of western prints made for a Chinese buyer in the eighteenth century. The resulting suite of 16 exceptionally large copper plate engravings entitled Conquêtes de l’Empereur de la Chine were made in Paris between 1767 and 1773 by French engravers and etchers who were members of the French Royal Academy of Painters and Sculptors. The commission was given in the name of the Qianlong emperor 乾隆 (1711-1799) through Han merchant intermediaries and the viceroy in Canton (Guangzhou 廣州). The Chinese imperial patron paid the very large sum 112,000 livres for the complex and highly sophisticated project. The surviving examples are rare. While there are thousands of instances of seventeenth- and eighteenth- century Europeans and other Westerners who acquired Chinese works of painting, woodblock prints, ceramics, jade, textiles, lacquer objects, furniture and metalwork, there were relatively few western objects identifiable today that were directly commissioned for the Chinese Emperor. The Chinese imperial patron, whose personal name was Aisin Gioro Hongli 愛新覺羅弘曆 (1711-1799), was known by his reign name of Qianlong (reign 1735-1796). He was the sixth emperor of the Qing dynasty 清朝.
The commission had a long and circuitous gestation before it came into Marigny’s sphere of action in 1767. Qianlong initiated the project based upon a suite of paintings he commissioned in 1762 from his resident European Catholic missionary artists in Beijing to celebrate his own 1754-1759 East Turkestan military campaigns to reconquer and pacify Xinjiang and Illi. These paintings were displayed in the Tzu-kuang-ko (alternatively written Zi Guang Ge 紫光阁), a reception hall for foreign ambassadors in the Forbidden City in Peking (Beijing). In 1765, Qianlong asked the missionary artists Giuseppe Castiglione (1688-1766), Ignatius Sichelbarth (1708-1780), Denis Attiret (1702-1768) and Jean-Damascene Sallusti (?-1781) to make large ink drawing copies of the original paintings to serve as the models for the commission for European copper-plate engravings. Qianlong had seen examples of European panoramic battle pictures in the library of the Jesuit Mission at his court.
Qianlong ordered his viceroy in Canton to assign the commission to one of the European nations with a trading company but did not specify which nation should receive the award. The French Compagnie des Indes secured the commission and a contract was made in Canton in late 1765. Divided into four consignments of four drawings each, the first was sent to France via L’Orient arriving in August 1766. By December 1766, the existence of the commission was communicated by the Syndics of the Compagnie des Indes to French minister Henri Bertin who advised them to appeal to Marigny. On 17 December, 1766, the Sindics wrote to Marigny forwarding the contract placed with them by the Han trading house in Canton known by the name of Landeikou (P’an K’i-kouan) (Torres, 2009, 36-37). Bertin wrote to the Marquis de Marigny asking that the royal directorate of the arts undertake the Chinese emperor’s commission. In January 1767, Marigny assigned the overall direction of the project to Charles-Nicolas Cochin le fils who was chargé du détail des arts and himself the leading engraver in the Académie royale de peinture et de sculpture.
The essential document identifying Marigny’s part in this commission is preserved in the minutes of a personal working session Marigny held with King Louis XV of France on 1 May 1767 (AN, O1 1055, 1 May, 1767). The entry entitled “Gravures des desseins représentant les conquêtes de l’Empereur de La Chine,” notes that on “Ledite jour envoyé au dit S(eigneur marquis de Marigny) un Bon du Roy par lequel Sa Majesté ordonne à Monsieur le Directeur général de faire graver par les 4 plus celebres artistes sous la Direction de M. Cochin quatre desseins des conquêtes que l’Empereur de La Chine a chargé ses mandarins d’envoyer en Europe et qui ont été adressés par le père Castiglion (sic) de l’ordre de l’Empereur à la compagnie des Indes pour les faire passer à Paris à cet effet et pour le payement desquelles gravures, il a été remis de la part de l’Empereur de La Chine aux préposés de la Compagnie des Indes établis à Canton la somme de 112,000 livres audite Bon est jointe une copie du décret de l’Empereur de La Chine en françois, une copie en latin et une copie en italien, la copie d’une lettre du Père Castiglion, un mémoire; plus une lettre de M. Bertin du 26 décembre 1766 écrite à Monsieur le Directeur général, une lettre de M(essieu)rs les Sindics et Directeur de la Compagnie des Indes de Paris à Monsieur le marquis de Marigny du 17 décembre 1766 et un pli adressé à Monsieur le Directeur général contenant les traductions latines et Italienne du décret de l’Empereur de la Chine. Ledite Bon et lesdites pièces enregistrées le 1er Mai 1767”.
Cochin recruited eight artists to execute the copper plates. Jacques-Philippe Le Bas (1707-1783) was assigned five plates (Numbers 2,3,4,7 & 16); Benoît-Louis Prévost (1735-1804) (Numbers 1 & 10); Jacques Aliamet (1726-1788) (Numbers 5 & 11); Augustin de Saint-Aubin (1736-1807) (Numbers 8 & 9); Pierre-Philippe Choffard (1730-1809) (Numbers 6 & 13); Nicolas De Launay (1739-1792) (Number 12); Louis-Joseph Masquelier (1741-1811) (Number 14); and François-Denis Née (1732-1817) (Number 15).
The original drawings by the missionary artists in Peking were exceptionally challenging to translate as they were uneven in their use of western perspective or mixed Asian pictorial devices with European artistic conventions. Cochin had to redraw many of them to provide models for his engravers. The drawings were also exceptionally large and Marigny insisted on having them engraved in their full original dimensions. This required ordering oversized copper plates from England and commissioning special large format paper, called Grand Louvois, from a foreign paper manufacturer.
Very few examples of the finished suite remained in Europe. The Bibliothèque du roi received a set, Marigny promised one set to Henri Bertin and he kept two sets for himself. Presumably, Cochin retained a set. All of the copper plates and all of the finished impressions were sent to Qianlong by 1773, along with a complete copper-plate press and tools. Thus copper-plate engraving was introduced to China.
Article by Alden R. Gordon
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés] Laque, tissu
[Objets collectionnés]
Le cardinal de Rohan possède deux grands vases à fond bleu poudré (MBAS, inv. 33.978.0.25, 33.978.0.26) provenant de toute vraisemblance de la vente des collections du marquis de Marigny (Paris, 1782). (Source : notice Agorha « Cardinal Louis de Rohan » rédigée par Étienne Martin)
Le marquis de Marigny et Madame de Pompadour sont frère et sœur. (Source : notice Agorha « marquis de Marigny » rédigée par Alden R. Gordon)
En tant que directeur général des Bâtiments du roi, le marquis de Marigny a travaillé avec le roi Louis XV. (Source : notice Agorha « marquis de Marigny » rédigée par Alden R. Gordon)
Notice catalogue BNF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119371024/PUBLIC