Maître de Flore
Maître à nom de convention créé en 1955 par Charles Sterling à l'occasion de l'exposition du Triomphe du maniérisme européen. De Michel-Ange à Greco, organisée au Rijksmuseum d'Amnsterdam (introduction p. 29-30 et n° 78 p. 77-78) et repris par Sylvie Béguin en 1960 et 1961. Ce Maître de Flore est alors considéré comme un peintre italien de l'entourage immédiat de Primatice, très au fait du milieu de Fontainebleau, et son œuvre éponyme, Le triomphe de Flore - qui est en fait une Vénus entourée de cupidons - est un tableau qui appartenait alors à la collection W. Feilchenfeldt à Zurich et est ensuite passé dans la collection Canera de Valasco de Vicence. Une copie tardive et de dimensions réduites, autrefois dans la collection du Baron d'Albenas à Montpellier, est rentrée depuis au Museum of Fine Arts de San Francisco (Inv. Nr.1973-4).
Beaucoup d'œuvres ont été depuis attribuées à ce Maître de Flore, dont la personnalité est désormais trop composite pour ne correspondre qu'à un seul artiste. Déjà en 1961, dans le premier article consacré à cette personnalité, Sylvie Béguin le soulignait. Dans le corpus ainsi baptisé, on peut donc sans doute distinguer plusieurs peintres :
- une main plutôt de facture française, qui correspond au noyau initial du maître, et dont le Louvre possède deux œuvres, La Charité et Le Concert, qui copie la fresque de Primatice peinte par Nicolo à Fontainebleau. C'est cet artiste qu'il convient de continuer à appeler Maître de Flore : sa facture est fine, méticuleuse et élégante, sa palette délicate et sa luminosité diaphane, le type de support qu'il utilise privilégie souvent l'assemblage d'étroites planches horizontales. Il gravite dans l'entourage de Primatice et connait très bien la culture et les modèles italiens de Fontainebleau autour de 1550-1570 ; il compose régulièrement en associant habilement des sources diverses ou transpose dans un style bellifontain élégant les compositions italiennes. Comme l'a fait remarquer Sylvie Béguin (2005), cet artiste présente aussi des affinités avec la culture flamande, et on peut noter que deux de ses compositions ont d'ailleurs été copiées , sans doute vers la fin du XVIe siècle, par des artistes de culture nordique ou pragoise (Cécile Scailliérez, 2023).
- une main plus italienne, impressionnée aussi par Nicolo dell'Abate (celle de Ruggiero de Ruggieri ou de Giulio Camillo dell' Abate ?)
- une autre encore, très proche de Cousin Fils.
p. 29 -30 et p. 77-78 (introduction et notice par Charles Sterling)
p. 300-305
p. 672-674