Traditionnellement considéré comme une Flore ou un Triomphe de Flore
Le tableau interprète avec des variantes deux motifs de l'Allégorie de Bronzino (Londres, National Gallery) qui se trouvait dans les collections royales sous Henri II : principalement le motif de la Vénus accroupie / agenouillée, mais aussi le putto déhanché, à la tête inclinée et courant, le torse retourné vers l'arrière. Ce motif se retrouve lui-même d'ailleurs sur un dessin à la sanguine conservé au musée du Louvre comme « entourage de Primatice » et de ce fait parfois rattaché au Maître de Flore (INV 8522), associé à une Vénus qui cette fois est couchée et inspirée de la Vénus d'Urbin de Titien dont une « copie » par Girolamo da Carpi avait été envoyée en France.
L'attitude de cette Vénus fait aussi penser, plus lointainement, à un dessin d'après Nicolò dell'Abate (Louvre, Département des Arts Graphiques, INV 8729), qui est lui-même en relation avec une peinture jadis attribuée à tort à Niccolò et conservée à Christ Church, Oxford.
Collection particulière (Canera di Salasco).
Sterling (1955)
W. Feilchenfeldt, Zurich (1955) ; Marianne Feilchenfeldt (?)
n° 78, « Maître de Flore » (alors dans la collection Feilchenfeldt)
p. 74 : « L'existence d'un Triomphe de Flore (ill. de couverture) où apparait le même motif, visiblement apparenté à la Naissance de l'Amour, incite à lui conserver ce poétique surnom. Le Triomphe de Flore rappelle Vénus et les amours, dessin attribué par Dimier à Primatice, et un autre dessin (atelier de Niccolo) inspiré lui même de l'Allégorie de Bronzino (National Gallery de Londres) qui fit partie des collections de François Ier. Le thème était en honneur à Fontainebleau [...] et Dan signale une Flore sur la cheminée de la Chambre du Roi [en fait la composition d'Ambroise Dubois] : le triomphe de Flore nous conserve donc probablement le souvenir, d'une œuvre célèbre, peut-être peinte pour Fontainebleau ».
p. 301 (« A l'occasion de l'exposition d'Amsterdam de 1955, Charles Sterling révéla un Triomphe de Flore (ancienne collection Feilchenfeldt, actuellement collection Comte Canera di Salasco, Vicence). Sa composition, plus riche, mais analogue au tableau de la collection d'Albenas, est d'un style différent : les deux peintures ne sont évidemment pas de la même main ni de la même date. »)