AUMONT Louis Marie Augustin (FR)
Commentaire biographique
Louis Marie Augustin, duc d’Aumont (1709-1782), appartient à l’une des grandes familles de la cour. Son arrière-grand-père, Louis Marie Victor (1632-1704), a été premier gentilhomme de la Chambre du roi de la famille, charge qu’exerce le fils aîné de chaque génération durant tout le XVIIIe siècle. À la suite du décès de ses parents puis de son frère cadet, Louis Marie Augustin, dernier survivant de la famille à quinze ans, devient duc d’Aumont. Le 23 avril 1727, il épouse Victoire Félicité de Duras, duchesse de Fitz-James (1706-1753), dont il a deux fils, Louis Alexandre Céleste, duc de Villequier (1736-1814), et Louis Marie Guy, duc de Mazarin (1732-1799), ainsi qu’une fille, Jeanne Louise Constance, duchesse de Villeroy (1731-1816). En 1723, Louis Marie Augustin devient premier gentilhomme de la Chambre, charge qu’il exerce jusqu’à sa mort en tentant de ménager les deniers royaux. En fonction en 1774, il assiste au décès de Louis XV (1710-1774) et accompagne la dépouille royale à Saint-Denis. Par droit de cette même charge, il reçoit tout le mobilier de la chambre dans laquelle le souverain a trépassé. Jean-Nicolas Dufort de Cheverny (1731-1802) estima la compagnie du duc d’Aumont fort agréable lors d’un séjour qu’ils effectuèrent dans le sud de la France (Dufort de Cheverny J.-N., 1990, p. 224).
Constitution de la collection
Contrairement aux autres amateurs de son temps, le duc d’Aumont n’est pas attiré par la peinture et la sculpture, arts considérés comme nobles par excellence. En revanche, il nourrit une grande passion pour les pierres rares et les porcelaines orientales, qu’il commence à collectionner autour de 1750. Le décès de son épouse en 1753 a peut-être donné un élan nouveau à cette activité. Les pièces réunies en vingt-cinq ans éblouissent les visiteurs par leur quantité, leur qualité et leur beauté. Le 10 octobre 1775, Horace Walpole (1717-1797) décrit l’ensemble magnifique réuni à l’hôtel d’Aumont, à l’emplacement de l’actuel hôtel Crillon, place de la Concorde : « 2 millions en tables, colonnes, lustres et porcelaines d’Orient. Deux belles tables de porphyre aux pieds de même avec des ornements dorés d’or moulu par Gouthière, qui ne travaille que pour lui » (Le Quai Voltaire, 1990, p. 160, n. 51).
Le duc d’Aumont a en partie constitué sa collection par des achats chez les merciers parisiens spécialisés dans le commerce des objets d’art de luxe, tels Thomas Joachim Hébert (mort en 1774) ou Lazare Duvaux (mort en 1758). Les ventes publiques effectuées après le décès des amateurs constituent une autre source d’enrichissement de ses collections. Le duc d’Aumont y assiste rarement en personne et achète souvent par l’intermédiaire de grands marchands merciers. Ainsi, Lazare Duvaux achète pour lui dix-sept pièces (une théière, deux cornets gris truité et quatorze bleu et blanc) à la vente du duc de Tallard en 1756. Le duc d’Aumont acquiert régulièrement lors des grandes ventes de la fastueuse décennie 1767-1777. Pendant une trentaine d’années, le duc constitue patiemment sa collection de porcelaines orientales, en véritable amateur. Il choisit avec pertinence les pièces qui l’intéressent et n’achète pas des lots entiers pour réunir rapidement un ensemble de qualité uniquement destiné à impressionner. Louis Marie Augustin retient ce qu’il y a de plus intéressant dans chacune des collections. Le duc d’Aumont réunit ainsi la plus importante collection de porcelaines orientales de son temps, avec 414 pièces. À titre de comparaison, en 1767, Jean de Jullienne en possède 370, dix ans plus tard, Randon de Boisset en a réuni 276 et, en 1781, la duchesse de Mazarin en laisse 219. La collection du duc d'Aumont comprend 192 vases d’ornement, 146 pièces utilitaires (assiettes, bols, tasses, jattes…), 31 animaux, 17 figures humaines et 10 pièces diverses. Les pièces polychromes dominent avec 178 porcelaines, et particulièrement 169 kakiemon japonais. Les 64 pièces chinoises se remarquent par leur qualité exceptionnelle. Le record de prix est d’ailleurs atteint par une paire de barils en céladon montée par le bronzier Pierre Gouthière (1732-1813) à la demande du duc et acquise par Louis XVI pour l’importante somme de 7 501 livres à la vente du duc d’Aumont (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 51-52, lot n° 110 ; Davillier C., 1870). Le duc d’Aumont conserve également des pièces aux montures rocaille, alors démodées. Ainsi, la fontaine en céladon livrée le 18 mai 1743 par le mercier Thomas-Joachim Hébert pour la garde-robe de la nouvelle chambre de Louis XV à Versailles, le duc la reçoit par droit de sa charge de premier gentilhomme en exercice à la mort du souverain. De même, les deux vases lisbet de céladon décoré d’ornements bleus possèdent une garniture rocaille qui les transforme en buires. Malgré leur aspect démodé, leur qualité incite Louis XVI à les acheter à la vente du duc d’Aumont (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 73, lot n° 165 ; Davillier C., 1870). La même originalité s’exprime dans l’important ensemble de soixante-trois porcelaines à décor bleu et blanc. Cette production a connu un immense succès au XVIIe siècle, puis une défaveur constante tout au long du siècle suivant, malgré les tentatives des marchands de soutenir ce marché. Le duc d’Aumont a réuni un ensemble exceptionnel et privilégia deux types de décors appréciés pour leur finesse : d’une part, les « modèles », qui désignent des vases, figures et fleurs qui forment un léger relief, et, d’autre part, les « broderies », décor d’arabesques peint en blanc sur fond bleu ou en bleu sur fond blanc, selon un rythme répétitif qui évoque les broderies sur étoffe. Avec seulement vingt et une pièces en bleu céleste, le duc d’Aumont se démarque de ses contemporains si amateurs de cette couverte (Castelluccio S., 2013, p. 142-146). De même, le petit nombre de pièces violettes s’explique tant par leur rareté sur le marché occidental que par un désintérêt de sa part. En revanche, il choisit des formes originales avec un singe, un vase simulant un tronçon de bambou, deux bouteilles, deux buires et un tabouret chinois monté en vase grâce à sa garniture de bronze doré à têtes de lion. Son décor floral violet, bleu céleste et rose ainsi que sa rareté en font une pièce de prix, acquise par Louis XVI à la vente du duc (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, p. 70-71, lot n° 160 ; Davillier C., 1870), avec les deux buires, ensuite offertes à la reine. Contrairement aux décors peints sur les vases, le duc d’Aumont apprécie les représentations en ronde-bosse des figures humaines. Les collectionneurs aiment le pittoresque, le naturalisme et l’expression de ces statuettes, à l’opposé des canons classiques européens (Castelluccio S., 2013, p. 168-169). Le duc d’Aumont possède neuf pagodes (figures féminines, généralement debout) et huit magots (figures masculines, généralement assises). Deux sont de blanc du Japon, quatre de porcelaine polychrome, cinq en bleu céleste et six de céladon. Le duc nourrit un penchant particulier pour les figurines animales, comme en témoignent ses trente et une statuettes, dont vingt et un volatiles, créations les plus séduisantes en raison de la polychromie de leur plumage. Outre leur qualité, les porcelaines du duc d’Aumont sont également remarquables par leurs montures. Près de la moitié sont montées, dont une en or, six en vermeil, dix en argent et 172 en bronze doré. Le duc a conservé une partie des montures anciennes, même démodées, telles celles rocaille et bien entendu celles de style néoclassique des collections de Jullienne (1686-1766), de Gaignat (1697-1768), de Blondel de Gagny (1695-1776) et de Randon de Boisset (1708-1776). Il en commande de nouvelles pour certaines pièces en s’adressant directement au bronzier Pierre Gouthière (1732-1813), alors un des plus célèbres sur la place de Paris, dont le nom est synonyme de qualité et du dernier goût. Gouthière travaille pour le duc d’Aumont à partir de 1770, sur des dessins de l’architecte François Joseph Bélanger (1744-1818), le beau-frère de ce dernier, Jean Démosthène Dugourc (1749-1825), dirigeant et surveillant la réalisation. Paillet et Julliot n’ont pas manqué de souligner l’intervention du célèbre bronzier dans le catalogue de vente, avec un « G » dans les descriptions des montures réalisées par le maître (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782 ; Davillier C., 1870).
Comme nombre d’amateurs de porcelaines orientales, le duc d’Aumont a conservé toute sa vie une réserve certaine vis-à-vis des créations européennes, qu’il considère peut-être comme inférieures aux productions de la Chine et surtout du Japon. Les pièces européennes, très minoritaires, servent essentiellement au service de la table, leurs formes étant plus adaptées aux usages occidentaux. Les vases décoratifs demeurent plus que discrets. En 1782, Louis Marie Augustin a deux pièces de Chantilly, 136 autres de diverses manufactures de France, 41 pièces et un cabaret de Saxe, toutes destinées au service de la table. De Meissen proviennent également trois vases d’ornement et quatre statuettes de chiens. Excepté le service de table de 223 éléments, les porcelaines de Sèvres sont minoritaires avec seulement sept vases d’ornement, dont deux coquilles bleu céleste montées en pots-pourris. Le duc d’Aumont possède une garniture de trois pièces, dont les premiers modèles sont sortis de la manufacture en 1764, avec leur décor caractéristique néoclassique et leur harmonie bleu de Sèvres, blanche et or. Le duc d’Aumont fait preuve d’autant d’exigence pour ses collections de vases et de meubles de pierre que pour les porcelaines de Chine et du Japon. Le goût pour les pièces taillées dans le porphyre, essentiellement des plateaux de table et des vases, remonte au XVIIe siècle. Leur rareté et leur coût élevé les réservent alors aux souverains et aux grands princes, tels Richelieu (1585-1642) et Mazarin (1602-1661). En raison de la fermeture des carrières égyptiennes depuis le IVe siècle de notre ère, le porphyre provient des colonnes récupérées sur les sites antiques et découpées soit en blocs pour faire des vases ou des bustes, soit en tranches pour réaliser des plateaux de table. Cette matière, très prestigieuse par sa couleur évoquant la pourpre impériale et par son origine antique, crée un lien symbolique direct avec l’Empire romain si admiré des contemporains. Les difficultés techniques du travail de cette pierre très dure ajoutent à son prestige. Ce goût pour le porphyre perdure au XVIIIe siècle, puis connaît un regain d’intérêt à partir des années 1750 avec la nouvelle sensibilité néoclassique, après les découvertes et les fouilles des sites de Pompéi et d’Herculanum. Cette nouvelle approche archéologique entraîne dans son sillage un intérêt nouveau pour les autres pierres employées dans l’Antiquité romaine, particulièrement les porphyres verts, les serpentines et les marbres de couleur, comme le jaune de Sienne, le vert antique… Ces derniers sont moins rares, moins coûteux et plus faciles à travailler.
La collection du duc d’Aumont comprend des colonnes et des vases, mais aucun buste. Aumont privilégie la qualité et le prestige des matières, avec principalement des pièces de porphyre, de marbre antique et de granit et très peu de marbres modernes. Sa collection est surtout remarquable par la qualité des pièces réunies plus que par la quantité, avec quatorze colonnes et vingt-quatre vases. En 1756, le duc de Tallard avait laissé trente-trois vases, les collections les plus impressionnantes restant celles de Blondel de Gagny en 1776 avec 62 vases et de Randon de Boisset en 1777 avec 97 vases. Des quatorze colonnes de marbre moderne, granit et marbre antique, douze présentent une base ou leur chapiteau de bronze doré. La plus impressionnante, de porphyre, est acquise 7 000 livres par Louis XVI pour orner le futur musée du Louvre. Cette pièce exceptionnelle par sa taille a reçu une base et un chapiteau de bronze doré faits par Gouthière. Parmi les vingt-quatre vases, six sont de jaspe dont trois montés en bronze doré. La cassolette exceptionnelle montée en bronze par Gouthière est achetée pour Marie-Antoinette pour 4 600 livres, soit autant qu’un vase en porphyre. Les neuf vases de porphyre témoignent de la vogue de cette matière chez les amateurs. Le duc d’Aumont commande, entre autres choses, une paire d’urnes dont le profil reprend celui d’un vase antique. L’élégance des proportions du vase et la beauté du porphyre simplement poli, difficile à obtenir, alliées à la prouesse technique que représente la taille dans la masse des anses aussi fines dans une matière aussi dure, en font des chefs-d’œuvre. Ils ne portent pas de monture, sinon un socle, afin de ne pas cacher la pierre. En revanche, sur les vases de porphyre vert, moulures et frises de bronze doré contrastent avec l’aspect sombre de la pierre, tandis que des figures féminines ou des têtes de bélier donnent un axe à ces vases et apportent grâce ou pittoresque. Les neuf vases de marbre antique présentent le profil et le vocabulaire décoratif des créations antiques, tandis que leur grande taille poursuit la tradition des réalisations du XVIIe siècle.
La grande originalité de la collection d’objets de marbre du duc d’Aumont est constituée par les vingt et une tables. Les sept plateaux de marbres modernes (sérancolin, Antin, brèche violette ou blanc), celui de marqueterie de marbres, les deux d’albâtre fleuri, les quatre de granit rose, les trois marbres vert antique et piombine relèvent d’une tradition apparue à la Renaissance. En revanche, les deux paires de tables, entièrement de jaspe pour l’une et de porphyre pour l’autre, depuis le plateau jusqu’aux pieds, le tout souligné de bronzes dorés, puisent leur inspiration du mobilier antique découvert dans les fouilles de Pompéi et d’Herculanum. Leur décor de bronzes dorés dû à Gouthière présente un vocabulaire à la dernière mode, égyptisant et très néoclassique avec trophées, palmettes… Les plus prestigieuses et coûteuses, celles toutes de porphyre, remarquées par Walpole en 1775, ont fait l’objet de deux gravures dans le catalogue. Adjugées 12 000 livres la pièce, elles détiennent le record de prix de la vente. Louis XVI les fait acheter pour les offrir à Marie-Antoinette. Ces deux tables ainsi que celles de jaspe semblent perdues.
En véritable collectionneur, le duc d’Aumont acquiert porcelaines et objets de marbre et de porphyre jusqu’à la veille de sa mort, soit pendant une trentaine d’années. Disposés dans les différentes pièces de son hôtel et non réunies dans un cabinet, ils jouent donc avant tout un rôle décoratif. Ceci explique en partie le mépris de Bachaumont (1690-1771), qui mentionne les objets de marbre et de porphyre, mais ignore totalement les porcelaines. Peu attiré par la peinture et la sculpture, le duc d’Aumont n’en réunit aucune, n’en déplaise aux critiques de son temps. Comme ses contemporains amateurs de porcelaines orientales, Louis Marie Augustin est fasciné par leur matière, par l’originalité de leurs formes et de leurs décors, au point de prêter peu d’attention aux productions européennes.
En homme de son temps, il réunit une majorité de kakiemon polychromes japonais, les pièces les plus estimées des collectionneurs depuis le début du XVIIIe siècle. Il se distingue cependant par son goût personnel affirmé pour les céladons et les blancs, productions également appréciées par ses contemporains, mais rarement à une telle échelle. Le plus surprenant pour un homme de sa génération reste son intérêt pour les bleu et blanc du XVIIe siècle, alors très démodés, et, dans une moindre mesure, pour le pittoresque des représentations humaines et animales en ronde-bosse (Castelluccio S., 2013). Le duc constitue ainsi la plus importante collection de porcelaines orientales à la fin du XVIIIe siècle, tant par la quantité que par la qualité des pièces elles-mêmes et de leur garniture de bronze doré, complément indispensable des plus belles pièces, dont elles augmentent la beauté et la valeur. Le comte d’Angiviller (1730-1809), directeur des Bâtiments du roi, le sait et fait acheter plusieurs lots par le marchand Paillet, au nom de Louis XVI. Les porcelaines sont majoritaires, avec trente-trois pièces, dont sept montées par Gouthière, vingt et un vases et deux tables de marbre et de pierre. Ainsi, les plus belles porcelaines du duc d’Aumont ont été estimées dignes d’intégrer les collections royales. Celui-ci est le dernier représentant de l’Ancien Régime de générations d’amateurs de porcelaines de Chine et du Japon, fascinés par cette matière longtemps mystérieuse, par l’originalité de leurs formes et par l’éclat de leurs couleurs. L’ensemble de colonnes, tables et vases réuni par le duc d’Aumont est également remarquable à différents titres, par la qualité des matières et par leurs origines prestigieuses « des anciens monuments de Rome » (Julliot P.-F. et Paillet A.-J., 1782, première page de l’avertissement ; Davillier C., 1870), c’est-à-dire des sites romains antiques, Rome étant capitale de l’Empire, symbole de richesse et de qualité. Les auteurs du catalogue insistent sur les recherches du duc pour se procurer les marbres les plus rares en Italie et dans les fouilles et n’omettent jamais de préciser que la colonne ou le bloc a été exhumé en 1766 près du temple de Vesta, dans l’ancien port de Trajan en 1767 ou dans la villa Négroni la même année… La taille des pièces, la prouesse technique que représente la sculpture des têtes de bélier et des anses dans la masse et surtout leurs formes dans la tradition prestigieuse, soit du XVIIe siècle, témoignent d’une grande culture et de cette référence au grand goût du XVIIe siècle, et particulièrement du règne de Louis XIV, autre source d’inspiration du néoclassicisme.
Le duc d’Aumont n’est pas simplement un collectionneur averti et exigeant. Il découvre et encourage les talents en devenir par ses commandes à de jeunes et talentueux artistes pétris des dernières découvertes archéologiques et de l’intérêt nouveau pour l’Antiquité, promoteurs du dernier goût à la mode. Ainsi, certains vases sont sculptés sur des dessins de l’architecte Bélanger, lequel travaille ensuite pour le comte d’Artois (1757-1836) à Bagatelle. La sculpture est souvent l’œuvre d’Augustin Bocciardi (1719-1797), qui opère dans les ateliers des Menus Plaisirs, tandis que les bronzes restent l’apanage de Gouthière. Des pièces de la collection du duc d’Aumont sont actuellement conservées aux musées du Louvre, du château de Versailles, à la Wallace Collection à Londres, au John Paul Getty Museum à Los Angeles et à la Frick Collection à New York.
Notices liées
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