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Randon de Boisset, Paul Louis

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Publiée
Contributeur
jnorindr
Dernière modification
27/03/2024 14:34 (il y a 9 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Randon de Boisset
Prénom : 
Paul Louis
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Randon de Boisset
Prénom : 
Pierre Louis Paul
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
25 octobre 1709
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
28 septembre 1776
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1758 - 1772
Adresse : 

Rue d'Aboukir

Code postal : 
75002
Ville : 
Commentaire Ville : 

Ancienne rue des Fossés-Montmartre.

Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1772 - 1776
Adresse : 

Rue des Capucines

Code postal : 
75001
Ville : 
Commentaire Ville : 

Ancienne rue Neuve des Capucines.

Professions / activités
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1757 - 1758
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1758 - 1776
Type de profession / activité : 
Biographie
Commentaire biographique : 

Financier et amateur

Paul Louis Randon de Boisset est né à Reims le 25 octobre 1709 de Paul Louis Randon de la Randonnière, receveur des Finances à Montdidier, et de Françoise Juillet (Mazel G., 1987, p. 47). Son père est issu d’une riche famille de marchands lainiers d’Anduze. Après avoir reçu une éducation brillante, Randon de Boisset devient avocat au Parlement de Paris en 1736, puis embrasse la carrière de financier (Ris de C., 1877, p. 361-362). C’est par goût, mais aussi poussé par sa famille, qu’il s’intéresse aux affaires et devient fermier-général de 1757 à 1758. Il abandonne cependant cette fonction pour une charge de receveur général des Finances à Lyon. Selon le marchand Lebrun, il aurait préféré cette fonction « qui, moins coercitive que la première, lui donnait plus de temps pour se livrer à son goût pour les lettres et les beaux-arts » (Mazel G., 1987, p. 4 n. 1 ; p. 41). Randon de Boisset est de fait un ardent collectionneur. Il s’intéresse d’abord aux livres, ses débuts de bibliophile remontant aux années 1740 (Beurdeley M., 1988, p. 48-55). Sa collection, importante en nombre, est alors également connue pour sa qualité et la rareté de certains exemplaires (Rémy P., 1777, p. 5). La peinture est un autre de ses centres d’intérêt. Randon de Boisset se lie d’ailleurs avec plusieurs artistes, tels que François Boucher ou Jean-Baptiste Greuze, et fait deux voyages en Italie, en 1752 au cours duquel il rencontre Joseph Vernet, puis en 1762 (Rémy P., 1777, p. 2-4). Son goût encore récent pour la peinture devient alors une véritable passion et il consacre des sommes considérables à sa collection. Il visite la Hollande et les Flandres avec Boucher en 1766 et se découvre un enthousiasme sans fin pour la peinture hollandaise. Désormais, les trois écoles (du Nord, française et italienne) sont présentes dans son cabinet, enrichi grâce aux conseils de Pierre Rémy, marchand mercier que Boucher lui a présenté (Beurdeley M., 1988, p. 6). Ce remarquable ensemble est dispersé lors de la vente de la collection en 1777 (Rémy P., 1777). Cependant, Randon de Boisset ne s’intéresse pas seulement aux livres et aux tableaux ; il collectionne également les arts décoratifs. En 1772, il quitte la place Vendôme pour la rue Neuve des Capucines, où il s’installe dans un vaste hôtel qu’il a fait construire par l’architecte Gabriel. Cette nouvelle demeure abrite bien sûr sa bibliothèque et son cabinet de peinture, mais aussi des meubles et objets d’art admirablement présentés (Rémy P., 1777, p. 5).

L’étude du catalogue de vente après décès permet d’entrevoir la richesse de cette collection. La première partie du catalogue, rédigée par Pierre Rémy, regroupe ce qui concerne les Beaux-Arts. Le reste du catalogue concerne tout ce qui relève des arts décoratifs et de la curiosité, « le surplus des effets curieux et précieux de ce Cabinet » (Julliot C.-F., 1777). Cependant, malgré sa renommée, la collection de Randon de Boisset est alors peu visible au public. Contrairement à d’autres collectionneurs de l’époque, Randon de Boisset n’ouvre pas son cabinet (Rémy P., 1777). Sa collection fut en fait découverte par les amateurs et autres curieux lors de la vente publique, comme en témoigne peu après Pierre Rémy dans le catalogue de la vente du prince de Conti : « M. de Boisset, aussi doux, aussi honnête, mais moins communicatif, regardoit, pour ainsi dire, son Cabinet comme un sanctuaire où tout le monde ne pouvoit pas être admis. Pour y arriver, il falloit être lié avec M. de Boisset, le prier, le solliciter : aussi son Cabinet, avec de la célébrité, étoit malgré cela connu de peu de personnes. Ses héritiers, pour remédier à cet inconvénient, l’ont ouvert. Avec quelle ardeur et quelle affluence le Public y est venu ! on en sortoit rempli d’admiration, & partout on se répandoit en éloges sur les chefs-d’œuvres que renfermoit ce Cabinet » (Rémy P., 1777). Randon de Boisset décède au milieu de ces splendeurs en septembre 1776. Il est inhumé le 30 septembre 1776 au cimetière de la paroisse de Saint-Roch. Célibataire, il avait désigné comme légataires universels ses deux neveux, Jean-Louis Millon d’Ainval, receveur général des Finances de Lyon, et Augustin Million d’Ailly, receveur des Domaines et Bois de Paris, tous deux fils de l’une de ses trois sœurs (AN, M.C., LXXXIV/546, 18 octobre 1776, inventaire après décès de Paul-Louis Randon de Boisset). Ce sont eux qui décident de mettre en vente la collection. La vente a lieu in situ, dans l’hôtel de la rue Neuve des Capucines. Paul Louis Randon de Boisset était principalement connu pour être le possesseur d’une des plus belles collections du royaume, dont la dispersion en février, mars et avril 1777 est un épisode significatif du goût de l’époque. Les résultats de la vente atteignent des prix très élevés. Michel Beurdeley (1988, note 9 p. 6) cite en exemple de l’engouement suscité par la vente un passage d’une lettre de l’académicien Watelet à l’un de ses amis : « …vous auriez vu le spectacle de la vente de M. de Boisset, où tous les objets se vendent à des prix inconcevables… »

Il existe peu de documents sur ce collectionneur, qui permettraient de mieux connaître sa carrière et sa personnalité, mais le catalogue de vente et l’inventaire après décès apportent des informations précieuses quant à l’histoire du goût dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en particulier en matière de collections d’arts asiatiques.

Article rédigé par Mélanie Moreau

Commentaire biographique : 

Financier and Connoisseur

Paul Louis Randon de Boisset was born in Reims on October 25, 1709 to Paul Louis Randon de la Randonnière, Receiver of Finances in Montdidier, and Françoise Juillet (Mazel G., 1987, p. 47). His father came from a wealthy family of wool merchants from Anduze. After receiving a brilliant education, Randon de Boisset became a lawyer in the Parliament of Paris in 1736, then embarked on a career as a financier (Ris de C., 1877, p. 361-362). It was out of taste, but also pushed by his family, that he took an interest in business and became farmer-general from 1757 to 1758. However, he abandoned this function for a position as Receiver General of Finances in Lyon. According to the merchant Lebrun, he would have preferred this function "which, less coercive than the first, gave him more time to indulge his taste for literature and the fine arts" (Mazel G., 1987, p. 4 n .1; p.41). Randon de Boisset was an ardent collector. His first interest was books, his beginnings as a bibliophile dating back to the 1740s (Beurdeley M., 1988, p. 48-55). His sizeable collection was then also known for its quality and the rarity of certain copies (Rémy P., 1777, p. 5). Painting was another interest. Randon de Boisset also became friends with several artists, such as François Boucher or Jean-Baptiste Greuze, and made two trips to Italy, in 1752 during which he met Joseph Vernet, and again in 1762 (Rémy P., 1777, p. 2-4). His recent taste for painting became a real passion, and he devoted considerable sums to his collection. He visited Holland and Flanders with Boucher in 1766 and discovered his boundless enthusiasm for Dutch painting. From then on, the three schools (the North, the French, and the Italian) wold be present in his cabinet, enriched thanks to the advice of Pierre Rémy, a marchand-mercier to whom he was introduced by Boucher (Beurdeley M., 1988, p. 6). This remarkable set was dispersed when the collection was sold in 1777 (Rémy P., 1777). However, Randon de Boisset was not only interested in books and paintings; he also collects decorative arts. In 1772, he left Place Vendôme for Rue Neuve des Capucines, where he settled in a large hotel particulier that he had built by the architect Gabriel. This new residence housed his library and his painting cabinet, and also admirably presented furniture and works of art (Rémy P., 1777, p. 5).

The study of the posthumous sales catalogue provides a glimpse into the richness of this collection. The first part of the catalogue, written by Pierre Rémy, concerns the objects of fine art. The rest of the catalogue deals with the decorative arts and curiosities, "the surplus of the curious and precious effects of this Cabinet" (Julliot C.-F., 1777). Despite its fame, Randon de Boisset's collection was not publicly very visible at the time. Unlike other contemporary collectors, Randon de Boisset did not open his cabinet to the public (Rémy P., 1777). His collection was in fact discovered by amateurs and other curious people during the public sale, as testified shortly after by Pierre Rémy in the catalogue of the sale of the Prince of Conti: "M. de Boisset, so gentle, so honest, but not so communicative, regarded, so to speak, his Cabinet as a sanctuary where not everyone could be gain admission. To achieve this, it was necessary to be connected with M. de Boisset, to pray to him, to solicit him: thus his Cabinet, although having celebrity, was nonetheless known to few people. His heirs, to remedy this inconvenience, opened it. With what ardour and throngs the Public came! People came out filled with admiration, and everywhere people spread their praises over the masterpieces contained in this cabinet” (Rémy P., 1777). Randon de Boisset died in the midst of these splendours in September 1776. He was buried on September 30, 1776 in the cemetery of the parish of Saint-Roch. A bachelor, he had designated his two nephews as universal legatees, Jean-Louis Millon d'Ainval, Receiver General of Finances of Lyon, and Augustin Million d'Ailly, Receiver of Domains and Woods of Paris, both sons of one of his three sisters (AN, M.C., LXXXIV/546, October 18, 1776, posthumous inventory of Paul-Louis Randon de Boisset). They were the ones who decided to put the collection on sale, which took place at his home in the hotel particulier on rue Neuve des Capucines. Paul Louis Randon de Boisset was primarily known for being the owner of one of the finest collections in the kingdom, the dispersion of which in February, March and April 1777 was a significant episode in the taste of the time. The results of the sale reach very high prices. Michel Beurdeley (1988, note 9 p. 6) cites as an example of the enthusiasm aroused by the sale a passage from a letter from the Academician Watelet to one of his friends: "...you would have seen the spectacle of the sales of M. de Boisset, where all the objects are sold at inconceivable prices..."

There are few documents on this collector, which would allow us to better understand his career and his personality, but the sales catalogue and the posthumous inventory provide valuable information about the history of taste in the second half of the 18th century, particularly in the area of Asian art collections.

Article by Mélanie Moreau (translated by Jennifer Donnelly)

Thèmes d'étude
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[Objets collectionnés]

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Liens entre personnes
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Commentaire Type de lien horizontal : 

Claude-François Julliot rédige en 1767 le catalogue de la collection des porcelaines, ancien laque, et meubles de Boulle de Jean de Jullienne (1686-1766). (Source : Rémy, Pierre, Julliot, Claude-François. Catalogue raisonné des tableaux, desseins et estampes, et autres effets curieux, après le décès de M. de Jullienne, écuyer, chevalier de Saint-Michel, et honoraire de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. par Pierre Remy. On a joint à ce catalogue celui des Porcelaines... des laques... des riches meubles du célèbre ébéniste Boule, et autres effets, par C. F. Julliot, Paris : [s.n.], 1767).


Claude-François Julliot est adjudicataire de lots à la vente Jean de Jullienne en 1767 pour Paul Louis Randon de Boisset (1709-1776). (Source : notice Agorha "Julliot" rédigée par Sylvia Vriz).

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Boucher s’inscrit dans un cercle de curieux et d’amateurs, entretenant des liens notamment avec Jean de Jullienne, Blondel d’Azincourt (1695-1776) et Randon de Boisset (1708-1776) qu’il côtoie dans les ventes publiques. (Source : notice Agorha « François Boucher » rédigée par Lisa Mucciarelli)

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Commentaire Type de lien horizontal : 

Le duc d'Aumont a conservé une partie des montures anciennes, même démodées, telles celles rocaille et bien entendu celles de style néoclassique des collections de Jullienne (1686-1766), de Gaignat (1697-1768), de Blondel de Gagny (1695-1776) et de Randon de Boisset. (Source : notice Agorha « Louis Marie Augustin, duc d’Aumont » rédigée par Stéphane Castelluccio )

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
0000 0001 1312 8327
Date de consultation : 
09/10/2020
Url document source : 
Date de consultation : 
09/10/2020
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne

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Rédacteur
Mélanie Moreau