Clemenceau, Georges
Château de l'Aubraie
Maison familiale d’enfance, séjours par intermittence jusqu’en 1903.
19, rue du Chapeau-Rouge
Pension Montfort.
École préparatoire de Médecine
École de médecine de Nantes de 1858 à 1861, puis poursuite à Paris. Obtention de son doctorat de l’Université de médecine en 1865.
Éditorialiste pour Le Temps, La Dépêche de Toulouse, Le Journal, L’Écho de Paris, L’Aurore, Le Bloc.
Fondateur et co-fondateur des titres : Le Travail, La Justice, L’Homme Libre, L’Homme enchaîné.
Maire du 18e arrondissement de Paris
Les origines vendéennes et républicaines
Georges Clemenceau naît le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds, en Vendée (AD 85, État civil, AD2E154/7). Il est le fils du docteur Benjamin Clemenceau (1810-1897) et de Sophie-Emma Eucharis Clemenceau, née Gautreau (1817-1903), dont le mariage a lieu en 1839 (AD 85, État civil, AD2E154/7). Deuxième enfant du couple, il fait partie d’une fratrie de six enfants, composée de sa sœur aînée Emma (1840-1928) et de ses benjamins Adrienne (1850-1927), Sophie (1853-1923), Paul (1857-1946) et Albert (1861-1955). Il grandit dans une famille bourgeoise, dont les membres sont avocats et médecins sur plusieurs générations et dont l’aisance financière repose sur les revenus de propriétés foncières : le logis du Colombier et son domaine à Mouchamps du côté paternel, et le château de l’Aubraie et ses terres, à La Réorthe, du côté maternel (Duroselle J.-B., 1988, p. 11-26).
Issu d’une famille vendéenne sur plusieurs générations, Georges Clemenceau évolue toute son enfance dans un univers familial fortement marqué par la tradition politique républicaine. Ainsi, la véritable figure de proue du jeune Georges Clemenceau se trouve en la personne de son père, Benjamin Clemenceau, fervent républicain, anticlérical et athée, dont il admire le militantisme. Au-delà de ses convictions politiques, Benjamin Clemenceau, peintre amateur et bibliophile, est souvent cité comme celui qui a transmis à son fils Georges le goût de l’art et de la littérature (Duroselle J.-B., 1988, p. 15-37).
Les années d’études et l’expérience américaine
Georges Clemenceau, après l’obtention d’un baccalauréat littéraire, suit les traces familiales et plus particulièrement celles de son père – médecin exerçant à Nantes avant d’hériter du domaine de l’Aubraie et de vivre exclusivement de ses revenus fonciers agricoles – en rentrant le 1er novembre 1858 à l’École préparatoire de médecine de Nantes pour y étudier pendant trois ans (Duroselle J.-B., 1988, p. 38 ; AD 44 : I E 99 / I E 100). Par la suite, il poursuit son cursus à Paris et débute en parallèle ses activités militantes en participant à la création du journal pro-républicain Le Travail. Il a pour camarades, entre autres, Germain Casse (1837-1900), Jules Méline (1838-1925) ou encore Émile Zola (1840-1902). Son militantisme révolutionnaire lui vaut des poursuites judiciaires ; il est arrêté en février 1862 et conduit à la prison de Mazas où il est condamné à une peine de deux mois d’emprisonnement. Cela ne le décourage pas à continuer la lutte pour ses idéaux politiques, aux côtés de figures révolutionnaires telles qu’Auguste Blanqui (1805-1881) et Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899).
Parallèlement, il poursuit ses études en s’inscrivant à la faculté de droit et est élu président de l’Association des étudiants en médecine. Dès 1864, il prépare son doctorat avec pour sujet De la génération des éléments atomiques où il défend les thèses du matérialisme et de l’hétérogénie, suivant le travail de son professeur Charles Robin (1821-1885), membre de l’Académie de Médecine, grand opposant des théories scientifiques de Louis Pasteur (1822-1895). Il présente sa soutenance avec succès le 13 mai 1865. S’il s’éloigne d’une carrière dans le domaine de la médecine par la suite, il continue néanmoins par intermittence, et ce jusqu’en 1906, à faire des consultations au dispensaire qu’il ouvre à Montmartre en 1871 (Duroselle J.-B., 1988, p. 122) et reste passionné toute sa vie par ces questions qui mêlent science et philosophie.
Docteur en médecine à tout juste 25 ans, il décide de quitter un temps la France pour une autre nation forgée sur des idéaux révolutionnaires, démocratiques et républicains : les États-Unis. Georges Clemenceau embarque à Liverpool pour New-York en septembre 1865 (Winock M., 2007, p. 43). Il s’essaye au métier de journaliste en devenant correspondant régulier du journal Le Temps, pour lequel il écrit des articles traitant de l’actualité politique et analysant la société américaine dans son ensemble (Winock M., 2007, p. 44 ; Clemenceau G., Lettres d’Amérique, 2020). Afin de compléter ses revenus, il devient professeur de français et d’équitation pour des « jeunes filles de bonne famille » (Winock M., 2007, p. 45) dans un pensionnat de jeunes filles à Stamford. Il se fiance à l’une de ses élèves, Mary Plummer (1849-1922) et le mariage a lieu le 23 juin 1869 à New-York (AD 85, État civil, AD2E188/13). Le couple vient s’installer en France et de leur union naissent trois enfants : Madeleine (1870-1949), Thérèse (1872-1939) et Michel (1873-1964). Ils se séparent dès 1876, puis divorcent en 1891 (AD 85, État civil, AD2E188/16).
La carrière politique du tigre : du révolutionnaire à l’homme d’État
De retour en France juste à temps pour assister à la chute de Napoléon III et prendre part aux évènements qui mènent à la proclamation de la République, Georges Clemenceau est nommé par Étienne Arago (1802-1892) maire provisoire du 18e arrondissement le 5 septembre 1870 (Duroselle J.-B., 1988, p. 92), puis élu le 8 février 1871 représentant de la Seine à la Chambre des députés sur les listes de l’Union républicaine aux côtés de Victor Hugo (1802-1885), Giuseppe Garibaldi (1807-1882) ou encore Léon Gambetta (1838-1882). Après le massacre des communards en mai 1871, il est réélu le 30 juillet 1871 à la marie du 18e arrondissement de Paris, dans le quartier de Clignancourt. Il est élu, par la suite, président du conseil municipal de Paris en novembre 1875, puis député de la Seine en 1876. Il est réélu député de la Seine en 1877 et en 1881, puis député du Var en 1885 et 1889 (Robert A. et Cougny G., 1889, t. II, p. 126 ; AD 83 : 2 M3341 et 2 et 2 M335). Il fait partie des députés républicains radicaux et siège à l’extrême-gauche de l’Assemblée, prônant, entre autres, l’amnistie des communards, l’abolition de la peine de mort, la séparation de l’Église et de l’État, l’inscription d’une durée légale journalière de temps de travail, la mise en place d’un droit à la retraite, la reconnaissance des droits syndicaux, l’interdiction du travail des enfants et une éducation publique obligatoire et laïque (Robert A. et Cougny G., 1889 t. II, p. 126). Il s’oppose également à la politique d’expansion coloniale, incarnée alors par Jules Ferry, et aux guerres franco-chinoises et de conquête du Tonkin (1883-1885) (Robert A. et Cougny G., 1889 t. II, p. 126 ; Journal officiel, 31 juillet 1885). C’est durant ses mandats de député qu’il acquiert le surnom de « Tigre » pour la férocité qu’il met à défendre ses convictions.
Compromis dans le scandale du Panama en 1892, il est sans mandat électoral après un échec aux législatives de 1893 (AD 83 : 2 M336), et se consacre alors un temps au journalisme. Il remplace dès octobre Camille Pelletan (1846-1915) au poste de rédacteur en chef à La Justice, quotidien radical et républicain qu’il a fondé en 1880 avec Stephen Pichon (1857-1933). Outre ses articles quotidiens dans La Justice, il publie également des papiers dans Le Journal, L’Écho de Paris, Le Français, La Dépêche de Toulouse ou encore L’Illustration (Duroselle J.-B., 1988, p. 314). Son journal La Justice ayant fini par péricliter, criblé de dettes, en octobre 1897, Clemenceau devient éditorialiste au journal L’Aurore, où il se distingue par sa prise de position dans l’affaire Dreyfus. Dès décembre 1897, il prend le parti de l’innocence du capitaine aux côtés d’Émile Zola (Jolly J., 1966, t. I).
Sa carrière politique reprend en 1902 avec son élection en tant que sénateur du Var (AD 83 : 2 M4 9). Il accède par la suite aux fonctions de ministre de l’Intérieur en mars 1906. Cette période est marquée par sa rupture avec la gauche socialiste menée par Jean Jaurès (1859-1914) et la Confédération Générale du Travail (C.G.T). En octobre de la même année, il devient Président du Conseil avant d’être écarté du pouvoir en 1909. Il continue alors, en tant que sénateur (AD 83 : 2 M4 9), sa carrière politique tout en fondant, en parallèle, le journal L’Homme libre en 1914, renommé L’Homme enchaîné l’année suivante. Président au Sénat de la Commission de l’Armée, son patriotisme affiché et ses attaques contre les méthodes du haut commandement, contre les défaitistes et contre les pacifistes lui valent une popularité croissante. Il est rappelé à la Présidence du Conseil ainsi qu’au ministère de la Guerre par le président Raymond Poincaré (1860-1934) le 16 novembre 1917 (Jolly J., 1966, t. I). Il engage alors une politique belliciste et patriotique. La défaite allemande ne tarde pas et l’armistice est signée le 11 novembre 1918. Il choisit la Galerie des Glaces pour signer le traité de Versailles le 28 juin 1919, et obtient la réintégration au territoire national de l’Alsace et de la Lorraine, l’occupation de la Rhénanie et le paiement par l’Allemagne, reconnue seule responsable du conflit, d’importantes sommes en guise de « réparations » de guerre. Malgré sa victoire, les inimitiés qu’il s’est créées à gauche comme à droite l’empêchent d’accéder à la présidence de la République lors des élections de janvier 1920, remportées par Paul Deschanel (1855-1922) (Jolly J., 1966, t. I).
Le temps du repos : Clemenceau l’écrivain voyageur
Georges Clemenceau déclare dans sa correspondance avec son ami Nicolas Pietri (1863-1954) en 1920 : « Je pense avoir assez fait pour le pays, m’être assez débattu de toutes manières, et avoir par conséquent droit au repos. » (MCL, s.c., dossier n° 3 ; cité par Duroselle J.-B., 1988, p. 862). Son repos, Clemenceau le consacre à écrire et à voyager. Il n’en est pas à son premier écrit, et compte déjà neuf publications à son actif qui datent de la période où il se consacre au journalisme entre 1893 et 1902. Ces publications se divisent entre des écrits et des recueils d’articles politiques et philosophiques tels que La Mêlée sociale (1895) ou encore Des juges (1901), sur l’affaire Dreyfus, mais aussi des œuvres littéraires avec son roman Les Plus Forts (1898) et sa pièce de théâtre Le Voile du bonheur (1901). Certaines, enfin, sont à la croisée des deux genres précédents, quasiment inclassables, telles que Le Grand Pan (1896), Au fil des jours (1900) ou Aux embuscades de la vie (1903). Désormais retiré de la politique comme du journalisme, il reprend sa plume pour écrire un essai sur l’Athénien Démosthène (1926) et un livre Au soir de la pensée (1927) dans lequel il fait part de sa réflexion sur les diverses sources philosophiques et théologiques des différentes civilisations humaines.
Au-delà de ses travaux littéraires, presque immédiatement après sa défaite présidentielle, il entreprend le premier d’une série de grands voyages en se rendant en Égypte et au Soudan entre le 4 février et le 21 avril 1920 (Duroselle J.-B., 1988, p. 861). Il séjourne au Caire et à Khartoum. Il repart, le 22 septembre 1920, pour Ceylan avec son compagnon de voyage Nicolas Pietri, répondant à une invitation de Ganga Singh Bahadur (1880-1943), maharadjah de Bikaner, à participer à une chasse au tigre. Il entame alors un périple de plusieurs mois en Asie du Sud-Est, faisant escale à Colombo, Singapour, Djakarta, Bandung, Rangoon, Calcutta, Bénarès, puis à Allahabad, Delhi et Lahore. Il achève son voyage en visitant Bombay et Mysore avant d’atteindre sa destination finale, Ceylan. Après ce périple de plusieurs mois en Asie du Sud-Est, il rentre à Paris le 4 mars 1921 (Winock M., 2007, p. 502). Il se rend la même année en Angleterre, où il est fait docteur honoris causa par l’université d’Oxford le 22 juin 1921. Enfin, en 1922, il retourne aux États-Unis (SHD GR/1/K/841/834) et séjourne à New-York, Boston et Washington où il multiplie les rencontres d’ordre politique, son expertise de chef d’État étant encore beaucoup sollicitée (Winock M., 2007, p. 508). C’est là son dernier grand voyage. Georges Clemenceau s’éteint le 24 novembre 1929 en son domicile parisien (AP 16D 139). Il est inhumé auprès de son père Benjamin Clemenceau dans la propriété familiale du Colombier, à Mouchamps.
Notice rédigée par Matthieu Ségala
Coming from a Vendée family spanning several generations, Georges Clémenceau grew up in a family environment strongly marked by the republican political tradition. The figurehead for the young Georges Clémenceau was his father, Benjamin Clémenceau, a fervent republican, anticlerical, and atheist, whose militancy he admired. Beyond his political convictions, Benjamin Clémenceau was also an amateur painter and bibliophile and is often cited as the one who transmitted to his son Georges the taste for art and literature (Duroselle J.-B., 1988, p. 15-37).
School years and the American experience
After obtaining a baccalaureate in literature, Georges Clémenceau followed in the family footsteps and more particularly those of his father – a doctor practicing in Nantes before inheriting the Aubraie estate and living exclusively from his agricultural land income – by entering the Preparatory School of Medicine in Nantes, on November 1, 1858, for three years of study (Duroselle J.-B., 1988, p. 38; ADLA: IE 99 / IE 100). Subsequently, he continued his studies in Paris where in parallel he began his militant activities by participating in the creation of the pro-republican newspaper Le Travail. Among his comrades were Germain Casse (1837-1900), Jules Méline (1838-1925), and Émile Zola (1840-1902). His revolutionary militancy resulted in legal proceedings; he was arrested in February 1862 and taken to Mazas prison where he was sentenced to two months in prison. This did not discourage him from continuing the struggle for his political ideals, alongside revolutionary figures such as Auguste Blanqui (1805-1881) and Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899).
At the same time, he continued his studies by enrolling in law school and was elected president of the Association of Medical Students. From 1864, he prepared his doctorate with the subject of the generation of atomic elements where he defended the theses of materialism and heterogeneity, following the work of his professor Charles Robin (1821-1885), member of the Academy of Medicine and opponent of the scientific theories of Louis Pasteur (1822-1895). He presented his defence successfully on May 13, 1865. Although he thereafter moved away from a career in medicine, he nevertheless continued intermittently until 1906 to give consultations at the dispensary which he opened in Montmartre in 1871 (Duroselle J.-B., 1988, p. 122), while remaining passionate all his life about questions combining science and philosophy.
Named Doctor of Medicine at just 25 years old, he decided to leave France for a while for another nation forged on revolutionary, democratic, and republican ideals: the United States. In September 1865 Georges Clémenceau embarked from Liverpool for New York (Winock M., 2007, p. 43). There he tried his hand at journalism by becoming a regular correspondent for the newspaper Le Temps, for which he wrote articles dealing with political news and analysing American society as a whole (Winock M., 2007, p. 44; Clémenceau G., Lettres d’Amérique, 2020). In order to supplement his income, he became a teacher of French and riding for “young girls of good family” (Winock M., 2007, p. 45) in a girls' boarding school in Stamford. One of his students, Mary Plummer (1849-1922), became his fiancée, and the marriage took place on June 23, 1869 in New York (ADV, État civil, AD2E188/13). The couple moved to France and went on to have three children: Madeleine (1870-1949), Thérèse (1872-1939) and Michel (1873-1964). They separated in 1876, then divorced in 1891 (ADV, État civil, AD2E188/16).
The tiger's political career: from revolutionary to statesman
Returning to France just in time to witness the fall of Napoleon III and take part in the events leading to the proclamation of the Republic, Georges Clémenceau was appointed by Étienne Arago (1802-1892) as provisional mayor of the 18th arrondissement on September 5, 1870. (Duroselle J.-B., 1988, p. 92), then elected on February 8, 1871 to represent the Seine in the Chamber of Deputies on the lists of the Republican Union alongside Victor Hugo (1802-1885), Giuseppe Garibaldi (1807-1882), and Léon Gambetta (1838-1882). After the massacre of the communards in May 1871, he was re-elected on July 30, 1871 as mayor in the 18th arrondissement of Paris, in the Clignancourt district. He was subsequently elected president of the municipal council of Paris in November 1875, then deputy for the Seine in 1876. He was re-elected deputy for the Seine in 1877 and in 1881, then deputy for the Var in 1885 and 1889 (Robert A. and Cougny G., 1889, t. II, p. 126; AD 83: 2 M3341 & 2 & 2 M335). He was one of the radical republican deputies and sat on the far left of the Assembly, advocating, among other things, for the amnesty of the Communards, the abolition of the death penalty, the separation of church and state, the registration of a legal daily duration of working time, the establishment of a right to retirement, the recognition of trade union rights, the prohibition of child labor, and a compulsory and secular public education (Robert A. and Cougny G., 1889 t. II, p. 126). He also opposed the policy of colonial expansion, then embodied by Jules Ferry, the Franco-Chinese wars, and the conquest of Tonkin (1883-1885) (Robert A. and Cougny G., 1889 t. II, p. 126; Journal officiel, July 31, 1885). It was during his terms as a deputy that he acquired the nickname "Tiger" for the ferocity with which he defended his convictions.
Compromised in the Panama scandal in 1892, he was without an electoral mandate after failure in the legislative elections of 1893 (AD 83: 2 M336), and devoted some time to journalism. In October, he replaced Camille Pelletan (1846-1915) as editor-in-chief of La Justice, a radical republican daily that he founded in 1880 with Stephen Pichon (1857-1933). In addition to his daily articles in La Justice, he also published articles in Le Journal, L'Écho de Paris, Le Français, La Dépêche de Toulouse and L'Illustration (Duroselle J.-B., 1988, p. 314). His newspaper La Justice having eventually collapsed, riddled with debts, Clémenceau became in October 1897 an editorial writer for the newspaper L'Aurore, where he distinguished himself by his position in the Dreyfus affair. From December 1897, he took the side of the innocence of the captain alongside Émile Zola (Jolly J., 1966, t. I).
His political career resumed in 1902 with his election as senator from Var (AD 83: 2 M4 9). He then became Minister of the Interior in March 1906. This period was marked by his break with the socialist left led by Jean Jaurès (1859-1914) and the General Confederation of Labor (C.G.T). In October of the same year, he became President of the Council before being removed from power in 1909. He then continued his political career as a senator (AD 83: 2 M4 9) while at the same time founding the newspaper L'Homme libre in 1914, renamed L'Homme enchaîné the following year. President of the Senate commission on the Army, his evident patriotism and his attacks against the methods of the high command, defeatists, and pacifists earned him growing popularity. He was recalled to the presidency of the Council as well as to the Ministry of War by President Raymond Poincaré (1860-1934) on November 16, 1917 (Jolly J., 1966, t. I). He then engaged in a warmongering and patriotic policy. The German defeat was not long in coming and the armistice was signed on November 11, 1918. He chose the Hall of Mirrors to sign the Treaty of Versailles on June 28, 1919, and obtained the reintegration into the national territory of Alsace and Lorraine, the occupation of the Rhineland and the payment by Germany, recognised as solely responsible for the conflict, of large sums in the form of war "reparations". Despite his victory, the enmities he had created on the left and on the right prevented him from becoming President of the Republic in the elections of January 1920, which were won by Paul Deschanel (1855-1922) (Jolly J., 1966, vol. I).
A time of rest : Clémenceau the traveling writer
In correspondence with his friend Nicolas Pietri (1863-1954) in 1920, Georges Clémenceau stated: "I think I have done enough for the country, have struggled enough in every way, and therefore have the right to rest.” (MCL, s.c., file no. 3; quoted by Duroselle J.-B., 1988, p. 862). Clémenceau devoted his time of rest to writing and traveling. It is not his first venture into writing; he already had nine publications to his credit dating from the period between 1893 and 1902 that he devoted to journalism. These publications included many writings and collections of political articles and philosophical works such as La Mêlée sociale (1895) or Des juges (1901), on the Dreyfus affair, but there were also literary works, with his novel Les Plus Forts (1898) and his play Le Voile du bonheur (1901). Some, finally, are at the crossroads of these two genres, almost unclassifiable, such as Le Grand Pan (1896), Au fil des jours (1900) or Aux embuscades de la vie (1903). Even after retiring from politics and journalism, he again took up his pen to write an essay on the Athenian Démosthène (1926) and a book Au soir de la pensée (1927) in which he shared his thoughts on the various philosophical sources and theologies of different human civilisations.
Beyond his literary works, he undertook almost immediately after his presidential defeat the first of a series of great journeys, traveling to Egypt and Sudan between February 4 and April 21, 1920 (Duroselle J.-B., 1988, p. 861). He stayed in Cairo and Khartoum. On September 22, 1920, he left for Ceylon with his traveling companion Nicolas Pietri, responding to an invitation from Ganga Singh Bahadur (1880-1943), Maharajah of Bikaner, to participate in a tiger hunt. Thus began a journey of several months in Southeast Asia, with stopovers in Colombo, Singapore, Jakarta, Bandung, Rangoon, Calcutta, and Benares, then in Allahabad, Delhi and Lahore. He completed his journey by visiting Bombay and Mysore before reaching his final destination, Ceylon. After this journey of several months in Southeast Asia, he returned to Paris on March 4, 1921 (Winock M., 2007, p. 502). He went to England the same year, where he was made an honorary doctor by the University of Oxford on June 22, 1921. Finally, in 1922, he returned to the United States (SHD GR/1/K/841/834) and stayed in New York, Boston and Washington, where he held many political meetings, his expertise as head of state being still much in demand (Winock M., 2007, p. 508). This was his last major trip. Georges Clémenceau died on November 24, 1929 at his Parisian residence (AP 16D 139). He is buried with his father Benjamin Clémenceau in the family property of Colombier, in Mouchamps.
Article by Matthieu Ségala (Translated by Jennifer Donnelly)
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Edouard Manet et Georges Clemenceau sont amis. (Source : Notice Agorha "Georges Clemenceau" rédigée par Matthieu Séguéla).
Georges Clemenceau rend régulièrement visite à Claude Monet à Giverny pour admirer sa collection d'estampes. (Source : Notice Agorha "Georges Clemenceau" rédigée par Matthieu Séguéla).
Georges Clemenceau et Philippe Burty se rencontrent dans le cadre de leur intérêt pour l'art japonais. (Source : Notice Agorha "Georges Clemenceau" rédigée par Matthieu Séguéla).
fiche à établir + Doc. Reuterswärd et Schvalberg (RHA). Champs Répertoire des historiens d’art déplacés suite à mise en ligne de février 2011 : Sujet d'étude précis : Monet ; impressionnisme