Hoey, Nicolas de
Sans doute né à Leyde aux alentours de 1540 (il est le petit-fils par sa mère du peintre Lucas de Leyde), Nicolas de Hoey est signalé à Dijon dès 1564 aux côtés de son frère cadet Jean, où il est employé par la ville pour les décors de la « Joyeuse entrée » de Charles IX et de la reine-mère. De nouveau sollicité pour l'entrée du duc de Mayenne en 1574 et celle de la duchesse de Mayenne en 1577, il est reçu maître peintre en 1575, et obtient ses lettres de naturalité en 1579. Il se distingue à Dijon par sa production religieuse : Son œuvre la plus ancienne (une Annonciation datée de 1580, collection particulière), a sans doute été commandée par Nicolas de Bauffremont pour le château de Sennecey-le-Grand. En 1581, il orne de fresques la chapelle de la famille La Verne à l'église Saint-Michel de Dijon, et peint entre 1585 et 1587, deux tableaux commandés par Hans Landten pour l'église Saint-Nicolas de Fribourg (Suisse). Il reçoit commande en 1588 d'un Dieu le père entouré des quatre Evangélistes pour le maître-autel de l'église Saint-Bénigne de Dijon (présenté lors des expositions du Saint Sacrement), et peint en 1592 le monumental triptyque de la Trinité de Vitteaux, peut-être commandé par Guillaume Drouas. Il offre à la chapelle des peintres de l'église des Jacobins de Dijon un Saint Luc peignant la Vierge (Dijon, musée des Beaux-Arts) et peint en 1604 une Crucifixion pour la cheminée de la chambre du conseil de l'hôtel de ville. Enfin, il peint en 1607 le retable de la famille Bretagne pour l'église de la Madeleine de Dijon, dont les volets latéraux ont subsisté. Nicolas de Hoey travaille aussi pour le grand décor : repéré par la cour, il entre au service du roi dès 1590 et est cité à Fontainebleau à partir de 1599, et jusqu'à sa mort, (il a peut-être participé aux côtés de son frère Jean de Hoey aux décors de la galerie de Diane ?). A partir de 1596, Charles-Henri de Clermont-Tonnerre fait appel à lui pour poursuivre le chantier décoratif du château d'Ancy-le-Franc : il réalise les décors de la chambre de Psyché (vers 1596-1597), de l'antichambre des Césars (vers 1600), de la chambre de Judith (avant 1611), de la chambre de Diane, et complète le décor de la galerie de Pharsale. Un dernier volet de sa carrière concerne son œuvre de dessinateur et de copiste : la Bibliothèque nationale conserve des dessins de prophètes destinés à être gravés pour illustrer les Icones prophetarum majorum et minorum Veteris Testamenti, édités par Philippe Galle en 1594. En 1587, il réalise également plusieurs copies peintes d'après les effigies des ducs de Bourgogne à la Chartreuse de Champmol, dont les gravures doivent illustrer les Icones et epitaphia quatuor postremorum ducu Burgundiae d'Etienne Tabourot. Quelques gravures et dessins isolés lui sont également attribués.
p.282-300.