Portrait d’une femme et de son fils
Daté de 1564, ce portrait représente une femme et son fils, non identifiables, dans un intérieur architecturé simple. L’enfant tenant la main de sa mère et touchant du doigt sa chevalière armoriée, désigne de son index droit sa mère et le petit chien qu’elle tient dans ses bras, symbole de sa fidélité à son parent. Ernest Champeaux estime qu’il s’agit d’une veuve, identifiable par son chaperon (Champeaux 1920, p. 228). Le tableau fut auparavant donné à Antonis Mor et est aujourd’hui considéré comme une œuvre flamande dans le genre de Pieter Jansz Pourbus (1523-1584). Si la culture du peintre semble en effet provenir des Flandres, une certaine composante française parsème le panneau, notamment les costumes des modèles qui semblent davantage compatibles avec la France. Dans ce sens, il est intéressant de les comparer aux portraits que réalise Nicolas de Hoey dans les années 1570 et en fin de carrière, dans les premières années du XVIIe siècle. L’enfant, bien préservé, s’apparente aux représentations de petits garçons, notamment dans le retable de Claude de Bretagne (Dijon, musée des Beaux-Arts) et dans le portrait de Jean Morelet et son fils Bénigne (Autun, musée). Le visage de la femme est plus difficile à juger, ayant subi des dégâts et repeints, mais elle s’apparente tout de même aux figures féminines du volet droit du retable de Claude de Bretagne. La touche picturale, voluptueuse, paraît proche des portraits d’Odinet Godran (Dijon, musée des Beaux-Arts) et de Jean Morelet. Pourrions-nous prudemment supposer avoir affaire à une œuvre précoce de la carrière de Nicolas de Hoey ? Il est aujourd’hui admis qu’il est documenté pour la première fois en France, à Dijon, en 1564, date à laquelle est réalisé ce tableau. L’attrait d’un peintre flamand à Dijon a certainement dû attirer nombre de commanditaires désireux de se faire portraiturer.
hypothétique
acquis avant 1851, Dole, musée des beaux-arts, inv. M.J. 87.456
p. 226-228