Portrait d'Odinet Godran
Dépeint dans sa tenue de président du Parlement de Bourgogne, qu’il dirige depuis 1563, Odinet Godran est identifié par ses armoiries (d'azur au cadran d'or, les rayons et aiguilles du même, les heures de sable). Il décède en février 1581 après avoir fait don dans son testament de son hôtel particulier, situé dans la paroisse Saint-Médard (Fyot de la Marche 1696, p. 211), pour fonder le collège des Jésuites, où se trouvait peut-être le tableau avant son entrée au Musée des Beaux-Arts de Dijon (Neveux 1932, p. 155). Il est demeuré célèbre dans la littérature pour avoir attiré l’attention de Flaubert dans ses Notes de voyages : « Au musée la figure du conseiller de Bourgogne, pâle, maigre, froide, méchante, mais mélancolique au fond, impassible et jaunâtre ; chaperon à bords relevés, chape raide et dorée sur les épaules ».
Camille Larraz a proposé en 2021 de rendre le tableau à Nicolas de Hoey en le comparant aux portraits de Claude Bretagne, ses fils, ses gendres et ses petits-fils dans le triptyque du Musée des Beaux-Arts de Dijon, réalisé en 1607. Nous retrouvons, même à plus de 30 ans d’écart, une même culture des anciens Pays-Bas, détectable dans le soin apporté aux détails morphologiques et capillaires, tempérée par une connaissance de modèles français. Il est possible que Nicolas de Hoey ait recours à des matrices, tant l’orientation du visage et ses traits sont similaires à ceux de Jean Morelet (cat. X). En tant que portraitiste en vue dans la capitale bourguignonne, Nicolas de Hoey devait être régulièrement engagé par des commanditaires prestigieux rattachés, entre autres, au Parlement de Bourgogne, dont il peint des membres au moins à deux reprises. Il existe une copie, peut-être par un peintre anversois du début du XVIIe siècle, du portrait d’Odinet Godran, dans un cadre resserré qui ne montre que son visage (vendu le 26 mai 1999 sous « style of Jean Cousin the Elder, A portrait of a gentleman in a red velvet jacket and a black hat ». voir Larraz 2021).
huile sur bois, transposée sur toile
[d'azur au cadran d'or, les rayons et aiguilles du même, les heures de sable]
armoiries d'Odinet Godran
Autrefois conservé dans l'église du collège des Godrans à Dijon ? ; date et mode d'entrée au musée inconnus ; au musée depuis 1818 au moins ; un portrait d'Odinet Godran est encore signalé dans la salle de lecture de la bibliothèque municipale de Dijon (ancienne église du collège des Godrans) en 1932 par Pol Neveux
2e version connue du portrait d'Odinet Godran passée sur le marché de l'art
p. 17, n° 17
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