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Decourt, Jean

Statut
Publiée
Contributeur
aroy
Dernière modification
11/10/2023 10:00 (il y a environ 1 an)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Decourt
Prénom : 
Jean
Sexe : 
Nom : 
De Court
Prénom : 
Jean
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
Vers 1530
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
Vers 1584
Lieu de mort : 
Professions / activités
Date d'activité : 
1553 - 1584
Biographie
Commentaire biographique : 
Ses origines sont obscures et difficiles à cerner avec la présence d’un homonyme émailleur et également actif à la cour des Valois à la même époque (Dimier 1924, p. 80). Il est supposé qu’il soit le fils Jacques Court, peintre parisien (Jal 1867, Zvereva 2011). Toutefois, la connaissance d’un émail signé de sa main (Portrait de Marguerite de France en Minerve, cf. Œuvres) ainsi qu’un poème de Joachim Blanchon suggère plutôt qu’il serait originaire d’une famille d’émailleurs de Limoges (Higgott 2021). Il a aussi été suggéré qu’il serait avec Jean Court dit Vigier, une seule et même personne, mais le poème susmentionné distingue bien les deux personnes. Maryvonne Beyssi-Cassan mentionne également un Jean de Court, mais celui-ci étant témoin dans un mariage en 1598, il ne peut s’agir de l’artiste étudié ici (Beyssi-Cassan 2006). S’agirait-il d’un de ses fils ?
Sa formation est inconnue, bien qu’il ait été suggéré qu’il soit passé un temps dans l’atelier François Clouet (Dimier 1924, p. 106). Les liens avec la cour de France alors que Decourt est âgé d’à peine 20 ans, et sa connaissance de l’œuvre de François Clouet pourrait être aussi possible à travers une formation auprès de l’émailleur Léonard Limosin (hypothèse de travail, Céline Cachaud 2021). Il semble en tout cas évident que pour avoir été rapidement peintre à la cour, il ait été formé auprès d’un artiste de cour.

Il apparaît à la cour au plus tard le 5 mars 1553, alors « painctre de Monseigneur le prince de la Rochesurion » (Dimier 1924, p. 209), actif dans l’entourage de Clouet en 1555 en lien avec la plaque d’émail susmentionnée, puis peintre de Marie Stuart au moment de son mariage avec le futur François II en 1558 (Guiffrey 1915, p. 20). Il reste au service de cette dernière lorsqu’elle retourne en Écosse en 1561 et jusqu’au moins en 1573 alors que cette dernière est prisonnière d’Elizabeth I, reine d’Angleterre. Il effectue au moins un voyage vers l’Écosse entre 1565 et 1567. Sur son chemin, en 1565, il s’arrête à Londres pour peindre deux portraits de Robert Dudley, comte de Leicester (Goldring 2014). La présence de Jean Decourt est supposée à la cour d’Ecosse par une lettre de Sir Christopher Hatton du 17 décembre 1566, présent au baptême de Jacques Ier : il est possiblement « le peintre en titre » (Feuillet de Conches 1862, t. IV, p. 435). Le 13 février 1567, à Édimbourg, il est payé 240 l.t. annuel, le même salaire de François Clouet à la cour de France (Teulet 1862, p. 273). Pendant ce séjour, il aurait au moins peint un petit diptyque sous forme de livre d’or avec les portraits de la reine, de son époux Darnley et de leur fils nouvellement baptisé, futur Jacques Ier d’Angleterre, et qu’elle garda toute sa vie (Guy 2004, Goldring 2014 et 2019). Il retourne certainement à Paris peu de temps après.
Malgré sa présence à la cour de France, il poursuit son office auprès de Marie Stuart au moins jusqu’en 1573 avec seulement 160 l.t. (Inner Temple Library, Misc. MS 41, f. 90r, 93v-94r ; Goldring 2019). Il est possible que Decourt ait travaillé pour la reine après cette date. En janvier 1575, Marie Stuart demande à James Beaton, archevêque de Glasgow, et son oncle Charles de Lorraine, cardinal de Guise, de lui envoyer « de mes peintures. Je vous prye m’en faire quatre, dont il faudra qu’il en soyent quatre enchassez d’or, et me les envoyer secrètement, et le plus tost que pourrez » (Labanoff 1845, p. 256-257). Cette commande a régulièrement été liée à Decourt (Goldring 2014 et 2019).
D’autres archives indiquent que Decourt cherchait également une nouvelle clientèle en Angleterre. Dans une lettre adressée à William Cecil, lord Burghley, le 10 juillet 1570, il indique que cela fait quatre ans qu’il attend de revenir en Angleterre afin de lui offrir le portrait de la reine Elizabeth I, qu’il a saisi cinq ans auparavant. Il indique que comme ce dernier ne doit plus être ressemblant, il offre présentement par le biais de Pierre Raulet, secrétaire de Marie Stuart, un portrait de Charles IX. Il demande la permission de retourner en Angleterre afin de pouvoir refaire le portrait de la reine et de membres de sa cour ainsi que de pouvoir faire le portrait de Marie Stuart pour le roi de France (The National Archives, SP 70/113, Crosby 1874). Le 11 février 1571, il renvoie une lettre à Cecil afin de vérifier si ce dernier a bien reçu ledit portrait (Ibid, SP/116, Crosby 1874). La suite de l’affaire n’est pas connue et il ne semble pas que Decourt soit retourné en Angleterre après cette affaire.
Dans ces lettres, il se présente comme le peintre du roi, ce qui est confirmé par ses émoluments en 1571, à 100 l.t. annuels (Archives nationales (AN), KK/134 f. 52, Zvereva 2011). Le 12 décembre 1572, le roi lui fait même un don de 250 l.t. (AN, KK/133A f. 2650, Laborde 1850). En 1574, il remplace François Clouet à la tête des peintres du Roi et reçoit à présent 240 l.t. de salaire (Laborde 1850, p. 122). Son office est poursuivi sous le règne de Henri III puisqu’il apparaît les années suivantes (1576/78 avec son fils : Bibliothèque nationale de France (BnF), Dupuy 852, f. 74 ; 1580 : BnF, Français 26170, f. 20v ; 1584 : AN, KK/139 f. 34). Il aurait également été payé 80 l.t. pour l’année 1585 (Laborde 1850, p. 235). Il est possible que sa dernière commande ait été un portrait de Catherine de Clèves, duchesse de Guise pour 90 l.t. (Monteil 1846), Zvereva indique plutôt qu’il s’agit de Charles Decourt, son fils

L’atelier de Jean Decourt semble avoir été florissant. Le 5 mars 1553, il prend André Boullier en apprentissage pendant deux ans (Dimier 1924, p. 209). Il aurait également formé son fils Charles, qui récupère sa charge de peintre du roi en 1585, date probable de la mort du peintre.

Tout comme François Clouet, Decourt a joui d’une grande réputation de son temps, encensé par les poètes. Un sonnet de Joachim Blachon décrit une miniature de sa « belle Cipris », sans doute sa maîtresse (Blachon 1583, p. 120). Philippe Desportes également rend un éloge touchant d’un portrait de la belle Châteauneuf en 1573 (Desportes 1600).
Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Famille Decourt. Jean Decourt, père de Charles Decourt. Aurait-il eu un fils également appelé Jean Decourt ? Les liens avec la famille Decourt de Limoges n'ont pas encore été bien distingués.

Bibliographies / archives
Type de référence : 
Commentaire Bibliographies / archives : 
p. 120, 303 et 329
Sources en ligne
Référence de notice : 
150002157
Date de consultation : 
2015
Url document source : 
Référence de notice : 
14961166/
Date de consultation : 
21/05/2021
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Céline Cachaud