Portrait de Henri III (r. 1574-1589) alors duc d'Anjou
L'identification de ce portrait a longtemps porté à confusion. Son inscription ainsi que celle du dessin qui a servi d'étude préparatoire (Paris, Bibliothèque nationale de France, Estampes & Photographies, Réserve, NA 22 (12), cf. sources en ligne) indiquent qu'il s'agirait du duc d'Anjou, c'est-à-dire François de Valois duc d'Alençon, fils benjamin de Henri II et Catherine de Médicis, devenu duc d'Anjou en 1576. Toutefois, un portrait, daté de 1571 et conservé à Washington, et identifié par l'inscription comme le duc d'Alençon montre bien que le modèle est différent. Il s'agit donc bien du portrait de Henri III jeune, duc d'Anjou en 1566. Il est également possible de reconnaître les traits du futur roi par le léger décalage entre les deux yeux, l'œil droit étant légèrement plus haut que l'œil gauche, peut être due à un léger strabisme, et visible dans la majeure partie de ses portraits.
Selon Louis Dimier, il s'agirait du portrait (ou une de ses versions) qui, selon Papyre Masson, aurait été présenté à Charles IX sur son lit de mort, mais cette idée est ici mise en doute. L'historien date alors ce portrait vers 1573 sans preuve apparente : ni la peinture, ni le dessin ne sont datés. Un autre dessin, daté à peu près de la même période, également à la Bibliothèque nationale de France (cf. sources en ligne), le représente avec des traits beaucoup plus âgés. Il s'agirait donc d'un portrait de Henri III encore adolescent. Le dernier dessin conservé de sa physionomie est celui daté par Alexandra Zvereva au moment de l'avènement de son frère Charles IX, soit vers 1561 (Berlin, cabinet des dessins, cf. Zvereva 2011). Le ruché Ce portraide la chemise étant encore assez sobre et les traits un peu plus vieillis , suggèrent que ce portrait aurait été produit peu de temps après son accession au duché d'Anjou, vers 1565-1570.
Une deuxième version est également conservée au château de Chantilly, provenant de la collection Poncins-Biencourt (PE 567, cf. liens).
FRANCOIS.DE FRANCE.DUC.D'ALENCON
Inscription apocryphe, identification erronée
L'attribution ne fait pas l'unanimité, notamment auprès de Moreau-Nélaton qui indique que l'attribution de Dimier s'appuie « sur un échafaudage bien précaire ». Albert Chatelet précise : « la peinture de Chantilly est un chef-d'œuvre par la perfection technique, la vie des détails et la pénétration. » ALexandra Zvereva affine l'attribution en suggérant que le portrait aurait été produit d'après François Clouet, supposant un dessin préparatoire produit par le maître.
Collection de Roger de Gaignières en 1715 (n° 196, et non 237 comme indiqué par Dimier) ; dispersion en 1717 ; Collection Alexandre Lenoir ; Acquisition par George Granville Leveson-Gower, deuxième duc de Sutherland en 1838, Stafford House (n° 35) ; Acquisition par le duc d'Aumale.
Portrait de Henri III, alors duc d'Anjou vers 1570. Selon Aubert 1947, une troisième version était conservée au musée du Louvre. Elle n'a pas été identifiée. (Aubert, Marcel ; Malo, Henri. La Collection de Poncis-Biencourt du Musée de Chantilly).
n° 57
n° 256