Wolff-Metternich zur Gracht, Franz

Issu d’une famille aristocratique, Franz von Wolff-Metternich est un historien d’art et un conservateur de la province de Rhénanie. Il est chargé de la protection des œuvres d’art en cas de guerre en juillet 1939. Il prend la direction du Kunstschutz (Service de protection des œuvres d’art en territoires occupés) au sein du Commandement suprême de l’armée (Oberkommando des Heeres, OKH) en mai 1940. Avec son adjoint Bernhard von Tieschowitz, il instaure des mesures visant à protéger le patrimoine et profite aussi de la situation d’occupation pour développer le réseau scientifique entre les pays. En 1942, le Kunsthistorische Forschungsstätte (Institut de recherches en histoire de l’art) est ainsi fondé sous la direction de Hermann Bunjes.

L’action concrète de Wolff-Metternich au sein du Kunstschutz est difficile à retracer. Bien que les tâches de son département incluent la surveillance du marché de l’art et la délivrance de permis d’exportation pour les œuvres d’art acquises par les Allemands en France, la plupart des documents sur le sujet sont signés par son personnel. Pendant son service au Kunstschutz, il s’élève contre le pillage des biens culturels privés et son “attitude francophile” lui est rapidement reprochée. Mis en congé en juillet 1942 et libéré du service militaire en octobre 1943, il retourne en Allemagne et reprend ses activités de conservation des monuments et de protection contre les raids aériens en Rhénanie, tandis que Tieschowitz prend la direction du Kunstschutz à Paris.

Arrêté le 4 avril 1945 par les officiers américains, il est conduit à la prison de Rheinbach près de Bonn et rapidement libéré, le 12 avril. Grâce à des lettres de soutien parvenues de France au cours de l’hiver de la même année, Metternich est disculpé le 14 février 1946 par la Commission de contrôle britannique et il peut poursuivre officiellement son travail de conservateur du patrimoine. De 1950 à 1952, il est chef du département scientifique de la section culturelle au Ministère des Affaires étrangères à Bonn. Il s’engage alors dans de nombreux comités internationaux chargés des restitutions d’œuvres d’art et peut de nouveau exploiter ses contacts en France et en Italie au profit de la récupération artistique. En 1953, il devient directeur de la Bibliotheca Hertziana, l’Institut Max Planck d’histoire de l’art, à Rome et remplit ces fonctions jusqu’à sa retraite en 1962.

p. 362-392.

p. 37f.

p. 126, 128-130, 301, 321