De Nittis, Giuseppe
8, Vico Sant’Aniello
rue Lepic
64 avenue Foch
Ancienne avenue Ulrich puis avenue du Bois de Boulogne.
Giuseppe De Nittis est l’une des figures les plus marquantes des artistes italiens installés en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Peintre de la vie moderne, il transcrit avec originalité la vie de son époque, orientant ses intérêts vers les avenues, les places, les lieux de rencontre mondains, ainsi que l’élégance et la beauté féminines. Paysagiste très sensible, il parvient à rendre avec habilité les scènes naturelles comme les vues urbaines. Passionné d’art japonais, en particulier de peintures et de textiles, il est l’un des collectionneurs les plus raffinés de son temps.
Milieu familial et débuts artistiques
Né le 25 février 1846 à Barletta, Italie, dans une famille aisée de riches propriétaires terriens, De Nittis devient bientôt orphelin. Sa mère, Teresa Maria Emanuela Barracchia (morte en 1849), meurt peu de temps après sa naissance et son père, Michele Giuseppe Raffaele De Nittis (mort en 1856) emprisonné pour des raisons politiques, se suicide quelques années après sa sortie de prison. Le peintre et ses trois frères, Vincenzo, Francesco (mort en 1848) et Carlo sont confiés à leurs grands-parents jusqu’à ce que Vincenzo, l’aîné, assume le rôle de tuteur pour ses frères (Dini P, Marini G. L., 1990, vol. I, p. 85)
Dès sa plus tendre enfance, De Nittis manifeste un certain penchant pour la peinture, encouragé par son premier professeur de dessin, l’artiste Giovanni Battista Calò (1833-1895). En 1860, les frères De Nittis déménagent à Naples. Le jeune peintre est confié au professeur de dessin Vincenzo Dattoli (1831-1896) et le 23 décembre de l’année suivante, il est inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de la ville. Il fréquente les peintres Federico Rossano (1835-1912), Marco De Gregorio (1829-1875) et d’autres artistes plus âgés que lui, représentants de l’école qui prend le nom de Resina ou de Portici, dont il partage les principes artistiques basés sur l’observation directe et l’étude de la nature. Négligeant les cours de l’Académie, De Nittis entre au sein du groupe, et le 2 juin 1863, il est définitivement renvoyé de l’institut. (Dini P, Marini G. L., 1990, vol. I, p. 86)
Les années de formation napolitaine de De Nittis sont également très importantes pour la rencontre avec le sculpteur florentin Adriano Cecioni (1836-1886), avec qui il se lie d’amitié. Ce dernier encourage le jeune artiste et lui transmet un grand enthousiasme (Moscatiello M., 2011, p. 23) Quand De Nittis présente, pour la première fois, à l’âge de dix-huit ans, deux petites scènes de sujets identiques (L’Arrivée de la tempête) à l’occasion de l’exposition de la Società Promotrice di Belle Arti de 1864 (Mascolo, R., 1992, p. 9), Cecioni les remarque et lui prédit un avenir prometteur. Le jeune peintre participe également aux expositions de la Società Promotrice de 1866 et 1867, où deux de ses tableaux, dont le célèbre Traversée des Appennins (Naples, Museo Nazionale di Capodimonte, n.inv. 61 PS), sont achetés par le roi Victor Emmanuel II (1820-1878) (Cecioni A., 1905, p. 359). C’est encore Cecioni qui introduit De Nittis dans le milieu artistique des Macchiaioli.
Au cours de l’été 1867, De Nittis entreprend son premier voyage à Paris. Quelques jours après son arrivée, il rencontre le peintre Edouard Emile Pereyra Brandon (1831-1897), qui l’introduit auprès de Jean-Louis Gérôme (1824-1904). Il rencontre ensuite Ernest Meissonnier (1815-1891), qui lui propose de travailler dans son atelier. Sous les conseils de Cecioni, De Nittis refuse cordialement l’offre. Lors de ce séjour, De Nittis fait aussi la connaissance du marchand Adolphe Goupil (1806-1893), qui lui achète quelques œuvres. Il rentre à Naples, après avoir passé deux mois à Florence en compagnie des Macchiaioli, pour se consacrer entièrement à la peinture. À l’automne 1868, il est de retour à Paris, où il travaille pour le compte du marchand Frédéric Reitlinger et il signe par la suite un contrat très avantageux avec Goupil (Moscatiello M., 2011, p. 34).
Le 29 avril 1869, De Nittis se marie avec Léontine Lucile Gruvelle (1843-1913). Leur fils Jacques (1872-1907), né le 19 juillet 1872 à Resina, est tenu sur les fonts baptismaux par Gustave Caillebotte (1848-1894) (Mascolo, R., 1992, p. 11).
Le parcours du peintre
La production de la première période parisienne de De Nittis est influencée par la mode des tableaux de personnages en costumes historiques. Il présente au Salon de 1869, en tant qu’élève de Gérôme, Une Forêt des Pouilles (localisation inconnue) et Une Visite chez l’antiquaire (collection particulière). Les œuvres exposées au Salon de 1870, La Femme aux perroquets (collection particulière) et Une Réception intime (localisation inconnue), témoignent de l’influence des tableaux de Meissonnier (Moscatiello M., 2011, p. 36).
En 1869, De Nittis réalise également sa première œuvre de sujet japonais. Ce tableau intitulé Japonaise endormie est mentionné dans les livres de comptes de la Maison Goupil, aujourd’hui conservés au Getty Research Institute de Los Angeles. Ces documents montrent que l’œuvre, entrée à la Maison Goupil le 24 novembre 1869, fut vendue au marchand Reitlinger le 26 novembre de la même année pour 1 200 francs. Malheureusement, dans les albums photographiques de la Maison Goupil ne figure aucune image de cette œuvre, dont le sort est inconnu. De surcroît, les livres de la Maison Goupil font mention d’une autre œuvre de sujet japonais, une aquarelle, peinte en 1870. Intitulée Japonaises, cette aquarelle fut vendue pour 2500 francs le 21 novembre 1871 au collectionneur James H. Stebbins. L’œuvre figure dans le catalogue de la vente de la collection Stebbins ayant eu lieu en 1889 à l’American Art Association de New York, mais sa localisation actuelle est inconnue (De Nittis, 2013, p. 51-52).
Entre 1870 et 1873, De Nittis et son épouse font de longs séjours en Italie, dans les Pouilles et à Naples, où le peintre réalise des œuvres remarquables, comme La Route de Naples à Brindisi (Indianapolis Museum of Art, collection R. Eno), qui obtient une mention honorable au Salon de 1872 et connaît un grand succès. À Naples, pendant une année entière, De Nittis monte sur les pentes du Vésuve pour croquer les diverses phases de l’éruption. Il envoie quelques-unes de ces études à l’Exposition nationale des Beaux-Arts de Milan de 1872 et au Salon de la même année. Goupil, qui juge ces œuvres trop réalistes, suggère au peintre d’y insérer quelques figures de touristes pour rendre les scènes plus pittoresques et facilement vendables. L’artiste finit par apporter les modifications demandées, mais quelque temps après, en juin 1874, annule le contrat avec le marchand. Bien que De Nittis ait contracté une dette importante auprès de Goupil, il décide de s’occuper personnellement de la vente de ses toiles, se faisant envoyer les tableaux restés chez le marchand. En 1890, six ans après la mort de son mari, Madame De Nittis n’aurait pas encore réglé définitivement cette dette (Dini P, Marini G. L., 1990, vol. I, p. 100).
Le retour à Paris de De Nittis marque le début d’un nouveau tournant dans ses choix artistiques : l’intérêt du peintre est maintenant orienté vers la vie moderne, en particulier les avenues, les places, les boulevards, ainsi que les lieux mondains comme les théâtres et les champs de courses. Il s’intéresse également aux toilettes des dames parisiennes, qu’il saisit lors de promenades urbaines. Les tableaux réalisés entre 1874 et 1884 comme Fait-il froid !!! (collection particulière), exposé au Salon de 1874 avec deux autres œuvres, attestent son désir de devenir l’un des peintres les plus originaux de la vie parisienne. Sur invitation d’Edgar Degas (1834-1917) De Nittis participe à la première exposition des impressionnistes avec cinq œuvres, qui ne sont pas mentionnées dans le catalogue et qui sont très mal exposées, ce qui probablement ne lui fait pas accepter l’invitation au deuxième rendez-vous de cette manifestation prévu en avril 1876 (Moscatiello M., 2011, p. 41). Entre 1873 et 1879, De Nittis se rend à plusieurs reprises et pendant divers mois à Londres (Mascolo, R., 1992, p. 11-14). Là-bas, il rencontre le banquier Kaye Knowles, l’un de ses plus grands commettants, qui lui achète douze tableaux, pour lequel le peintre italien s’inspire des lieux les plus emblématiques de la capitale anglaise, traduisant avec habilité ses brouillards et ses vues citadines. À Londres, De Nittis rencontre aussi James Tissot (1836-1902), avec qui il se lie d’amitié (Dini P, Marini G. L., 1990, vol. I, p. 103). Sa participation au Salon de 1876 marque l’arrivée de sa première récompense officielle obtenue grâce au tableau Place des Pyramides, aujourd’hui au musée d’Orsay (n.inv. RF 371, LUX 205). Les œuvres présentées au Salon de 1877 seront également remarquées par la critique et retiennent l’attention de Degas, en particulier deux aquarelles, Le Boulevard Haussmann (collection particulière) et La Place Saint Augustin (collection particulière). C’est à l’occasion du Salon de 1878 et de l’exposition universelle de la même année, où il présente un ensemble important de douze œuvres, que De Nittis atteint l’apogée du succès et de la notoriété, obtenant une médaille d’or et la nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur (Mascolo, R., 1992, p. 14) Pendant ces années si riches, l’artiste ne cesse pas de participer à des expositions publiques et d’en organiser à titre personnel, en France comme à l’étranger. De Nittis expose en 1879 dans les galeries de La Vie moderne, périodique dirigé par Émile Bergerat (1845-1923), dont il est l’un des collaborateurs artistiques et pour lequel dessine, entre autres, la couverture du premier numéro paru le 10 avril 1879 (Moscatiello M., 2011, p. 45). Dès 1876, De Nittis se tourne vers le pastel. Adoptant initialement cette technique seulement pour des études et des esquisses, il l’utilise ensuite pour réaliser des œuvres autonomes, souvent de grand format, qu’il présente à partir de 1879 aux King Street Galleries à Londres. Ce sont surtout deux événements, l’exposition de 1880 à la galerie L’Art et celle de 1881 au Cercle de l’union artistique, place Vendôme, qui font connaître ses pastels au grand public et retiennent l’attention d’autres artistes et de la critique (Moscatiello M., 2011, p. 46-47). Les dernières années de vie de De Nittis sont très difficiles non seulement pour ses problèmes de santé, car il contracte une bronchite assez grave, mais aussi à cause de brouilles avec les peintres Raimundo de Madrazo y Garreta (1841-1920) et Alfred Stevens (1823-1906), avec qui il organise l’Exposition internationale de peinture de 1882. Sur la même période, le rapport avec l’un de ses plus chers amis, Edmond de Goncourt, se dégrade. Pour prendre soin de sa santé et de celle de son fils Jacques, malade des poumons, De Nittis et sa famille vont passer plusieurs mois à Naples entre la fin de 1883 et le début de 1884. Pendant ce séjour, l’artiste découvre que divers faux de ses œuvres sont en circulation en Italie, ce qui le chagrine énormément. De retour en France, les De Nittis s’installent dans leur maison de campagne à Saint-Germain-en-Laye, où le peintre meurt le 21 août 1884 d’une congestion cérébrale, à l’âge de 38 ans (Moscatiello M., 2011, p. 52).
Le milieu mondain
Une décennie après son arrivée à Paris, De Nittis devient un artiste à succès et il mène, avec sa femme, un grand train de vie. En 1880, les De Nittis quittent l’hôtel de l’avenue du Bois de Boulogne pour s’installer dans une demeure plus luxueuse. Ils achètent un terrain dans l’élégant quartier de la Plaine-Monceau, où font bâtir un hôtel particulier de quatre étages avec jardin et deux ateliers très lumineux (Degas e gli italiani a Parigi, 2003, p. 414).
Son nouveau statut permet à l’artiste italien de connaître les personnalités les plus en vue des milieux littéraires de l’époque dont Edmond de Goncourt (1822-1896) et Émile Zola (1840-1902) et de se lier d’amitié avec divers artistes dont Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917). À partir de 1878, le couple reçoit régulièrement chaque samedi soir non seulement artistes et intellectuels, mais également hommes politiques, médecins et riches banquiers. Outre Degas, Zola, Goncourt, on rencontre chez les De Nittis la Princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904), Philippe Burty (1830-1890), Jules Claretie (1840-1913), Alphonse Daudet (1840-1897), José Maria de Hérédia (1842-1905) et Alexandre Dumas fils (1824-1895) entre autres. C’est sans compter tous les Italiens résidents ou de passage à Paris, comme le peintre Rossano, le journaliste Jacopo Caponi (1831-1909) ou le critique d’art Diego Martelli (1839-1896) Moscatiello, M., 2011, p. 49-50). C’est Madame De Nittis qui entretient les contacts, s’occupe de la correspondance de son mari et invite les hôtes, dont elle note les noms dans des carnets d’invitations (Collection Piero Dini, Italie, Carnets de comptes et des invitations des De Nittis). Les soirées chez les De Nittis deviennent, en peu de temps, tellement prisées que la haute société est prête à acheter très cher les tableaux de l’artiste italien pour se faire inviter chez lui, selon les dires d’Edmond de Goncourt : « Dans ce temps, il se passe des choses particulières à la fin de ce siècle. C’est ainsi que les Bellino, des gens d’argent qui achètent 50 000 francs un tableau de Nittis, ne l’achètent pas pour le talent de l’artiste, mais pour être invités chez lui et y racoler une société » (Goncourt E. et J., 2004, vol. II, p. 975). Lors de ces soirées mondaines, le maître de maison cuisine lui-même les plats succulents qu’il offre à ses invités. De plus, le cadre au sein duquel ont lieu les rencontres enchante toujours les hôtes par le raffinement de la décoration (Moscatiello M., 2011, p. 49). Alidor Delzant (1848-1905), biographe des frères Goncourt, qui a connu De Nittis de son vivant, décrit le faste du décor de l’hôtel particulier du peintre, à l’occasion de la lecture de quelques passages de La Faustin d’Edmond de Goncourt : « Le 7 [sic] avril 1881, le peintre Giuseppe De Nittis réunissait quelques amis intimes, rue Viette [sic], dans le vaste hall que les tapis d’Orient, les foukousas, les kakémonos, les toiles sur les chevalets, les pastels ébauchés revêtaient de heurts de tons et de mosaïques harmonieuses. De minces parasols chinois captaient et caressaient la lumière des deux lustres. Sur un grand divan qu’ombrait, comme une toile de teinte, un velum de soie, la maîtresse de la maison avait fait asseoir à ses côtés Mme Alphonse Daudet, Mme José Maria de Heredia, Mme Zola et Mme Georges Charpentier. Autour d’elles, leurs maris debout et MM. Ph. Burty, Huysmans, Céard et Alexis […] » (Delzant A., 1889, p. 229-230). C’est dans ce cadre exotique, luxueusement aménagé, que Goncourt lit les quelques extraits du roman qu’il dédie, une fois terminé, à son ami italien, en insérant sur la première page la dédicace : « À J. de Nittis » (Giuseppe De Nittis : la modernité élégante, 2011, p. 58). Parmi les convives des De Nittis, on compte divers amateurs et collectionneurs d’art japonais tels que Burty, Goncourt, Hérédia ou Jules Jacquemart (1837-1880), avec qui le peintre italien partage sa profonde passion pour le Japon (Collection Piero Dini, Italie, Carnets de comptes et des invitations des De Nittis).
Distinctions
De Nittis est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1878, année où il participe au Salon et à l’exposition universelle présentant douze tableaux. Il obtient diverses médailles et récompenses pour ses activités de peintre, dont une médaille de troisième classe au Salon de 1876 et une médaille de première classe au Salon de 1878. En 1878, il est également nommé Commandeur de l’Ordre de la Couronne par le Ministère de l’instruction publique italienne. En 1879, il devient membre honoraire de l’Académie royale des arts figuratifs de Vienne (Moscatiello M., 2011, p. 44-45).
Article rédigé par Manuela Moscatiello
Giuseppe De Nittis was one of the most important figures amongst the Italian artists living in France in the second half of the nineteenth century. A painter of modern life, he represented with originality the life of his times, focusing on the avenues, squares, places for social encounters, and female elegance and beauty. A talented landscape artist, he skilfully represented natural scenes and urban views. Passionate about Japanese art, in particular paintings and textiles, he was one of the most refined collectors of his times.
The family milieu and artistic beginnings
Born on 25 February 1846 in Barletta, in Italy, to a wealthy family of rich landowners, De Nittis soon became an orphan. His mother, Teresa Maria Emanuela Barracchia (d.1849), died shortly after his birth, and his father, Michele Giuseppe Raffaele De Nittis (d.1856), who had been imprisoned for political reasons, committed suicide several years after his release from prison. The painter and his three brothers, Vincenzo, Francesco (d.1848), and Carlo, were entrusted to their grandparents, until Vincenzo, the eldest, took on the role of guardian for his brothers (Dini, P., Marini, G. L., 1990, Vol. I, p. 85)
From his earliest childhood, De Nittis had a certain penchant for painting, encouraged by his first drawing teacher, the artist Giovanni Battista Calò (1833–1895). In 1860, the De Nittis brothers moved to Naples. The young painter was entrusted to a drawing teacher, Vincenzo Dattoli (1831–1896), and, on 23 December of following year, he enrolled at the city’s Academy of Fine Arts. He frequented the painters Federico Rossano (1835–1912), Marco De Gregorio (1829–1875), and other artists who were older than him, representatives of the Scuola di Resina (School of Resina), otherwise known as the ‘Republic of Portici’, whose artistic principles, based on direct observation and the study of nature, he shared. Neglecting to attend his courses at the Academy, De Nittis joined the group, and on 2 June 1863 he was expelled from the Institute. (Dini, P., Marini, G. L., 1990, Vol. I, p. 86)
De Nittis’s years of Neapolitan training were also very significant due to his encounter with the Florentine sculptor Adriano Cecioni (1836–1886), with whom he struck up a friendship. The latter encouraged the young artist and transmitted his own passion to him (Moscatiello, M., 2011, p. 23). When, at the age of eighteen, De Nittis presented for the first time two small scenes of identical subjects (L’Arrivée de la Tempête, ‘Imminent storm’) for the exhibition held in 1864 by the Società Promotrice di Belle Arti (Mascolo, R., 1992, p. 9), Cecioni was taken with the works and predicted a promising career for De Nittis. The young painter also took part in exhibitions held by the Società Promotrice in1866 and 1867, where two of his pictures, including the famous Traversée des Appennins (Museo Nazionale di Capodimonte, Naples, inventory no. 61 PS), were bought by King Victor Emmanuel II (1820–1878) (Cecioni, A., 1905, p. 359). Again, it was Cecioni who introduced De Nittis to the Macchiaioli (a group of Italian outdoor painters active in Tuscany in the second half of the nineteenth century).
During the summer of 1867, De Nittis went on his first trip to Paris. Several days after his arrival, he met the painter Edouard Emile Pereyra Brandon (1831–1897), who introduced him to Jean-Louis Gérôme (1824–1904). He then met Ernest Meissonnier (1815–1891), who suggested that he work in his studio. On the advice of Cecioni, De Nittis cordially turned down the offer. During this stay, De Nittis also met the dealer Adolphe Goupil (1806–1893), who purchased several works from him. After spending two months in Florence with the Macchiaioli, he returned to Naples to devote himself entirely to painting. In autumn 1868, he returned to Paris, where he worked for the dealer Frédéric Reitlinger and he subsequently signed a very advantageous contract with Goupil (Moscatiello, M., 2011, p. 34).
On 29 April 1869, De Nittis married Léontine Lucile Gruvelle (1843–1913). Their son Jacques (1872–1907), born on 19 July 1872 in Resina, was held over the baptismal fonts by Gustave Caillebotte (1848–1894) (Mascolo, R., 1992, p. 11).
The painter’s career
The works produced during De Nittis’s first Parisian period were influenced by the fashion for pictures of figures dressed in historical costumes. At the 1869 Salon, as Gérôme’s pupil, he presented Une Forêt des Pouilles (current location unknown) and Une Visite chez l’Antiquaire (private collection). The works exhibited at the 1870 Salon, La Femme aux Perroquets (private collection) and Une Réception Intime (current location unknown), attest to the influence of Meissonnier’s pictures (Moscatiello, M., 2011, p. 36).
In 1869, De Nittis also produced his first work with a Japanese theme. This picture, entitled Japonaise Endormie, is mentioned in the records of the Maison Goupil, now held in the Getty Research Institute in Los Angeles. These documents attest to the fact that the work, which was brought to the Maison Goupil on 24 November 1869, was sold to the dealer Reitlinger on 26 November that year for 1,200 francs. Unfortunately, in the photographic albums at the Maison Goupil there is no image of this work, whose fate is unknown. Furthermore, the books in the Maison Goupil mention another work with a Japanese theme, a watercolour, painted in 1870. Entitled Japonaises, this watercolour was sold to the collector James H. Stebbins for 2,500 francs on 21 November 1871. The work featured in the catalogue of the Stebbins Collection Sale that was held in 1889 at the American Art Association in New York, but its current location is unknown (De Nittis, 2013, pp. 51–52).
Between 1870 and 1873, De Nittis and his wife spent long periods in Italy, in Apulia and Naples, where the painter produced remarkable works, such as La Route de Naples à Brindisi (R. Eno Collection, Indianapolis Museum of Art), which received an honourable mention at the 1872 Salon and was a great success. In Naples, De Nittis spent an entire year climbing the slopes of Vesuvius to sketch the various phases of the eruption. He sent several of these studies to the 1872 Esposizione Nazionale di Belle Arti (National Fine Arts Exhibition) in Milan and the Salon of that year. Goupil, who considered these works too realistic, suggested that the painter insert several figures of tourists to make the scenes more picturesque and easier to sell. The artist eventually made the requested modifications, but shortly after, in June 1874, terminated his contract with the dealer. Although De Nittis had incurred a large debt with Goupil, he decided to sell his own canvases and recuperated the pictures that remained with the dealer. In 1890, six years after her husband’s death, Madame De Nittis had not yet fully settled this debt (Dini, P., Marini, G. L., 1990, Vol. I, p. 100).
De Nittis’s return to Paris marked the beginning of a new turning point in his artistic themes: the painter now focused on modern life, in particular the city’s avenues, squares, and boulevards, as well as social venues such as theatres and racing tracks. He also represented Parisian ladies at their toilet, and portrayed them as they strolled around the city. The pictures executed between 1874 and 1884, such as Fait-il froid !!! (How Cold it is!, private collection), exhibited at the 1874 Salon along with two other works, attest to his quest to become one of the most original painters of Parisian life. On the invitation of Edgar Degas (1834–1917), De Nittis exhibited five works in the first Impressionist exhibition, but they were not mentioned in the catalogue and were very poorly presented, which probably explains why he did not accept the invitation to participate in the second edition of this event scheduled to be held in April 1876 (Moscatiello, M., 2011, p. 41). Between 1873 and 1879, De Nittis went to London on several occasions staying in the city for a few months at a time (Mascolo, R., 1992, pp. 11–14). Here, he met the banker Kaye Knowles, one of his greatest patrons, who purchased twelve pictures from him, for whom the Italian painter represented the most emblematic places in the English capital, skilfully conveying its mists and urban views. In London, De Nittis also met James Tissot (1836–1902), with whom he struck up a friendship (Dini, P., Marini G. L., 1990, Vol. I, p. 103). His participation at the 1876 Salon was marked by his first official award for his picture Place des Pyramides, which is now held in the Musée d’Orsay (inventory no. RF 371, LUX 205). The works presented in the 1877 Salon were also remarked by the critics and attracted the attention of Degas, in particular two watercolours, Le Boulevard Haussmann (private collection) and La Place Saint Augustin (private collection). It was during the 1878 Salon and the Exposition Universelle of the same year, where he presented a significant ensemble of twelve works, that De Nittis reached the height of success and celebrity, obtaining a gold medal and being made a Chevalier de la Légion d’Honneur (Mascolo, R., 1992, p. 14). During these years of success, the artist continued to participate in public exhibitions and hold solo exhibitions in France and abroad. In 1879, De Nittis exhibited works in the galleries of La Vie Moderne, a periodical directed by Émile Bergerat (1845–1923), of which he was one of the artistic collaborators and for which he designed, amongst others, the cover of the first issue published on 10 April 1879 (Moscatiello, M., 2011, p. 45). In 1876, De Nittis started working with pastels. Initially adopting this technique only for studies and sketches, he then used it to create autonomous, often large-format works, which he presented as of 1879 at the King Street Galleries in London. It was above all two events—the 1880 exhibition in the gallery L’Art and that held in 1881 at the Cercle de l’Union Artistique, on the Place Vendôme—that brought his pastels to the attention of the general public and attracted the attention of other artists and the critics (Moscatiello, M., 2011, pp. 46–47). The last years of De Nittis’s life were very difficult, not only as a result of health problems, as he contracted very severe bronchitis, but also due to quarrels with the painters Raimundo de Madrazo y Garreta (1841–1920) and Alfred Stevens (1823–1906), with whom he held the 1882 Exposition Internationale de Peinture. Over the same period, his relationship with one of his closest friends, Edmond de Goncourt, deteriorated. To take care of his health and that of his son Jacques, who had a lung disease, De Nittis and his family spent several months in Naples between the end of 1883 and the beginning of 1884. During this stay, the artist discovered that various fakes of his works were circulating in Italy, which caused him much dismay. When they returned to France, the De Nittis family moved to their country house in Saint-Germain-en-Laye, where the painter died from a stroke on 21 August 1884, at the age of thirty-eight (Moscatiello, M., 2011, p. 52).
High society
A decade after his arrival in Paris, De Nittis became a successful artist and he and his wife enjoyed a luxurious lifestyle. In 1880, the De Nittis couple left the mansion on the Avenue du Bois de Boulogne and moved into a more luxurious residence. They purchased land in an elegant district of the Plaine-Monceau, where they had a four-storey mansion built, complemented by a garden and two very well-lit studios (Degas e gli italiani a Parigi, 2003, p. 414).
The Italian artist’s new status brought him into contact with the most famous personalities in the literary circles of the times, including Edmond de Goncourt (1822–1896) and Émile Zola (1840–1902), and he established friendships with various artists, including Édouard Manet (1832–1883) and Edgar Degas (1834–1917). In 1878, the couple began to regularly invite not only artists and intellectuals, but also politicians, doctors, and wealthy bankers to the house on Saturday evenings. In addition to the likes of Degas, Zola, and Goncourt, the De Nittis were visited by the Princesse Mathilde Bonaparte (1820–1904), Philippe Burty (1830–1890), Jules Claretie (1840–1913), Alphonse Daudet (1840–1897), José Maria de Hérédia (1842–1905), and Alexandre Dumas (1824–1895), the author’s son, amongst others. There were also all the Italians who lived or were passing through Paris, such as the painter Rossano, the journalist Jacopo Caponi (1831–1909), and the art critic Diego Martelli (1839–1896) (Moscatiello, M., 2011, pp. 49–50). It was Madame De Nittis who maintained these relations, handled her husband’s correspondence, and invited the guests, whose names she noted down on invitation cards (Carnets de comptes et des invitations des De Nittis, Piero Dini Collection, Italy). The soirées held by the De Nittis soon became so popular that members of high society were ready to pay high prices for the Italian artist’s pictures just to be able to receive an invitation to his residence, according to Edmond de Goncourt: ‘At that time, curious things occurred at the end of the century. Hence, the wealthy Bellinos would pay 50,000 francs for a picture by Nittis, not because of the artist’s talent, but rather to be invited to his home and make contact with people in high society’ (Goncourt, E., and J., 2004, Vol. II, p. 975). During these social events, the master of the house would cook succulent dishes that he offered to his guests. Furthermore, the setting in which these parties took place always enchanted the guests due to the refinement of the decorations (Moscatiello, M., 2011, p. 49). Alidor Delzant (1848–1905), the Goncourt brothers’ biographer, who knew De Nittis during his lifetime, described the luxurious decorations in the painter’s mansion, on the occasion of the reading of several passages of Edmond de Goncourt’s La Faustin.
On 7 [sic] April 1881, the painter Giuseppe De Nittis invited several close friends, Rue Viette [sic]; in the vast hall there were Oriental carpets, foukousas, and kakemono canvases on easels, and pastel sketches added a decorative touch with bright colours and harmonious mosaics. Delicate Chinese parasols captured and softened the light from the two chandeliers. Sitting on a large divan shaded by a silken vellum, which was like a dyed canvas, the mistress of the house was accompanied by Madame Alphonse Daudet, Madame José Maria de Heredia, Madame Zola, and Madame Georges Charpentier. Around them stood their husbands, along with Messrs Ph. Burty, Huysmans, Céard, and Alexis (…) (Delzant, A., 1889, pp. 229–230).
It was in this exotic and luxuriously furnished setting that Goncourt read out several extracts of the novel he dedicated, once finished, to hisItalian friend, inserting on the first page the dedication: ‘À J. de Nittis’ (Giuseppe De Nittis: La Modernité Élégante, 2011, p. 58). De Nittis’s guests included various collectors and lovers of Japanese art, such as Burty, Goncourt, Hérédia, and Jules Jacquemart (1837–1880), with whom the Italian painter shared his great passion for Japan (Carnets de comptes et des invitations des De Nittis, Piero Dini Collection, Italy).
Distinctions
De Nittis was made Chevalier de la Légion d’Honneur in 1878, the year in which he took part in the Salon and the Exposition Universelle, where he presented twelve pictures. He obtained various medals and awards for his activities as a painter, including a third class medal at the 1876 Salon and a first-class medal at the 1878 Salon. In 1878, he was also made Commander of the Royal Order of the Crown of Italy by the Italian Ministry of Public Instruction. In 1879, he became an honorary member of the Academy of Fine Arts in Vienna (Moscatiello, M., 2011, pp. 44–45).
Article by Manuela Moscatiello (Translated by Jonathan & David Michaelson)
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
Alphonse Hirsch et Giuseppe de Nittis se lient d'amitié dans les années 1870. (Source : notice Agorha "Alphonse Hirsch" par Angélique Saadoun)
À Londres, De Nittis rencontre aussi James Tissot (1836-1902), avec qui il se lie d’amitié (Dini P, Marini G. L., 1990, vol. I, p. 103).
(Source : Notice Agorha "Giuseppe de Nittis" rédigée par Manuela Moscatiello)
Dès 1873, James Tissot est membre de l’Art Club de Hanover Square, où le rejoindra entre 1876 et 1878, Giuseppe De Nittis (1846-1884), amateur d’art japonais et ami commun avec Degas (Moscatiello M., 2009, p. 122 et 124).
(Source : Notice Agorha "James Tissot" rédigée par Héléna Lichy)
Dès 1873, James Tissot est membre de l’Art Club de Hanover Square, où le rejoindra entre 1876 et 1878, Giuseppe De Nittis (1846-1884), amateur d’art japonais et ami commun avec Degas (Moscatiello M., 2009, p. 122 et 124).
(Source : Notice Agorha "James Tissot" rédigée par Héléna Lichy)
Le nouveau statut de Giuseppe de Nittis lui permet de connaître les personnalités les plus en vue des milieux littéraires de l’époque dont Edmond de Goncourt (1822-1896) et Émile Zola (1840-1902) et de se lier d’amitié avec divers artistes dont Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917).
(Source : Notice Agorha "Giuseppe de Nittis" rédigée par Manuela Moscatiello)