Jacquemart, Jules
13 rue Culture-Sainte-Catherine (actuelle rue de Sévigné)
8 quai Lepelletier (actuel quai de Gesvres)
56 rue Pergolèse
Fondateur de la Société des aquarellistes
Jules Ferdinand Jacquemart (1837-1880) était un aquafortiste des plus renommés de son temps et aquarelliste de talent, également connu pour sa collection tout à fait unique de chaussures.
Les débuts de Jules Jacquemart
Jules Jacquemart est né le 8 septembre 1837 à Paris (AP, V3E/N 1193). Fils du collectionneur de céramiques et érudit Albert Jacquemart (1808-1875) et de Louise Émilie Labbé (1813?-1884), il est le troisième d’une fratrie de quatre enfants, avec ses sœurs Louise Pauline (1834-1885), Marie Louise (1835-?) qui meurt sans doute précocement et Marie Augustine (1844-1912) (D’Abrigeon P., 2019, p. 82).
La question de la formation de Jules Jacquemart reste mystérieuse. Son père, qui a peut-être étudié à l’École des Beaux-Arts et probablement dans l’atelier de Claude-Marie Dubufe (1790-1864) (D’Abrigeon P., 2019, p. 82), et sa mère qui, dans sa jeunesse, exécute des dessins inspirés des œuvres de Dubufe, ont très certainement joué un rôle important dans la sensibilisation artistique de Jules Jacquemart. Pour Alfred Darcel (1818-1893) les œuvres du père, en particulier ses aquarelles peintes pour le Muséum d’histoire naturelle ont certaines qualités communes avec les eaux-fortes du fils : « C’est la même précision dans le dessin, la même justesse dans le ton et le même sentiment de la matière » (Darcel A., 1875, p. 477). L’élève aurait cependant largement dépassé son instructeur, au point de faire dire à Georges Duplessis (1834-1899) qu’« il n’eut pas en réalité de maître » (Duplessis G., 1880, p. 5).
Un autre élément important de l’apprentissage de Jules Jacquemart est sa formation aux usages du dessin industriel. Sa carrière aurait en effet commencé en dessinant plusieurs compositions pour une entreprise de papiers peints (Duplessis G., 1880, p. 5) ou de tapis (Burty P., 1862, p. 2), quoiqu’aucune œuvre de ce type n’ait pour l’instant été retrouvée.
Ce n’est qu’ensuite que Jules Jacquemart aurait commencé à graver, pour proposer des planches à son père qui peinait à trouver un illustrateur pour l’Histoire artistique, industrielle et commerciale de la porcelaine (Jacquemart A., Le Blant E., 1862) (Duplessis G., 1880, p. 6). On ignore comment il aurait été initié à la gravure à l’eau-forte, technique encore peu usitée à l’époque (Bailly-Herzberg J., 1972 a., p. XIII-XIV) ; on retrouve en revanche dans sa bibliothèque le Traité des manières de graver en taille douce d’Abraham Bosse (1645), manuel technique de référence dont il se serait probablement servi.
En 1859, Jules Jacquemart publie ses toutes premières illustrations dans la Gazette des Beaux-arts, d’abord en fournissant un dessin pour un article sur le décor des porcelaines chinoises signé par d’Albert Jacquemart et Edmond Le Blant (Jacquemart A. et Le Blant E., 1859, p. 65-75), puis une eau-forte pour un article sur la porcelaine des Médicis (Jacquemart A., 1859, p. 285). Sans doute introduit auprès des éditeurs par son père, il collaborera toute sa vie à la revue.
Sa manière de représenter des objets d’art, très vite remarquée pour sa finesse et son exactitude (Darcel A., 1861, p. 218) fera de lui un illustrateur particulièrement apprécié et sollicité régulièrement par plusieurs revues : L’Art, la Gazette archéologique ou les Annales archéologiques.
Jules Jacquemart l’aquafortiste
À côté de ses contributions pour la presse artistique, Jacquemart réalise diverses séries gravées comme ses Compositions de fleurs ou des reliures anciennes pour l’Histoire de la Bibliophilie (Paris : J. Techener, 1861-1864).
Il expose aussi régulièrement certaines de ces planches au Salon. Pour sa première participation en 1861, il présente – outre deux gouaches, Canard sauvage (Paris, musée du Louvre, inv. RF 2713) et Courlis (Paris, musée du Louvre, inv. RF 2392) – les eaux-fortes Les joies de la vie, trois planches illustrant l’Histoire de la Bibliophilie et vingt eaux-fortes de porcelaines de la Chine et du Japon tirées de l’Histoire de la Porcelaine (Sanchez P., Seydoux X., 2004, Salon de 1861, no 1617-1618 et 3756-3758).
En 1865 paraît la première partie des Gemmes et Joyaux de la Couronne de Henri Barbet de Jouy (1812-1896). Ces planches d’objets précieux de la galerie d’Apollon au Louvre sont des gravures d’une impressionnante virtuosité, où sont systématiquement rendus la texture, l’éclat et la densité propres à chaque matériau. Cette série, à laquelle travaille Jacquemart entre 1864 et 1868, est saluée comme une de ses œuvres majeures (Duplessis G., 1880, p. 7), et deux de ses planches qu’il expose au Salon de 1864 sont récompensées par une médaille (Sanchez P., Seydoux X., 2005 a., Salon de 1865, p. XIV). Jacquemart est également sollicité par le surintendant des Beaux-Arts, le comte de Nieuwerkerke (1811-1892), pour illustrer en douze planches une partie de sa collection d’armes (1868). Il s’impose désormais comme le « créateur d’un genre nouveau, le rendu des objets d’art », parvenant « à faire, de gravures que d’ordinaire on ne considère que comme de simples ‘planches explicatives’, des estampes admirables, quelquefois de pures merveilles, qui elles-mêmes seront un jour des objets de curiosité. » (Béraldi H., 1885-1892, p. 192).
Membre de la Société des Aquafortistes, fondée en 1862 autour d’Auguste Delâtre (1822-1907) et d’Alfred Cadart (1828-1875), il grave le frontispice de la première publication de la Société (Société des Aquafortistes, 1862, n.p.). Médaillé au Salon en 1866 puis en 1867 (médaille de 3e classe), il est fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1869 (Sanchez P., Seydoux X., 2005 b., Salon de 1870 p. XVII), quoique son dossier de légionnaire, comme celui de son père, soit manquant. Jules Jacquemart devient membre du jury d’admission et des récompenses au Salon pour la section de gravure et de lithographie de 1869 à 1873, puis en 1880 (Sanchez P. et Seydoux X., 2005 b., Salon de 1869, p. XCVIII et CI ; Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1880, p. CXVIII). En 1873, il est envoyé à Vienne comme membre international du jury de l’Exposition universelle (Liste der Mitglieder der internationalen Jury, 1873, p. 29). Chevalier de l’ordre de François-Joseph, il devient correspondant de l’Académie de Vienne en France (Enault L., 1880) : sa renommée est internationale.
Elle s’étend même outre-Atlantique lorsque le Metropolitan Museum of Art lui confie en 1871 la réalisation de son premier portfolio, Etchings of Pictures in the Metropolitan Museum New York (Londres : P.&D. Colnaghi & Co., 1871), rassemblant dix eaux-fortes de toiles nouvellement acquises en Europe par le musée, ou lorsque l’Américain Joseph-Florimond, duc de Loubat (1831-1927), lui demande d’illustrer de 170 planches The Medallic history of the United States of America, 1776-1876 (New York : The author, 1878).
En 1878, Jules Jacquemart participe au Salon après quatre ans d’absence, et reçoit une médaille d’honneur dans le cadre de l’Exposition universelle (Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1880, p. LXXXIII). En 1879, il expose une dernière fois au Salon en présentant La Joconde d’après Léonard de Vinci (Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1879, no 5690), et s’éteint à Paris le 27 septembre 1880 (AP, V4E 4696). Malgré le grand talent de ce graveur, qui s’est principalement illustré par des reproductions d’objets, le changement de goût du public en faveur des estampes originales d’artistes fera peu à peu oublier le nom de Jacquemart (Ganz J. A., 1991, p. 3).
Jules Jacquemart l’aquarelliste
Les premières aquarelles connues de Jules Jacquemart sont les versions colorées des planches de l’Histoire de Porcelaine (Boston, Museum of Fine Arts, inv. 21.10742 à 21.10745). Il est difficile de savoir quelle fut la fonction de ces œuvres : s’agissait-il d’études préparatoires ou bien de projets aboutis destinés à convaincre l’éditeur des talents d’un jeune artiste alors inconnu ? Toujours est-il que l’aquarelle reste un médium peu utilisé par Jules Jacquemart avant la dernière partie de sa vie. Au début des années 1870, Jacquemart utilise ponctuellement ce médium pour des œuvres très personnelles telles que le Portrait en pied de sa sœur Marie-Thérèse, appelée plus tard Mme Émile Masson (Paris, musée du Louvre, inv. RF 4194) ou La chambre d’Henri Regnault après sa mort, le lendemain de Buzenval (Paris, musée du Louvre, inv. RF 5187), deux œuvres datées de 1871.
Lors de son voyage à Vienne en 1873, Jules Jacquemart contracte une maladie pulmonaire dont il ne se remettra jamais vraiment. Sa santé vacillante le pousse à passer désormais ses hivers dans le Sud de la France, à Menton, jusqu’à sa mort. Ces séjours sont l’occasion pour lui de réaliser de nombreuses aquarelles, pour capter les paysages et la lumière de « ce splendide midi, [qu’il] affectionn[e] tant » (INHA, Autographes 94/82490-82492 ; lettre de M. Bailly à Jules Jacquemart du 17 février 1878). Il utilise un nombre de tons assez restreint et une facture abrégée, qui lui permettent, en laissant le blanc du papier en réserve, d’obtenir des effets de lumière éblouissants (Gonse L., 1881a, p. 222), comme dans Le Pont Carrei à Menton (?, Paris, musée du Louvre, inv. RF 2709).
Malgré un refus des deux premières aquarelles présentées au Salon de Paris (Dreyfous M., 1880), ses œuvres connaîtront auprès du public et de ses pairs un vif succès. En 1872, 1875 et 1877, il participe à l’Exposition de la Société Belge des Aquarellistes à Bruxelles (Doc. Orsay – Boîte Jacquemart/Dépouillement des Salons Belges 1851-1900). On sait qu’il expose également des aquarelles vers 1877-1878 à Nice (INHA, Autographes 94/82490-82492 ; lettre de M. Bailly à Jules Jacquemart du 17 février 1878). Aquarelliste novateur, il est un membre fondateur de la Société des Aquarellistes en 1879. Il sera aussi considéré comme un maître dans ce domaine (Hôtel Drouot, 1881, p. VI). Le musée du Louvre dispose aujourd’hui d’un grand nombre d’aquarelles réalisées dans les environs de Menton grâce à un legs de la baronne Nathaniel de Rothschild (1825- 1899), effectué en 1899.
Jules Jacquemart et le Japonisme
Dans son article rétrospectif « Le Japon à Paris – I », Ernest Chesneau (1833-1890) mentionne Jules Jacquemart comme un japonisant de la première heure, ayant commencé à collectionner des objets japonais avant que la vogue du Japon ne s’empare du grand public (Chesneau E., 1878, p. 386-387). Il est vrai que Jules Jacquemart a pu être familiarisé très tôt avec les collections de céramiques chinoises et japonaises de son père, et, grâce à ce dernier, avec celles des quelques collectionneurs dont il a représenté les œuvres pour préparer le tome de l’Histoire de la porcelaine paru en 1862.
Jules Jacquemart est bien inséré dans des cercles d’amateurs des arts de l’Asie. Il travaille avec Philippe Burty (1830-1890), avec qui il se lie d’une grande amitié, puis Louis Gonse (1846-1921) à la Gazette des Beaux-Arts. Vers 1868, il fréquente aussi régulièrement le graveur Félix Bracquemond (1833-1914), les critiques d’art Philippe Burty et Zacharie Astruc (1833-1907), les peintres Henri Fantin-Latour (1836-1904) et Alphonse Hirsch (1843-1884), le céramiste et directeur de la Manufacture de Sèvres Marc-Louis Solon (1835-1913), Jules Nérat (?-?) et une personne non identifiée, « Prudence », avec qui il forme la Société du Jinglar, groupe d’amis d’obédience républicaine amateurs d’art japonais, qui se réunissaient une fois par mois, au moins entre août 1868 et mars 1869 (Bouillon J.-P., 1978, p. 110) chez Solon à Sèvres, pour s’amuser et boire ce petit vin aigre de pays ginglard, dont le nom a été japonisé de manière humoristique en Jing-lar (Lacambre G., 1988, p. 80).
L’intérêt de Jules Jacquemart pour l’Extrême-Orient se manifeste aussi à travers ses créations artistiques : Une exécution au Japon, aussi appelée Le supplicié Mamija Hasimé (1867), représente un fait divers contemporain japonais et a été réalisée d’après une photographie (Gonse L., 1876 a., p. 479). L’eau-forte Un éclat d’obus (date et localisation inconnue) est une anecdote pittoresque intimement liée aux événements de la Commune, présentant des œuvres de sa collection. Jules Jacquemart et sa famille se trouvaient en effet à Paris à ce moment, il s’était engagé auprès des Tirailleurs de la Seine (Darcel A., 1872, p. 425). Un projectile atteint son domicile, endommageant notamment l’endroit où devait se trouver sa collection : l’artiste immortalise cette scène, où quelques figurines chinoises semblent s’approcher des décombres et regarder l’intrus d’un air plein de reproches. Parmi ses œuvres peintes, Jules Jacquemart réalise notamment Bibelots japonais (date et localisation inconnue) qu’il envoie à l’Exposition de la Société belge des aquarellistes en 1872, sous le numéro 88 (Doc. Orsay – Boîte Jacquemart/Dépouillement des Salons Belges 1851-1900). En 1879, il réalise « deux éventails sur peau décorés d’objets japonais dont [il] a su faire des chefs-d’œuvre de goût et d’originalité » (Gonse L., 1881 a., p. 222) (localisation inconnue), puis, en 1880, « le délicieux éventail à la branche de pêcher qui appartient à Mme Georges Petit » (localisation inconnue). (Gonse L., 1881 a., p. 223)
Une autre dimension du japonisme artistique de Jules Jacquemart est liée aux estampes commanditées, illustrant des objets de collections asiatiques pour diverses publications. Jacquemart participe ainsi très tôt à une diffusion scientifique du savoir lié aux pays d’Extrême-Orient, non seulement dans la presse, mais aussi au Salon où il les présente occasionnellement. La grande majorité de ces gravures présente un objet de manière isolée, sans autre mise en scène que la légère ombre portée à leur base, à l’image du Vase chinois en émail cloisonné (1863) de la collection du duc de Morny (1811-1865) illustrant un article de la Gazette consacré à ce collectionneur (Jacquemart A., 1863, p. 411). Cette eau-forte est une de celles que Jules Jacquemart présente au Salon de Paris de 1863 (Sanchez P., Seydoux X., 2004., Salon de 1863, no 2655). D’autres estampes présentent les œuvres dans une mise en scène, à l’image du Cabinet oriental de M. Jules Jacquemart (1875-1876 ?). Cette gravure, réalisée pour l’Histoire du Mobilier de son père, y trouvait pour légende « Robe impériale en satin jaune brodé au passé de dragons à cinq griffes, Anam. (Cabinet oriental de M. J. Jacquemart) » (Jacquemart A., 1876, p. 219), mais la composition, loin d’être centrée sur la robe, montre aussi bien une céramique chinoise, un chien de Fô ou une partie d’un paravent japonais.
Jules Jacquemart participe également à la diffusion de cette culture visuelle en prêtant certaines œuvres de sa collection aux expositions rétrospectives de l’Union Centrale des Beaux-arts appliqués à l’industrie, en particulier sa collection de chaussures (cf. commentaire sur la collection).
Jules Jacquemart peut donc bien être considéré, comme l’écrit Chesneau, comme un japonisant de la première heure ; toutefois cette appellation de « japonisant » ne doit pas masquer le fait que Jacquemart s’intéressait, de par sa collection, à un espace culturel plus vaste que celui du seul Japon.
Article rédigé par Pauline d’Abrigeon et Héléna Lichy
Jules Ferdinand Jacquemart (1837-1880) was one of the most renowned etchers of his time and a talented painter of watercolours. He was also recognised for his unique collection of shoes.
Early Years
Jules Jacquemart was born on September 8, 1837 in Paris (AP, V3E/N 1193). Son of ceramics collector and scholar Albert Jacquemart (1808-1875) and Louise Émilie Labbé (1813?-1884), he was the third of four siblings, his sisters Louise Pauline (1834-1885), Marie Louise (1835-?) who probably died young, and Marie Augustine (1844-1912) (D'Abrigeon P., 2019, p. 82).
The question of Jules Jacquemart's training remains mysterious. His artistic consciousness was certainly influenced by his father who may have studied at the École des Beaux-Arts and likely in the studio of Claude-Marie Dubufe (1790-1864) (D'Abrigeon P., 2019, p. 82), and his mother who, in her youth, executed drawings inspired by the works of Dubufe. According to Alfred Darcel (1818-1893), the father's works, in particular his watercolours painted for the Musée d’histoire naturelle, shared certain qualities with the etchings of his son: “There is the same precision in the drawing, the same accuracy in tone and the same feeling for the material” (Darcel A., 1875, p. 477). The student, however, exceeded his instructor, to the point of having Georges Duplessis (1834-1899) say that "in reality he had no master" (Duplessis G., 1880, p. 5).
Another important element of Jules Jacquemart's apprenticeship was his training in the uses of industrial design. His career would indeed have begun by drawing several compositions for a wallpaper (Duplessis G., 1880, p. 5) or carpet (Burty P., 1862, p. 2) company, although no work of this type has so far been found.
It was only then that Jules Jacquemart began to engrave, offering plates to his father who was struggling to find an illustrator of the artistic, industrial, and commercial history of porcelain (Jacquemart A., Le Blant E., 1862) (Duplessis G., 1880, p. 6). We do not know how he would have been introduced to etching, a technique still little used at the time (Bailly-Herzberg J., 1972 a., p. XIII-XIV). On the other hand, one finds in his library the Traité des manières de graver en taille douce by Abraham Bosse (1645), a technical reference manual which he would probably have used.
In 1859, Jules Jacquemart published his very first illustrations in the Gazette des Beaux-arts, first by providing a drawing for an article on the decoration of Chinese porcelain written by Albert Jacquemart and Edmond Le Blant (Jacquemart A. et Le Blant E., 1859, p. 65-75), then an etching for an article on Medici porcelain (Jacquemart A., 1859, p. 285). Probably introduced to publishers by his father, he worked for the magazine all his life.
His way of representing works of art, quickly noticed for its finesse and accuracy (Darcel A., 1861, p. 218), would make him a particularly appreciated illustrator and regularly solicited by several magazines: L'Art, the Gazette archéologique, and the Annales archéologiques.
Jules Jacquemart, Etcher
Alongside his contributions to the artistic press, Jacquemart produced various series of engravings, such as his Compositions de fleurs or old bindings for the Histoire de la Bibliophilie (Paris: J. Techener, 1861-1864).
He also regularly exhibited some of these plates at the Salon. For his first participation in 1861, he presented – in addition to two gouaches, Canard sauvage (Paris, musée du Louvre, inv. RF 2713) and Courlis (Paris, musée du Louvre, inv. RF 2392) – the etchings Les joies de la vie, three plates illustrating the Histoire de la Bibliophilie, and twenty etchings of porcelain from China and Japan taken from the Histoire de la Porcelaine (Sanchez P., Seydoux X., 2004, Salon de 1861, no 1617 -1618 and 3756-3758).
In 1865, the first part of Gemmes et Joyaux de la Couronne by Henri Barbet de Jouy (1812-1896) was published. These engravings of precious objects from the Galerie d’Apollon at the Louvre demonstrate an impressive virtuosity, systematically rendering of the texture, brilliance, and density specific to each material. This series, on which Jacquemart worked between 1864 and 1868, was hailed as one of his major works (Duplessis G., 1880, p. 7), and two of his plates which he exhibited at the Salon of 1864 were awarded a medal. (Sanchez P., Seydoux X., 2005 a., Salon of 1865, p. XIV). Jacquemart was also asked by the Superintendent of Fine Arts, the Count of Nieuwerkerke (1811-1892), to illustrate part of his collection of weapons in twelve plates (1868). He was becoming distinguished as the “creator of a new genre, the rendering of art objects,” succeeding in “creating, from engravings that would ordinarily be considered merely “explanatory plates”, prints that are truly admirable, sometimes pure marvels, which themselves will one day be objects of curiosity.” (Béraldi H., 1885-1892, p. 192).
As a member of the Société des Aquafortistes, which was founded in 1862 by Auguste Delâtre (1822-1907) and Alfred Cadart (1828-1875), he engraved the frontispiece of the Society's first publication (Société des Aquafortistes, 1862, n.p.). Medalist at the Salon in 1866 and again in 1867 (3rd class medal), he was made chevalier de la Légion d’Honneur in 1869 (Sanchez P., Seydoux X., 2005 b., Salon de 1870 p. XVII), although his Legionnaire record, like that of his father, is missing. Jules Jacquemart became a member of the jury for admission and awards at the Salon for the engraving and lithography section from 1869 to 1873, then in 1880 (Sanchez P. and Seydoux X., 2005 b., Salon de 1869, p. XCVIII and CI; Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1880, p. CXVIII). In 1873, he was sent to Vienna as an international member of the jury for the Universal Exhibition (Liste der Mitglieder der internationalen Jury, 1873, p. 29). As a Knight of the Order of Franz-Joseph, he became a correspondent of the Academy of Vienna in France (Enault L., 1880): his reputation was international.
His reputation even crossed the Atlantic when the Metropolitan Museum of Art entrusted him with the creation of its first portfolio in 1871, Etchings of Pictures in the Metropolitan Museum New York (London: P.&D. Colnaghi & Co., 1871), including ten etchings of paintings newly acquired in Europe by the museum, or when the American Joseph-Florimond, duc de Loubat (1831-1927), asked him to illustrate The Medallic history of the United States of America with 170 plates, 1776-1876 (New York: The author, 1878).
In 1878, Jules Jacquemart participated in the Salon after four years of absence and received a medal of honour as part of the Universal Exhibition (Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1880, p. LXXXIII ). In 1879, he exhibited for the last time at the Salon by presenting Mona Lisa after Leonardo da Vinci (Sanchez P., Seydoux X., 2006 b., Salon de 1879, no 5690) and died in Paris on September 27 1880 (AP, V4E 4696). Despite the great talent of this engraver who was mainly illustrated by reproductions of objects, the change in public taste in favour of original artists' prints gradually caused the name of Jacquemart to be forgotten (Ganz J. A., 1991, p.3).
Jules Jacquemart, Watercolourist
The earliest known watercolours by Jules Jacquemart are the coloured versions of the plates from the Histoire de Porcelaine (Boston, Museum of Fine Arts, inv. 21.10742 to 21.10745). It is difficult to know the function of these works, whether they were preparatory studies, or whether they were finished projects intended to convince the publisher of the talents of a young artist who was then unknown. Still, watercolour remained a medium little used by Jules Jacquemart until the last part of his life. In the early 1870s, Jacquemart occasionally used this medium for very personal works such as the Portrait en pied of his sister Marie-Thérèse, later called Mme Émile Masson (Paris, Musée du Louvre, inv. RF 4194) or La chambre d’Henri Regnault après sa mort, le lendemain de Buzenval (Paris, Musée du Louvre, inv. RF 5187), two works dated 1871.
During his trip to Vienna in 1873, Jules Jacquemart contracted a lung disease from which he would never fully recover. His failing health led him to spend his winters in the South of France, in Menton, until his death. These stays were an opportunity for him to produce many watercolours, to capture the landscapes and the light of "this splendid noon, [which he] love[d] so much" (INHA, Autographs 94/82490-82492; letter from M. Bailly to Jules Jacquemart of February 17, 1878). He employed a fairly limited number of tones and an abbreviated technique, which allowed him to obtain dazzling light effects, by leaving the white of the paper in reserve (Gonse L., 1881a, p. 222), as in Le Pont Carrei à Menton (?, Paris, Musée du Louvre, inv. RF 2709).
Despite a refusal of the first two watercolours presented at the Paris Salon (Dreyfous M., 1880), his works were met with great success by the public and his peers. In 1872, 1875 and 1877, he took part in the Exposition de la Société Belge des Aquarellistes in Brussels (Doc. Orsay – Boîte Jacquemart/Dépouillement des Salons Belges 1851-1900). We know that he also exhibited watercolours around 1877-1878 in Nice (INHA, Autographs 94/82490-82492; letter from M. Bailly to Jules Jacquemart dated February 17, 1878). An innovative watercolourist, he was a founding member of the Société des Aquarellistes in 1879. He was also considered a master in this field (Hôtel Drouot, 1881, p. VI). The Musée du Louvre now has a large number of watercolours made in the vicinity of Menton thanks to a bequest from Baroness Nathaniel de Rothschild (1825-1899), executed in 1899.
Jules Jacquemart and Japonisme
In his retrospective article "Japan in Paris - I", Ernest Chesneau (1833-1890) mentions Jules Jacquemart as an early Japanese enthusiast who had started collecting Japanese objects before the vogue for Japan became established among the broader public (Chesneau E., 1878, p. 386-387). It is true that Jules Jacquemart was able to become familiar with the collections of Chinese and Japanese ceramics of his father very early on and was therefore ableto get to know the collectors whose works he represented in the volume of Histoire de porcelaine that appeared in 1862.
Jules Jacquemart was well integrated in circles of Asian art lovers. He worked with Philippe Burty (1830-1890), with whom he became a great friend, then Louis Gonse (1846-1921) at the Gazette des Beaux-Arts. Around 1868, he also regularly frequented the engraver Félix Bracquemond (1833-1914), the art critics Philippe Burty and Zacharie Astruc (1833-1907), the painters Henri Fantin-Latour (1836-1904) and Alphonse Hirsch (1843- 1884), the ceramist and director of the Manufacture de Sèvres Marc-Louis Solon (1835-1913), Jules Nérat (?-?) and an unidentified person, "Prudence", with whom he formed the Société du Jinglar, a group of Republican friends who were fond of Japanese art, who met once a month, at least between August 1868 and March 1869 (Bouillon J.-P., 1978, p. 110) at Solon's in Sèvres, to have fun and drink a sour wine from the countryside called ginglard, whose name they jokingly transliterated into the mock-Japanese “Jing-lar” (Lacambre G., 1988, p. 80).
Jules Jacquemart's interest in the Far East is also evident through his artistic creations: Une exécution au Japon, also called Le supplicié Mamija Hasimé (1867), depicts a contemporary Japanese news item and was made from a photograph (Gonse L., 1876 a., p. 479). The etching Un éclat d’obus (date and location unknown) is a picturesque anecdote, which is intimately linked to the events of the Commune and presents works from his collection. Jules Jacquemart and his family were indeed in Paris at the time; he had joined the Tirailleurs de la Seine (Darcel A., 1872, p. 425). A projectile hit his home and damaged the place where his collection was supposed to be: the artist immortalised this scene where a few Chinese figurines seem to approach the rubble and look reproachfully at the intruder. Among his painted works, Jules Jacquemart produced in particular Bibelots japonais (date and location unknown), which he sent to the Exhibition of the Belgian Society of Watercolourists in 1872, under number 88 (Doc. Orsay – Boîte Jacquemart/Dépouillement des Salons Belges 1851-1900). In 1879, he made "two fans on skin decorated with Japanese objects which [he] managed to make into masterpieces of taste and originality" (Gonse L., 1881 a., p. 222) (location unknown), then, in 1880, "the delightful fan with a peach branch belonging to Mrs. Georges Petit" (location unknown). (Gonse L., 1881 a., p. 223)
Another dimension of Jules Jacquemart's artistic Japonisme was linked to commissioned prints, which illustrated objects from Asian collections for various publications. Jacquemart thus participated very early on in the scientific dissemination of knowledge related to the countries of the Far East, not only in the press, but also at the Salon where he occasionally presented them. The vast majority of these engravings present an object in isolation, with no other staging than the slight shadow cast at their base, like the Vase chinois en émail cloisonné (1863) from the collection of the Duc de Morny (1811- 1865) that illustrates an article in the Gazette devoted to this collector (Jacquemart A., 1863, p. 411). This etching is one of those that Jules Jacquemart presented at the Paris Salon of 1863 (Sanchez P., Seydoux X., 2004., Salon de 1863, no 2655). Other prints present the works in a staged setting, like the Cabinet oriental de M. Jules Jacquemart (1875-1876?). This engraving, made for his father's Histoire du Mobilier, was captioned "Imperial robe in yellow satin embroidered with five-clawed dragons, Anam." (Cabinet oriental de M. J. Jacquemart)" (Jacquemart A., 1876, p. 219), but the composition, far from being centred on the robe, features Chinese ceramics, including a Fô dog and a part of a Japanese screen.
Jules Jacquemart also participated in the dissemination of this visual culture by lending certain works from his collection to the retrospective exhibitions of the Union Centrale des Beaux-arts appliqués à l’industrie, in particular his collection of shoes (see Commentary on the Collection, below).
According to Chesneau, Jules Jacquemart can therefore be considered an early scholar of Japan in France; however, the moniker "japonisant" should not distract from the fact that through his collection, Jacquemart was interested in a cultural space broader than Japan alone.
Article by Pauline d’Abrigeon and Héléna Lichy (translated by Jennifer Donnelly)
[Objets collectionnés] Bronze, émaillerie, armurerie, objets peints
[Objets collectionnés]
Période inconnue
[Objets collectionnés]
Jules Jacquemart est le fils d'Albert Jacquemart, collectionneur de céramiques et érudit. (Source : Notice Agorha "Jules Jacquemart" rédigée par Pauline d'Abrigeon et Héléna Lichy)
Jules Jacquemart reproduit un grand nombre d'œuvres de Marie Antoinette Malinet. (Source : Notice Agorha "Marie Antoinette Malinet" rédigée par Pauline d'Abrigeon)
Zacharie Astruc et Jules Jacquemart font partie de la Société du Jing-Lar. (Source : notice Agorha "Zacharie Astruc" rédigée par Angélique Saadoun).
Notice catalogue BNF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13172580j/PUBLIC