Bignou, Étienne
8 rue la Boétie
Faillite due à la crise dite de 1929. En co-propriété avec Josse et Gaston Bernheim-Jeune.
Dès les années 1930, le marchand d’art français Étienne Bignou (1891-1950) était un personnage de grande envergure. Il possédait une galerie à son nom à Paris (1919-1950) et une autre à New York (1934-1949) ; ainsi que les Galeries Georges Petit (1929-1932) en copropriété avec Josse et Gaston Bernheim (de la Galerie Bernheim-Jeune) jusqu’à ce que la crise de 1929 en force la fermeture en décembre 1932.
Le nom de Bignou est invoqué dans le cadre de la liquidation des œuvres de la Galerie Bernheim-Jeune spoliées par les nazis, qui furent offertes à la Galerie Tanner à Zurich. La nature exacte du rôle de Bignou reste incertaine, outre le fait qu’il avait un lien évident avec la galerie Bernheim-Jeune et aurait pu être contacté à ce titre.
Bignou avait un laissez-passer pour utiliser librement son automobile dans toute la France occupée. Le document fut signé en 1941 par Felix Kuetgens du Kunstschutz à Paris et renouvelé en 1944 par Hermann Bunjes. Ce dernier, directeur de la Deutsche Kunsthistorische Forschungsstätte à Paris, référent du Kunstschutz und Kultur à Paris sous le commandement militaire allemand durant l’Occupation, était le premier agent personnel de Goering en matière d’art en France.
Le fait que Bignou ait obtenu un tel laissez-passer peut être interprété comme une preuve de collaboration, ou bien il peut être attribué au fait qu’il fut l’objet d’intimidation de la part de dirigeants allemands de haut rang dans le Paris occupé, qui l’auraient pressé d’obtenir des tableaux.
En 1947, Bignou fut condamné par le Comité de confiscation des profits illicites à payer une lourde amende, qui fut ensuite minorée. Le Comité national interprofessionnel d’épuration, qui mena sa propre enquête, disculpa Bignou de toute suspicion de collaboration le 24 mars 1947.
Etienne Bignou est le fondateur et propriétaire de la Galerie Bignou.
Collaboration entre Etienne Bignou et Martin Fabiani.
Copropriété de la Galerie Georges Petit.
p. 61f., 81, 128f.
p. 15.
WWII OSS Art Looting Investigation Reports, Final Report, p. 96. |