Haviland, Charles

[Objets collectionnés]

[Objets collectionnés] tsuba

[Objets collectionnés] netsuke

[Objets collectionnés] paravents.

[Objets collectionnés]

[Objets collectionnés]

[Objets collectionnés] aquarelles, dessins, tableaux, sculptures.

[Objets collectionnés] terres-cuites, bronzes, marbres, verreries.

[Objets collectionnés] aquarelles, dessins, tableaux, sculptures, tapisseries.

[Objets collectionnés]

[Objets collectionnés], incunables, éditions originales, livres illustrés, enfantina.

L’intérêt de Charles Haviland ne se limitait pas au seul Japon. Des terres cuites et marbres de l’Egypte ancienne aux tableaux impressionnistes (il fera faire le portrait de son fils Paul par Renoir) en passant par les bronzes italiens de la Renaissance et les dessins du XVIII^e siècle sans oublier les incunables de sa bibliothèque, le contenu des dix-huit catalogues des ventes de la collection Haviland illustrent l’étendue et la sureté de ses choix. Généraliste, comme la grande majorité des collections d’art japonais de la grande époque, celle de Charles Haviland était alors considérée comme la plus importante jamais réunie et comme une des plus belles.

Un collectionneur insatiable

Impliqué très tôt dans la direction de la fabrique, Charles n’a que peu de contacts avec les mouvements artistiques de son époque et, en tout cas, aucun avec l’art du Japon. Il ne collectionne alors apparemment pas. Avec l’arrivée de Félix Bracquemond tout va changer. La correspondance montre que celui-ci a longuement parlé des sources Japonaises du service Rousseau. On note même, en décembre 1872 (APR, Lettre N°B15), la présence à l’usine de Limoges d’albums japonais qui ont semble-t-il étés empruntés à Bracquemond.

La création de l’Atelier va contraindre Charles à sortir de sa province, rencontrer des personnalités et fréquenter des magasins. Un de ses tout premiers achats d’objets japonais date du milieu de l’année 1874. Il achète, sans doute dans une boutique, « 4 plateaux de laque, 4 assiettes et un petit vase de bronze » dont il reconnait que « ce n’est pas grand-chose » (APR, Lettre N°B34).

Devenu veuf, il épouse le 27 juillet 1877 la fille de Philippe Burty. Les témoins sont Léon Gambetta (1838-1882), Félix Bracquemond et Edmond de Goncourt (1822-1896), lequel raconte que le beau-père quitte tôt la réception « pour aller japoniser chez Bing » (Goncourt E., 1989, T 2, p. 745). Les sources ne permettent pas de savoir si Charles a alors commencé à fréquenter la boutique de ce marchand. Compte tenu de ses responsabilités industrielles, familiales et du temps nécessaire pour acquérir suffisamment de connaissances, on peut cependant penser que ce n’est qu’au milieu des années 1880 qu’il commence vraiment à collectionner. La correspondance qu’il entretient avec Hayashi Tadamasa (1853-1906), donne de nombreux détails sur sa passion pour les arts du Japon et sur sa manière de collectionner. La première lettre, datée du 15 septembre 1884, concerne l’achat de deux kakemono (Koyama-Richard B., et al., 2011, lettre N°1). Elle n’implique aucune connivence avec le fournisseur. Rien ne se passe apparemment jusqu’en 1891, année pendant laquelle il achète des albums, des estampes et un paravent « le Korin avec l’arbre à Kaki », pour plus de vingt-neuf mille francs (Koyama-Richard B., et al., 2011, lettre N°44).Il a rencontré entre temps son vendeur car il précise ses désirs de « remplacer des épreuves par de meilleures …. et [de] compléter les séries » (Koyama-Richard B., et al., 2011, lettre N°41). Il procède à des renvois de pièces et va même jusqu’à prodiguer à Hayashi ses conseils sur la manière de recevoir ses clients pour qu’ils aient l’illusion d’être les premiers à voir ses objets. De 1892 à 1894, il verse douze mille francs pour des achats sans doute, entre-autre, de netsuke et de gardes de sabre pour lesquelles il demande à Hayashi son aide afin d’établir le catalogue des gardes de sabre. En 1895, il continue à demander des conseils, fait allusion à l’achat d’un médailler pour les gardes de sabre mais déplore l’inflation galopante, près de 100% de leur prix. Il s’aperçoit aussi qu’il a versé, de décembre à mars, vingt-neuf mille francs supplémentaires et doit encore environ autant. Ce qui porterait à environ quatre-vingt mille francs, moins les retours, le total de ses achats depuis 1891. « Cela m’a un peu épuisé, voire beaucoup » et « il faut bien que je mette une limite à mes extravagances » (Koyama-Richard B., et al., 2011, lettre N°148) ; La dernière lettre connue de Charles Haviland date de janvier 1896. Elle annonce le renvoi de plus de quatre cents estampes valant 7170 francs et en annonce plusieurs autres.

Une lettre du 1 juin 1896, signée de J. L. Bowen, (Koyama-Richard B., et al., 2011, lettre N°211) demande à Hayashi une introduction auprès de Charles Haviland et de Louis Gonse pour voir leurs collections de laques . Charles est alors reconnu comme faisant partie de l’élite des collectionneurs d’art japonais.

Une collection considérable

Il fallut 12 des 18 ventes de la collection totale (qui comprenait également des livres, des objets d’art, des tableaux etc.) entre le 27 novembre 1922 et le 21 juin 1927, pour venir à bout des 9173 numéros, soit, compte tenu des lots, près de 10.000 objets japonais, collectés en 40 ans par Charles Haviland entre 1880 et sa mort en 1929. La collection fut vendue par Mes F. Lair-Dubreuil et H. Baudoin, les experts étant MM. Charles Vignier (1863-1934) et André Portier (mort en 1963).

La collection se composait alors de :

- 6338 estampes, dont, selon l’expert de la vente, 1500 de tout premier ordre. Parmi celles-ci, on compte 445 Utamaro, 532 Hokusaï, et 632 Hiroshige.

Il faut ajouter à cela 566 livres d’estampes et 72 peintures.

- 1060 gardes (tsuba) et ornements de sabres (kozuka, fushi-kashira, menuki).

- 700 objets en laque, dont 202 inro et 439 boîtes diverses (kobako, suzuribako).

 - 544 netsuke.

- 448 sculptures, (dont 192 en bronze, 43 en fer, 102 en bois), et 111 masques.

 - 639 céramiques japonaises dont 102 porcelaines et 24 faïences.

- Une centaine d’objets divers : armes, objets en pierre dure, émaux cloisonnés.

 - 175 porcelaines de Chine.

Elle fut répartie entre des collectionneurs français (sa famille, Georges son fils ainé en particulier, et l’expert de la vente André Portier) et européens, ainsi que des collectionneurs et plusieurs musées américains. Il n’est pas rare d’en voir réapparaître régulièrement sur le marché de l’art. Charles Haviland a beaucoup acheté chez Hayashi. Paris, grâce, en particulier, aux expositions universelles de 1867 et 1878, était alors le centre du marché. Il est certain qu’il fréquentait tous les marchands et notamment Bing ; on a aussi la preuve d’un achat à Londres. Il existe aussi dans les catalogues Haviland quelques rares mentions d’achat en vente (Gillot, Burty ou Goncourt), mais ils furent peu nombreux. Le collectionneur ne mentionnait pas, semble-t-il, cette origine dans son propre catalogue, (pour lequel il sollicite l’aide d’Hayashi et qui n’a pas été retrouvé). Un certain nombre d’estampes portent le cachet Hayashi. Cela signifie qu’elles lui furent achetées directement ou bien lors de sa vente, la première hypothèse étant de loin la plus probable.

Une des plus belles

Seule la collection de Charles Gillot (1853-1903) était considérée à l’époque comme supérieure en qualité à celle de Charles. La préface rédigée par Charles Vignier dans le premier catalogue Haviland donne d’utiles indications sur sa manière d’acheter les estampes : il n’écoutait personne, se fiait à son seul œil ; perfectionniste compulsif, il n’hésitait pas, pour les estampes, à en racheter une seconde voire une troisième épreuve pour être sûr de posséder la meilleure ; en revanche, il ne montrait, à la différence de Louis Gonse (1846-1921) par exemple, que très exceptionnellement ses trésors. Comme le souligne avec un peu de malice Vignier, la grande majorité des estampes représentent des femmes ; mais ce n’est pas étonnant puisque celles-ci étaient le principal sujet d’inspiration des artistes de l’ukiyoe ; en revanche, il ne semble pas, à lire les descriptions, que la collection ait comporté des estampes érotiques (shunga) fort prisées à l’époque, à moins qu’elles n’aient disparu d’une façon ou d’une autre avant la vente.

Les pièces de la collection Haviland sont toutes de très belle qualité et la mention « ancienne collection Charles Haviland » ajoute toujours une plus-value certaine aux objets passant encore aujourd’hui en salle des ventes. On peut donc se demander d’où vient cette qualité exceptionnelle de la collection ? Elle est très probablement attribuable à l’œil exceptionnel de Charles puisqu’il n’existait à l’époque aucun ouvrage scientifique, ni en Europe, ni par ailleurs au Japon, lequel ne s’en souciait guère, permettant de dater ou de situer l’origine des pièces. Les premiers ouvrages ne commencent à apparaitre qu’à partir de 1890 et il est certain que Charles les possédait alors tous, qu’ils soient en français, en anglais ou traduits du japonais. Ceci dit, du fait de leur caractère rudimentaire, s’agissant d’un domaine jusque-là inexploré, mais surtout du fait de l’absence d’illustrations en couleur, ils étaient de piètre utilité à qui voulait constituer une collection. Par contre, les catalogues de vente des autres collectionneurs (ceux de la vente Burty en 1891 ou de la vente Goncourt en 1893), car mieux décrits étaient plus utilisables pour déterminer l’origine et la qualité d’une pièce, c’est pourquoi, somptueusement reliés, ils constituaient la partie la plus importante de sa bibliothèque japonaise. Notons que si celle-ci ne figure ni dans les douze catalogues de vente ni dans les deux de sa bibliothèque, c’est qu’elle a été conservée jusqu’à nos jours par la famille.

C’est donc directement en maniant les objets, que Charles, comme les autres collectionneurs de l’époque, s’est initié à l’art japonais : d’abord, bien évidemment, auprès de son beau-père Philippe Burty, pionnier du japonisme, puis, des grands marchands de l’époque. Les seules références étaient alors la parole de Siegfried Bing (1838-1905) et surtout d’Hayashi Tadamasa, dont on sait qu’il n’hésitait pas, à l’occasion, à imaginer une réponse quand son savoir était pris en défaut. A cela il faut ajouter les multiples contacts entre collectionneurs, organisés par les marchands. Mais au moment d’acheter, l’amateur était seul, et c’est seul, avec un œil devenu sans défauts que Charles s’est constitué sa collection.

L’érudition montrée par les experts de la vente Haviland, en particulier pour les estampes et les laques, suscite aujourd’hui encore l’admiration. Il y a certes quelques erreurs aux yeux de l’expertise moderne, elles devaient d’ailleurs être partagées par les collectionneurs de l’époque : c’est ainsi qu’on note que, pour les tsuba et les grès, une bonne part d’entre eux bénéficient généreusement d’un, voire de deux siècles de plus que leur ancienneté réelle. L’explication de cet étrange phénomène est probablement la suivante : comme les premiers collectionneurs s’étaient concentrés sur les pièces contemporaines, avant de rapidement reconnaitre leur erreur, la mode en France étant, par ailleurs, de porter au pinacle le XVIIIe siècle, Hayashi n’hésita sans doute pas, par assimilation, à antidater ces objets. Notons aussi que les grès signés Ogata Kenzan (尾形 乾山, 1663–1743) ou Ninsei (仁清), les deux plus célèbres potiers japonais, bien qu’abondamment copiés depuis le XVIIe siècle, ne font l’objet d’aucun doute quant à leur attribution aux maîtres. Accessoirement, bien des céramiques « de type coréen », données comme venant du sud du Japon, ont de nos jours été réattribuées à la Corée. Dernier élément, on peut être surpris du faible nombre de porcelaines japonaises (15%) parmi les céramiques, mais ceci est probablement dû au fait que la porcelaine, importée en Occident depuis le XVIIe siècle (Arita, Nabeshima, Kakiemon ou Kutani), n’avait donc que peu d’intérêt pour les collectionneurs du XIXe, avides de nouveauté.

Article rédigé par Laurens et Tristan d’Albis

Charles Haviland’s passion was not limited to Japanese objects. The contents of the eighteen auction catalogues of the Haviland Collection illustrate its diversity  and his judiciousness and sureness in selecting the objects, which ranged from terracotta and marble pieces from ancient Egypt to Impressionist paintings (he commissioned Renoir to paint a portrait of his son), Italian bronzes from the Renaissance, and eighteenth-century drawings, not forgetting the incunables in his library. Charles Haviland’s diverse collection—like most of the collections of Japanese art of the Grand Epoch—was considered at the time as one of the most significant and finest ever assembled.

An insatiable collector

Involved from the outset in running the manufactory, Charles had little contact with the artistic movements of his era and none at all with Japanese art. So, it appears that at that time he had not started his collection. Everything changed with the arrival of Félix Bracquemond. The correspondence attests to the fact that he wrote at length about the Japanese sources of the ‘Rousseau Service’. Mention is made, in December 1872 (APR, letter no. B15), of the presence in the Limoges factory of Japanese albums that seem to have been borrowed from Bracquemond.

The Atelier’s productions obliged Charles to leave his provincial life and meet various figures, and frequent stores. One of his very first acquisitions of Japanese objects dates from the middle of 1874. He bought—no doubt from a store—‘4 lacquered plateaux, 4 plates, and a small bronze vase’, which he described as ‘nothing much to speak of’ (APR, Letter no. B34).

Having become a widower, he married Philippe Burty’s daughter on 27 July 1877. The witnesses at the wedding were Léon Gambetta (1838–1882), Félix Bracquemond, and Edmond de Goncourt (1822–1896), who recounted that the father-in-law left the reception early to ‘look at Japanese objects in Bing’s shop’ (Goncourt, E., 1989, T 2, p. 745). The sources do not reveal whether Charles had begun to visit this dealer’s store. Given his industrial and familial responsibilities and the time required to acquire enough knowledge, it is reasonable to assume that it was only in the mid 1880s that he began to collect seriously. His correspondence with Hayashi Tadamsa (1853–1906) provides many details about his passion for the Japanese arts and his methods of collecting. The first letter, dating from 15 September 1884, is related to the acquisition of two kakemono (Koyama-Richard, B., et al., 2011, letter no. 1). It suggested no particularly close involvement with the supplier. Apparently, nothing occurred until 1891, the year he acquired the albums, prints, and a screen described as ‘the Kōrin depicting the Kaki [persimmon] tree’, for more than twenty-nine thousand francs (Koyama-Richard, B., et al., 2011, letter no. 44). In the meantime, he had met the seller because he expressed his wish to ‘replace proofs with better ones …. and [to] complete the series’ (Koyama-Richard, B., et al., 2011, letter no. 41). He sent back certain objects and even advised Hayashi on how to convince his clients that they were the first people to see the objects. From 1892 to 1894, he paid twelve thousand francs for acquisitions, which, amongst other items, included netsuke (‘toggles’) and sabre guards, amongst other items; he solicited Hayashi’s help with compiling his catalogue of sabre guards. In 1895, he continued to ask advice, alluding to the acquisition of a médailler (cabinet) for the sabre guards, but he deplored the rampant inflation—at almost 100%—of their prices. He also noted that he had paid, between December and March, an additional twenty-nine thousand francs and owed the same sum again. This added up to a total of around eighty thousand francs, minus the returns, for all his purchases made since 1891. He wrote, ‘I have found this quite exhausting’ and ‘I really do need to control my extravagances’ (Koyama-Richard, B., et al., 2011, letter no. 148); the last known letter from Charles Haviland dates from January 1896. It announced the return of more than four hundred prints worth 7,170 francs and mentioned several others.

A letter dated 1 June 1896, signed by J. L. Bowen, (Koyama-Richard, B., et al., 2011, letter no. 211) asked Hayashi to introduce him to Charles Haviland and Louis Gonse so that he could see their collections of lacquered objects. Hence, Charles was clearly acknowledged as a leading collector of Japanese art.

A considerable collection

It required twelve of the eighteen auctions of the entire collection (which also comprised books, objets d’art, pictures, etc.) between 27 November 1922 and 21 June 1927, to sell all 9,173 items; that is, taking into account the lots, almost 10,000 Japanese objects, collected over a period of forty years by Charles Haviland between 1880 and his death in 1929. The collection was sold by Messrs F. Lair-Dubreuil and H. Baudoin, and the experts were Messrs Charles Vignier (1863–1934) and André Portier (died in 1963).

At the time, the collection consisted of:

- 6,338 prints, including, according to the auction expert, 1,500 exceptional prints. These included 445 Utamaro, 532 Hokusai, and 632 Hiroshige works.

In addition, there were 566 books of prints and 72 paintings.

- 1,060 guards (tsuba) and sabre decorations (kozuka (‘handles’), fushi-kashira (‘collars’ and ‘pommel caps’), and menuki, (‘hilt ornaments’).

- 700 lacquered objects, including 202 inro (box-like seal holders attached to a cloth sash), and 439 diverse boxes (kobako (a box containing incense), suzuribako (‘writing boxes’).

 - 544 netsuke (‘toggles’).

- 448 sculptures, (including 192 in bronze, 43 in iron, and 102 in wood), and 111 masks.

 - 639 Japanese ceramic objects, including 102 porcelain items and 24 faience pieces.

- 100 diverse objects: weapons, hardstone objects, and cloisonné enamels.

 - 175 Chinese porcelain pieces.

The collection was dispersed in French (his family, Georges, his oldest son, and the expert André Portier) and European collections, as well as amongst various American collectors and museums. Objects from the collection regularly appear on the art market. Charles Haviland acquired many pieces from Hayashi. Paris, thanks, in particular, to the universal exhibitions of 1867 and 1878, was the hub of the art market at the time. It is certain that he frequented all the dealers, especially Bing; there is also proof of an acquisition in London. Also, in the Haviland catalogues are several rare mentions of auction acquisitions (Gillot, Burty, and Goncourt), but they were very few of these. The collector seems to have omitted this provenance in in his own catalogue (for which he solicited the help of Hayashi and which has never been found). Some of the prints bear the Hayashi stamp. This means that they were bought directly from him or in an auction, although the first hypothesis is the most likely.

One of the finest collections

Only the collection of Charles Gillot (1853–1903) was considered superior in quality to that of Charles. The preface written by Charles Vignier in the first Haviland catalogue provides us with clues about his method of acquiring prints: he took nobody else’s advice and relied solely on his own eye. A compulsive perfectionist, he did not hesitate when it came to buying prints to buy a second, even third proof, to be sure he owned the best. However, unlike Louis Gonse (1846–1921), for example, he only very rarely exhibited his treasures. As pointed out, somewhat maliciously, by Vignier, most of the prints represented women; but this is hardly surprising, as they were the main source of inspiration for the ukiyoe artists; but, according to the descriptions his collection does not seem to have included erotic prints (shunga), which were much sought after at the time, unless they disappeared in one way or another before the auction.

The objects in the Haviland collection are all of high quality and the mention of ‘ancienne collection Charles Haviland’ (‘formerly in the Charles Havilland Collection’) always adds a certain added value to any objects that are still sold in auction houses. So what is the reason for the exceptionally high quality of his collection? This is probably attributable to Charles’s exceptional taste, as at the time no scientific work existed either in Europe or even in Japan, where there was little interest in such matters, that enabled him to date or identify the provenance of the objects. The first volumes were published as late as 1890 and it is certain that Charles owned them all, whether they were written in French, English, or translated from Japanese. That said, due to their rudimentary nature, as they focused on an area that had never been explored, but above all due to the absence of colour illustrations, they were of very little practical use to anyone wishing to compile a collection. In contrast, because the sales catalogues of other collectors  (those of the Burty auction in 1891 and the Goncourt auction in 1893) contained better descriptions, they were more useful when it came to determining the origin and quality of an object, and that is why, with their sumptuous bindings, they constituted the most important part of his collection of Japanese books. We should note that the reason this does not feature either in the twelve auction catalogues or in the two in his library, is because it has been kept to the present day by the family.

Hence, it was through direct contact with the objects that Charles, like other collectors at the time, became familiar with Japanese art: initially, of course, he worked with his father-in-law Philippe Burty, the pioneer who cultivated japonisme, then with the major contemporary dealers. At the time, the only specialists were Siegfried Bing (1838–1905) and, above all, Hayashi Tadamasa, who is known to have readily made up responses when his knowledge was lacking. And there was interchange amongst collectors, organised by the dealers. But when it came to the purchase, the collector was alone, and it was on his own initiative, with a practised and expert eye, that Charles assembled his collection.

The scholarly knowledge of the experts involved with the Haviland sale, in particular with regard to the prints and the lacquered objects, still arouses great admiration today. Of course, some errors were made from the viewpoint of contemporary expertise, and these mistakes were shared by the collectors at the time: hence, it was noted with regard to the tsubas (‘guards’) and the stoneware, that a good number of them were generously described as being one or even two centuries older than their real age. The explanation behind this curious phenomenon is probably the following; the first collectors focused on contemporary objects, before quickly realising their mistake, as it was fashionable in France to look back on the eighteenth century as a golden age, so Hayashi imitated his contemporaries and readily predated these objects. Also worthy of note is that—although abundantly copied since the seventeenth century—the stoneware created by Ogata Kenzan (尾形 乾山, 1663–1743) and Ninsei (仁清), the two most famous Japanese potters, can be definitively attributed to the masters. Incidentally, many of the ‘Korean-type’ ceramic wares, described at the time as originating from the south of Japan, have now been reattributed to Korea. As a last observation, one might be surprised by the low number of Japanese porcelain wares (15%) amongst the ceramics, but this is probably due to the fact that porcelain items, imported to the West since the seventeenth century (Arita, Nabeshima, Kakiemon, and Kutani wares), were of very limited interest to nineteenth-century collectors, who were looking for novelty.

Article by Laurens and Tristan d’Albis (translated by Jonathan Michaelson)