Gimpel, René
146 avenue des Champs-Élysées
19 rue Spontini
37 rue de l’Université
Ernest Gimpel possède une galerie de tableaux et s’associe à Nathan Wildenstein en 1891. Lorsqu’il meurt brutalement en 1907, son fils René reprend les rênes de la galerie et se spécialise en tableaux anciens du XVIIIe siècle. Ce dernier constitue la majeure partie de son fonds lors de la dispersion des grandes collections françaises, notamment de Nissim de Camondo, Cognacq-Jay, Jacques Doucet. Parallèlement, il est très tôt actif sur le marché international, en particulier à Londres et aux États-Unis, où il ouvre des galeries.
Dès 1938, la situation internationale inquiète René Gimpel qui se préoccupe du devenir des œuvres de son stock et en rapatrie d’Amérique à Londres, puis de Londres à Paris. En 1940, René et sa femme Florence sont expulsés de leur appartement au 37, rue de l’Université, en application des lois de Vichy sur le statut des Juifs. Ils trouvent alors un appartement 6, place du Palais Bourbon où ils déposent à la hâte meubles et œuvres d’art.
Dès 1940, la collection de René Gimpel est visée par la liste des quinze collections juives dressée par Otto Abetz. Une semaine après l’entrée des Allemands à Paris, la famille Gimpel fuit vers le sud et s’installe à Cannes. En 1941, l’ambassade d’Allemagne réquisitionne l’appartement de la place du Palais Bourbon où von Bohse, secrétaire de Otto Abetz doit s’installer. Un an plus tard, René et Florence Gimpel s’installent à Monte-Carlo. René Gimpel est ensuite interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn à partir de fin septembre 1942 ; libéré le 5 janvier 1943, il retourne à Monte-Carlo.
Il continue alors à vendre des tableaux, en passant par des intermédiaires. René Gimpel a confié par exemple à la galerie Chaleyssin des tableaux, dont certains sont confisqués par la Gestapo sur dénonciation du marchand d’art Jean-François Lefranc. René Gimpel est emprisonné par les Allemands à la prison de Montluc, puis un convoi le déplace le 5 juillet 1944 du camp de Compiègne au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg, où il meurt d’épuisement et de mauvais traitements le 3 janvier 1945.
À la Libération, Florence Gimpel est à Londres lorsque ses fils reviennent du combat. Se fondant sur les archives de leur père, ils doivent localiser l’ensemble des biens entreposés dans différents dépôts en France, en Angleterre, en Amérique, sans oublier ce qui a été pris par les Allemands pendant la guerre. La situation de la famille est alors difficile, ce qui explique qu’elle ne s’engage pas dans l’instant dans des démarches de récupération. Depuis une dizaine d’années, la famille Gimpel a entrepris différentes actions pour rentrer en possession des biens dont elle a été spoliée.
Jacques Mayer et Albert Vuaflart présentent René Gimpel à la SIP lors de la séance du 27 novembre 1908 ; Gimpel évoque Vuaflart dans ses mémoires. (source : SIP, 1908, 3e fasc., p. XIII ; Gimpel, Gimpel. Journal d’un collectionneur : marchand de tableaux. Paris : Calmann-Lévy, 1963, p. 138-139 ; 148.).
Jacques Mayer et Albert Vuaflart présentent René Gimpel à la SIP lors de la séance du 27 novembre 1908 ; Gimpel évoque Vuaflart dans ses mémoires. (source : SIP, 1908, 3e fasc., p. XIII ; Gimpel, Gimpel. Journal d’un collectionneur : marchand de tableaux. Paris : Calmann-Lévy, 1963, p. 138-139 ; 148.).
René Gimpel est présenté à la Société Historique et Archéologique des IXe et XVIIIe arrondissement lors de la séance du 1er octobre 1909 par Lucien Lazard et Jacques Prod'homme. (source : « Procès-Verbal de la Séance du 1er octobre 1909 ». Bulletin mensuel de la Société Historique & Archéologique des IXe et XVIIIe Arrondissements ''Le Vieux Montmartre''. 10 octobre 1909, n. p.)
Projet Karbowsky