Maître d'Amiens

activité supposée en Picardie entre 1518 et 1520, après un passage à Anvers

Maître d'Amiens : nom de convention donné au peintre de plusieurs des Puys réalisés pour la confrérie du Puy Notre Dame d'Amiens autour de 1518-1522. C. Scailliérez a prudemment avancé l'hypothèse de son identification avec Toonen Ariaensonne, élève de Jan de Beer à Anvers entre 1510 et 1517.

Peintre probablement d’origine néerlandaise et ayant manifestement séjourné à Anvers, actif à Amiens entre 1518 et 1521 pour la Confrérie du Puy Notre-Dame (cat.7). Cette personnalité, qui s’est progressivement dégagée comme une des figures majeures du courant du maniérisme leydo-anversois, a été mise en lumière en 1937 par Friedländer qui avouait ne pas savoir où situer les origines de son style sinon dans l’orbite des débuts de Gossaert autour de Maubeuge . Les trois Puys qui lui avaient été attribués ont été plus tard étudiés par Jacques Foucart en 1965 à l’occasion de l’exposition du Seizième siècle européen . Son style très original et inspiré trouve ses racines dans les manières de deux peintres principaux, Lucas de Leyde dans les Pays-Bas du Nord et Jan de Beer à Anvers. Dan Ewing a plus récemment proposé de le reconnaître parmi les élèves de ce dernier - et même son collaborateur dans le triptyque de l’Adoration de Milan (cat.5) -, et de l’identifier, à titre d’hypothèse, avec l’un ou l’autre des deux apprentis de Jan de Beer entre 1510 et 1517, Toonen Ariaenssone ou Inghele Ingelssone , dont le premier, Toonen Ariaenssone, probablement un certain Antoine fils d’Adriaen, avait peut-être un lien avec Lucas Adriaens, peintre et cartonnier de vitraux documenté à Anvers en 1493 .
Son activité à Amiens, très circonscrite dans le temps, semble correspondre à un séjour de l’artiste dans la ville, mais on peut rattacher à son corpus quelques œuvres qui ne sont pas précisément liées à Amiens (cat.8). On ignore totalement ce qu’il advint de lui ensuite, car son style très particulier, certainement poursuivi quelque temps par un peintre amiénois, ne se retrouve pas ailleurs dans la décennie suivante, même si nous sommes tentés de lui attribuer quelques dessins (cat. 9 à 20) dont certains eurent un écho dans l’art parisien (chez Bellemare par exemple) et dont d’autres, apparemment plus étroitement liés à des genres pratiqués aux Pays-Bas, comme les rondels sur des thèmes de l’Ancien Testament, dont un dessin de Rotterdam offre un bel exemple, permettront peut-être progressivement de préciser son itinéraire.

vol. XIX, 1937, p. 124

notice de Jacques Foucart, p. 145

Max J. Friedländer, traduction anglaise , Early Netherlandish Painting, vol. XI, 1974, p. 66.