La base de données recense les sculptures allemandes des musées de France qui datent du dernier tiers du 15e siècle et des premières décennies du 16e. Ces œuvres sont étudiées sous tous leurs aspects, matériels, iconographiques, historiques et stylistiques. Conservées dans 55 musées, elles composent un corpus de 520 notices. Le patrimoine des églises, déjà recensé dans les bases du Ministère de la Culture, n’a pas été pris en compte dans ce répertoire.
La période envisagée s’étend de 1460 environ aux années 1525-1530, à la veille de la Réforme. Ce sont les habituelles limites chronologiques du Spätgotik, le « gothique tardif », expression traditionnelle pour désigner cet art dit aussi « de la fin du Moyen Âge ». En effet, les caractères stylistiques autonomes du gothique tardif ont été souvent placés en contre-point de l’art de « la Renaissance » en Italie aux 15e et 16e siècles. Néanmoins aujourd’hui, l’expression « Renaissance allemande » tend à englober les années 1490-1530. Les cadres fluctuants de ces appellations soulignent l’ambiguïté des étiquettes stylistiques appliquées aux époques et aux artistes.
L’aire géographique recouvre les territoires de l’Empire allemand, le « Saint-Empire romain de la nation allemande » (Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation), et ceux de la Confédération helvétique. Les sculptures des musées de France sont en majorité originaires de cinq anciennes régions historiques de l’Empire, le Rhin supérieur (Oberrhein), la Souabe (Schwaben), la Franconie (Franken), la Bavière (Bayern) et l’Autriche (Österreich, incluant le Tyrol et la Carinthie), ainsi que des cantons suisses de Bâle, de Fribourg et des Grisons.
Expression de la foi chrétienne du temps, les sculptures étudiées sont des œuvres religieuses, principalement des éléments détachés de retables d’autel démembrés et, pour une moindre part, des retables complets et des statues de fonction cultuelle ou dévotionnelle.
La base présente plusieurs caractères spécifiques. Les notices se singularisent notamment par des descriptions méthodiques et détaillées du bois, des techniques de taille, de la structure et de la polychromie. Ces données matérielles offrent des indices majeurs pour identifier et étudier une sculpture allemande. La bibliographie commentée et la synthèse des ressources documentaires permettent en outre de compléter et de renouveler les connaissances iconographiques, historiques et stylistiques relatives aux sculptures recensées. Il est à noter que 15% environ des œuvres sont inédites et que plusieurs d’entre elles n’étaient pas identifiées comme allemandes avant leur découverte dans les collections des musées.
Le Répertoire des sculptures allemandes des musées de France offre ainsi une contribution essentielle aux travaux de recherche en histoire de l’art et ouvre ainsi la voie aux publications dans ce domaine encore trop méconnu de la sculpture allemande.
Équipe
La base de données est coordonnée par le département des Sculptures du Musée du Louvre, Paris.
Équipe du département des Sculptures du Musée du Louvre
- Sophie Guillot de Suduiraut, conservatrice honoraire du patrimoine
- Laurence Brosse, cheffe du service de la documentation du département des Sculptures, musée du Louvre
Équipe INHA
- Clémence Raccah, pensionnaire (2023-2024)
- Isabelle Dubois-Brinkmann, pensionnaire (2019-2023)
- Federico Nurra, chargé de ressources documentaires et numériques (2018-)
- Pierre-Yves Laborde, chargé de ressources documentaires et numériques (2010-)
Collaborateurs
- les conservateurs, les attachés et les assistants de conservation, ainsi que les documentalistes scientifiques des musées de France
- Juliette Levy-Hinstin, restauratrice de sculptures
- Marie-Amélie Pons, stagiaire de l'Institut national d'histoire de l'art accueillie au département des Sculptures du musée du Louvre (2020)
- Silvia Marcheselli, stagiaire de l'Institut national d'histoire de l'art accueillie au département des Sculptures du musée du Louvre (2021)
- Eloïse Dumas, stagiaire de l'Institut national d'histoire de l'art accueillie au département des Sculptures du musée du Louvre (2022)
- Esther Pitoun, stagiaire de l'Institut national d'histoire de l'art accueillie au département des Sculptures du musée du Louvre (2023)
- Emma Garnier, stagiaire de l'Institut national d'histoire de l'art accueillie au département des Sculptures du musée du Louvre (2024)