Bas-relief appliqué à l'origine sur la face interne du volet senestre d’un retable.
- Étude et restauration, Marie-Emmanuelle Meyohas, 1989.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2012.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (planche de tilleul), avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : cavité sur la tête (diamètre 1,3 cm environ ; P. 2,5 cm) ; sous la base, deux fines entailles (L. 1,02 cm environ) distantes de 2,5 cm environ.
- Trois nœuds, l’un au milieu du buste, les deux autres en partie inférieure du pan senestre du manteau ; fente verticale près du pied.
- Éléments assemblés à l’origine : cinq fleurons (manquants) de la couronne ; deux quillons de l’épée (manquants ; traces de fixations : deux cavités, diamètre 1 cm environ).
- Percements involontaires du relief lors de la taille, à dextre, en bordure des cheveux près du visage et du cou.
- Traces de fixation du relief sur le volet du retable : deux chevilles à senestre, l’une sous l’avant-bras gauche, l’autre au bas du pan du manteau ; deux chevilles à dextre, l’une près du pommeau et l’autre près de la pointe de l’épée.
- Trace de brûlure due à la flamme d’un cierge : sur la lame de l’épée, dans le tiers supérieur.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : fleurons de la couronne, partie médiane et inférieure de la chevelure à senestre ; éclats au revers de la tête, sur les cheveux, l’avant-bras gauche, le pommeau de l’épée, le bord senestre du manteau ; retaille partielle du bord de la base.
- Interventions postérieures : percement au-dessus de l’avant-bras gauche pour un élément métallique qui s’est corrodé ; plusieurs cavités, à hauteur de la taille et dans le bas, dues à la fixation de deux barres en bois (H. 5 cm environ), placées au revers du relief pour sa présentation, après qu’il ait été déposé du retable (éléments aujourd’hui enlevés, dont le tracé est indiqué par la couleur plus claire du bois qui n’a pas reçu la couche de vernis présente sur le reste de la surface du revers) ; les trois reliefs (Saintes Catherine, Marie Madeleine et Barbe) étaient maintenus ensemble par ces deux barres horizontales, clouées.
Restes de la polychromie d’origine.
Pièces de toile collées localement ; préparation blanche.
- Manteau, couronne : bol rouge, or.
- Robe, lame de l’épée, partie supérieure de la poignée : bol rouge, argent (glacis rouge sur la poignée).
- Cheveux : mixtion, or.
- Partie inférieure de la poignée : rouge.
- Revers du manteau : bleu (azurite).
- Chaussure : noir.
- Carnations : rose très pâle, rose soutenu sur les joues et le menton ; lèvres : rouge vermillon, glacis rouge sur la lèvre supérieure ; yeux : iris bruns cernés de noir, deux touches blanches de part et d’autre de l’iris pour indiquer le reflet de la lumière, angles internes ponctués de rouge, ligne noire bordant la paupière supérieure ; deux fines lignes rose l’une sur la paupière supérieure et l’autre sur la paupière inférieure ; sourcils indiqués par de fines lignes brun clair ; mains : ligne rose entre les doigts.
L’histoire de la jeune chrétienne d’Alexandrie, fille de roi, suppliciée au début du 4e siècle sur ordre de l’empereur Maxence (ou son père Maximien), fut popularisée par la Légende dorée de Jacques de Voragine. Selon l’usage iconographique, Sainte Catherine est représentée couronnée et tenant une épée, l’un de ses attributs habituels qui fait référence à sa décapitation. Au moment de mourir, la sainte adressa à Dieu une prière en faveur de ceux qui, en mémoire de son martyre, l'invoqueraient pour recevoir la protection divine. Comme sainte Barbe, sainte Catherine est une figure secourable très populaire à la fin du Moyen Âge. Elle est rangée parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie. Sainte Catherine et sainte Barbe sont souvent associées dans les représentations.
Allemagne du Sud, Souabe (Schwaben) ?
Origine inconnue. Acquis à Venise auprès du marchand Antonio Mercato, 1887.
Les trois bas-reliefs (inv. D 347, D 348, D 349) proviennent du même retable. L’attitude de Sainte Marie Madeleine et de Sainte Barbe indique que ces deux reliefs étaient appliqués sur le même volet, le dextre. L’attitude de Sainte Catherine indique que ce relief était appliqué sur le volet senestre, sans doute associée à une autre figure de sainte, aujourd’hui manquante.
p. 220-221, n° III - 165 (Art tyrolien, début du 16e siècle).
p. 67, n° 37 (Artiste anonyme tyrolien du début du 16e siècle ; notice de Patrick Le Chanu).