Sainte Anne trinitaire

Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul) avec éléments assemblés.

- Éléments assemblés à l’origine : notamment une pièce de bois constituant peut-être le livre avec les mains de la Vierge et les avant-bras (manquants) de l’Enfant.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : les deux avant-bras de l’Enfant ; l’extrémité du pouce de la main droite de sainte Anne ; nombreux éclats et usures.

- Interventions postérieures : plusieurs pièces de bois (vers 1970 ?) assemblées pour restituer des parties du manteau de sainte Anne à dextre (à hauteur de l’Enfant et dans le bas), plusieurs parties du banc et du dessous de la base, au revers et à dextre, et une pièce sur le devant de la base.

Polychromie d’origine et, localement, polychromies postérieures.

1. Polychromie d’origine :

Toile encollée localement sur le bois. Préparation blanche.

- Manteau de sainte Anne, ceinture de sa robe : bol, or.

- Revers des manteaux de sainte Anne et de la Vierge : rouge vif.

- Robe de sainte Anne, base : vert clair.

- Voile de sainte Anne : blanc ; bordure : or.

- Pan du voile : blanc ocré.

- Robe de la Vierge : feuille métallique, glacis rouge.

- Manteau de la Vierge : bleu ; bordure : mixtion (?), or.

- Banc : ocré.

- Cheveux de la Vierge et de l’Enfant : mixtion (?), or (?).

- Carnations : rose pâle, rose plus soutenu sur les joues ; lèvres rouges.

2. Polychromies postérieures actuellement visibles :

- Revers des manteaux de sainte Anne et de la Vierge : rose.

- Robe de sainte Anne : bleu sombre.

- Voile de sainte Anne : blanc.

- Pan du voile : gris clair.

- Robe de la Vierge et partie supérieure du manteau : rouge vif.

- Manteau de la Vierge : bleu ; bordure : ocré.

- Banc : vert veiné de blanc évoquant un marbre.

- Base : vert.

L’image de sainte Anne trinitaire (en allemand : Anna Selbdritt), réunissant trois personnes, Anne, sa fille la Vierge Marie, et son petit-fils Jésus, prend des formes diverses à la fin du Moyen Âge. La statuette suit un type iconographique fréquent dans l’art allemand, qui montre sainte Anne assise en position centrale. D’un côté la Vierge, représentée fillette, est debout près de sa mère, de l’autre l’Enfant nu est assis sur le genou de la sainte. La composition symétrique et l’amenuisement de la figure mariale, sans souci de vraisemblance, s’accordent au caractère symbolique de l’image de la triade, soulignant ainsi le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ. Selon l’usage médiéval pour les femmes mariées ou d’âge mûr, les cheveux de sainte Anne sont dissimulés. La sainte porte une volumineuse coiffure à la mode, que forme le voile rembourré par un bourrelet, et une mentonnière dont un pan s’enroule autour du cou. La chevelure dénouée de la Vierge, ceinte d’un cercle de tête, fait allusion à la jeunesse virginale de la mère du Christ, qui est aussi la reine du ciel. Elle présente à l’Enfant un livre ouvert qui évoque son rôle d’éducatrice.

Origine inconnue.

p. 117, 130, n° 270 (Autriche ou Bavière, vers 1520).