Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2017.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sous la base, deux entailles (une cavité entre les entailles : postérieure ?).
- Revers évidé à l’herminette.
- Éléments assemblés : main droite ; partie supérieure de la croix papale, dont la hampe se décèle sous l’étoffe de la chape et dépasse dans le bas près du sol.
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), bois très endommagé.
- Manques : haut de la tiare et extrémité de plusieurs pointes des couronnes ; index et une partie du majeur de la main droite ; extrémité du pouce, une partie de l’index, de l’annulaire et de l’auriculaire de la main gauche ; angle et bord senestre du livre, dont la partie dextre, cassée et détachée, est conservée à part ; extrémités des chaussures, des plis de l’aube et pourtour de la base ; éclats sur la tiare, le livre, les mains, les bords et les plis des vêtements, la base.
- Interventions postérieures : deux cavités, l’une au revers de la tiare, l’autre au revers du dos, à hauteur des épaules.
Polychromie postérieure (19e ou début du 20e siècle) recouvrant des restes de la polychromie d’origine.
Description de la polychromie actuellement visible :
Toile encollée localement ; préparation blanche.
- Chape, couronnes de la tiare papale : bol, or.
- Tiare (entre les couronnes) : gris (polychromie d’origine : probablement argent)
- Revers de la chape : bleu noir.
- Aube, dalmatique, pages du livre, hampe de la croix papale : blanc gris (polychromie d’origine sur la dalmatique : décors moulés et appliqués dits « brocarts appliqués »).
- Gants : beige.
- Couverture du livre, chaussures, sol, cheveux et bonnet, sourcils : brun noir.
- Carnations : blanc rosé (polychromie d’origine : rose vif).
Vêtu d’une aube avec amict, d’une dalmatique et d’une chape, portant des bagues sur ses gants, le pape est coiffé d’un bonnet et d’une tiare à triple couronne. Il tient un livre ouvert dans sa gauche et il bénit de la dextre. La hampe de la croix papale (partie supérieure disparue) se décèle sous l’étoffe de la chape et dépasse dans le bas près du sol. Ce pape a été identifié à saint Pierre, mais l’absence d’un attribut spécifique ne permet pas de confirmer cette hypothèse. En outre, le visage imberbe et les cheveux raides ne correspondent pas à l’iconographie traditionnelle de ce saint.
Le Saint pape s’inscrit dans l’une des tendances stylistiques de la sculpture bâloise de la troisième décennie du 16e siècle, qui se situe dans le sillage de Martin Hoffmann, cité à Bâle à partir de 1507, mort à Bâle en 1530/1531 (communication écrite, Sophie Guillot de Suduiraut, 2017)
Suisse, Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Origine inconnue. Collection particulière, chapelle du manoir de Trévarez, Saint-Goazec. Don, 1974.
p. 74 (Saint pape, Bâle, vers 1520-1525 : œuvre qui se situe dans la suite lointaine du sculpteur Martin Hoffmann, cité à Bâle à partir de 1507-Bâle, mort en 1530/1531).