Malinet
La boutique Malinet du 25, quai Voltaire se compose d’un rez-de-chaussée, de deux salons, une boutique et une arrière-boutique, d’un entresol, un « magasin au fond » (difficile de savoir s’il s’agit d’un magasin en fond de cours ou dans le même alignement que les autres pièces) [AN MC/ET/XXVII/1427]. Force est de constater l’extrême similitude entre la collection personnelle de Malinet et ce qui était en vente dans sa boutique. Dans chaque pièce les œuvres chinoises et japonaises côtoient des porcelaines de Saxe, des médailles, des peintures françaises et hollandaises ou encore des miniatures indiennes, le tout dans un mobilier de style xviiie. Un rapide survol de l’inventaire permet d’observer que les objets extra-européens occupent approximativement la moitié des prisées et sont largement dominés par les porcelaines chinoises (plus de 200). Quant à la peinture, ce sont les peintres français du xixe siècle qui occupent la place la plus importante en nombre, avec en tête de liste, les œuvres d’Alexis Kreyder.
25 quai Voltaire
34, rue Taitbout
Le neveu de Joseph Malinet, Henry Grimberghs, assure un temps la continuité de son commerce, mais déménage l’adresse professionnelle au 34, rue Taitbout (AD 76, 220 JP 2119).
Malinet vend une fois des objets de son stock – ou bien de sa collection, il est difficile de le déterminer – en vente publique le 28 novembre 1863 sous le marteau de Charles Pillet (Lugt 27560). Celle-ci rassemble des porcelaines, des laques, des jades et autres objets de la Chine et du Japon. La vente ne rencontre un succès tout relatif : la somme d’adjudication totale de 10 660 francs seulement donne un prix de revient moyen d’environ 83 francs par lot, peu d’entre eux dépassent plusieurs centaines de francs, et nombreux sont ceux récupérés par Malinet lui-même lors de la vente, lequel jugeait sans doute le prix d’adjudication trop bas (AP, D48E3 54).
médaille
[Objets commercialisés]
monnaie
[Objets commercialisés]
[Objets commercialisés]
Ernest Grandidier aurait acheté plusieurs dizaines d’objets chez Malinet, sans que l’on sache si ces achats, datés d’avant 1894 et de 1901, ont été effectués auprès de Nicolas Joseph Malinet ou de sa veuve pour les plus anciens. (Source : Chopard, 2021, vol. 2, p. 156)
Clémence d’Ennery achète au moins cinq figurines (chimères et chiens) en céramique ou porcelaine de l’enseigne Malinet avant 1886 et d’autres des marchands non spécifiés du « quai Voltaire ». (Source : E. Emery, 2022) |
Edmond de Goncourt est client de Malinet, quai Voltaire, où il trouve même quelques porcelaines provenant d’Auguste le Fort (Frédéric-Auguste Ier de Saxe (1670-1697)), le musée de Dresde vendant alors ses doubles. (Source : Notice Agorha "Goncourt" rédigée par Geneviève Lacambre)