Boba, Georges
Œuvres perdues :
La Sainte Ampoule (cf. Adhémar 1938)
La France désolée (cf. Adhémar 1938)
Portrait de Pierre Remy (m. 1586), grand archidiacre de la cathédrale de Reims et grand-vicaire de Louis de Lorraine (cf. Sutaine 1860)
Portrait de Jacques Auguste de Thou (1553-1617) (cf. Michaud & Poujoulat 1838)
Série de 8 tableaux à la gloire du Cardinal de Lorraine, château de Meudon puis collections royales sous Louis XIV, palais du Luxembourg à Paris, attribuées à Boba par Louis Dimier (cf. Dimier 1934).
Œuvres signées :
Portrait présumé de P.C. Clicquot anciennement dit de Jean Pussot, 1593, Reims : musée des Beaux-Arts
Vue de San Bartolomeo all’Isola, l’île tibérine de Rome, le Ponte Fabrico et Ponte Sisto, signée, s.d., plume sur papier, British Museum (inv. 1946,0713.115)
Six estampes : Un homme décapité , Six femmes priant Cérès, Six danseuses, Cérès passant dans un char, Femme pêchant et L’arbre abattu par des soldats.
Monogramme Boba. Gravure à l’eau-forte, 0,166 / 0,175 m de large ; 0,144 m de haut. Paris : Bibliothèque nationale de France (cf. Adhémar 1938) ; British Museum (inv. 1874,0808.900).
Œuvres attribuées :
Julien Pillois, lieutenant des habitants en 1592-1593, 1592. Reims : musée des Beaux-Arts, inv. 851.3.1
Raoul Copillon, notaire royal et échevin de la ville de Reims, 1599. Reims : musée des Beaux-Arts, inv. 836.10.1
Œuvre d’après George Boba :
Portrait du cardinal de Lorraine, v. 1572, Reims : musée des Beaux-Arts, aussi copié en gravure
Croquis d’une tête d’ange, par Baussonet, Reims : bibliothèque (cf. Sutaine 1860)
Œuvres anciennement attribuées :
Mariage de François de Médicis et Jeanne d’Autriche, anciennement dit de Marie Stuart et François II. Dijon : musée des Beaux-Arts, CA 560 (cf. Adhémar 1948).
Saint Jean Nepomucène et saint Ignace de Loyola devant la Vierge à l’Enfant et sainte Anne, signée Boba, 1626. Paris : musée du Louvre, RF 3643
École de :
Moïse devant Pharaon. Reims : musée des Beaux-Arts, inv. 869.14.4
Henri II. Reims : musée des Beaux-Arts, inv. 845.38.1
Bien que Sutaine le dit rémois, il est d’origine flamande, des Pays-Bas du Sud selon Van Mander, et formé auprès de Frans Floris (Sutaine 1860, Miedema 1994) voire de Titien et Tintoret (Mariette 1851). Plusieurs ouvrages pourraient confirmer un passage en Italie. Un dessin signé représentant l’île San Bartolommeo de Rome (British Museum, cf. réalisations) confirmerait un séjour à Rome (Miedema 1994, IV p. 44 note 30). Il aurait aussi peint des fresques de paysage dans une chambre pour une maison au-delà de la Porte Saragozza à Monte Franco (Bologne) pour le docteur Spinocchia : elles sont citées dans le guide de visite de Cavazzoni, publié en 1603, comme peintes par « Georgio Bobba fiamengo eccelentissimo in tal professione » (Varese 1969).
Il apparaît sur la scène parisienne vers 1560, ayant peint un portrait de Jacques Auguste de Thou à l’âge de 7 ans pour le cardinal de Lorraine. Ce dernier étant en voyage à Venise en 1555, il est possible que que mécène et artiste se soient rencontrés à ce moment-là (Balsamo 1997, p. 448). Le cardinal lui confie plusieurs travaux de décor, notamment au château de Meudon, et plusieurs versions du portrait de ce dernier ont été attribués à Boba (cf. Dimier 1924 et Œuvres). À la mort de Charles de Guise en 1574, il passe au service de Renée de Lorraine, abbesse de Saint-Pierre-les-Dames à Reims, et est actif auprès du chapitre de la cathédrale de la ville. Sa présence est attestée jusqu’en 1593 au plus tôt, date d’un portrait signé conservé au musée de Reims représentant possiblement P. C. Clicquot (cf. Œuvres). Il semble avoir été très estimé dans sa ville d’adoption, le doyen de l’Eglise Saint-Symphorien de Reims écrivant en 1580 à son sujet : « pictor nobilissimus, pictorum nostræ ætatis præstantissumus » et le comparant à Jupiter (Herbet 1901). Sutaine, reprenant Maillefer, écrit qu’il aurait produit de nombreux tableaux d’histoire, aujourd’hui perdus (Sutaine 1860). Un dessin au nom de Boba serait conservé à la Bibliothèque nationale de France et serait en lien avec un décor du Louvre commandé par Marie de Médicis, malgré des différences significatives, et confirmerait une présence de l’artiste après 1600 à la cour de France. Le dessin en question n’a pas été retrouvé dans le catalogue de la BnF et cette commande semble peu probable car si on suppose une naissance vers 1530, l’artiste serait âgé d’autour de 70 ans et surtout probablement inconnu pour la nouvelle cour de France.
Enfin, son activité de graveur serait identifiable par la présence du monogramme formé des quatre lettres de son nom. Mariette avait déjà signalé ces compositions comme l’œuvre de Primatice, reprises par Boba. Herbet suggère que Boba serait venu à Fontainebleau pour étudier les compositions et les auraient ensuite transposées en estampe. (Herbert 1901).
Plusieurs artistes sont associés à Boba, en particulier l’œuvre de « L’Anonyme Fabriczy » proposé par Popham par comparaison entre le dessin du British Museum (cf. réalisations) et un dessin exposé à Bruxelles en 1995 (cf. bibligraphie). Il aurait également été identifié comme Joos de Beer mais ce peintre, qualifié de médiocre, ne peut être associé à Boba (Miedema 1994, VI, p. 88). Un autoportrait, dessiné par François Quesnel, est conservé à la Bibliothèque nationale de France (cf. sources en ligne).
p. 272
I p. 152-153
auteurs notice : Béguin, Sylvie, Fries, Gerhard