Zarifi, Nicolas
14 allée Léon Gambetta (ancienne allée des Capucines)
Villa Zarifi, 309 avenue du Prado
441 avenue du Prado
La biographie de Nicolas Zarifi s’avère lacunaire. En l’absence d’archives personnelles, nos recherches s’appuient sur la parole de ses descendants indirects. On sait en effet peu de choses sur cet homme plutôt discret, en retrait de la vie mondaine et des affaires familiales.
Un membre de la communauté hellénique de Marseille
D’origine grecque, il est un des représentants de la colonie hellénique installée à Marseille, incarnation d’une aristocratie libérale, intégrée et pleinement active dans l’économie de la cité. Son père, Périclès Zarifi (1844-1927), est né à Constantinople. Il rejoint en 1857 son oncle Étienne Zafiropulo (1817-1894), arrivé dans la capitale phocéenne en 1845. Envoyé par son père Georges Zarifi (1806-1884), directeur d’une importante société de négoce de blé, notamment avec la Russie, afin d’établir une succursale marseillaise, Périclès Zarifi associe son nom à celui de la famille Zafiropulo. Ensemble, ils fondent en 1852 la société « Z & Z », spécialisée dans le même domaine d’activité, pour se diversifier par la suite, en investissant dans l’armement, la communication, la banque et l’industrie, ainsi que dans différents domaines de production. Après la mort d’Étienne Zafiropulo, ses descendants décident de se retirer de la société, qui disparaît en 1906. Dès lors, outre différentes opérations immobilières et commerciales, Périclès Zarifi mise plus particulièrement sur les entreprises capables de lui fournir du fret. Les Zarifi et les Zafiropulo incarnent ainsi ce « modèle de la polyvalence », caractéristique des grandes dynasties industrielles de Marseille (Américi L., Daumalin X., 2010, p. 68).
À l’origine d’un vaste réseau, englobant l’Europe, l’Asie et les Échelles du Levant, dont ces derniers contacts s’avèrent privilégiés, les Zarifi participent du dynamisme de l’économie marseillaise. Ainsi, le 5 janvier 1927, Périclès Zarifi est promu au rang de commandeur de la Légion d’honneur, par décret du ministère des Affaires étrangères, pour ses œuvres de bienfaisance et d’hygiène sociale. Son action pendant la guerre de 1870 est particulièrement saluée. Il approvisionne alors la ville en blé et facilite l’achat d’armes et de munitions, pour tenir face à l’ennemi allemand.
Les années de formation
Périclès Zarifi épouse en 1871 Fanny Rodocanachi, issue d’une riche famille de négociants, grecque orthodoxe, originaire de la ville de Chio. De cette union naîtront cinq enfants : Théodore, Nicolas, Georges, Olga et Marika. Nicolas se révèle en marge du cercle familial. Danielle Maternati-Baldouy le définit comme une « personnalité attachante, en retrait des mondanités, montrant plus d’attirance pour les arts que pour les affaires » (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). Il fait ses études au lycée Thiers de la ville et développe un goût pour la musique et le piano en particulier, qu’il joue en amateur (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). Il se serait familiarisé au monde des arts grâce à son père, lui-même grand amateur d’art, actif dans la vie artistique de la ville, en tant que membre du Cercle artistique de Marseille. En sa compagnie, il visite ainsi les expositions de la Société des amis des arts (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2).
À la fin de ses études, Nicolas rejoint l’entreprise familiale (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). Il s’initie au commerce du blé jusqu’en 1906, date à laquelle son père s’établit à son compte et fonde la société « Périclès Zarifi et fils ».
Le conflit des Balkans éclate en 1912 et l’oblige à prendre part aux combats, du fait de sa nationalité (Maternati-Baldouy, 1994, p. 11). À la fin de la Première Guerre, entérinée le 30 mai 1913 par la signature du traité de Londres, il « reprend ses activités au sein de l’entreprise familiale » (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 3). Un an après la mort de son père, survenue en 1927, Nicolas Zarifi, devenu maître-verrier, crée Les verreries du Midi (Maternati-Baldouy, 1994, p. 11). La fabrique, établie dans le quartier de la Valentine, produit des bouteilles en verre destinées à l’industrie pharmaceutique. La production est spécialisée, mais il semble que Nicolas Zarifi développe une véritable fascination pour la technique du verre, comme en témoigne sa collection.
Il meurt en 1941, sans descendance ; son frère, Théodore, désigné comme son héritier.
Article rédigé par Florence Adrover
Biographical details on Nicolas Zarifi are scant. In the absence of personal archives, our research focuses rather on reports from his direct descendants. Little is known about this man who lived rather discreetly, at a distance from worldly life and family affairs.
Member of the Greek Community of Marseilles
With Greek roots, Zafiri belonged to Greek colony that had settled in Marseilles, the incarnation of an aristocrat who was liberal, integrated, and fully active in the city’s economy. His father, Périclès Zarifi (1844-1927), was born in Constantinople. In 1857, he joined his uncle Étienne Zafiropulo (1817-1894), who had arrived in the ‘Phoenician city’ in 1845. Sent by his father Georges Zarifi (1806-1884), director of an important company that traded wheat, notably with Russia, in order to establish a branch in Marseille, Périclès Zarifi linked his name with that of the family Zafiropulo. Together in 1852 they founded the company “Z & Z”, which specialised in the same line of activity, diversifying later by investments in weapons, communication, banking, and industry, as well as in various domains of production. After the death of Étienne Zafiropulo, his descendants decided to withdraw from the company, which folded in 1906. Subsequently, outside of some real estate and commercial operations, Périclès Zarifi focused more on enterprises providing cargo. The Zarifi and Zafiropulo thus incarnated the ‘model of polyvalency’, characteristic of the great industrial dynasties of Marseilles (Américi L., Daumalin X., 2010, p. 68).
Having formed a wide network spanning Europe, Asia, and the Levant, where his contacts were particularly favoured, the Zarifi participated in the dynamic economy of Marseilles. On January 5, 1927, Périclès Zarifi was promoted to the rank of commander of the Légion d’honneur, by decree of the ministry of foreign affairs, for his contributions in benevolence and social hygiene. Particularly lauded were his actions during the war of 1970, when he provided the city with wheat and facilitated the sale of arms and munitions in order to face the German enemy.
Education
In 1871, Périclès Zarifi married Fanny Rodocanachi, from a rich family of Greek Orthodox traders, originally from the city of Chio. They went on to have five children: Théodore, Nicolas, Georges, Olga, and Marika. Nicolas was on the outer edges of the family circle. Danielle Maternati-Baldouy described him as an “endearing personality, withdrawn from worldly concerns, showing more interest in the arts than in business” (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). He completed his studies at the lycée Thiers and developed a taste for music, particularly piano, of which he was an amateur performer (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). He was introduced to the world of the arts through his father, himself a great lover of art, active in the artistic life of the city, as a member of the Cercle artistique de Marseille. With him, he visited the exhibitions of the Société des amis des arts (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2).
Following his studies, Nicolas joined the family business (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 2). He was learning the wheat trade until 1906, when his father established his own business and founded the company “Périclès Zarifi et fils”.
The conflict in the Balkans broke out in 1912 and due to his nationality he was obliged to take part in combat (Maternati-Baldouy, 1994, p. 11). At the end of the first war, established in May 30, 1913 with the signing of the treaty of London, he “resumed his activities in the family business” (bibliothèque du musée Grobet-Labadié, Maternati-Baldouy D., p. 3). One year after the death of his father, which occurred in 1927, Nicolas Zarifi, who had mastered glassmaking, created Les verreries du Midi (Maternati-Baldouy, 1994, p. 11). The factory, established in the Valentine quarter, produced glass bottles for the pharmaceutical industry. The production was specialised, but Nicolas Zarifi seems to have developed a true fascination for the technique of glassmaking, as his demonstrated by his collection.
He died in 1941, without descendants. His brother Théodore was designated his heir.
Article by Florence Adrover (Translated by Jennifer Donnelly)
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés]
Rabaud a été actionnaire dans de nombreuses sociétés. Il côtoie notamment la société Zafiropulo et Zarifi. (Source : notice Agorha "Alfred Rabaud" rédigée par Florence Adrover)
Les familles Zafiropoulo et Zarifi s'associent en 1852 pour fonder la société « Z & Z ». (Source : notice Agorha "Polybe Zafiropoulo" rédigée par Florence Adrover)
À son inauguration en 1936, la collection du musée Cantini réunit plus de 1 500 pièces ; un ensemble qui compte également sur les dons des amis proches du sculpteur, tels Philippe Jourde (1816-1905) et Nicolas Zarifi (1886-1941).
(Source : Notice Agorha "Jules Cantini" rédigée par Florence Adrover)
1900-1914 ; 1927 ; 1928 ; 1929 ; 1930 ; 1931 ; 1935 ; 1939 ; 1941.