Dumonstier, Pierre I

Fils cadet de Geoffroy Dumonstier, indiqué par Lecœur comme le plus réservé, il n’y a presque aucune information à son sujet. Il a voyagé en Espagne en 1565 ainsi qu’à Vienne en 1570 avec son frère Étienne II comme diplomates pour le compte de Catherine de Médicis au cours duquel ils auraient produit un double portrait annoté par Pierre II Dumonstier (Ermitage, Saint Pétersbourg). Ils auraient également été représentés par Antoine Caron avec Catherine de Médicis (BnF). Bien qu’au service de Catherine depuis cette date, son nom n’apparaît dans les comptes qu’en 1583 avec celui de Côme II en tant que peintre seulement, et non valet de chambre, et à 300 livres de gages, soit deux fois moins que leur frère Étienne (BnF, Français 21451, f. 167v, Laborde 1850). Il porte également le titre de peintre du Roi bien que non payé par ce dernier (Zvereva 2011). À la mort de la reine-mère, cette-dernière lui doit encore ses gages de 1588, payés en 1601 (Archives nationales, K/103, 23 août 1601, Zvereva 2011). D’autre part, il n’est pas engagé par Henri IV au moment de son avènement, à l’inverse de ses deux frères.

Il aurait probablement été le maître de ses neveux Daniel et Pierre II Dumonstier. Aucun mariage ni descendance ne lui sont connus. En 1600, malade, il avait demandé à léguer tous ses biens à Daniel, avant de se raviser et de partager son héritage entre tous ses héritiers.

Un dessin indiqué comme de la main de Pierre Dumonstier a permis la composition d’un corpus d’une cinquantaine d’œuvres par Louis Dimier, bien que ce dernier fusionne son œuvre et celle de son neveu Pierre II (Dimier 1924, II). Son style semble se caractériser par une manière plus picturale que son frère Étienne selon Guiffrey. Dimier écrit que « le dessin en est incertain, autant que le faire en est poussé. Un système de hachures fines et légère qui fait aisément illusion, compose la trame de leur exécution » (Dimier 1924, I p. 146). Au contraire, Zvereva écrit : « Sa main est précise, sa ligne fine et délicate, et les volumes modelés à l’aide de traits très courts qui suivent les contours et épousent les formes » (Zvereva 2011). Ses œuvres se caractérisent par des chevelures noir bleuâtre, un système de hachures croisées, des ombres traitées en transparence et une exécution plus mécanique et graphique, notamment dans le traitement des barbes et chevelures. La plupart de ses œuvres sont attribuées et non signées.

p. 232-240

t. XVIII, p. 136-138