Dumonstier, Cosme

Fils benjamin de Geoffroy Dumonstier, il est, comme ses frères, au service de la cour de France. Dans son contrat de mariage en 1577 (cf. infra), il est dit peintre de la Reine-Mère et de Marguerite de Valois. Il réside alors à la cour de Nérac auprès de Marguerite de Valois entre 1581 et 1582 (Archives nationales, KK/170 f. 1002, transcrit par Guiffrey 1906, p. 141). Par la suite, il est de nouveau au service de sa mère, Catherine de Médicis, en 1582, 1583, 1585 et 1586 avec 300 l. de gages annuels (Laborde 1850). Ses gages semblent modestes, sans compter les dons de la Reine, notamment en 1588 : il reçoit alors 2150 écus, soit 6450 livres qui lui sont donnés qu’en 1601 (Archives nationales, K/103, 23 août 1601, Zvereva 2011)

Le 21 février 1577, il se marie avec Charlotte Bernier, femme de chambre de Catherine de Médicis, bien qu’il ait eu leur fils, Daniel, trois ans auparavant (Archives nationales, Y/118 f. 434, transcrit in Guiffrey 1906, p. 144-146). Le mariage est de courte durée puisque le 2 août de l’année suivante, il participe au convoi funéraire de cette dernière, dans lequel il est également mentionné Peintre de la Reine-Mère ; il résidait alors au logis « dict Les Pénitents » dans le secteur de la paroisse Saint-Eustache (Bnf, NAF 12092, n° 24549). En 1595, il se remarie avec Marie Carton.
Il semble quitter le service à la mort de cette dernière et se retire à Rouen et s’installe dans le quartier de la paroisse Saint-Nicolas à partir de 1594, puis Saint-Vivien en 1605. En 1594, Henri IV lui accorde une rente de 400 livres annuels et lui laisse conserver son titre de peintre du Roi et valet de chambre, sans doute pour les privilèges qu’il octroie. Il est également cité comme « noble homme » et « escuier » ce qui pourrait suggérer une certaine élévation (Beaurepaire 1882, 1893 et 1908 ; Zvereva 2011). Il est enterré le 6 octobre 1605 (Beaurepaire 1891).

Bien que moins célèbre que ses frères, il était apprécié de ses contemporains, et notamment de César de Nostredame, fils de Nostradamus et miniaturiste amateur et à qui il lui apprit l’art du dessin (Guiffrey 1906). Il a été suggéré que ce dernier serait le mystérieux peintre derrière l’acronyme IDC (Bouchot 1892, réfuté par Zvereva 2011), par similitudes avec les premières œuvres de son fils Daniel (notice Lecoeur AKL 2020 [en ligne]). Selon Mariette il aurait également été enlumineur (Marolles, Mariette 1851). Aucune œuvre ne peut lui être attribuée avec certitude. Dimier d’ailleurs ne le traite en surface qu’en tant que frère de Pierre et Étienne, écrivant : « comme on n’a pas de preuve qu’il ait peint des portraits, je n’en ferai pas d’autre mention » (Dimier 1924).

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