Ce Portement de croix daté de 1563 était autrefois exposé aux côtés du Christ aux outrages de la même main (voir notice liée). On doit à Jean Mahuet en 1675 d'avoir noté leur présence dans l'ante-chapelle du couvent des Dominicains d'Avignon, avant qu'ils ne soient déplacés à la Révolution. Melchior de Seyma, un membre de la confrérie des Pénitents Blancs qui possédait le Portement en 1793, ajouta ses armoiries parlantes dans le coin inférieur gauche. On détecte une influence certaine de Simon de Châlons, dont le Maître de 1563 reprend les motifs italiens et habitudes picturales (Zerner 1996 ; Larraz 2022). On comparera notamment le tableau à celui du même sujet par Simon de Châlons daté de 1548 (Aimargues, église Saint-Saturnin). On retrouve le groupement de figures autour du Christ, qui cite le même modèle, dans un paysage aux montagnes bleutées d'ascendance nordique. On reconnaît en outre différents emprunts à l'estampe italienne, comme le bourreau au devant de la croix repris du Christ livré au peuple issu de la série de la Passion par Giulio Bonasone (Larraz 2022, p. 149).
Camille Larraz se demande si ce Portement de croix et le Christ aux outrages ne pourraient pas correspondre à un retable évoqué dans un document de 1563 impliquant le fils de Simon de Châlons, Elzéar de Mailly (Larraz 2022). Ce dernier, dont le sujet n'est pas précisé, est destiné au maître-autel de Notre-Dame-la-Principale, église où est enterré son père.
1563
Avignon, Notre-Dame-laPrincipale, maître-autel ? ; Avignon, couvent des Dominicains, chapelle des Pénitents Blancs ; Avignon, propriété de Melchior de Seyma en 1793 ; Avignon, Notre-Dame-des-Doms, chœur.
p. 23
p. 206-207
p. 326