Sculpture appartenant à un ensemble de cinq statuettes provenant du même retable : Saint Augustin (919.13.4.50), Saint Étienne (919.13.4.51), Saint Laurent (919.13.4.52), Sainte Monique (919.13.4.53), Saint Cyriaque (919.13.4.54).
Étude et restauration, Julie Butterfass, Virginie Lamarche, Laetitia Moitié, Bénédicte Le Blanc, École régionale des Beaux-Arts de Tours, Section de restauration des œuvres sculptées, 1992-1994.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul) avec éléments assemblés ; la figure masculine et son soubassement, imitant un socle indépendant à trois pans, sont sculptés dans la même pièce (soubassement en grande partie restitué)
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité ultérieurement comblée par une pièce de bois.
- Revers légèrement évidé : traces de gouge ; bord plat.
- Éléments assemblés : petites boules (tiges en bois et boules en préparation) évoquant des perles (certaines manquantes) sur la bordure de la dalmatique.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : la partie dextre de l’extrémité du nez ; le dernier anneau de la chaîne, au-dessous de la main gauche ; l’extrémité de l’oreille droite du démon ; quelques boules en bois sur la dalmatique ; éclats, notamment sur les cheveux et les bords des vêtements.
- Interventions postérieures : le soubassement de la sculpture a été scié et la partie manquante a été restituée par une pièce de bois collée, reprenant la forme à trois pans ; au revers, un clou et deux pitons à vis.
Polychromie d’origine (retouches locales : restauration de 1992-1994).
Toile encollée par endroits sur le bois, notamment sur la tête et le démon. Préparation blanche.
- Dalmatique, collier du démon : bol, or ; sur la dalmatique, motifs végétaux gravés dans la préparation pour évoquer une étoffe façonnée ; sur la bordure de la dalmatique, lignes entrecroisées gravées dans la préparation et petites boules (bois et préparation) évoquant des perles ;
- Franges de la dalmatique : bol, argent ; alternance de glacis vert, jaune et rouge.
- Aube, amict, couverture du livre, chaîne du démon : bol, argent ; glacis jaune sur la couverture du livre.
- Cheveux : mixtion, or.
- Soubassement en forme de socle : bol, argent ; moulure supérieure : or et bleu (azurite).
- Démon : rouge, brun et vert ; langue, intérieur de l’oreille gauche : rouge ; dents : blanc ; yeux : brun clair.
- Carnations : rose, rose plus soutenu sur les joues ; lèvres rouges ; yeux brun clair, paupières cernées d’une ligne brune ; sourcils brun clair ; sur le front et les tempes, fines mèches brun clair brunes peintes en prolongation des mèches sculptées.
16e
Inscription au crayon graphite datant la sculpture du 16e siècle.
Le jeune diacre, vêtu d’une dalmatique et d’une aube avec amict, tient un diable enchainé à ses pieds. Cet attribut spécifique permet d’identifier le diacre saint Cyriaque qui délivra du démon la fille de l’empereur Dioclétien et fut décapité à Rome au début du 4e siècle. Le livre maintenu dans la main droite pourrait faire référence à un livre d’exorcismes. Invoqué comme exorciste et contre les attaques du démon, notamment à l’heure de la mort, saint Cyriaque était rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Collection du comte Charles Lair (Saumur, 1841- Angers 1919). Legs Charles Lair, 1919.
p. 131, n° 274 (Allemagne du Sud, vers 1500).