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Robien , Christophe-Paul Gautron de

Statut
Publiée
Contributeur
Manceau
Dernière modification
29/03/2024 10:35 (il y a 8 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Robien
Prénom : 
Christophe-Paul Gautron de
Titre : 
Marquis de Robien, Vicomte de Plaintel
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
4 novembre 1698
Lieu de naissance : 
Commentaire Naissance : 

Quintin, château du Foeil dit de Robien.

Date de mort : 
5 juin 1756
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1698 - 1756
Adresse : 

Rue aux Foulons.

Code postal : 
35000
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1700 - 1756
Adresse : 

Château de Le Foeil dit de Robien.

Code postal : 
22800
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1727 - 1756
Adresse : 

Château du Plessis de Kaër.

Code postal : 
56950
Professions / activités
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1755 - 1756
Commentaire Professions / activités : 

Académie des sciences de Berlin, membre associé.

Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1720 - 1756
Biographie
Commentaire biographique : 

Chevalier, baron de Kaër, vicomte de Plaintel ; 1720 : conseiller au parlement ; 1724 : président à mortier au parlement de Bretagne ; conseiller du roi en ses conseils ; membre associé de l'Académie des sciences de Berlin ; a contribué à créer une Académie bretonne des sciences et belles-lettres ; a rédigé un catalogue, resté manuscrit, de sa collection de tableaux, minéraux, antiquités, manuscrits, livres rares ; sa bibliothèque, comprenant environ 4300 volumes, se trouve maintenant à la Bibliothèque municipale de Rennes et à la bibliothèque de Saint-Brieue.

Commentaire biographique : 

La biographie de Christophe-Paul de Robien nous est aujourd’hui bien connue grâce aux nombreux travaux des historiens, en particulier ceux de Gauthier Aubert (Aubert G., 2001). Il s’agira donc ici de donner une brève compilation de ses repères biographiques.

La famille de Robien relève de la noblesse d’épée et apparaît en Bretagne à la fin du troisième quart du XIIIe siècle dans le diocèse de Saint-Brieuc. Il est vraisemblable que la signification du patronyme soit celle de « petit rocher » en breton (roch bihan). Au cours du XVIe siècle, cette famille est absorbée par celle des Gautron, qui cependant revendique de pouvoir utiliser le patronyme de Robien, ce qui lui est accordé. Puis, au XVIIe siècle, ses descendants achètent une charge au parlement de Bretagne qui lui permet d’étendre son influence. Paul de Robien (1660-1744), le père de celui aujourd’hui unanimement reconnu comme le collectionneur principal de la famille, achète en 1705 l’office de président à mortier, le plus prestigieux parmi les magistrats du parlement de Bretagne, qui siège alors définitivement à Rennes. Cette charge sera également acquise par les deux générations de ses descendants. Les Robien appartiennent ainsi également à la prestigieuse noblesse de robe de Bretagne.

Christophe-Paul naît de l’union de Paul de Robien et de Thérèse du Louët de Coëtjunval dans la nuit du 3 au 4 novembre 1698 au château du Fœil, près de Quintin (Côtes-d’Armor). Il est le second enfant du couple – l’aînée est Louise-Jeanne (1697-1762) –, petite fratrie qui ne pourra s’agrandir en raison du décès subit de la mère un an plus tard à Paris. Son père ne se remariera pas. Christophe-Paul n’a alors pas de prénom, car il n’est pas baptisé, et signe « Anonime de Robien » jusqu’à ses seize ans, âge auquel il reçoit le baptême. À la cérémonie, de pauvres mendiants sont signalés comme étant les parrain et marraine, et aucune personnalité n’y assiste (AD 22, BMS, vieux bourg de Quintin, 3.10.1714).

La carrière de ce magistrat est assez remarquable et linéaire : il devient conseiller en 1720, puis président à mortier en 1724. Ces années 1720-1730 sont charnières dans la vie de la famille de Robien. En effet, son hôtel particulier de Rennes, dont la construction date de la toute fin du XVIe siècle et qui a été acquis par Paul de Robien en 1699, est agrandi côté sud à partir de 1720, peu de temps avant le grand incendie du 23 décembre de la même année, auquel le bâtiment réchappe mais qui détruit 40 % de la ville. Or, une dizaine de membres de la famille semble y vivre en permanence, malgré la présence d’un cabinet de curiosités déjà attestée : il faut donc agrandir les espaces de vie, d’autant que Christophe-Paul se marie en 1728 avec la jeune Julienne de Kerambourg (1716-1742), avec qui il aura sept enfants. C’est aussi au cours de cette période que l’on peut saisir subrepticement quelques traits de caractère du personnage. Une affaire de rixe et d’insultes échangées avec le jeune conseiller Piquet de La Motte lors d’une réception on ne peut plus officielle le concerne : les deux jeunes gens, alors en état d’ivresse clairement assumée, se seraient livrés à quelques règlements de comptes dont la culture outrageusement hiérarchique de leur société détient les justifications. Une grande fierté de rang associée à la turbulence de la jeunesse semblent ainsi nous dessiner un jeune parlementaire de fort tempérament qui écope, fait exceptionnel, de six mois de suspension (Aubert G., 2001, p. 103-104).

Le droit reste d’un intérêt mesuré pour le collectionneur, qui sera néanmoins juge toute sa vie. Magistrat peu présent et peu actif, il ne se signale pas davantage sur le plan politique et peut être qualifié de contributeur à « l’inaction du Parlement » de 1736 à 1756. Le commerce outre-mer semble également tenir peu de place dans sa vie et n’a guère de conséquences sur sa fortune personnelle. Seule la période de 1712 à 1721 atteste d’un investissement minimum de 11 000 livres sur des navires de la Compagnie des Indes orientales. Pourtant, il est vraisemblable que le collectionneur n’ait jamais vraiment perdu le contact avec le milieu des négociants outre-mer, dont les Malouins. Son épouse est en effet la descendante, via Agnès Séré, sa mère, d’un de ces fameux « Messieurs de Saint-Malo ». Par ailleurs, une correspondance est encore signalée dans les années 1740 entre Christophe-Paul et la famille malouine Lebrun-Forty, qui conserve elle aussi des objets de curiosité (AD IV, 1 F 1983, lettre du 14 avril 1740). Enfin, à titre anecdotique, c’est le directeur du port de Lorient qui donne à Christophe-Paul de Robien un kilo de ginseng qu’un moine breton a rapporté de Chine à l’attention du pape, afin qu’il puisse avoir des enfants. Très intéressé mais peu impliqué dans les aventures industrielles, Robien est aussi propriétaire de forges, de mines et de toileries ; mais il préfère apparemment les décrire plutôt que de les exploiter (Veillard J.-Y., 1974, p. 229-255). Ses millions proviennent, finalement de façon assez classique, de ses treize seigneuries éparpillées un peu partout en Bretagne. Si le profil de sa fortune doit le distinguer parmi ses coreligionnaires, c’est in fine parce qu’il possède des biens mobiliers d’une valeur exceptionnelle estimée à 78 000 livres, cote due à ses collections et à sa bibliothèque, la plus importante pour un particulier en Bretagne (4 300 volumes).

Ses voyages sont bretons ou parisiens : on ne peut trouver chez lui un indice d’engouement pour le grand tour alors tant à la mode pour les développements de la sociabilité nobiliaire. Mais sa présence parisienne est hors du commun des parlementaires rennais, dans la mesure où il semble s’être rendu à la capitale des dizaines de fois. Rappelons que, en l’espace de presque un siècle, Paris s’est singulièrement rapproché de la Bretagne : les plaintes de la marquise de Sévigné (1626-1696), qui vivait non loin de Rennes, portent sur la durée d’un petit mais pénible voyage d’un mois pour atteindre la capitale, dont la moitié passée dans les bourbiers bretons, tandis que ceux de Desforges-Maillard, qui fait le trajet avec Robien, ne mentionnent plus que trois jours de voyage (Desforges-Maillard P., 1752, t. II, p. 306-414).

Connu tôt et reconnu pour sa collection, que citent à la fois Gersaint (Gersaint E.-F., 1736, p. 38), Dezallier d’Argenville (Dezallier d’Argenville A.-J., 1742, p. 212) et Piganiol de La Force (Piganiol de La Force J.-A., 1754, p. 276), Robien a sans doute davantage des ambitions académiques. Malgré ses publications, dont une demi-douzaine d’écrits de son vivant, notamment dans les domaines de l’histoire naturelle (Robien C.-P. de, 1737 ; 1751a ; 1751b), il ne parvient pas à créer une Académie bretonne de sciences et d’arts, ni en 1727, ni en 1738, faute d’agrément royal. Tout au plus devient-il membre à titre personnel de l’Académie de Berlin en 1755. Il ne relève cependant pas de la simple coïncidence historique que, moins d’un an après son décès en 1756, les États de Bretagne créent la première Société d’agriculture, de commerce et des arts du royaume. Son manuscrit, fameux désormais grâce à son édition par le musée de Bretagne (Veillard J.-Y., 1974), de la Description historique, topographique et naturelle de l’Ancienne Armorique l’aurait bien justifié. Malade dès les années 1747, Christophe-Paul de Robien s’éteint à Rennes le 5 juin 1756. Son testament demande à ce que son cœur soit extrait pour être placé aux Carmes de Quintin, signe d’un attachement à des pratiques toutes médiévales.

Article rédigé par François Coulon

Commentaire biographique : 

The biography of Christophe-Paul de Robien is well known today thanks to the numerous studies conducted by historians, in particular those of Gauthier Aubert (Aubert, G., 2001). In this article we will give an overview of his biography.

De Robien’s family belonged to the nobility of the sword and emerged in Brittany at the end of the third quarter of the thirteenth century in the diocese of Saint-Brieuc. The surname was probably derived from words meaning ‘small rock’ in Breton (roch bihan). Inthe sixteenth century, this family was absorbed by the Gautron family, which subsequently laid claim to the use of the name of de Robien, which was granted. Then, in the seventeenth century, the descendants bought an office in the Parliament of Brittany, which enabled the family to extend its influence. In 1705, Paul de Robien (1660–1744), the father of the individual who is now unanimously acknowledged as the family’s principal collector, acquired the office of President à Mortier, the most prestigious of the magistrates in the Parliament of Brittany, which was permanently established in Rennes. This office was also acquired by two generations of his descendants. Hence, the de Robiens also belonged to the prestigious nobility of the robe in Brittany.

Christophe-Paul was born from the marriage of Paul de Robien and Thérèse du Louët de Coëtjunval on the night of 3 to 4 November 1698 at the Château du Fœil, near Quintin (in the Côtes-d’Armor). He was the couple’s second child—the eldest being Louise-Jeanne (1697–1762); there were just two siblings as their mother died suddenly a year later in Paris. His father never remarried. Christophe-Paul had no Christian name at the time, as he was not baptised, and signed his name as ‘Anonime de Robien’ until the age of sixteen, when he was finally baptised. During the ceremony, poor beggars were chosen to be the godfather and godmother, as no important figure was present (ADCA, BMS, the old municipality of Quintin, 3.10.1714).

The magistrate’s career was relatively remarkable and linear: he became a counsellor in 1720, then President à Mortier in 1724. The years 1720–1730 were vitally important for the de Robien family. Indeed, his private mansion in Rennes, whose construction dated back to the end of the sixteenth century and which was acquired by Paul de Robien in 1699, was extended on the south side as of 1720, shortly before the great fire of 23 December of the same year; the building was not affected but 40% of the city was destroyed. Yet, a dozen or so of the family members seemed to live there on a permanent basis, despite the presence of an existing cabinet of curiosities: hence, the living areas needed to be extended, especially as Christophe-Paul married the young Julienne de Kerambourg (1716–1742) in 1728, who bore him seven children. It was also during this period that some of his character traits began to emerge.  He was involved in a row in which insults were exchanged with the young counsellor Piquet de La Motte during a highly official reception: the two young men, who were both clearly drunk, decided to settle scores, which was common at the time due to the incredibly hierarchical culture of society. Hence, a mixture of great pride in social standing and youthful turbulence paint the picture of a young, strong-willed parliamentary who, quite exceptionally, was suspended for six months (Aubert, G., 2001, pp. 103–104).

The collector retained a moderate interest in law, and was in fact a judge throughout his life. A relatively absent and inactive magistrate, he was no more active on the political front and could be described as a contributor to ‘the inactivity of Parliament’ between 1736 and 1756. Overseas trade had no real place in his life and barely affected his personal fortune. Only during the period from 1712 to 1721 did he make a minimal investment of 11,000 livres on ships belonging to the East India Company. Yet, the collector probably never really lost contact with the milieu of the overseas traders, including those based in St Malo. Indeed, his wife was the descendant, via Agnès Séré, her mother, of one of the famous ‘Messieurs de Saint-Malo’. In fact, there was further correspondence in the 1740s between Christophe-Paul and the family Lebrun-Forty from St Malo, which also collected objects of curiosity (ADIV, 1 F 1983, letter dated 14 April 1740). Lastly, anecdotally, it was the Director of the port of Lorient who gave Christophe-Paul de Robien one kilo of ginseng that a Breton monk had brought back from China for the pope so that he could have children. Having an interest in but uninvolved in industrial ventures, de Robien also owned forges, mines, and textile works; but apparently he preferred to describe them rather than run them (Veillard, J-Y., 1974, pp. 229–255). His millions came rather predictably from his thirteen seigneuries scattered here and there in Brittany. If his fortune distinguished him from his co-religionists, it was in fine because he owned moveable goods of an exceptional value estimated to be worth 78,000 livres, a value related to his collections and library, which was the largest for an individual in Brittany (4,300 Volumes).

He mainly travelled in Brittany and to Paris: no trace has been found that he had any interest in the Grand Tour, even though it was so fashionable at the time in the development of sociability for the nobility. But his presence in Paris was unusual for parliamentarians from Rennes, as he seems to have gone to the capital dozens of times. It is important to remember that over a period spanning almost a century, the journey between Paris and Brittany had become significantly shorter: the complaints of the Marquise de Sévigné (1626–1696), who lived not far from Rennes, related to the duration of a brief but trying one-month journey to reach the capital, half of which was spent in the Breton bogs, while the account of Desforges-Maillard, who accompanied de Robien on the trip, only mentions a three-day journey ( Desforges-Maillard, P., 1752,Vol. II, pp. 306–414).

Acknowledged early on for his collection, and mentioned by Gersaint (Gersaint, E.-F., 1736, p. 38), Dezallier d’Argenville (Dezallier d’Argenville, A.-J., 1742, p. 212), and Piganiol de La Force (Piganiol de La Force, J.-A., 1754, p. 276), de Robien doubtlessly had more academic ambitions. Despite his publications, half a dozen of which were written during his lifetime, particularly in the fields of natural history (de Robien, C.-P. de, 1737; 1751a; 1751b), he never succeeded in establishing an Académie Bretonne de Sciences et d’Arts, neither in 1727, nor in 1738, due to a lack of royal approval. At best, he became a member of the Royal Academy of Berlin in 1755. It is not a simple historical coincidence however that one year after his death in 1756, the States of Brittany founded the first Société d’Agriculture, de Commerce et des Arts in the kingdom. His manuscript, now famous after its publication by the Musée de Brittany (Veillard, J-Y., 1974), of the Description historique, topographique et naturelle de l’Ancienne Armorique would have justified the establishment of an academy. He began to suffer from an illness in 1747, and Christophe-Paul de Robien passed away in Rennes on 5 June 1756. His will requested that his heart be extracted and placed in the Carmes in Quintin, attesting to his attachment to medieval practices.

Article by François Coulon (Translated by Jonathan & David Michaelson)

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La période de 1712 à 1721 atteste d’un investissement minimum de 11 000 livres sur des navires de la Compagnie des Indes orientales.

(Source : Notice Agorha "Christophe-Paul Gautron de Robien" rédigée par François Coulon)

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Connu tôt et reconnu pour sa collection, que citent à la fois Gersaint, Dezailler d'Argenville et Piganiol de La Force Robien a sans doute davantage des ambitions académiques.(Source : Notice Agorha "Christophe-Paul de Robien" rédigée par François Coulon)

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Connu tôt et reconnu pour sa collection, que citent à la fois Gersaint, Dezallier d'Argenville et Piganiol de La Force Robien a sans doute davantage des ambitions académiques.(Source : Notice Agorha "Christophe-Paul de Robien" rédigée par François Coulon)

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
11922221
Date de consultation : 
26/01/2011
Commentaire Sources en ligne : 

Notice catalogue BNF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119222218/PUBLIC


Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
François Coulon