Skip to main content

Païni, Lotus E. de

Statut
Publiée
Contributeur
branasin
Dernière modification
08/04/2024 14:39 (il y a 8 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Païni
Prénom : 
Lotus E. de
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Gazzotti
Prénom : 
Elvezia Giulia Maria
Qualificatif : 
Nom : 
Gazzotti
Prénom : 
Elvezia
Titre : 
baronne
Naissance et mort
Date de naissance : 
28 juillet 1862
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
22 juillet 1953
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1899 - 1903
Adresse : 

Château de Bosmelet

Code postal : 
76674
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1904
Adresse : 

29 avenue Rapp

Code postal : 
75007
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Vers 1908
Adresse : 

17 avenue Élisée Reclus

Code postal : 
75007
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1909 - 1934
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1882 - 1953
Type de profession / activité : 
Biographie
Commentaire biographique : 

De rares essais biographiques (Le Gouard M., 2002 et 2008, Andrei E., 2019) renseignent la vie d’Elvezia Gazzotti, restée plus connue sous son nom d’artiste et d’auteur, Lotus de Païni, d’abord dans la dernière décennie du XIXe siècle, puis des années 1920 à sa mort. C’est sous ce nom que son œuvre ésotériste s’est fait connaître des cercles traditionalistes et surréalistes (Le Gouard M., 2007), notamment d’André Breton qui donne son nom à l’un de ses collages en 1962 (Andrei E., 2019, p. 162).

Fille d’un père italien né en Suisse, Giuseppe Gazzotti et d’une mère française, Thérèse Guignon, Elvezia naît à Copparo, près de Ferrare. Elle passe la majeure partie de sa jeunesse sur la Côte d’Azur, dans la région de la famille de sa mère, près de Vallauris.

C’est en tant que peintre que « Lotus (Mme la Baronne Paini, née Lotus Gazzotti, dite) » est enregistrée dans le Dictionnaire national des contemporains en 1899 (Curinier, C.-L., 1899, p. 278) : « Toute jeune encore, elle étudia la peinture sans maîtres et se forma elle-même. Elle envoya au Salon de 1888 un premier tableau, intitulé : Théodora. Son mariage [avec Nicolas Païni] interrompit quelque temps ses travaux artistiques. Elle les reprit à partir de 1894, à Bucharest [en visite chez sa sœur qui y état sous le nom de « Madame Mars »], où elle se trouvait alors et où elle produisit une série de portraits remarquables, et notamment celui de la Reine Élisabeth (Carmen Sylva), qui mirent son talent en lumière [Certaines de ces œuvres sont aujourd’hui conservées au Musée des Collections d’art de Bucarest, collection Elena et Anasase Simu, voir Andrei E., 2019]. En 1897, Mme la baronne Païni vint se fixer à Paris ; elle y a exposé, au Salon de la Société des Beaux-Arts, sous la signature « Lotus », les œuvres suivantes qui, tout de suite, attirèrent l’attention : Portrait de Mme la Comtesse Tornielli, ambassadrice d’Italie (1897) ; Les Indiscrètes (1898) ; La Vie [regardant passer la jeunesse], grand tableau symbolique, annoncé comme le premier d’une série inspirée par une pensée philosophique (1899). Mme la baronne est officier d’Académie depuis 1898. » Ainsi sont dessinées les trajectoires et géographiques et artistiques de « Lotus » avant 1899, année où elle divorce de Nicolas Païni et rencontre Paul Pératé (1869-19...), chirurgien adjoint à l’hôpital de Péau (?), qu’elle épouse le 25 janvier 1900. En 1903, le couple fait changer son patronyme en « Péralté » (Le Gouard M., 2002, p. 218). Dès au moins 1901, ils sont tous deux membres de la Société théosophique (Le Gouard M., 2002, p. 218). Lotus semble avoir nourri tôt un intérêt pour l’occultisme et le virage « philosophique » de sa peinture en est l’expression.

Les intérêts du couple pour la théosophie se joignent aux compétences de Paul dans la motivation de sa demande de mission (gratuite) « aux Indes anglaises » auprès du Ministère de l’instruction publique (AN, F/17/17282). Comme justificatif scientifique de sa requête, Paul Péralté invoque ses « recherches de philosophie et de science relatives à l’histoire des religions comparées et à la psycho-physiologie » (29 septembre 1904 et, dans la dernière lettre du dossier, Madras, 16 novembre 1904), signalant par là un intérêt marqué pour les pratiques ascétiques et en particulier pour le yoga. Sa demande est appuyée par Jules Siegfried (1837-1922), député au Havre, qui avait fait fortune dans le commerce du coton après avoir établi une succursale à Bombay en 1862. Le 28 septembre 1904, Siegfried écrit ainsi de Péralté : « C’est un homme intelligent, qui représentera la France avec honneur et je suis convaincu qu’il pourra rapporter de son voyage, qui durera de un à deux ans, les travaux les plus utiles. » On ne connaît guère de résultat scientifique de la mission, mais la récolte d’objets d’art asiatique et les peintures de Lotus sont remarquées par l’exposition qui a lieu au musée Guimet quelque temps après leur retour.

C’est à cette même période que Lotus s’implique dans les milieux théosophiques, notamment dans l’International Committee for Research into Mystical Traditions, fondé par Annie Besant (1847-1933) en 1907 et dirigé par Harriet Isabel Cooper-Oakley (1854-1914), née en Inde et avec qui Lotus a le projet, abandonné, de lancer la revue du comité (Le Gouard M., 2002, p. 221). L’amitié de Lotus Péralté et d’Isabel Cooper-Oakley, qui vivait alors à Milan, rend compte non seulement des réseaux internationaux internes à la Société théosophique, mais également de la dynamique en France entre milieux ésotériques et modernistes chrétiens. Ainsi existe-t-il une correspondance avec l’abbé Albert Houtin (1867-1926), lequel était avec l’abbé Alfred Loisy (1857-1940) une figure importante de la « crise moderniste » au sein de l’Église catholique et défendait une approche rationaliste du religieux. Les envois de Lotus Péralté se résument à des billets insignifiants, mais par les lettres d’Isabel Cooper-Oakley, l’on sait que c’est cette dernière qui lui a présenté Lotus Péralté. Cooper-Oakley veut inviter Houtin à Milan pour donner une conférence sur la position de l’Église en France. Sa correspondance aborde le sujet du mouvement du modernisme ; elle évoque par exemple l’opposition que fait Loisy entre le « Christ seigneur » et « Jésus de Nazareth » dans Autour d’un petit livre (1903) et renvoie à ce sujet Houtin au point de vue hindou exposé par Annie Besant dans son livre Esoteric Christianity, or the Lesser Mysteries (1902). Cooper-Oakley tient également Houtin au courant des activités de la Société théosophique à Paris et lui envoie des livres de G.R.S. Mead (1863-1933), ainsi qu’un bulletin de commande de son propre livre Mystical Traditions (1909) préfacé par Annie Besant.

Lotus de Païni connaît ainsi une phase importante de sa vie de toute évidence fascinée par l’Inde et le Tibet à travers ses affinités théosophiques qui la porte à réviser son anthropologie philosophico-esthétique : « L’histoire humaine tout entière n’est-elle pas faite des orientations diverses de cette mystérieuse faculté de penser et d’abstraire qui est le propre de l'homme ? L'harmonieuse et virile civilisation hellénique n'implique-t-elle point un effort voulu de la pensée vers un idéal de force et de beauté ? Quelles profondes et merveilleuses conceptions le génie indo-aryen ne nous a-t-il pas laissées dans le champ philosophique ? Depuis, qu’avons-nous trouvé de nouveau dans le domaine de l’abstraction ? Il y a plus de deux mille ans que Bouddha apportait le principe supérieur de l’Universelle Solidarité des Êtres, nous ne pouvons donc revendiquer la priorité de cette notion. Trop loin de nous sont les civilisations plus archaïques encore pour que notre intellect aux formes ultra-modernes puisse prétendre en comprendre la portée ; ces civilisations ont dû, elles aussi, orienter leur pensée vers un idéal et chercher à déchiffrer un des hiéroglyphes de l’énigmatique Nature. » (Païni L., 1909, p. 16-17).

Forte de ces réflexions anthropologiques que l’on pourrait dire « fondamentales », Lotus de Païni développe rapidement une pensée syncrétiste de la « science de l’esprit » qui évolue vers l’ésotérisme chrétien. Aussi ses premières publications soulignent-elles explicitement cette inflexion (Païni L., 1914a et b, 1924) et se placent sous l’égide de l’anthroposophie de Rudolf Steiner (1861-1925). Un compte-rendu de son livre Les Premières Phases d’un mouvement de l’esprit résume ainsi : « M. [sic] Lotus Péralté nous trace l’histoire du mouvement théosophique […], les origines orientales de l’ésotérisme et la parenté qui rattache l’enseignement de Mme Blavatsky et d’Annie Besant aux doctrines de l’Inde. Puis il nous raconte (et c’est la partie la plus nouvelle et la plus passionnante de son livre) l’aspect inattendu que la théosophie prend en Allemagne avec le docteur Steiner […] qui a eu l’idée d’expliquer la doctrine de Jésus par l’occulte et d’appuyer toute la théosophie non plus sur l’Inde, mais sur le christianisme. » (Intérim, « Le mouvement littéraire », Le Matin, 21 janvier 1914, p. 6) À Dornach, où Lotus passe les années 1914 à 1919, celle-ci contribue au projet mené par Steiner du premier Goethéanum, par une fresque gigantesque dans la Grande Coupole intitulée « L’Initié de l’Inde ancienne ».

Après la Guerre, Lotus renoue avec les voyages lointains. Si elle rédige alors son unique récit de voyage (Païni L., 1930), ces expéditions en « Orient » et en Amérique centrale, à la recherche de traces précolombiennes et aborigènes, alimentent directement son œuvre (Le Gouard M., 2003) par nombre d’exemples apportés aux concepts qu’elle développe sous la forme de néologismes rappelant le lexique de l’ésotérisme fin de siècle et destinés à rendre compte d’une pensée religieuse ou magique primordiale, de la « grande puissance humaine psycho-physiologique » (Païni L., 1932, p. 1) : « cosmicité », « féminéité », « aithérique », « totémisation » (Le Gouard M., 2008, p. 213). Au terme de sa production littéraire, appréciée par les Surréalistes et différents écrivains comme Henry Miller (1891-1980) (Le Gouard M., 2008, p. 218), critiquée par René Guénon (1886-1951) pour sa confusion du « psychique » avec le « spirituel » et pour « l’étrange exagération donnée au rôle du corps » (Le Gouard M., 2008, p. 214), Lotus de Païni revient par le truchement de ses lectures d’Alexandra David-Neel (1868-1969), avec qui elle a été en contact depuis au moins 1932 et qu'elle a rencontré en personne à Samten Dzong (Digne-les-Bains) le 5 mars 1934 (Archives MADN, Agendas 1932 et 1934 ; voir aussi Le Gouard M., 2002, p. 221), aux horizons tibétains entrevus trente ans auparavant, en donnant comme issue ultime au « mysticisme occidental » le bouddhisme tibétain, lequel fournit le modèle de l’étape ultime de son Mysticisme intégral (Païni L., 1934). Ses dernières publications sont des articles écrits alors qu’elle vit, depuis la fin de la Seconde Guerre, chez sa nièce aux environs de Puy-l’Évêque. Publiés en 1952 et 1953, juste avant sa mort, dans la revue Le Goëland de Théophile Briant (1851-1956), ils portent sur la « lévitation », sur l’« ancienneté de la pensée humaine » et sur la « pensée asiatique. » Le dernier numéro de la revue de 1953 comprend un « Hommage à Lotus de Païni » par Théophile Briant (Le Gouard M., 2008, p. 216-217) : « Elle se voulait mystérieuse, et se dérobait aux enquêtes » (Le Gouard M., 2003, p. 11). Demeurent toutefois, à côté de quelques documents d’archives, ses publications et resurgissent certaines de ses œuvres, parmi lesquelles les quatorze stations du Chemin de croix réalisé en 1936 pour la sacristie de la Collégiale d’Auffay (Seine-Maritime), cachées en 1939, retrouvées et restaurées en 2016 (Andrei E., 2019, p. 161-162).

Article rédigé par Samuel Thévoz

Commentaire biographique : 

A few rare biographical essays (Le Gouard M., 2002 and 2008, Andrei E., 2019) provide information on the life of Elvezia Gazzotti, who was better known by her artist and pen name, Lotus de Païni, first in the last decade of the 19th century, then from the 1920s until her death. It was under this name that her esoteric work became known in traditionalist and surrealist circles (Le Gouard M., 2007), in particular André Breton who lent his name to one of her collages in 1962 (Andrei E ., 2019, p. 162).

Elvezia, the daughter of an Italian father born in Switzerland, Giuseppe Gazzotti, and a French mother, Thérèse Guignon, was born in Copparo, near Ferrara. She spent most of her youth on the Côte d'Azur, in the region of her mother's family, near Vallauris.

It is as a painter that "Lotus (Mme la Baronne Paini, née Lotus Gazzotti, dite)" is recorded in the Dictionnaire national des contemporains in 1899 (Curinier, C.-L., 1899, p. 278): "Very young still, she studied painting without masters and trained herself. She sent to the Salon of 1888 a first painting, entitled: Théodora. Her marriage [with Nicolas Païni] interrupted her artistic work for some time. She resumed it from 1894, in Bucharest [where her sister lived under the name of "Madame Mars"], where she then was and where she produced a series of remarkable portraits, in particular that of Reine Élisabeth (Carmen Sylva), which brought her talent to light [Some of these works are now kept at the Museum of Art Collections in Bucharest, Elena and Anasase Simu Collection, see Andrei E., 2019]. In 1897, Madame la Baroness Païni came to settle in Paris; she exhibited there, at the Salon de la Société des Beaux-Arts, under the signature "Lotus", the following works, which immediately attracted attention: Portrait de Mme la Comtesse Tornielli, Ambassador of Italy (1897); Les Indiscrètes (1898); La Vie [regardant passer la jeunesse], a large symbolic painting, announced as the first of a series inspired by philosophical thought (1899). Madame la Baroness has been an officer of the Academy since 1898." Such is the description of the geographical and artistic trajectories of "Lotus" before 1899, the year in which she divorced Nicolas Païni and met Paul Pératé (1869-19...), assistant surgeon at the hospital in Péau (?), whom she married on January 25, 1900. In 1903, the couple had their surname changed to "Péralté" (Le Gouard M., 2002, p. 218). From at least 1901, they were both members of the Theosophical Society (Le Gouard M., 2002, p. 218). Lotus seems to have harboured an early interest in the occult and the "philosophical" turn in her painting is an expression of this.

The couple's interests in theosophy coupled with Paul's medical skills motivated his request for a (pro bono) mission "to the British Indies" with the Ministry of Public Instruction (AN, F/17/17282). As scientific proof of his request, Paul Péralté invoked his "research in philosophy and science relating to the history of comparative religions and to psycho-physiology" (September 29, 1904, and again in the last letter in the Madras file, November 16, 1904), indicating hence a marked interest in ascetic practices and in particular for yoga. His request was supported by Jules Siegfried (1837-1922), deputy of Le Havre, who had made his fortune in the cotton trade after establishing a branch in Bombay in 1862. On September 28, 1904, Siegfried wrote from Péralté: “He is an intelligent man, who will represent France with honour, and I am convinced that he will be able to bring back from his journey, which will last from one to two years, the most useful works.” Little is known of the mission’s scientific outcome, but the collection of Asian art objects and Lotus’s paintings were recognised by an exhibition at the Musée Guimet some time after their return.

It was during this same period that Lotus became involved in theosophical circles, notably in the International Committee for Research into Mystical Traditions, founded by Annie Besant (1847-1933) in 1907 and directed by Harriet Isabel Cooper-Oakley (1854-1914), born in India and with whom Lotus had conceived the abandoned project of launching a journal for the committee (Le Gouard M., 2002, p. 221). The friendship between Lotus Péralté and Isabel Cooper-Oakley, then living in Milan, reflects not only the international networks within the Theosophical Society, but also the dynamics in France between esoteric circles and Christian modernists. Thus there was a correspondence with Father Albert Houtin (1867-1926), who along with Father Alfred Loisy (1857-1940) was an important figure in the "modernist crisis" within the Catholic Church and defended a rationalist approach to religion. The submissions of Lotus Péralté are notes of little significance, but by the letters of Isabel Cooper-Oakley, we know that she was the one who had introduced Lotus Péralte to him. Cooper-Oakley wished to invite Houtin to Milan to give a lecture on the position of the Church in France. Their correspondence deals with the subject of the modernism movement; she evokes for example the opposition that Loisy makes between "Christ the Lord" and "Jesus of Nazareth" in Autour d'un petit livre (1903) and refers Houtin on this subject to the Hindu point of view described by Annie Besant in her book Esoteric Christianity, or the Lesser Mysteries (1902). Cooper-Oakley also kept Houtin informed of the activities of the Theosophical Society in Paris and sent him books by G.R.S. Mead (1863-1933), as well as an order form for his own book Mystical Traditions (1909) prefaced by Annie Besant.

Lotus de Païni thus experienced an important phase in her life, clearly fascinated by India and Tibet through her theosophical affinities, which led her to revise her philosophical and aesthetic anthropology: "Is not all human history made up of the diverse orientations of that mysterious faculty of thinking and abstracting which is proper to man? does not the harmonious and virile hellenic civilisation involve a desired effort of thought towards an ideal of strength and beauty? What profound and marvellous conceptions have been left to us in the field of philosophy by the Indo-Aryan genius? Since then, what new has been found in the field of abstraction? It is over two thousand years since Buddha brought the higher principle of the Universal Solidarity of Beings, so we cannot claim priority of this notion. Too far from us are the still more archaic civilisations for our ultra-modern form of intellect to claim to understand their scope; these civilisations also had to orient their thinking towards an ideal and seek to decipher one of the hieroglyphs of enigmatic Nature.” (Païni L., 1909, p. 16-17).

On the strength of these anthropological reflections that could be called "fundamental", Lotus de Païni quickly developed a syncretist way of thinking about the "science of the spirit" which evolves towards Christian esotericism. Her first publications also explicitly underline this inflection (Païni L., 1914a and b, 1924) and fall under the aegis of the anthroposophy of Rudolf Steiner (1861-1925). A review of her book Les Premières Phases d’un mouvement de l’esprit makes the following summary: "M. [sic] Lotus Péralté traces for us the history of the theosophical movement […], the oriental origins of esotericism and the kinship which connects the teaching of Mme Blavatsky and Annie Besant to the doctrines of India. Then he [sic] tells us (and this is the newest and most exciting part of his book) the unexpected aspect that theosophy takes in Germany with Doctor Steiner […] who had the idea of ​​explaining the doctrine of Jesus through the occult and to base all theosophy no longer on India, but on Christianity.” (Intérim, "Le mouvement littéraire", Le Matin, January 21, 1914, p. 6) In Dornach, where Lotus spent the years 1914 to 1919, she contributed to the project led by Steiner for the first Goetheanum, with a gigantic fresco in the Great Cupola titled "The Initiate of Ancient India".

After the War, Lotus resumed long-distance travel. Although her only travelogue was written at this time (Païni L., 1930), these expeditions to the "Orient" and Central America, in search of pre-Columbian and aboriginal traces, directly nourished her work (Le Gouard M., 2003) through a number of examples brought to the concepts that she develops in the form of neologisms reminiscent of the lexicon of fin de siècle esotericism and intended to account for a primordial religious or magical thought, for the "great psycho-physiological human power" (Païni L., 1932, p. 1): "cosmicity", "femininity", "aitheric", "totemisation" (Le Gouard M., 2008, p. 213). At the end of her literary production, appreciated by the Surrealists and various writers such as Henry Miller (1891-1980) (Le Gouard M., 2008, p. 218), criticised by René Guénon (1886-1951) for her confusion of the “psychic" with the "spiritual" and for "the strange exaggeration given to the role of the body" (Le Gouard M., 2008, p. 214), Lotus de Païni returns through her readings of Alexandra David-Neel (1868 -1969), with whom she had been in contact since at least 1932 and whom she met in person at Samten Dzong (Digne-les-Bains) on March 1934 (MADN Archives, Agendas 1932 and 1934; see also Le Gouard M., 2002, p. 221), with Tibetan horizons glimpsed thirty years earlier, giving Tibetan Buddhism as the ultimate way out of "Western mysticism", which provides the model of the ultimate stage of her Mysticisme intégral (Païni L., 1934). Her last publications are articles written while living with her niece near Puy-l'Évêque, as she had been since the end of the Second World War. Published in 1952 and 1953, just before her death, in the review Le Goëland by Théophile Briant (1851-1956), they deal with "levitation", the "antiquity of human thought”, and "Asian thought. The last issue of the journal from 1953 includes a "Hommage à Lotus de Païni" by Théophile Briant (Le Gouard M., 2008, p. 216-217): "She wanted to be mysterious, and evaded investigations" (Le Gouard M., 2003, p. 11). However, alongside a few archival documents, her publications and some of her works reappeared, including the fourteen Stations of the Way of the Cross created in 1936 for the sacristy of the Collegiate Church of Auffay (Seine-Maritime), hidden in 1939 and found and restored in 2016 (Andrei E., 2019, p. 161-162).

Article by Samuel Thévoz (Translated by Jennifer Donnelly)

Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
29 septembre 1904 - Vers 1906
Lieu de l'événement : 
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1910 - 1911
Lieu de l'événement : 
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1925
Lieu de l'événement : 
Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Objets de culte, Thang ka, Statuette, Objets usuels

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Livre enluminé, Manuscrits, Masques, Objets usuels, Statuettes

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Objets usuels, Objets de culte

Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

En 1908, Émile Guimet intervient personnellement pour exposer les objets rapportés de mission par Lotus Péralté (Elvezia Gazzotti) lors d'une exposition temporaire au Musée national des Arts asiatiques-Guimet. (Sources : Exposition temporaire au Musée Guimet : 27 mai-31 juillet 1908, catalogue. Paris : Ernest Leroux, 1908 ; Archives MNAAG, Correspondance d'Émile Guimet)

Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Alexandra David-Neel et Lotus de Païni (Elvezia Gazzotti) se rendent visite ponctuellement et échangent des lettres. (Source : Archives de la Maison Alexandra David-Neel, Le Gouard Marc, 2002, p. 220-221).

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
FRBNF12847865
Date de consultation : 
07/01/2022
Commentaire Sources en ligne : 

Notice catalogue BNF : http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb128478654

Référence de notice : 
0000 0000 0160 6398
Date de consultation : 
07/01/2022
Url document source : 
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Samuel Thévoz